Les enfants ... à l’usine !
Dans un entretien accordé au quotidien économique Les Echos, le Ministre de l'Education Nationale a proposé de "faire découvrir l'entreprise et les métiers dès la classe de sixième".
Je pourrais critiquer cette « réforme » en accusant ses promoteurs de vouloir adapter l'école à l'entreprise comme le suggère le dessin qui accompagne l'article et qui est de mon ami Schultz.
Je préfère prendre un autre angle d'attaque.
Revenons d'abord sur les stages en entreprise de quelques jours (une semaine) que doivent effectuer les élèves de troisièmes. C'est souvent une galère pour les enfants et pour leurs parents qui doivent faire le tour des entreprises, des administrations, voire des associations pour trouver un lieu de chute. Seuls ceux qui sont dotés de parents ayant de l'influence et des relations n'auront pas trop de problème...C'est cela l'égalité républicaine !
Peu de stages sont préparés en amont, faute de temps, avec les professeurs, il s'agit souvent pour les jeunes de remplir une fiche d'observation.
Quant à l'entreprise « accueillante », elle a peu de temps à accorder au jeune « observateur » et pour qu'il ne s'ennuie pas et pour trouver une utilité au stage, on lui confie la photocopieuse !
Un « esprit chagrin » m'a dit que ce stage ressemblait à une déscolarisation d'une semaine... Mais bon, il y en a toujours qui exagèrent un peu....
Voici donc que notre ministre et la commission refondation de l'école aimeraient que le stage en entreprise s'effectue en 6 ème !? Comment et avec quels moyens ?
Silence et « boule de gomme ».
Je ne suis pas opposé par principe aux stages en entreprise, s'ils sont préparés, si les établissements disposent de quelques heures pour préparer avec chaque collégien son stage et si au cours de son séjour à l'entreprise, le pré adolescent peut rencontrer différents « acteurs », y compris la section d'entreprise ou une fédération syndicale si le syndicat est absent.
On pourrait aussi envisager que l'entreprise ou l'institution puisse donner un crédit d'heures à un véritable tuteur....
Commençons à améliorer l'existant au lieu d'introduire un gadget.
Le véritable problème, c'est la mise en place de ce collège unique où l'institution ne s'appuie que sur les capacités dites intellectuelles et où de nombreux enfants s'ennuient.
Des collégiens ont des potentialités manuelles qui ne demandent qu'à être exploitées et d'autres tournées vers l'abstraction pourraient profiter de cours d'activités manuelles.
C'est ce qu'on appellerait une formation polyvalente et polytechnique qui permettrait aux élèves à la fin de troisième de choisir le lycée dit classique ou le lycée technique rénovée.
Cette réforme demandée par de nombreux enseignants aurait un coût, certes mais elle permettrait de redonner goût aux études.
Il y aurait un renforcement des apprentissages du français et en même temps une liaison réelle avec le monde extérieur, c'est à dire aussi les savoir faire manuels...
Jean-François Chalot
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