Les Français et le sexe : pas si libérés que l’on croit !
Les Français sont les plus gros consommateurs de sexe, selon une étude internationale menée par l’institut Trend Research. Si depuis la fameuse « révolution sexuelle » des années 60’s, notre douce France a libéré ses mœurs, « certains tabous sont encore très actuels », selon Anaïs Papazian Charney, sexologue à Marseille. Alors que l’hiver s’annonce rigoureux, News of Marseille vous offre un sujet chaud bouillant !
Les fins gourmets que sont les Français ont un autre mets dans leur sac : le sexe ! Les Français sont les plus gros consommateurs de sexe, d’après une étude* conduite dans 11 pays par l’institut allemand Trend Research pour le site de rencontre Casualdating.fr, vendredi 2 décembre.
Un Français sur deux a déjà eu une relation sans lendemain ou un sex-friend. Et ils déclarent en moyenne faire l’amour plus d’une fois par semaine (hommes et femmes confondus). Sachez au passage que faire l’amour pendant 30 minutes permet de brûler 200 à 300 calories… Adieu salles de sport onéreuses !
Cette étude conforte la troisième grande enquête nationale sur l’évolution des comportements sexuels menée en 2007, où un collège d’instituts nationaux ont affirmé qu’une femme connaît aujourd’hui en moyenne 4 partenaires dans son existence, contre 1,7 dans les années 70’s !
Si les mœurs se sont libérées : spots publicitaires aguicheurs, vidéos érotiques ou autres magazines porno… « Des tabous sont encore très actuels » et notre société « n’est pas si libérée que l’on veut bien croire », explique Anaïs Papazian Charney, sexologue à Marseille.
Sexualité : une affaire politique !
Difficile aujourd’hui, au moment où certains parents tentent de glisser des capotes dans le sac de leur adolescent, d’imaginer que dans les années 60’s, la contraception était interdite ! Et que l’IVG était tout simplement proscrit !
Avant les années 60’s, le sexe était considéré par la société comme des pulsions qui avaient pour unique fin : la procréation. La société, imprégnée d’un héritage judéo-chrétien, a toujours tenté de moraliser sa sexualité par la politique.
Elle le fait encore aujourd’hui : interdiction de la polygamie, de l’exhibitionnisme… « Bien » ou « mal », il n’est pas question de juger mais de constater. Ces règles relèvent de l’appréciation de nos législateurs, élus du peuple, et donc représentatifs de la société qui régulent cette dernière au profit du vivre ensemble.
Dans les années 60’s, avec notamment la loi Neuwirth (1967) qui autorise la contraception, la loi Veil en 1975 qui légalise l’interruption volontaire de grossesse, les mœurs françaises évoluent. La sexualité n’est plus uniquement procréatrice mais devient un plaisir et la parole se libère davantage que dans les générations précédentes.
D’ailleurs selon l’étude de l’institut allemand, 67 % des sondés assument le fait que leurs fantasmes doivent être assouvis. Cependant, faire l’amour à plusieurs n’est pas encore une pratique courante : 16 % des Français interrogés ont déclaré avoir déjà passé un moment à plusieurs contre 24 % des Norvégiens et 19 % des Suisses.
À l’origine de cette émancipation, la fameuse « révolution sexuelle » de la fin des années soixante. Ces changements ont été impulsés par la jeunesse issue du baby boom. Des jeunes touchés par les débuts du consumérisme, le mouvement d’émancipation des femmes mais aussi par le progrès scientifique : traitement de certaines MST, l’invention du préservatif…
Si les mœurs se sont libérées, certaines choses restent figées. « Depuis 40 ans, les chiffres de la première fois n’ont pratiquement pas bougé, on est toujours à 17 ans pour les garçons et 18,5 ans pour les filles », rajoute Anaïs Papazian Charney. Pour la sexologue, « la sexualité est toujours quelque chose de privé, qui relève de l’intime » et qui contient encore de nombreux tabous…
Panne sexuelle, le symptôme d’une autre douleur
Autrefois réservée à la médecine, la profession de sexologue se libéralise mais reste néanmoins « un métier peu répandu ». Depuis une dizaine d’années les contours de la profession se sont dessinés : pour devenir sexologue, « il faut avoir suivi une formation initiale dans le domaine de la santé : médecin, infirmière, sage-femme », explique notre spécialiste, psychologue de formation. Puis « il faut avoir suivi un DIU (diplôme interuniversitaire) de 3 ans », la seule spécialisation reconnue par l’Ordre national des médecins !
La mission d’un sexologue est de « prendre en compte la sphère sexuelle » d’une personne puisque « l’esprit humain est composé de sa sexualité […] Même un bébé a des pulsions sexuelles au sens large du terme », rajoute Anaïs Papazian Charney. La sexologue accompagne des couples ou des personnes en individuel qui, après « une démarche personnelle » ont décidé d’aller consulter.
« Dans mes thérapies, on part toujours d’un symptôme sexuel […] Mais on en revient toujours à l’histoire de la personne, comment elle s’est construite ». Les différences d’envies étant aussi le signe d’un manque de communication ou de conflit dans le couple.
Au niveau des pannes sexuelles : 42 % des hommes de plus de 35 ans reconnaissent en avoir déjà rencontrées, d’après une étude des laboratoires Lilly, publiée sur le site doctissimo.fr. Selon le docteur David Brême, il peut s’agir d’un symptôme de la dépression ou d’un « coup de blues ».
« Les hommes ont plus de difficultés à parler de leurs problèmes psychologiques ». C’est alors qu’apparaissent « les troubles physiques ». Ces problèmes d’érection peuvent s’accompagner d’une diminution de l’appétit sexuel et des testostérones (hormones masculines), ce qui nécessite une prise en charge psychologique.
Du côté des dames, si les douleurs à la pénétration ne sont pas organiques, elles peuvent être d’origine psychologique. « La peur des maladies, la croyance que le sexe de l’homme est trop gros pour son vagin »… L’objectif est de « dédramatiser la situation », puisque l’appréhension fait rentrer la femme dans un cercle vicieux : au plus elle aura peur, au plus ses muscles se contracteront et le rapport sera douloureux.
Parfois les conflits inconscients, les problèmes dans le couple peuvent être à l’origine de ce symptôme. D’où la nécessité de dialoguer avec son partenaire ou d’aller consulter, puisque « un rapport est désiré et non subi ou redouté », insiste le docteur Yves Ferroul. D’ailleurs, l’OMS affirme qu’une sexualité harmonieuse donne confiance en soi !
Voir la vidéo de l'interview > Les Français et le sexe
Coralie Mollaret - News Of Marseille
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