• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > Les orphelins de Gaïa

Les orphelins de Gaïa

Redevenir simples ? Même pas ! 

« Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant. » (Où ils font un désert, ils disent qu’ils ont donné la paix.) Tacite (Vie d’Agricola) 

 « Je ne sais pas quelles armes seront utilisées pour la troisième guerre mondiale, si elle a lieu. Mais la quatrième se règlera à coups de massues. » Albert Einstein 

Décadence et bon sens 

Pourrons-nous, une fois au pied du mur, au bout du rouleau, au moins redevenir simples, redevenir pauvres ? Pauvre dans le sens noble et non miséreux du terme sociétal, non pas comme un affect indésirable et un statut politique de souffrance tel celui d’un SDF ; mais pauvre comme vertueux, comme objecteur de biens matériels ; pauvre avec l’immense dignité du cueilleur-chasseur-pêcheur parcimonieux, en écoute optimale avec la naturalité ; pauvre comme nomade avec la chance de ne rien posséder ; pauvre comme nous l’étions à l’aube du premier matin, nos cellules et nos neurones en interdépendance avec les fondamentaux ; pauvre comme normal et non endimanché d’un illusoire confort, d’un contradictoire progrès. Un chômeur avec BlackBerry, qui achète des fruits exotiques dans les couloirs surpeuplés et pollués du métro n’est pas pauvre, il est distrait. La ménagère saisie par l’huissier et qui hésite entre vingt mille détergents n’est pas pauvre, elle est distraite. Celui qui ne possède rien est plus proche des dieux et de l’univers. Une preuve plus que probable : à l’heure d’en finir, quand le scénario de toute une vie se déroulera, PayPal ou la Carte Visa ne seront pas à l’origine de nos plus beaux souvenirs… 

L’enlisement dans une crise systémique et écologique qui s’affirme, se concrétise, à l’aune d’un temps marchand qui se fissure et sur les décombres capitalistes duquel nous commençons à piétiner en tournant en rond, engendrent d’innombrables signes traduisant un repli éthologique sur soi. Pied-de-nez vindicatif ou cynisme opportuniste : Madame Obama avait voulu nous montrer comment on plante ses choux à la mode de la Maison Blanche, tandis que Monsanto, un bon ami de son mari, cherchait simultanément à susciter une législation restrictive de la liberté individuelle de cultiver son jardinet. Tout et le contraire de tout est la devise d’une schizophrénie ordinaire savamment entretenue. 

De nombreux mouvements récalcitrants ont déjà choisi les chemins de traverse, dans la plus pure bioéthique. Il en est ainsi, par exemple, des nouveaux freegans dont le choix stratégique est celui d’une vie alternative limitant au maximum toute adhésion à l’économie conventionnelle et à la consommation de matières premières. Ces dissidents optent pour des principes chers à certaines contre-cultures récentes de l’Occident industrialisé, prenant le contre-pied du mode de vie conventionnel, tels ceux des beatniks (la génération perdue !) ou plus précisément des hippies, voire maintenant des survivalistes. Sur des modes pieux et sectaires, Mennonites et autres Amish ont aussi et depuis longtemps opté pour un autre chemin. Le mouvement international et désordonné des Indignés, initié en 2011, fournira d’innombrables adeptes à tous types de retraits et de marginalités, formes de révolution passive par abstinence. Le consensus dominant parmi ces adeptes d’une vie de retranchement répond au proche effondrement de notre civilisation, suite aux pénuries annoncées de pétrole, d’eau et de nourriture. Films, littérature et maintenant sites et blogs ne manquent pas sur le sujet, qu’il s’agisse de survivre à des catastrophes dites naturelles où à cette faillite estimée inéluctable et prochaine de la société anthropique. Les survivalistes s’adonnent ainsi à un apprentissage constant de techniques de survie. 

En France, 76 % des jeunes interrogés disent que leur avenir sera pire que celui de leurs parents. Reposera-t-on cette question en 2100 : certainement pas puisque l’avenir sera derrière nous ! 

Alors, quand la boucle de l’homme moderne sera bouclée, que nous, peuples derniers, nous n’aurons plus que l’option nomade et autarcique de redevenir cueilleurs-chasseurs à l’image des peuples premiers, comment procéder ? Comment procéder alors que 7 milliards d’humains auront quasiment tout consumé, que les ressources sont en voie de tarissement prononcé, que notre pétro-addiction touche à sa fin forcée, que l’eau commence à manquer, qu’une espèce végétale ou animale disparaît toutes les 18 minutes de notre biosphère, que même les abeilles – empoisonnées par le diktat agrochimique – nous quittent ? Comment les 10 ou 12 milliards de pauvres hères que nous serons en 2080 ou en 2100 - quand surviendra le grand crash - pourront-ils satisfaire leurs simples et humbles besoins basiques ? 

À lui seul, le cas du riz, première céréale mondialement consommée, donne à réfléchir. La productivité tout à fait exceptionnelle d’un riziculteur américain (500 tonnes à l’année en Louisiane au lieu de 500 kg manuellement en Casamance, subitement sans pétrole et sans pétrochimie, serait donc divisée par 1000. Même si le rendement rizicole n’a été que triplé dès les années 1970 en Inde, on se rend compte à quel point la révolution verte (1944-1970), avec ses apports (mécanisation, variétés à haut rendement, engrais, pesticides) a permis un accroissement spectaculaire de la productivité agricole, productivisme qu’il faut déplorer pour ses retombées néfastes et suicidaires à long terme, mais qui était incontournable à notre stupide désir de surpeupler le globe. Si nous devons nous réorienter, nous autres citadins, sommes-nous prêts à un effort polpotien pour compenser à la sueur de notre front le recours aux machines ? 

En marge des exodes surnuméraires, fuyant aussi les zones submergées par la hausse annoncée du niveau des mers, loin des programmes d’épurations sous tous prétextes, s’effectueront des regroupements et l’instauration de communautés sur des écoinçons de terres encore fertiles. Il faudra se réapproprier un savoir-faire quasiment effacé de la mémoire collective, celui du XIXe siècle, antérieur à la société bluffante des moteurs avides de pétrole. Comme nous aurons perdu toute trace des animaux de trait, les survivants devront faire preuve d’une pugnacité à la hauteur du travail manuel de la terre, comme à l’Âge de pierre. Tandis que ces nouveaux paysans sédentaires cultiveront sur des terres de fortune pour des pasteurs nomades, ces derniers fourniront aux premiers encore non accoutumés au végétarisme salvateur une ration devenue maigre de calories carnées. Les hordes de pillards, déshérités, seront partout et l’insécurité la plus totale règnera. Darfour et impérialisme arabe, Irak et impérialisme américain sont les actuels prototypes les plus « soft » de ce que l’humanité devra encaisser… pour survivre. Le décorum dantesque sera celui des aéroports ou le terminal le sera pour de bon, et des avions cloués au sol ; celui des rubans d’autoroutes et de leurs cimetières de véhicules abandonnés à l’endroit du dernier kilomètre parcouru avec la dernière goutte de carburant ; d’aérotrains rouillés qui filaient hier à 500 km/h ; de quelques centrales fumantes ayant tchernobylisé leurs lointains alentours et de palles grinçantes d’éoliennes continuant à tourner pour l’équivalent de quelques bougies finalement plus nostalgiques que démagogiques. On peut imaginer à l’infini, ce n’est d’ailleurs ni imagination, ni fiction, simplement la toute proche vision figée d’un récent passé décomposé. De plus de 10 ou 12 milliards, la population terrienne chutera à 2 milliards ou moins, capacité induite par une agriculture redevenue « naturelle », faute d’engrais dopants issus du pétrole tari et dont les restrictions sont aussi celles des dernières terres non stérilisées par un siècle d’agriculture chimique et de surpâturage. L’écrémage démographique sera parfaitement possible sans stérilisation humaine, ni le moindre usage de la bombe atomique. Tout en douceur. 

Un exode pour nulle part 

En exode pour nulle part, les enfants de nos enfants devront errer en quête de denrées rares en des montagnes dénudées, au substrat scalpé, aux torrents taris, dans des lambeaux de forêts fossiles et vidées de toute biodiversité. Ils iront en hordes faméliques et éperdus sur des steppes mornes et brûlantes, au sol galvanisé, en d’immenses Beauce stérilisées dont nous aurons épuisé le contenu biologique jusqu’au dernier lombric, dans un corridor planétaire d’écosystèmes déconstruits où table rase fut faite du vivant, où nous avons, avec orgueil et performance, libéré plus de cent mille molécules chimiques. Sauront-ils que, peu avant la débâcle et l’écroulement final, nous avions tenté de réparer la planète, de susciter une renaissance salutaire en baptisant bio ou écolo tout ce qui n’était qu’un retour en arrière, au naturel, à la normale ? Mais que nous ne savions même pas si nous nous mentions à nous-mêmes, s’il s’agissait d’une démence de repentance désespérée ou d’un dernier bon coup pour s’en mettre plein les fouilles ? Les enfants de nos enfants (qui n’avaient toujours pas demandé à naître…) fouleront le poubellien supérieur d’infectes immondices d’une ex-civilisation de l’inutile qui colonisa nos pauvres esprits décérébrés par le « bonheur ». Ils déambuleront en des décors hallucinants de banqueroute planétaire, d’autoroutes fermées, de rampes et d’échangeurs abandonnés, de gares et d’aérogares désaffectées, de stations balnéaires et de ports de plaisance ruinés, de stades effondrés, d’innombrables mégalopoles désertées, aux tours géantes vidées, aux pieds desquelles clignoteront dans le néant d’un espoir déconfit quelques sémaphores en détresse… Hagards, ils se souviendront de nous, de nous autres modernes, du temps de notre cuisant mirage, de l’autosatisfaction passée de nos défunts économistes, de notre incommensurable et arrogante gouvernance erronée… Comment pêcher en des mers acides et abiotiques, en des fleuves pollués et pestilentiels, en des grands lacs desséchés ? Restera-t-il au moins quelque gibier invasif pour satisfaire la dérive carnivore de l’homme omnivore ? Comment cibler un dernier petit oiseau à abattre dans un ciel de tempêtes où ne voleront plus que des billets de dollars et d’euros enfin nuls et non avenus ! 

En cas de cyclone ou de tsunami, les enfants de nos enfants ne pourront même plus prendre de risques pour gagner un dernier petit sou en filmant l’apocalypse pour le compte d’une quelconque CNN dont les patrons auront été illico presto sidérés sains et saufs pour l’ailleurs d’un autre part planétaire, embarqués de justesse vers un utopique projet d’alunissage signé Virgin Galactic. 

Fable ou prophétie ? 

En tout état de cause, l’inverse m’étonnerait, un nouvel âge d’or, de providence et d’amour partagé semble improbable pour quand nous en aurons fini avec tout ce qui bouge, avec tout ce qui pousse, quand nous serons rassasiés de goinfrer, de consommer, de consumer, de déféquer. Alors, faut-il encore procréer pour peupler un futur à l’image d’une fosse commune planétaire ?

Un temps d’errance dans un monde de poussières 

À force de vouloir s’acharner coûte que coûte à imposer à la nature un aveugle rendement, à violenter les subtils équilibres, à chambarder les horizons millénaires du sol, à nier les évidences écosystémiques, à semer aux quatre vents mille et une molécules malfaisantes, notre civilisation du profit forcené avait pourtant déjà reçu d’innombrables avertissements, vécu de cuisants revers de manche. Ces coups de semonce n’auraient pas suffi. Souvenons-nous, pour le moins, du grand exode nord-américain du dust-bowl qui était une réponse à la violence agraire exercée par les nouveaux colons avides et sourds aux conseils des Améridiens. Comble de l’ironie, il survint durant la grande dépression économique. Le dust-bowl est un phénomène d’élévation dans l’atmosphère de millions de tonnes de poussières de terre agricole du fait de l’érosion éolienne. La mauvaise utilisation des terres, accentuée par une sécheresse récurrente, est chaque fois la cause de ces dramatiques tempêtes qui rendent incultivables des millions d’hectares de terres arables devenues pulvérulentes et qui provoquent l’exil de centaines de milliers de personnes. Dans les années 1930, le premier dust-bowl a sévi durant une dizaine d’années, avec de considérables nuages de sable et de poussières obscurcissant le ciel. Chassées du Kansas, de l’Oklahoma, du Texas, du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l’Arkansas, ensablées et dépossédées, sans abri et affamées, à pied ou en charrette, 2 millions de personnes – bible anti-écologique à la main - se déplacèrent alors en masse à la recherche de terres accueillantes plus à l’Ouest. À la fin des années 1980, les grandes plaines d’Amérique du Nord durent subir le retour des mêmes méfaits. Ces dernières années, notamment en 2011, d’autres séquences du même cauchemar se sont manifestées dans plusieurs états. 

L’harmattan est un alizé chaud, sec et poussiéreux d’Afrique de l’Ouest qui souffle vers le sud en provenance du Sahara. Il obscurcit l’atmosphère durant plusieurs jours, favorisant au Sahel les épidémies de méningite en fragilisant les muqueuses et provoquant ainsi le passage du méningocoque dans le sang. L’actuelle désertification des régions sahéliennes par l’abandon des cultures vivrières au profit d’un nouvel usage agricole intensif, imposé par l’agronomie de rente et non-approprié aux terres sèches, ne fait qu’augmenter le phénomène. Ce vent tend aussi à devenir transocéanique et ses nuages de milliards de tonnes de poussières d’un brun rougeâtre avaient été suivis avec étonnement en 1994 par des astronautes en orbite. Quand la désertification viendra à dominer la surface de la Terre, on imagine alors les cataclysmes atmosphériques, leurs conséquences en transferts alarmants et leurs pressions sur la capacité alimentaire globale. C’est ainsi qu’au printemps 1998, lorsque des nuages de poussières envahirent l’Ouest des États-Unis, de l’État de Washington jusqu’au Texas, les météorologues furent perplexes. Ils ne pouvaient déterminer l’origine de toute cette pollution, dont l’étendue et l’épaisseur asphyxiaient les campagnes. La conclusion des études entreprises est qu’elle devait provenir de Chine où une tempête de sable dévasta certaines régions durant trois jours et que les alizés auraient véhiculé vers l’est, jusqu’à franchir le Pacifique. 

En voilà bien du vécu apocalyptique, et non un oracle de déraison d’un éco-Nostradamus ! Mais il se trouve encore aujourd’hui quelques thuriféraires aux instincts collabos tels qu’ils s’acharnent à un dangereux négationnisme du réchauffement annoncé, qu’ils dénient les évidences que tout un chacun se doit de prendre en compte à l’heure où commencent à déferler les premières hordes de réfugiés de l’environnement, même si du fond de nos privilèges bunkérisés, et tout en urinant nos pesticides, ils ne nous font - apparemment - ni chaud ni froid. 

Générations orphelines

Il serait oiseux de prophétiser un hiver nucléaire ou de prédire la fantastique collision de notre globe avec un astéroïde géant pour voir l’avenir en noir et blanc. L’imprudence nous a conduits si loin qu’elle a discrédité le sensationnel et la fiction, nous sommes blindés, nous avons quasiment banalisé l’apocalypse. Les symptômes pressentant la mort du cygne sont quotidiens. Une danse macabre à laquelle il faudra s’accoutumer. 

Quand j’étais enfant, les bagnoles américaines, enfin étatsuniennes, avaient la côte parce qu’elles étaient immenses, exubérantes. Les Buick, Studebaker, Plymouth, Pontiac, Chevrolet, Cadillac… consommaient énormément d’essence, le pétrole coulait à flots, pourquoi donc l’économiser, l’homme devenu moderne venait de contracter une paranoïa énergivore qui lui faisait défier la finitude des ressources. Aujourd’hui, ce même imbécile se fait de nouveau va-t-en guerre pour, sous n’importe quel fallacieux prétexte, saigner l’Irak, la Libye, le Nigéria et y piller l’or noir lui permettant de poursuivre l’insensé gaspillage. Tout en accusant de piraterie les Somaliens auxquels nous dérobons le poisson. 

Ce texte est rédigé en Andalousie où je réside. L’Espagne va mal. Aussi mal que peuvent aller les jeunes démocraties européennes brut de décoffrage de récentes dictatures indécentes comme la Grèce ou le Portugal, et qui se sont lâchées dans un fol engouement qui généra une bulle spéculative, notamment sur le marché de l'immobilier, et qui finalement explosa. Enivrée par 50 millions de badauds touristiques et phagocytée par une corruption nourrie au biberon de l’argent de l’Union européenne, l’Espagne a construit 49 aéroports pharaoniques, dont 35 ont fermé peu après leur ouverture. Aujourd’hui, plus de 4 millions de maisons invendables sont vides et les excès de la bulle immobilière se monteraient à quelque 500 milliards d'euros. Avec le passage de relais des technocrates d’une démocratie immature, on appelait cela le miracle économique espagnol. Une moitié du pays agricole est sous perfusion OGM, l’autre moitié cultive hors-sol, le tout à l’export pour d’autres européens complices et cobayes. L’Espagne produit industriellement 500.000 tonnes de fraises artificielles en orée du Parc de la Doñana (500.000 oiseaux d'eau, une des dernières populations du lynx pardelle…) et toute la réserve qui n’en est plus une est victime d’eutrophisation et d’innombrables pollutions. Les fraisiculteurs utilisent du bromure de méthyle, ancienne arme chimique lors de la Première Guerre mondiale ! En Estrémadure, on fait murir des cerises d’hiver au fuel. Entre les buildings vacanciers de la frange côtière méditerranéenne, on surproduit des fruits tropicaux. L’entièreté du littoral est bétonnée, bitumée. Le pays est saupoudré de millions de piscines, de milliers de terrains de golf… Les touristes ne viendront bientôt plus, le fric a été dilapidé, la précarité s’installe. Quel possible retour à la terre après que l’agriculture traditionnelle ait été partout éradiquée, que les sols sont empoisonnés, dégradés, stérilisés, galvanisés… ? 

L’IUCN vient de revoir ses listes rouges à la hausse…. Une humanité qui devient comptable à ce point du déclin des espèces est une humanité au bord du gouffre. Il ne reste plus que 5000 orangs-outans pour 250 millions d’Indonésiens (126 habitants au km2) parce que des milliards de consommateurs vivent enrobés d’huile de palme ou qu’on cherche à les faire rouler aux agrocarburants. Le WWF, première vitrine environnementale de la pantomime capitalisme, vient de cautionner le plus formidable blanchiment vert des annales de l’imposture : un nouveau contenant couleur banquise pour les cannettes de Coca-Cola, et ce, au bénéfice du sauvetage des ours polaires ! Fallait oser ! Peu après, le même WWF crée l’évènement en héliportant vers nulle part quelques derniers rhinocéros noirs d’Afrique du Sud… Effet bœuf sur des donateurs immensément naïfs. 

Quand la moitié d’une humanité surnuméraire de 7 milliards d’âmes se rend volontairement malade par excès de nutrition, et que l’autre moitié souffre d’une malnutrition par défaut, tout cela a un goût amer de fin de récré. 

Selon l'OMS, la quantité adéquate d'eau potable représente au minimum 20 litres d'eau par habitant et par jour tandis qu'on entend généralement par « accès raisonnable », une eau potable disponible à moins de quinze minutes de marche… On estime que 900 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable. 900 millions, tiens, c’est le chiffre des sous-alimentés. Quand on ne mange pas, pourquoi boire ? 

Nous sommes en train de détricoter, de découdre l’alphabet génétique… En trente ans, la planète s’est endeuillée de 30 % de sa diversité naturelle. Les biocénoses des forêts tropicales et tempérées ont décliné de 12 %, les espèces d’eau douce de plus de 50 %, celles marines de 35 %. Pour 99 % des espèces menacées, l’homme est l’unique prédateur. Dictature sans dictateur, la mondialisation orchestrée par la civilisation monothéiste ultralibérale est un redoutable laminoir de biodiversité. Notre humanité est en voie de se faire à elle-même le coup des dinosaures d’il y a 65 millions d’années. Ce que nous voyons encore aujourd’hui, nos enfants ne le verront pas demain. Ce déshéritement n’est-il pas le plus intolérable des crimes ? 

La Terre parle, les hirondelles ne font plus le printemps, c’est la grande hécatombe, nous agissons en sorte de provoquer une rupture des stocks du vivant. Disparités, dévastations, pollutions, iniquités, maltraitances…, une interminable énumération d’effets collatéraux de nos civilisations triomphantes contribue désormais à l’effroyable destin du jardin planétaire. Nous faisons vivre à la planète vivante une sorte d’apoptose sans suite, à savoir que nous en grillons une par une les composantes biologiques. C’est chaque fois une maille qui saute d’un grand tissu vivant. Le monde réel creuse un abîme entre l’individu et la vie. Il y a une fractalité de l’univers dans ce drôle d’animal déraisonnable qu’est Homo sapiens, irrésistiblement poussé à voir plus loin. La Terre est une île, elle n’a pas son pareil et nous en sommes tributaires. Nous nous autodétruisons, nous sommes nos propres fossoyeurs. La compilation apocalyptique de communiqués de déroute et de chiffres affligeants, en provenance d’une planète en déliquescence, sont pour la plupart issus d’organisation mondialement reconnues comme l’UNESCO, la FAO, l’OMS, ainsi que de différents ouvrages et rapports d’experts spécialisés. Souvenons-nous que l’un des pronostics du rapport affiné d'avril 2007 des 2.500 chercheurs du GIEC (groupe intergouvernemental de l'ONU sur l'évolution du climat) affirmait que plus de 3 milliards de Terriens n'auront rien à boire et rien à manger d'ici 2100. Derrière la porte verte, il n’y a plus rien, juste un dernier battement d’aile. De quoi avoir mal à la Terre, vraiment. 

L’économie n’est pas à 100 % hors-sol. Alors, pourquoi parler de crise systémique alors qu’elle est aussi et surtout écosystémique ? Les gens à naître auront plus à souffrir qu’à choisir. Dès ce jour, les enfants n’ont aucune nécessité de préparer un avenir qui n’aura pas de futur. Orphelines du vivant et des ressources primordiales, les générations futures seront dans la dèche. Écoles et universités peuvent désormais rester portes closes. 

S’il faut tourner la page, comment envisager un retour aux champs avec une perte incommensurable de fertilité, l’oubli des modes et coutumes d’antan et en sachant que nous avons commis l’imprudence d’atteindre un nombre de bouches que seul une agriculture intensive et dopée par la pétrochimie saurait nourrir ! Le pire a été commis pour que, telle une trappe, le cercle vicieux se referme sur nous. 

Aujourd’hui ça va mal, demain ce sera pire. Mais on dit que le pire n’est jamais certain… Vision innocente d’un futur décomposé…, pourtant, gouverner, c’était prévoir ! À nos escrocs psychopathes, l’humanité reconnaissante. 

« Tu es la plus drôle des créatures en somme, / Plus drôle que le poisson qui vit dans la mer / Sans savoir la mer, / Et s'il y a tant de misère sur Terre, / C'est grâce à toi, mon frère, / Si nous somme tiraillés, épuisés, / Si nous sommes écorchés jusqu'au sang, / Pressés comme la grappe pour donner notre pain / Irai-je jusqu'à dire que c'est de ta faute ? / Oh non ! / Non, mais tu y es pour beaucoup, mon frère ». Philippe Gérard, chanté par Yves Montand. 

Mon frère
http://www.youtube.com/watch?v=s0JtuxiuOL0
Casse-têtes
http://www.youtube.com/watch?v=iUqIG3vjr9M
 

Documents joints à cet article

Les orphelins de Gaïa Les orphelins de Gaïa Les orphelins de Gaïa Les orphelins de Gaïa

Moyenne des avis sur cet article :  4.44/5   (50 votes)




Réagissez à l'article

29 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 15 novembre 2011 11:28

    Tout cas de possession est un fil à la patte disait Spinoza. Vous parlez de distraction je pencherai plutôt sur le fait qu’une douce illusion est beaucoup moins contraignante qu’une triste vérité. La léthargie dans laquelle baignent les individus est nourrie et entretenue par notre mode de vie robotisé et nos attitudes matérialistes. Tout cela savamment géré et orienté par les dirigeants pour qui, ces mode de pensés sont les seuls valables pour maintenir et alimenter leur système de soumission des peuples par la consommation. L’écologie devrait être érigée en principe de vie car elle est la vie. La cupidité de certain additionnée à l’indifférence de plusieurs est le terreau d’une société de zombis dont les uniques priorités se nomment possession, consommation et télévision. Le paraître et l’avoir sont les bases de l’individualisme. Les sociétés comme Sanofi ou Monsanto sont les vrais décisionnaires, ce sont ceux là qui imposent les lois aux différents gouvernements et façonnent notre avenir en fonction de leurs bénéfices. Un bing bang sociétale ne peut être possible que par des changements individuels, comme il faut plusieurs électrons pour produire une lumière, il faut plusieurs esprits pour changer notre façon de vivre et de consommer. Je ne pense pas que cela soit possible dans la situation actuelle sans une forte contrainte (Catastrophe de grande ampleur). C’est par ce type d’électrochoc majeur que la société, devant l’urgence de sa survie, prendra conscience des réelles valeurs humaines que sont l’altruisme, la solidarité, la fraternité. Toutes ces valeurs misent à mal par la cupidité. L’histoire se répète, les nations s’agenouillent à nouveau devant le veau d’or. La surpopulation, la pollution, le nucléaire et les guerres sont les cavaliers de notre apocalypse futur qui, si nous ne réagissons pas rapidement, auront raison de notre espèce. L’age d’or, en ce qui nous concerne, est révolu et je ne peux m’empêcher de penser aux anciennes civilisations qui malgré leurs savoirs et leurs technologies ont disparu. Ce que nous faisons à la terre ou à nos frères, c’est à nous même que nous le faisons.

    Très bon texte merci, je vous souhaite tout le bonheur possible sous votre soleil andalou.


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 15 novembre 2011 12:02

      Bonjour MIchel et Gabriel,

      ne vous inquiétez pas, la solution est envisagée pour sortir de cette impasse, il va falloir bombarder l’Iran et ouvrir à coup de butoir la porte qui relie l’occident à l’orient par la terre sans faire appel aux russes. Après on y verra plus clair car les iraniens et les russe sont détenteurs des deux premières réserves de gaz du monde. Les peuples du monde entier seront contraints de devenir les amérindiens pour les dominants qui ravagent la terre et écraseront tout avec leur bulles doseurs 1000 chevaux. Le meilleur système pour faire reculer le terrorisme a été le tourisme, voyez comme il est responsable du bétonnage des côtes espagnoles, vous verrez comme les immigrés de la faim s’y installeront un jour. Vous dites «  d’aérotrains rouillés qui filaient hier à 500 km/h » ces appareils fabriqués par Jean Bertin étaient les ’’ Concorde " du rail. conçus il y a 60 ans, avec les dernières technologies durables, ils fonctionneraient en mode solaire...

      merci pour ce texte mettant la lumière sur le gris...


      • Dominitille 15 novembre 2011 13:21

        J’ai connu l’Harmattan en CI. Il donnait à l’air ambiant une odeur une atmosphère particulière avant de dessecher la peau ! Il a traversé l’atlantique pour venir en Martinique. Je l’ai reconnu de suite. A moindre échelle à cause du voyage sûrement, il a encore cette odeur particulière qui donne à décembre cette odeur particulière de Noël au soleil.
        La planète court à sa perte, mais si seulement 4 péquins freinent des 4 fers alors que tout les autres accélèrent, nous sommes de toutes les façons perdus.
        Coups de massue il me semblait que c’était avec des lance-pierres.
        Lire Michel Tarrier c’est comme boire glacé en hiver, cela sape le moral mais cela fait un bien fou. Pour ceux qui ont envie de le lire.


        • foufouille foufouille 15 novembre 2011 13:31

          va faire ceuilleur en alsace plutot

          sans rien, les patates ca fait deja 10 tonnes/ha sans rien


          • Abou Antoun Abou Antoun 16 novembre 2011 00:12

            Si vous aviez aussi un truc pour faire pousser les saucisses, on pourrait choucrouter ad vitam.


          • Bilou32 Bibi32 16 novembre 2011 08:00

            C’est vrai que le maraîchage a une production énorme à l’hectare, même en bio, surtout si la main d’oeuvre est disponible. C’est pourquoi je suis estomaqué quand je vois des légumes à 3 euro le kilo... Et pour les saucisses, il y a les sangliers. Elles seront alors beaucoup plus goûteuses !


          • Eléonore Eléonore 15 novembre 2011 18:33

            Je pense aussi que ce que nous faisons à la terre ou à nos frères, c’est à nous même que nous le faisons. Mais ce n’est qu’une petite majorité qui est capable de le comprendre. Pour moi tout provient de l’ignorance. Malgré toutes les découvertes qui tiennent parfois du génie, l’homme est incapable de se conduire correctement sur cette terre...je pense toujours que sa conscience est comme inexistante. La science s’est donc développée sans sa conscience et on peut en voir le résultat, jamais on n’a pu l’observer autant que depuis quelques années, au fur et à mesure des « progrès » de cette science. Alors que les premières découvertes pouvaient être bénéfiques (le feu, l’électricité) les dernières découvertes sont de plus en plus redoutables : la désintégration de l’atome, les organismes génétiquement modifiés, les nanotechnologies, les nanos science...ces dernières découvertes sont vraiment diaboliques et vont transformer toute la société, et on va les présenter comme moyen de remédier à la plupart des problèmes et même de pollution, mais avec des risques immenses sur lesquels ce sera le silence. L’avenir est très noir et tout ce que décrit et prédit Michel est criant de vérité...d’ailleurs il se dépense sans compter pour essayer de réveiller les consciences...car si nous étions assez nombreux à nous manifester, à vivre à contre-courant et à le crier haut et fort, il y aurait peut-être une chance d’échapper au pire. Je n’ai pas beaucoup d’espoir...cette humanité est tellement enfoncée dans son idiotie : par exemple comment peut-on avoir même la pensée de mettre la corrida Patrimoine immatériel d’un pays ? C’est inimaginable...il y a quelques jours lors de la « fête » des moutons j’entendais un musulman affirmer le plus sérieusement du monde que nous devrions leur être reconnaissant, car eux l’humanité serait sauvée, sauvée car ils en offraient en sacrifice ces animaux à Dieu en souvenir d’Abraham !! Comment est-ce possible ??? Mais dans quel monde vivons nous et à quelle époque ??? Je pense aussi que les consciences ne pourront se réveiller qu’avec d’énormes coup de pied au c...et ce qui est amusant, ces coups de pied ce seront les hommes eux-mêmes qui se les donneront par les catastrophes dont ils seront les auteurs. C’est le comble de l’absurde. Une humanité qui se sera auto détruite en sciant la branche sur laquelle est elle assise. Y-a-t-il une chance qu’une véritable humanité puisse voir le jour sur les cendres de celle-ci...Qui sait ? Au fait qui aurait du se dépenser pour éveiller les consciences au respect de la vie ?? Ceux qui se sont présentés avec des messages d’amour...certaines religions. Hélas, elles ont toutes ratées leurs missions...et au lieu de donner un exemple d’amour, elles se sont déchirées entre elles, ont tués, torturés, condamnés et ont imposés des dogmes imbéciles. J

            Je plains sincèrement les enfants, nous leur offrons en héritage une terre empoisonnée, saccagée, pillée...et que dire des animaux ? Pour la plupart d’entre eux c’est déjà l’enfer depuis bien longtemps.


            • Montagnais .. FRIDA Montagnais 15 novembre 2011 19:52

              Texte et commentaires impressionnants.


              Mais canere surdo.

              Des solutions existent encore pour un temps, au niveau des individus un tant soit peu conscients : refus du système, vivre autrement. 

              • Pie 3,14 15 novembre 2011 21:32

                Ce pensum New Age qui mélange tout et n’importe quoi pourvu que cela ait des airs de fin du monde me fait penser aux fascicules des témoins de jéhovah qui je lisais ado chez mes voisins.

                Le coup du « Gaïa pas contente de la folie des hommes » est vieux comme le monde et plus surprenant, marche toujours.

                Vos propositions : ne plus faire d’enfants, ne plus consommer, vivre chichement mais en harmonie avec les animaux et les ressources sont belles comme une crèche.

                Avec les peuples premiers en exemple à suivre en oubliant au passage que l’ethnographie a prouvé depuis longtemps que les pratiques de ces derniers ne respectaient pas plus leur milieu que le premier capitaliste chinois venu.

                Ce rousseauisme poussé à l’extrême serait donc la voie à suivre, hé bien, cela sera sans moi.


                • jacques lemiere 15 novembre 2011 21:48

                  tout à fait, sans parler de cette façon de se placer en dehors de l’humanité et de voir une volonté collective là il n’y en a pas, jamais NOUS n’avons décidé de faire des enfants....


                • Mmarvinbear Mmarvinbear 16 novembre 2011 13:05

                  En plus, il semble pas pressé d’appliquer ces beaux préceptes lui-même...


                  C’est vrai que l’ ADSL, ça passe mal dans une caverne, et le mammouth laineux, c’est pas génial pour chercher un truc sur google...

                • escudo escudo 15 novembre 2011 21:58

                  C’est triste et vrai a la fois ! Sensibiliser autant qu’on peut et contribuer le moins possible au système en place ! Mais comment s’opposer directement a des actions barbare a venir comme l’attaque de l’Iran ? 

                  Ce texte est vraiment comme une douche froide...en espérant que ça réveille d’autres aussi !

                  • bigglop bigglop 16 novembre 2011 02:27

                    Bonsoir à tous,
                    Merci à l’auteur pour cette réflexion sensible et profonde.
                    Au fur et à mesure de la lecture, la chanson « Menace » de Jacques Bertin s’est imposée à mon esprit, une prophétie qui date de 1978.
                    Tout cela ressemble à un mauvais « Madmax » ou plus récemment « Les fils de l’Homme »
                    Je veux quitter ce cauchemar, réveillez-moi

                    http://tesvivant.blogspot.com/2011/03/menace-jacques-bertin.html

                    http://velen.chez-alice.fr/bertin/disques/commeunpays.htm


                  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 16 novembre 2011 10:56

                    Merci à Bigg pour le lien qui nous offre un nouveau copain. Au milieu des serpents, quelques âmes d’enfants encore. Au milieu des zombis, quelques voyants encore. Quelques émerveillements.


                    ..Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont été délogés par les forces de l’ordre.

                    Mais ils font des émules à Harvard.

                    Et on occupe toujours la Toundra.

                    Vive la rébellion carnavalesque. Vive la désertion 

                  • gilbert18 gilbert18 15 novembre 2011 23:43

                    Merci de cet article passionnant... mais qui m’empêchera de dormir.
                    Le texte que vous citez en conclusion est du poète turc Nazim Hikmet, Philippe Gérard en a écrit la musique.
                    Cordialement.


                    • mortelune mortelune 15 novembre 2011 23:55

                      Nous connaissons l’histoire à travers d’évènements dont nous n’avons pas été témoins rapportés par des récits, des mythes et des légendes. On peut supposer qu’ils ne soient pas tout à fait faux mais pas tout à fait vrai non plus. Bien des points en tout cas sont discutés.

                      Le futur a quelque chose de particulier, il n’est pas prévisible. Alors pourquoi avoir une vision catastrophique de ce que ne connaissons pas ? La sagesse ne voudrait-elle pas d’être prudent dans toutes ces prédictions ? Certains hommes manque d’humilité c’est clair à moins que le discours de la peur alimente leurs ames comme si leur propre mort est aussi la mort des autres.

                      • Abou Antoun Abou Antoun 16 novembre 2011 00:11

                        Le futur a quelque chose de particulier, il n’est pas prévisible.
                        Il n’est pas totalement prévisible, mais il l’est partiellement, même si nous restons à la merci d’imprévus positifs ou négatifs que l’on peut appeler ’catastrophes’.
                        Ce qui sera demain est en grande partie le résultat de ce qui est aujourd’hui.
                        La marche vers le second conflit mondial était prévisible et prévue par certains qui n’ont hélas pas été écoutés.
                        Les données dont nous disposons aujourd’hui sur les ressources disponibles et la vitesse de leur épuisement permettent de conjecturer un scénario catastrophe tel que décrit par Michel Tarrier.


                      • Abou Antoun Abou Antoun 16 novembre 2011 00:04

                        De plus de 10 ou 12 milliards, la population terrienne chutera à 2 milliards ou moins, capacité induite par une agriculture redevenue « naturelle »,
                        Prospective résolument optimiste !
                        L’auteur insiste sur les méfaits de l’addiction au pétrole et de ses corolaires comme l’agriculture intensive et ses conséquences.
                        De fait, après les franchissements successifs de tous les ’peaks’ nous entrerons de façon progressive dans une économie de manque généralisé et permanent de toutes les matières premières nécessaires à la vie (ou pour faire simple dans une absence d’économie), c’est un processus déjà partiellement engagé.
                        L’auteur entrevoit la possibilité d’une sorte de retour en arrière avec une population diminuée résultant d’une forme de sélection ’naturelle’ (les plus forts survivront).
                        Cette possibilité n’existe hélas même pas, les ruines d’une société technologique ne laisseront pas une terre dans l’état où elle pouvait se trouver avant la révolution industrielle et une population comparable.
                        Par ailleurs nous sommes tous des assistés médicaux, une autre forme d’addiction, qui permet à des individus invalides nous seulement de survivre et même longtemps, mais de procréer et de transmettre leurs gènes défectueux.
                        Autrement dit l’humanité n’est plus soumise à aucune sélection naturelle depuis quatre générations au moins.
                        Ce qui signifie que les plus forts d’entre nous sont certainement loin d’être aussi forts que nos ancêtres, et il y a fort à parier que les 2 milliards les plus costauds d’entre nous n’arrivent pas à la cheville de nos aïeux.
                        Une humanité renaissante sur un immense cimetière est un thème valable pour un roman à succès, mais ce n’est hélas pas une éventualité envisageable.
                        La perte de contrôle de notre environnement scientifique et technologique signifie tout simplement la fin de l’humanité, le processus pouvant être plus ou moins long.
                        Pour ce qui concerne les causes ; comment en est on arrivé là ?
                        Il y a des facteurs dont on parle, on se dédouane par exemples sur des dirigeants, incapables, avides de pouvoir, et on leur jette la pierre. Bref ça soulage, mais en fait dans nos pays ’démocratiques’ ces menteurs sont élus parce que nous aimons entendre leurs mensonges, parce qu’ils sont en somme un concentré de tout ce qu’il y a de mauvais en nous, ils sont une caricature de la société toute entière qu’il représentent.
                        Pouvons nous croire qu’une personne disant la vérité, faisant le constat de Michel ou un constat proche, a la moindre chance d’être élu ? Non, celui qui sera élu c’est celui qui promettra de plus gros salaires, de plus grosses retraites, plus de congés, bref toujours plus ... En somme c’est celui qui ment le mieux, d’où la surenchère. Cela dit, il est possible que les politiques (comme tout un chacun) arrive à croire à leurs mensonges, c’est un cas répertorié.
                        Le monde a été conduit au bord du gouffre par les sociétés occidentales et leurs ’valeurs’ (ou absence de vraies valeurs devrions nous dire). Aujourd’hui les élèves ont dépassé les maîtres et les pays dits ’émergents’ font mieux et même beaucoup mieux que les fondateurs des sociétés industrielles suivant les mêmes critères.
                        Je suis absolument persuadé que les religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) sont partiellement responsables de le rupture du pacte avec la nature, car elles sont toutes anthropocentriques, elles donnent à l’homme une place à part dans le monde animal, dans le monde vivant, et dans la nature en général. Le capitalisme et l’individualisme en sont des sous-produits.
                        Ainsi la procréation irresponsable, le massacre des ressources naturelles, l’anéantissement des autres espèces, apparait à certains imprégnés de cette ’morale’ comme l’accomplissement du destin de l’humanité qui est de dominer la planète, et l’homme crève de son succès.
                        Il y a bien pire qu’un rêve jamais réalisé ; à savoir un rêve qui se réalise !
                        Une forêt défrichée c’est une surface cultivable gagnée. La disparition de la vie sauvage, de nombres d’espèces végétales passe pour profit et pertes. C’est parce que si les hommes sont nos frères (hum, hum ...) les animaux ne le sont pas, ils sont une gêne.
                        Il est clair que si nous avions gardé des religions primitives (animistes, chamanistes, etc.) le crime contre nature aurait existé avant le crime contre l’humanité, le conseil des sages aurait pu dire ce qui est autorisé et ce qui est défendu, ce qui est sacré et ce qui ne l’est pas.
                        Au lieu de ça les hommes ont construit sur mesure des dieux à leur image qui absolvent et encouragent leur instinct destructeur.


                        • jourdan 16 novembre 2011 02:13

                          Je plussois 1000 fois à votre réaction. J’ajoute que en plus d’êtres assistés médicaux, nous avons perdu TOUTES les techniques de nos ancêtres. Planter, récolter, chasser, dépecer, construire etc.. nous ne savons plus le faire, ou très minoritairement. La chaîne de transmission a été brisée il y a au moins deux générations. Nous en sommes à ré-inventer ... bon courage...
                          « On se suicide toujours trop tard »


                        • Didier Barthès 19 novembre 2011 12:47

                          D’accord avec vous sur l’analysse écologique, moins sur la mise en cause systématique du monothéisme sur le dos duquel on me semble mettre beaucoup de crimes.


                        • easy easy 16 novembre 2011 03:16

                          «  »«  »«  » À lui seul, le cas du riz, première céréale mondialement consommée, donne à réfléchir. La productivité tout à fait exceptionnelle d’un riziculteur américain (500 tonnes à l’année en Louisiane au lieu de 500 kg manuellement en Casamance, subitement sans pétrole et sans pétrochimie, serait donc divisée par 1000 «  »«  »«  »


                          Vos chiffres sont faux



                          Les rendements du riz

                          -Rendement mondial moyen : environ 3,90 tonnes/ha.
                          -Rendement national maximal : environ 9,50 tonnes/ha en système irrigué intensif (Australie).
                          -Rendement national minimal : environ 0,75 tonnes/ha en système pluvial traditionnel (RD. Congo).

                          Il existe des régions où le riz est une culture pluvial (Afrique, zones montagneuses d’Asie du Sud-Est, où il s’agit encore d’une culture sur brûlis à rotation longue ; 8 à 15 ans) mais avec des rendements faibles (sauf au Brésil où il existe une culture pluvial mécanisé et intensive en intrants) et des terres qui s’appauvrissent vite si des pratiques culturales adaptées (rotations, « semis direct ») ne sont pas adoptées rapidement. Au contraire, sans techniques de mécanisation poussée, l’irrigation permet de très hauts rendements, comme en Australie (9,5 tonnes/ha) et en Egypte (8,7 tonnes/ha).


                          Principaux pays producteurs (2009, FAO) Surface cultivée (Mha) Rendement (tonne/ha) Production (Mt) Production (%)  Chine 29,88 6,58 196,68 28,70  Inde 41,85 3,19 133,70 19,51  Indonesie !Indonésie 12,88 4,99 64,40 9,40  Bangladesh 11,35 4,20 47,72 6,96  Viêt Nam 7,44 5,23 38,90 5,68  Birmanie 8,00 4,09 32,68 4,77  Thaïlande 10,96 2,87 31,46 4,59  Philippines 4,53 3,59 16,27 2,37  Brésil 2,87 4,40 12,65 1,85  Japon 1,62 6,52 10,59 1,55  Pakistan 2,88 3,58 10,32 1,51  États-Unis 1,26 7,94 9,97 1,46  Cambodge 2,68 2,84 7,59 1,11  Egypte !Égypte 0,75 10,00 7,50 1,09  Coree du Sud !Corée du Sud


                          • Blé 16 novembre 2011 07:05

                            L’auteur parle en disant « nous ». Qu’il s’inclut dans le « nous », je n’y voit aucun inconvénient mais personnellement je n’ y adhère pas.

                            Dans le « nous » qu’elle est la proportion de gens qui détiennent les ficelles de l’ économie à travers le temps ?

                            A t-on laissé le choix aux paysans en France et dans le monde ? A t-on laissé le choix aux artisans, commerçants et autres travailleurs indépendants ?

                            L’article est écrit comme si il n’ y avait pas d’un coté la minorité de propriétaires qui détiennent la finance et de l’ autre la grande majorité qui est subordonnée à cette minorité.

                            Nous sommes dans une civilisation où le droit de la propriété est sacré, plus sacré que la vie des humains et de la nature.

                            Tant que le droit de propriété est illimité, c’est un des aspects de ce droit, ne sera pas remis en cause, effectivement l’ avenir des nouvelles générations est plutôt sombre pour la plus grande majorité de celles-ci.


                            • Abou Antoun Abou Antoun 16 novembre 2011 08:38

                              L’auteur a raison, la responsabilité est collective, et la responsabilité individuelle des habitants des régions ’développées’ en tant que consommateurs est la plus forte.
                              Par ailleurs, quand René Dumont (un écologiste authentique, lui...) se présente à la présidentielle il obtient 1.32% des votes.
                              Nos politiciens n’ont fait que nous caresser dans le sens du poil.
                              Si Tarrier se présentait aujourd’hui à l’élection avec son constat il obtiendrait à peu près le même score. On lui préférera un Sarko qui promettra 4% de croissance, un Hollande qui créera des emplois de fonctionnaires par dizaines de milliers, une Le Pen qui résoudra tous les problèmes par l’isolationnisme.
                              L’aveuglement est une tare dont il faudra bientôt payer le prix.


                            • catken catken 16 novembre 2011 07:43

                              Hélas, nous sommes comme un couple qui se jure fidélité, nous sommes unis pour le pire et le meilleur, aller à contre sens de la société, c’est comme arrêté un train à vive allure, alors qu’il serait plus facile de détourner quelques rails et surtout plus réaliste afin de le diriger vers un avenir plus radieux et l’éloigner d’un sombre futur.

                              Si aujourd’hui nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau, si aujourd’hui l’humanité se comporte comme des enfants dans un parc, c’est bien que la vie sur terre n’est pas une finalité et qu’il existe bien une suite à notre aventure sur terre, dans d’autres cieux.

                              Quant aux riches et pauvres, ce n’est pas une question de distribution des richesses, car si un jour on redistribuait toutes les richesses du monde à part égale avec tous les habitants de la terre et bien les riches redeviendraient riches et les pauvres retomberaient dans la pauvreté, car un riche, avec 1 € il fera 2 puis 3€ et ainsi de suite, sans rien partager, alors que le pauvre avec 1 € il donnera 10 centimes a sa mère pour qu’elle puisse manger, 10 centimes à son frère, il offrira 20 centimes à son enfant pour qu’il puisse s’acheter des cadeaux à noël et pas les moins chers, les riches et pauvres ne sont qu’in état d’esprit, sachant cela, je suis fier d’être pauvre.

                              La qualité d’une vie ne se calcule pas en nombres d’années, mais plutôt par la sincérité de ses actes, la grandeur d’âme, certains chiens ont plus marqué l’esprit de leur maître en 10 ans, que leur enfant en 50 ans, certains cherchent à vendre leurs âmes pour vivres plus longtemps, mais qu’ont-ils fait de si terrible pour avoir autant peur de la mort ?

                              On parle de la pollution et de la faim dans le monde, mais qui trouve normal qu’il faille à certaines personnes 1 tonne et demie de ferraille pour se déplacer (voiture), alors que pour beaucoup, pas tous, ils ont leurs jambes pour se rendre d’un point à un autre, le pire c’est de prendre sa voiture pour faire 400 mètres, mais bon. Au sujet de la faim dans le monde, nous les (privilégiés), mangeons 3 fois par jour, nous mangeons de la viande tous les jours, parfois nous jetons plus de nourritures que nous en consommons et tout ceci pour notre (confort) alors que les ¾ du monde meurt de faim, si j’ai mis ces 2 mots entre parenthèses, c’est parce que premièrement le terme de privilégiés n’est pas juste, car à force de ne plus ressentir l’envie et le besoin, nos vies sont devenues de plus en plus fades, d’ailleurs lorsque l’on croise nos contemporains dans les grandes villes, on voit bien sur leurs visages, qu’ils leur manque quelque chose, comme un prisonnier privé de liberté, nous avons tellement peur du futur que nous avons tenté au détriment de notre bien être, de nous mettre à l’abris du besoin, bien évidement sans succès, car les envies de beaucoup, ce sont transformées en perversité, en vice, hélas pour la société et ses citoyens. Le second mot entre parenthèse étant confort, parce que vivre sans connaitre la faim alors que nous pouvons aisément dompter cette légère douleur qui titille notre estomac, nous ne sollicitons presque plus notre cerveaux afin de dompter la douleur qui n’est qu’après tout qu’un signal destiné à nous renseigner sur notre conditions physique, une mère fait bien abstraction de cette information pour sauver son enfant du danger, notre corps et tout ce qu’il contient est une formidable machine capable de bien plus que de monter dans une voiture, ou regarder la télé ou encore de se placer les pieds sous la table trois fois par jours, c’est comme si vous preniez une Ferrari pour rester sur votre place de stationnement, certes vous aurez une belle voiture, mais vous ne saurez jamais la conduire, vous ne ressentirez jamais le plaisir de rouler, le moteur hurlant et les cheveux dans le vent.

                              Voilà le monde d’aujourd’hui, pas folichon, mais que nous pouvons changer, en changeant d’abord nous-même, essayer de comprendre ce qu’il est indispensable de changer pour notre bien et celui de notre environnement et c’est seulement par l’exemple que nous pourrons peut être changer le monde, car sans nul doute que nous sommes les rails qui dirigeons la société, les rails qui montrons le chemin à nos enfants, l’exemple qui montre que tout est possible aux gens de bonnes volontés.


                              Merci pour ce bel article, mes félicitations.



                                • foufouille foufouille 16 novembre 2011 11:55

                                  tu es parti camper en allemagne ?
                                  c’est le bon momment


                                • Unjean 16 novembre 2011 09:00

                                  Article impressionnant, je me suis oser d’en écrire un d’un trait en l’ayant soumis dans là foulée après l’avoir relu brièvement, je vais le dire franchement, je n’ai pas réussi a le lire entièrement pour le votre, n’étant pas particulièrement studieux d’autre dirons plus manuel, c’est pour cela que mon article fut écrit vite avec le cœur, sans trop réfléchir comme sa viens, en partager une idée simple et apprise sans effort, en tentant de ne pas faire peur, ni trop sur l’émotion, ce n’est pas de l’en brigandage mais un simple échange. Dommage qu’il ne sera surement pas publier.

                                  Bravo pour le votre sinon, un gros travail.

                                   


                                  • evalouve evalouve 21 novembre 2011 16:52

                                    Michel Tarrier était écologue et écosophe avant l’heure !! 


                                    pour lui, les 30 glorieuses lui ont servi à apprendre à défendre notre planète et non à la piller où à la rendre exsangue !! 

                                    pour vivre nous devons tous laisser une empreinte plus ou moins responsable..autrement c’est que nous sommes morts !! 

                                    alors oui Michel a pollué mais pas plus que ça à son niveau puisque cette pollution tendait à préserver la planète...

                                    quand à le targuer d’avoir creusé la dette et vécu à crédit regardez d’abord votre usage personnel de votre iphone, de votre portable jetable en moins de 6 mois !! 

                                    s’il y a une génération qui plombe la planète par cette mode-ci c’est bien celle qui vit aujourd’hui ! et j’en passe en passant par les cafés sanséo à la con et autres gadgets tout aussi débiles les uns que les autres...

                                    nous les sexa on a serré la ceinture dans notre enfance et avons vécu avec des vies du siècle passé !! demandez à vos grands parents...
                                     
                                     nous ne sommes pas responsables, de la politique industrielle déjà enclenchée au XVIII et XIX siécle.. 
                                    notre vraie responsabilité se situe dans le fait que nous étions heureux de sortir de la guerre !! et que personne n’a pu évaluer les risques que cela allait nous faire encourir !!

                                    Geoffroy (fondateur de la vie Claire ) fut un précurseur dans l’alerte, René Dumont, Cousteau mais personne ne les a écoutés !! 

                                    et quand on vous dit de marcher à pieds vous faites quoi ???????

                                  • Didier Barthès 19 novembre 2011 12:45

                                    Hélas toutes ces choses sont connues, il est probable toutefois qu’elles ne seront entendues ni par les peuples ni par leur dirigeants. Il faudra donc un autre vecteur du message. Et cet autre vecteur cela sera la contrainte des faits. Elle, elle en fera pas de cadeau et notre siècle connaîtra bien des troubles. La fin de tant d’espèces animales est pour moi le plus grave. Sur le plan moral d’abord car nous nous comportons collectivement comme des assassins, sur le plan de la gravité écologique du problème aussi puiqu’il faudra des millions d’années à la nature pour recréer des espèces comparables à celles que nous avons et aurons massacrées.

                                     

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès