Liberté d’expression
Les magazines nous engagent à longueurs de pages au bien être intérieur, à l’orgasme obligatoire.
France pays des droits de l’homme et de la liberté ? Alors qu’en est-il vraiment de celle du verbe...
Nous vivons des décennies ou la communication n’a jamais été aussi rapide, ou être people est un avenir en soi, ou la vie privée est en voie d’extinction. Si tout semble aussi transparent il serait logique de penser que l’on peut tout dire.
Force de constater que nous évoluons dans un paradoxe grandissant. Nous avons accès à des informations aussi futiles qu’inutiles sur la vie de nos contemporains. Car il est évident que de savoir ce que fait son voisin est indispensable à son équilibre. Et pourtant, au sein de cette pseudo transparence, il devient de plus en plus difficile de communiquer. Donner son avis, son ressenti porte à préjudice, détournement de sens pour la chanson des Enfoirés par exemple, faisant ainsi vivre l’imaginaire collectif qui refuse tout récalcitrant, sous peine de buzz, d’exclusion sociétale.
La loi protège le citoyen. Elle existe pour l’équilibre d’une société, ne pas défavoriser les plus faibles : « toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait » (article 29 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse)*. Néanmoins être raciste ne peut être entendu sous peine d’être accusé d’intention raciste. La différence de valeur entre les deux propos s’est estompée puisqu’un personnage du roman intitulé Plateforme de M. Houellebecq, s’est retrouvé devant un juge.
Heureusement que Céline n’est plus.
Alors ça y est, la France est enfin un pays de Bisounours ou les racistes ont disparu. Elle suivra peut-être le chemin du Costa Rica et se démilitarisera. Les français apprécient donc particulièrement la différence, c’est sans doute pourquoi le Front National reste si présent.
Même s’il reste vrai que les blagues sur les blondes, les handicapés, les belges etc... sont irrespectueuses et nourrissent, favorisent le dégoût de l’autre, est-il vraiment nécessaire de censurer toutes paroles sous peine de mauvaise interprétation.
La mode est au lissé, polissé. Il faut rentrer dans un moule si exigüe qu’il va finir par casser, sous peine d’ostracisme.
La liberté d’expression à certes ses limites, la censure ou l’auto censure n’est pas la solution à des sentiments négatifs, que l’humanité véhicule depuis des millénaires. Il serait judicieux de faire preuve de bon sens et d’accepter nos imperfections.
* http://www.initiadroit.com/dossiers.php?theme=31
Adame MANODE
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