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Loi sur les conditions d’indemnisation des chômeurs, solution ou danger ?

La loi en cours sur les conditions d’indemnisation des chômeurs va-t-elle dans le bon sens ou, au contraire, est-elle porteuse de menaces pour la société ?

Un projet de loi est en cours, un de plus, au niveau gouvernemental, sur les conditions d’indemnisation des chômeurs.

Selon le projet gouvernemental, après trois mois de chômage, un demandeur d’emploi ne pourra pas refuser deux fois un emploi "compatible avec ses fonctions", "rémunéré à 95 % du salaire antérieur", "dans la zone définie".

Au bout de six mois, le demandeur d’emploi ne pourrait refuser plus de deux offres d’emplois compatibles avec ses qualifications et rémunérées à 80 % du salaire antérieur. L’emploi devrait également être situé "à une distance telle qu’il n’entraîne pas un trajet d’une distance de plus de 30 km ou un temps de transport en commun supérieur à une heure".

Au-delà de douze mois, sera considéré comme "raisonnable" tout emploi répondant aux mêmes conditions de qualification et d’éloignement géographique et rémunéré à un salaire supérieur à l’allocation-chômage (soit, dans le cas le plus courant, 57,4% du salaire antérieur).

Le projet ne fait pas de distinction entre le contrat à durée indéterminée et les autres formes de contrat : un CDD ou une mission d’intérim seraient jugés tout aussi valables qu’un contrat durable.

Les demandeurs d’emploi qui refuseraient ces mesures pourraient se voir radiés pendant deux mois des fichiers du SPE avec, le cas échéant, la suspension de l’allocation perçue.

Il faut constater que cette mesure, comme beaucoup d’autres prises ces derniers temps, peut avoir plusieurs aspects, plusieurs volets.

Le premier, idéologique, répond à la demande de l’électorat profond , au noyau dur, qui soutient (encore) l’action gouvernementale, dans la mesure où les mauvais citoyens sont montrés du doigt, ici la fainéantise des chômeurs qui refuseraient un travail « raisonnable ». Il s’agit de désigner le coupable, celui qui ne cherche pas à travailler plus, qui ne se lance pas à corps perdu dans la lutte sans merci du grand marché.

Le deuxième, pratique, permet aux chefs d’entreprise d’exercer une pression sur les salariés, à la fois en termes de salaire, ainsi que de diverses contraintes. En effet, soit le chef d’entreprise peut se débarrasser de son salarié trop coûteux à ses yeux, pour en trouver un, chômeur de plus d’un an, qui sera bien obligé d’accepter, soit pour faire accepter des travaux pénibles, voire indignes, au salarié qui verra avec d’autant plus de crainte l’épée de Damoclès du chômage. Cette mesure est donc un acte essentiel dans la lutte gouvernementale pour pousser le curseur travail/capital dans le sens de ce dernier.

Le troisième, économique, est basé sur l’idée, néoclassique, qu’il faut faire sauter toutes les entraves au marché libre, qui est censé être régulé par la loi de l’offre et la demande sans artifice extérieur, l’indemnisation des chômeurs étant perçue par les néo-classiques comme étant contre-productive.

C’est donc, du point de vue de ceux qui l’ont mise en œuvre, une bonne mesure.

Si nous regardons d’un autre point de vue, global, nous pouvons constater que cette mesure aura des effets dévastateurs.

D’un côté, il rend davantage encore vulnérables les plus faibles, qui sont au chômage depuis longtemps, et qui sont inquiets de voir leur allocation disparaître. Au lieu de se sentir, non pas à égalité, mais au moins renforcés, par la poursuite de l’indemnisation, la disparition de celle-ci constitue une menace qui diminue les exigences des demandeurs d’emploi. Accepter n’importe quoi, n’importe où, emploi sans lien avec les qualifications et mal payé. Sur le plan humain, c’est une catastrophe.

D’un autre côté, il va faire tendre les salaires vers le Smic, tous les salaires, puisqu’il sera toujours possible de trouver un salarié acceptant un emploi pour la moitié de sa valeur. Au bout de quelques licenciements, le salaire va rejoindre le Smic. L’effet de cette mesure risque donc d’être une paupérisation générale des salariés, en période de montée des prix, accompagnée d’une récession, avec pour corollaire diminution des rentrées fiscales : sur le plan macro-économique, il peut accenteur la récession déjà en cours.

On peut voir qu’une mesure, prise par le petit bout d’une entreprise individuelle, peut paraître alléchante, mais, sur le plan global, celui de la société, s’avérer catastrophique.

Il ne sert à rien d’accuser les chômeurs de ne pas créer leur entreprise dans une période d’incertitude, ou de faire pression sur eux pour qu’ils acceptent n’importe quoi, cela ne créera pas un emploi au sens vrai du terme (j’ai vu hier un homme, la cinquantaine, debout, sous la chaleur, distribuer des gratuits devant une gare SNCF, en disant « bonjour ! » aux passants, est-ce là un emploi digne ?).

Cette mesure ne va pas seulement toucher les chômeurs, mais c’est bien l’ensemble des salariés qui est visé, en complète cohérence avec le détricotage en cours du droit du travail : les salariés se voient insensiblement privés des droits qui garantissaient un équilibre grâce à la loi, seul vrai garde-fou contre des dérives se produisant où seule la force fait le droit.

Plutôt que d’accuser les victimes du chômage, il me semble que l’on pourrait au contraire leur faire profiter, durant cette période de non-travail, de formations réellement qualifiantes, de remise à hauteur de leurs compétences, afin qu’ils puissent de nouveau être valorisés, vis-à-vis d’eux-mêmes, comme de la société. Il faut cesser de considérer qu’une période de chômage est une calamité, mais qu’elle peut au contraire offrir des perspectives inédites à celui qui en bénéficie.

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Loi sur les conditions d'indemnisation des chômeurs, solution ou danger ?

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31 réactions à cet article    


  • MagicBuster 9 mai 2008 11:17

    C’est tout simplement une hérésie de croire que le déficit de la France est créée par les pauvres.


    • ze_katt 9 mai 2008 11:44

      Quand l’ANPE enverra des propositions d’emploi aux chomeurs il sera temps de s’inquieter.


      • pissefroid pissefroid 9 mai 2008 11:57

        De plus en plus je me sens proche de caton l’ancien et me dit à tout bout de champs "L’etat ump doit être détruit". A force de continuer dans cette voie c’est leurs têtes que l’on va voir sur les piques. Penser que le chomeur est un fainéant est scandaleux. Cela montre une fois de plus que notre président bien aimé est déséquilibré, il ne voit pas la réalité.


        • bj33 9 mai 2008 12:23

          Juste une remarque à propos de "D’un autre côté, il va faire tendre les salaires vers le SMIC".

          Ce mouvement est déja en cours, dans ma boite, depuis plus de quatre ans, seuls les bas salaires (sauf trés rares exceptions) sont revalorisés, et ce n’est pas la seule dans ce cas.

          Comme disait Madame Parisot

          La liberté d’entreprendre s’arrête là où commence le code du travail

          et

          La précarité est une loi de la condition humaine


          • Le péripate Le péripate 9 mai 2008 13:14

             Raisonnement séduisant. On pourrait, par la pensée, prendre le contre pied exact des mesures gouvernementales, qui aurait donc des résultats positifs sur le moral du chômeur, et tendrait à faire monter les salaires. Donc, imaginons que l’indemnisation assedic soit supérieure au salaire, et accordée sans conditions de durée et sans obligations de reprendre un emploi. Les employeurs ne trouvant plus personne sur le marché de l’emploi seraient bien obligé d’augmenter les salaires, d’offrir un quatorzième mois, un véhicule de fonction, des vacances à la mer et à la montagne, un écran plasma, un micro-onde et une secrétaire... Il y a quelque chose qui cloche, mais quoi ?

             


            • foufouille foufouille 9 mai 2008 13:27

              juste un peu simpliste....mais c’est l’idee. les etudiants de certaines ecoles sont tres demandes et peuvent effectivement demandes plus. l’ouvrier lui, sera remplacer par une machine


            • Le péripate Le péripate 9 mai 2008 13:37

              Foufouille. Oui, simpliste, mais rien de tel que de forcer le trait pour être pédagogique. A propos des Grandes Ecoles, j’ai un fiston en avant -dernière année d’une grande école d’ingénieur. En France, il n’a trouvé aucun stage (obligatoire) payé, de misérables indemnités dans le meilleur des cas. Il a trouvé par contre en Hollande son stage dans une entreprise innovante payé 1700 euros le mois.... Il ne faudra pas s’étonner si il décide d’aller travailler à l’étranger ses études finies, emportant avec lui son savoir et ne cotisant pas à notre couteux système de protection sociale, retraites, etc... Que feriez vous à sa place ?


            • EricB 9 mai 2008 14:02

              Vous avez mis le doigt là où ca fait mal, Mr. Le Peripate. Les entreprises françaises ont bien peu de respect pour les stagiaires et jeunes diplomés. Dans de nombreux domaines et de trop nombreuses entreprises, les "stages" sont l’occasion rêvée d’engager pour rien des quasi-esclaves qui feront ce qu’on leur demande de faire, et qu’on jettera à la fin du stage. Dans l’engagement d’un stagiaire, l’interêt pour celui-ci ,n’est absolument pas considéré, mais seulement le bénéfice que la boite peut en tirer.

              Dans la culture, mon milieu professionnel, vous ne pouvez pas IMAGINER le nombre de stagiaires employés pour faire les basses besognes (mais pas seulement....). Je connais un employeur qui n’engage que des stagiaires les uns apres les autres, à la place d’un employé permanent, parce qu’il ne trouve (prend) pas les moyens de payer un salarié même au smic.....

              Tout le monde critique la politique gouvernementale actuelle, mais qu’a fait la Gauche pendant de nombreuses années si ce n’est proposer des tonnes de contrats aidés, qui ont incité les entreprises à embaucher certes, mais au moindre prix, c’est-à-dire au smic. Pourquoi payer un salarié au prix normal, lorsqu’on vous incite à le payer au smic avec des réductions de charges sociales et autres avantages ? Combien de postes d’administrateur de compagnie (theatrale, chorégraphique) ai-je vu proposés en Emploi-Jeune ???? La Gauche est, à mon sens, TRES mal placée pour critiquer la Droite sur les baisses des salaires...


            • aeonys aeonys 9 mai 2008 14:10

              Je suis parfaitement d’accord avec vous sur ce point...

              Ces mesures sont pathetiques, la gauche n’a pas fait mieux avant et le vrai probleme est que le travail en France n’est pas valorise et les talents non plus.

              Et de ce fait il est normal que de nombreux talents partent vers l’etranger ou l’on remunere mieux la fougue des jeunes talents (malgre leur manque d’experience).

              Cordialement

               

              Aeonys


            • Le péripate Le péripate 9 mai 2008 14:28

              Oui. Pourtant, en Hollande, ce sont bien aussi des méchants capitalistes ultralibéraux machins choses qui proposent à un petit Français inexpérimenté un vrai salaire. Est-ce que la différence n’est pas dans notre étatisme exacerbé, dans nos réglementations censées protégées le travailleur, mais qui en fait l’exclu du travail ? Je rate de nombreux jours de travail en ce joli mois de Mai, parce que si on m’emploi un jour avant et un jour après un jour férié, on me doit le jour férié, dont je me moque comme de ma dernière chemise : résultat, je reste sur le carreau... Génial. 


            • foufouille foufouille 9 mai 2008 14:44

              comment un prolo peut il envoyer son fils ds une Grande ecole d’ingenieur ? un prolo c’est smicard.


            • Le péripate Le péripate 9 mai 2008 16:18

               Tu n’as pas tout suivi, Foufouille Intellectuel précaire (cinéaste), qui fait aujourd’hui le prolo, pour manger.... Et, tu n’as pas l’air de le savoir, mais on ne demande pas les revenus des parents pour faire une grande école, juste tes notes, plus un concours d’entrée....


            • foufouille foufouille 9 mai 2008 17:34

              sisi. mais une Grande ecole d’ingenieur c’est pas gratuit pour les frais d’inscriptions. ca coute combien chaque annee ?


            • Le péripate Le péripate 9 mai 2008 18:31

              Celle de mon fils, une INP (institut national polytechnique), école dite du deuxième groupe, a des frais d’inscription de 800 euros/an. Dans le premier groupe on en trouve où l’étudiant est payé (Normale, Polytechnique) ! C’est dans le troisième groupe (Arts et Métiers par exemple), et surtout dans le quatrième, que les coûts augmentent. Mieux vaut donc être "méritant". Ceci dit, il y a des bourses.

              A comparer avec le prix des écoles commerciales, dans les 3000 euros et plus par an ! Cependant, les banques font des prêts à des taux très avantageux, remboursables sur les premières années de travail. Ca a été le cas de mon aîné, qui gagne très bien sa vie maintenant, et n’a pas de problèmes à rembourser.


            • foufouille foufouille 9 mai 2008 18:52

              merci. je savais pas que ca pouvait etre aussi abordable. tu dois certainement te serrer la ceinture ?


            • Le péripate Le péripate 9 mai 2008 19:14

              Ca, oui... Mais sa maman gagne assez bien sa vie (je suis divorcé.... on va finir par connaitre même la couleur de mon slip)


            • foufouille foufouille 9 mai 2008 19:23

              meuh non, c’etait juste pour savoir si c’etait possible pour un pauvre. (habitant en ville)


            • aeonys aeonys 9 mai 2008 14:05
              Loi sur les conditions d’indemnisation des chômeurs, solution ou danger ?
              Cher Jean-Paul Foscarvel, j’ai lu votre article sur ce nouveau projet de loi actuellement en projet au sein du gouvernement Fillon et j’ai éprouvé de la tristesse en découvrant qu’après un titre et un sous-titre très accrocheur, vous tombiez dans le pathos et la prise de partie sans faire de réel travail d’analyse.
               
              Je m’explique : Vous titrez votre article par une question : « solution ou danger  ? » et vous le sous titrez d’une phrase allant exactement dans le sens de quelqu’un qui cherche a délivrer une analyse objectif en pesant le pour et le contre. En tant que lecteur, on est en droit d’attendre un approche : « avantages, inconvénients, synthèse, perspectives en découvrant votre article.
               
              Et pourtant il n’en est rien puisque des le premier paragraphe, votre article est une attaque en règle d’une idéologie que vous méprisez a tord ou a raison (ce n’est pas le but de mon commentaire de vous faire changer d’opinion politique) et toute la partie « avantages » est une liste d’idées reçue sans appuis et références viables.
               
              Voici quelques exemples :
              « Le projet ne fait pas de distinction entre le contrat à durée indéterminée et les autres formes de contrat : un CDD ou une mission d’intérim seraient jugés tout aussi valables qu’un contrat durable. »
              Ce projet est en discussion et est loin encore d’être prêt a être vote par les assemblées nationales et sénat. Par conséquent il eu été intéressant de noter que ceci est en l’état actuel des choses, et pas une lois déjà votée et prête a être mise en place. Ceci relevant de la déformation de la réalité.
               
              « Le premier, idéologique, répond à la demande de l’électorat profond , au noyau dur, qui soutient (encore) l’action gouvernementale »
              Je ne comprend pas ou vous trouvez la référence a ce commentaire : De récents sondages ont démontrés que la majorité de la population française est pour la poursuite des reformes et estime que celles-ci vont globalement dans le bon sens.
              Le Candidat de la droite en campagne, avait clairement énoncé ses intentions et ses projets et fut tout de même élu par 53% des électeurs (et une abstention très faible). Si selon vous, le gouvernement nomme par le président n’a pas la légitimité pour représenter le peuple français (ou du moins sa majorité), avez-vous a ce propos des informations confidentielles dont vous voudriez nous faire part ?
               
              « Il s’agit de désigner le coupable, celui qui ne cherche pas à travailler plus, qui ne se lance pas à corps perdu dans la lutte sans merci du grand marché. »
              L’assurance chômage, en France fonctionne sur le principe de la solidarité. En clair, les employés a un temps T verse une cotisation qui vise a aider les chômeurs de ce temps T. Ce n’est pas le principe d’une assurance ou chacun cotise selon ses moyens. Par conséquent, ce système mis en place dans une France comptant peu de chômeurs est déstabilise dans une France en comptant énormément.
              Ce principe de solidarité, vise a apporter une aide temporaire au salaries malheureusement au chômage. Il est naturel que le Chômeur cherche le plus vite possible a retrouver un emploi afin de ne pas peser (si possible) trop dans la balance de ceux qui travaillent.
              La lutte sans merci avec le grand marché est inévitable. La Russie a essaye en 1917, avec les résultats que l’on connaît, la Chine l’a aussi fait, la Corée du Nord, La Yougoslavie et le Vietnam ont eu aussi tente la voie qui « évitait le grand marche ». Force est de constater que sur la planète, les gens sont forces de travailler pour vivre et commercer les uns avec les autres. C’est une réalité qui peut certes paraître triste mais le monde est ainsi fait depuis la nuit des temps.
              Par conséquent, si le chômeur ne veut pas participer ni pour lui-même ni pour les autres a la société telle que les règles en sont définies, il est envisageable que l’état le pousse a accepter en mettant des conditions a des allocations chômages, qui je le rappelle sont inexistante dans la plupart des pays du monde (et sûrement pas dans les pays cites plus haut).
               
              « permet aux chefs d’entreprise d’exercer une pression sur les salariés, à la fois en termes de salaire, ainsi que de diverses contraintes. »
              Cette réflexion ne tient absolument pas compte des réalités légales du marche Français ou un licenciement est fort coûteux pour un entreprise. Et par consequent, il serait financièrement non viable pour un chef d’entreprise de licencier un employé qualifie pour essayer d’en obtenir un autre moins cher.
               
              « Chômeur de plus d’un an, qui sera bien obligé d’accepter, soit pour faire accepter des travaux pénibles, voire indignes, »
              Pouvez vous ici nous lister une liste des métiers que vous jugez indignes de la personne humaine ? Je suis fort intéresse par vos goûts et j’aimerais sincèrement savoir de quelle manière vous jugez de la pénibilité d’un travail.
              Quels sont vos critères ? Est-ce le nombre d’heures au travail, la possibilité de tout perdre du jour au lendemain ? le fait de risquer de se salir ? Je suis toute ouie.
               
              « L’indemnisation des chômeurs étant perçue par les néo-classiques comme étant contre-productive »
              Quelles sont vos références littéraires pour appuyer cet argument ?
               
              « Si nous regardons d’un autre point de vue, global, »
              Comment atteignez vous un point de vue global ? quel est le cheminement ? Je suis intéresse par votre réponse. Est-ce un point de vue objectif ? Si oui, comment obtenez vous un point de vue objectif ?
               
              « D’un autre côté, il va faire tendre les salaires vers le Smic, tous les salaires, puisqu’il sera toujours possible de trouver un salarié acceptant un emploi pour la moitié de sa valeur. Au bout de quelques licenciements, le salaire va rejoindre le Smic. »
              Ceci est un sophisme cher auteur, le fait qu’il y ait des conditions a la poursuite de l’allocation chômage, ne signifie pas que tous les salaires vont réduire.
               
               
               
              « en complète cohérence avec le détricotage en cours du droit du travail »
              Vos références ? qu’est pour vous que le détricotage du droit du travail ? Toute modification apportées au droit du travail est-elle un detricotage ? qu’est-ce qui fait d’une modification un dectricotage ?
               
              « Plutôt que d’accuser les victimes du chômage, il me semble que l’on pourrait au contraire leur faire profiter, durant cette période de non-travail, de formations réellement qualifiantes, de remise à hauteur de leurs compétences, afin qu’ils puissent de nouveau être valorisés, vis-à-vis d’eux-mêmes, comme de la société. »
              Comme indique plus haut, le principe de la solidarité nationale applique au chômage est déséquilibré par un nombre de chômeurs très important a l’heure actuelle.
              Il est plus difficile de s’occuper du traitement et de la formation d’un groupe important que d’un groupe plus petit. Par consequent, on peut envisager qu’avec un nombre de chômeurs plus faible, ceux-ci seront mieux « traites » par les équipes des structures pour l’emploi.
               
              En outre, La formation continue existe au sein des entreprise et la validation des acquis théorique est possible même en travaillant 35h par semaine (après tout, certains y arrivaient bien lorsque la durée légale de travail était de 40h.
               
               
              « Il faut cesser de considérer qu’une période de chômage est une calamité, mais qu’elle peut au contraire offrir des perspectives inédites à celui qui en bénéficie. »
              Parmi tout les pays du monde et leur différent états économique et sociaux, il est une réalité générale que pour vivre et manger, il faut travailler puisque nous ne vivons pas dans le jardin d’éden.
               
              Le travail est certes souvent loin d’être une activité plaisante a moins de trouver « sa voie » , « son projet » ou que sais-je encore. Néanmoins, il est une nécessite. Par consequent, même si le Chômage n’est pas une calamite chez nous puisque nous habitons dans un pays suffisamment riche pour prendre soin des gens en difficultés (bien sur beaucoup reste a faire).
               
              Il est tout de même normal de vouloir réduire cette période handicapante pour le citoyen. Et puis, le travail n’est-il pas considère par tous les sociologues comme l’un des plus important moyen de socialisation des sociétés ?

              Cordialement,

              Aeonys


              • Sébastien Sébastien 9 mai 2008 14:51

                Vous avez vu ca ou qu’un patron se debarasse d’un salarie trop couteux pour en prendre un autre moins cher ? C’est absurde.

                Le patron paiera les frais de licenciement pour l’ancien salarie. Et le nouveau ne sera pas forme donc le patron perd encore de l’argent, il a un salarie qui ne lui sert a rien et qu’il doit former en plus. Il prend aussi le risque d’avoir engage une personne qui ne fera pas l’affaire et donc de perdre encore de l’argent.

                Oui il y a des profiteurs chez les chomeurs, comme partout. Oui il y a aussi des personnes qui veulent s’en sortir et celles-la ne seront pas concernees par ces lois parce qu’excusez-moi, mais il faut quand justifier du refus d’un emploi si c’est dans la meme branche, pres de chez soi et pays 95% de l’ancien salaire...

                Seulement cette personne qui veut s’en sortir, elle se dit qu’elle peut prendre un peu de repos au frais de la princesse et qu’apres tout, c’est un retour sur investissement vu les taxes que l’on paie. Je le sais, j’en ai ete aussi et je me suis toujours dit que ce systeme etait absurde meme si j’en ai profite. Voila la situation aujourd’hui.


                • foufouille foufouille 9 mai 2008 15:13

                  le patron ne le vire pas mais propose une pre retraite ou un accord qui lui coute moins cher. il peut aussi le pousser a demissionne en le harcelant, en lui donnant des objectifs innateignable ou en le mutant ds un placard

                  c’est tres courant


                • Sébastien Sébastien 9 mai 2008 15:28

                  il y a certainement des patrons comme ca quoi que pousser un salarie de 40 ans en pre retraite il faut etre fort, mais on ne va pas se priver de faire des lois a cause d’une infime minorite...


                • foufouille foufouille 9 mai 2008 16:10

                  a 40a, le motif est differend. on peut aussi delocaliser ou s’arranger pour que l’entreprise soit ds le rouge pour faire un plan social

                  toute les semaines des entreprise ferment. je pense pas que ces patrons soient une minorite.

                  les lois sont faites par et pour les puissants


                • melanie 10 mai 2008 01:07

                  @ Sebastien,

                   

                  Cette propension à traiter en "éclairé" un sujet dont on ne maîtrise ni le vécu, ni le ressenti me courre sur le haricot.

                  Je ne me permettrait pas de donner mon avis sur Polytechnique en n’en connaissant rien. C’est quoi cette façon de traiter du sujet du chômage comme d’un objet extérieur avec un air docte de celui qui a quelque chose à partager comme vécu ???

                  Et puis, il n’y a pas que des cadres susceptibles de tomber au chômage -il y a même plus de non-cadres et ce n’est pas moins choquant-, il existe même une assez jolie spécificité" française qui consiste à ne pas plafonner les allocations et certains ex cadres vont jusqu’à toucher plus de 5000 € net au chômage, joli non ??? Même si ça dure 22 mois, c’est toujours bon à prendre ...

                   

                  Mais parler de profiteur, pour celui ou celle qui , comme moi, touche gracieusement 400€ de l’état pour s’en sortir - ex déléguée médicale en cardiologie pendant 10 ans ; les délégués médicaux cause Génériques c’est fini- sur le département de l’Hérault - en partir avec 400 € c’est un challenge- avec 44 % de chômage...

                  Contrairement à la chanson d’Aznavour, la misère n’est pas moins pénible au soleil...


                • Sébastien Sébastien 10 mai 2008 08:45

                  Vous avez lu mon commentaire Melanie ?


                • Fanette Fanette 9 mai 2008 16:17

                  Ce qui est valable pour les chômeurs lambda est valable aussi pour les députés au chômage ?


                  • foufouille foufouille 9 mai 2008 17:05

                    bien sur que non. leur regime tres speciaux est mis a l’ecart des "reformes". peu importe de quel parti ils sont, c’est tous les memes


                  • MagicBuster 9 mai 2008 17:33

                    En tout cas peu importe le parti, les ministres sont toujours d’accord entre eux pour préserver leurs régimes spéciaux.

                     


                    • fredleborgne fredleborgne 9 mai 2008 19:05

                      Article bien vu, même si on peut dénoncer le côté "simpliste".

                      En effet, le but est bel et bien de précariser tout le monde au moment où, malheur, nous allons manquer de bras, car nos chers séniors aspirent à leur retraite.

                      Trop bien payé, le français pourrait être concurrencé par les autres européens qui viendraient sur son sol lui retirer le pain de la bouche (le plombier polonais).

                      Pour protéger l’emploi des français, il faut donc le dévaloriser : grand principe du "moins disant" pour une "saines (?)" concurrence.

                      Fini donc le monde occidental riche sur le dos des pays pauvres qui en plus voudrait déverser leur trop plein de population dans nos verts paturages ? Le commerce équitable aura lieu, avec une paupérisation générale, sauf pour une élite bien sûr ? (Enfin, ce ne sera pas spécialement équitable, on aura juste réussi la "division du travail" au niveau mondial.).

                      Et bien non ! La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il s’agit juste d’inverser le mouvement du balancier, d’organiser le chaos et de profiter du mouvement brownien pour se remplir les poches, un coup au nord, un coup au sud, un coup à l’ouest , ...

                      Et les populations ? pfff


                      • melanie 10 mai 2008 01:15

                        @ Fed le Borgne

                         

                        Oui, mais dans le même temps les Slovènes et autres ex pays de l’ex bloc de l’Est veulent voir augmenter leurs salaires et ça gronde du côté de Dacia aussi - Là où on fabrique la Logan- ; alors ????

                        Qui sait le grain de sable qui déclenche les mouvements sociaux ???

                        En Allemagne, pays de la concorde sociale, ça commence à gronder aussi...

                        Et si un mouvement européen se mettait en branle ???

                        L’histoire n’est jamais écrite et Mai 68 est venu de loin... Espoir ???

                         


                      • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 10 mai 2008 11:47

                        Quelques réponses aux différentes critiques et remarques, dont je salue les auteurs.

                        Je pense d’abord que les citoyens commencent à se rendre compte que les réformes appliquées par le gouvernemnet ne vont pas dans le bon sens, même si le parti au pouvoir prétend l’inverse. Est-ce par aveuglement, ténacité dans la volonté d’appliquer un modèle, confusion entretenue sur le mot "réforme" ? Il faut peut-être des réformes, mais pas celles mises en place.

                        Par rapport à l’effet à petite échelle/échelle globale, il s’agit d’une question fondamentale. Ce qui l’échelle d’un individu, ou d’un groupe d’individu peut être souhaitable, ne l’est plus au niveau global.

                        Un exemple un peu formel : soit un ensemble d’agriculteurs avec des terrains constituées de haies, chacun sait que l’existence de ces haies est essentielle la préservation de la terre, mais ces haies créent un handicap au niveau rentabilité. si un seul agriculteur coupe ses haies, il gagnera concurrentiellement vis-à-vis de ses voisins, il a donc intérêt à le faire. mais si tous le font, tous y perdront à cause de l’érosion. Le problème est que le marché, justement, favorise le premier agriculteur qui coupe ses haies, car raisonne à court terme, et à long terme la disparition du groupe (même raisonnement avec la pèche).

                        Sur le droit du travail, voir l’Article du Monde Diplomatique de mars 2008 par Gérard Filoche, inspecteur du travail. Je n’entrerai pas dans le détail, mais de nombreux droits, par exemple, passent du côté législatif à la décision par décret (sans intervention du parlement), la durée du travail était relative aux conditions de travail, et est désormais intégrée dans la partie salaires, passant des conditions même du travail aux considérations de coût.

                        Les grandes institutions, suite aux problèmes notamment de famine, se détachent progressivement de l’idéologie néo-libérale. L’Europe, elle, notamment la France, continue de faire confiance à ces modèles, et prend des mesures, pond des traités, des décrets, des lois, qui à terme vont nous enfoncer tous. Dans dix ans, il sera trop tard de regretter un aveuglement non critique. Si personnellement j’essaie de répondre aux critiques, c’est justement pour essayer d’éviter cet aveuglement, car il peut s’emparer, dans la bataille des idées, chacun d’entre nous.

                        Le critère, c’est le réel. Le réel du monde actuel me semble constituer la meilleure réfutation des modèles néo-libéraux. Le FMI, longtemps porteur d’une vision dogmatique, frémit sous la brise du réel, commençant à considérer par exemple que les cultures vivrières locales sont un élément de sécurité, même si la concurrence libre et non faussée au niveau mondial est écornée. Chez nous, le gouvernement, et encore la CE, reste sur des positions antérieures.

                        L’application des conditions d’attribution des allocations est à cet égard un élément clef de cette politique, visant à faire du marché du travail un espace ouvert sans régulation. Cette modernisation est une régression pour tous au niveau sociétal, même si quelques uns en tirent profit.

                        J’ajouterai que le fait de penser dans le sens du système n’épargne pas de ses conséquences. par contre, le fait d’être lucide quant à ses limites, voire ses dangers, permet au moins d’anticiper et de réagir.

                         


                        • Blé 13 mai 2008 07:36

                          Je ne pense pas que le chômage soit du aux chômeurs mais plutôt du à ceux qui ont intérêt au chômage de masse. La pression sur les libertés des individus et sur les salaires rend la tâche plus facile pour le MEDEF.

                          C’est incroyable de constater comme il est facile de tirer à boulets rouges sur "les profiteurs" du chômage, qui, comme chacun le sait, vont vite placer leurs indemnités dans les paradis fiscaux.

                          Il me semble qu’ après avoir décolonisé les pays, il est grand temps de décoloniser les esprits.

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