Macron à bout de souffle
Face aux discours de déni et aux mensonges l'envie est grande de décliner quelques vérités
I. Historique de la police
Dans un état centralisé comme la France, l'organisation des forces de l'ordre procéde d'une évolution particulière, bien souvent différente de celle des pays voisins. Si l'objectif reste le maintien de l'Ordre, d'un ordre résultant d'un rapport de forces, les formes varient. Ainsi dans les pays anglo-saxons et nordiques c'est une organisation fédéraliste qui domine, où le fameux contrôle des papiers sans motif réelle, n'existe pas mais où l'on a par ailleurs la gachette facile.
En France l'histoire de la Police est émaillées de « moments forts ». La conception napoléonienne autoritaire et centralisée, divise les forces de l'ordre en plusieurs corps, comme la gendarmerie et la police municipale. Mais des évènements, comme des révoltes sociales ou des guerres, des changements de régime, vont comprometttre la police, la faire apparaître comme l'instrument d'un pouvoir anti démocratique.
C'est bien sûr la seconde guerre mondiale et l'avénement du régime de Vichy qui marquent de façon indélibile les forces de l'ordre. Ainsi la Police française - dont nombre d'éléments sympathisaient déjà dans les années 1930, avec les organisations fascistes - obéit aux lois de Vichy, arrêtant les Résistants qualifiés de rerroristes, les Juifs, hommes femmes et enfants voués à la mort des camps. Ces crimes resteront globalement impunis, masqués par des rares actes d'insoumission plus nombreux au fur et à mesure que la Libération s'annonçait.
Pour reconstituer une police, la République, rétablie, après les avoir exclus, se voit obligée d'intégrer les anciens GMR de Vichy (1) pour constituer, avec l'appui des communistes et des socialistes, les CRS.
Les années 1950 voit nombre d'ex collabos revenir dans la vie cile en même temps qu'en ces temps de guerre froide, nombre de communistes sont évincés des forces de l'ordre.
Mais ce sont les années 1960 et la guerre d'Algérie – qu'il est interdit alorsde nommer ainsi ; on parle d' « évènements d'Algérie » - qui vont durablement marquées la police par des pratiques répressives radicales comme l'éxécution de manifestants pro-FLN en octobre 1960, jetés et noyés en Seine. Certains iront jusqu'à affirmer que certains policiers participant à ces assassinats étaient déjà en service quelques 15 ans plus tôt sous Vichy ! Mais il reste indéniable que leur chef, le Préfet Maurice Papon (2) , fut leur « digne » représentant, un fonctionnaire collaborateur de régime de Pétain.
II. Le racisme en France
La France fut le « pays des Lumières » et nombreux sont ceux qui sur certains sujets participaient ou participent encore au déni quand on évoque racisme ou xénophobie.
Si Diderot, Rousseau, Condorcet et d'autres philosphes émirent des opinions audacieuses quant à l' « égalité des races », Voltaire, pourtant anti esclavagiste, soutenait aussi une prétendue suprématie de la « race française ». Chacun devait rester à sa place et le travail ne devait pas cesser dans les colonies !
L'esclavage autorisée, encouragée, dans les colonies, faisant la richesse des îles à sucre, reste interdit dans le Royaume. Depuis Gorée, au Sénégal, il faisait la fortune des négriers français et du commerce triangulaire dont ils avaient le quasi monopole.
L'interdiction des mariages inter raciaux, l'injonction faite aux esclaves de résider et de revenir dans la colonie, n'y changea rien (3) ; la plupart, une fois le pied en France se fondèrent dans la population ! Les esclaves de l'ambassadeur américain Jefferson, une fois en France, refusèrent ainsi la condition qu'on prétendait leur imposer.
Sait-on que les libelles, extraits d'articles des encyclopédistes, circulaient jusqu'au fin fond des campagnes françaises ? Et nombre de paysans du Massif Central, dans leurs cahiers de doléances de 1789, manifestent leur solidarité et leur volonté d''émancipation des « Noirs » qu'ils n'avaient sans doute jamais vu !
Une première fois aboli en 1794, l'esclavage fut rétabli par Napoléon en 1802. En guerre contre Toussaint Louverture et Saint-Domingue insoumise, son armée, première défaite, dut ici battre retraite et admettre l'indépendance d'Haïti première république indépendante d'Amérique latine en 1804. Plus tard, à saint-Hélène, dans ses mémoires, l'empereur vaincu regretta son attitude vis à vis de Toussaint qui aurait pu être un allié décisif.
Toussaint Louverture, le Général Dumas, « vainqueur du Somport » contre les Piémontais, père de l'auteur des « Trois Mousquetaires », furent considérés comme des défenseurs de la République face à Bonaparte l'usurpateur. Ce qui n'empêcha pas, bien plus tard, la destruction de la statue du Général Dumas sous le régime de Vichy parce qu'il était Noir. Par la suite elle ne fut jamais rétablie.
Après l'abolition définitive de l'esclavage portée par Schoelcher en 1848, la politique de l'exploitation des colonies se trouva modifiée. Leurs habitants restaient cependant tout d'abord des sujets indigènes de l'Empire, pouvant être spoliés et exploités à merci. Le rôle civilisateur de la république se limita à quelques écoles et dispensaires disséminées.
Cependant le racisme existant butait sur les lois républicaines d'Egalité. Les Noirs américains considérèrent ainsi longtemps la France comme une terre de liberté malgré sa politique colonialiste.
Le racisme prospère et s'enracine avec l'ignorance. Avec l'ignorance de l'Autre et les inégalités sociales. Aujourd'hui professeurs, soignants, salariés, surtout les femmes et les Noirs, sont au bas de l'échelle europénne des revenus. Ils ne sont pas des esclaves mais, Noirs ou Blancs, des prolétaires des temps modernes que l'on exploite.
III. Macron le Président d'un autre monde... disparu
Dès son « avénement » le nouveau président crut pouvoir s'affranchir des institutions. L'Assemblée Nationale, par le subterfuge électoral qui fait suivre l'élection présidentielle par les élections législatives, était à sa botte. Récusant lesdites institutions et les « corps intermédiaires », il prétendait s'entourer d' « amateurs » en politique, jeunes, beaux et innocents.
Benalla entraient ainsi en scène, ayant tous les droits du préféré du Prince, comme sous l'Ancien Régime.
L'irruption inattendue des Gilets Jaunes allait montrer impréparation, mépris du Peuple, affolement, et brutalité des forces de l'ordre aux ordres d'un brutus maladroit– de plus en plus discrédité - cornaqué par un second « garde-fou ». Et en même temps les personnels de santé se manifestent alors, montrant l'impréparation, la vraie « casse » des structures hospitalières se révélant encore plus crument lors de la vague du coronavirus.
La fumeuse réforme des retraites qui devait marquer le quinquennat, avait coalisé bientôt contre elle l'ensemble des forces sociales et politiques. Les contingences budgétaires macroniennes ne tardaient pas cependant à remotiver et à remettre discrétement en selle ce projet destiné en fait à diminuer drastiquement le niveau des retraites. Mais là encore opposition, résistances, ne peuvent que se manifester.
Face à l'action destructrice de l'épidémie, l'Exécutif décida rapidement de faire appel à l'emprunt quitte à creuser un déficit abyssal. Que faire d'autre sinon jouer sur deux leviers :
- l'impot
- le coût du travail
Les prélèvements de l'Impot, dans la vision libérale, ne doivent pas être augmentés. Par contre, les salaires, au nom du « sacrifice du à l'économie » seraient limités au maximum. Certes la France paye mal ses enseignants, ses personnels de santé mais elle préserve les dividendes de ses actionnaires !
Le Président n'a donc pas changé. Il reste le fidèle commis des libéraux commandé par les dirigeants allemands, prêt à commettre les injustices que les capitalistes lui suggèrent.
Cerné, soumis à des tensions grandissantes, aucune issue n'apparait pour le chef de l'Etat. Au point que les forces de l'ordre, qui ont gagné leur autonomie, manifestent elles aussi dangeureusement un profond mécontentement. L'extrémisme qui gagne leurs syndicats leur fait traiter souvent aujourd'hui, sans nuance, les manifestants d' « engeance gauchiste ». Sans doute ne se rendent-elles pas compte, ces « forces de l'ordre », de l'hostilité grandissante du peuple qui fait se déchainer des infirmières. Tant pis pour eux : leur bêtise les perdra.
Et malgré les contorsions des médias de plus en plus discrédités, insultant régulièrement les révoltés, nous vaincrons et établirons dans la démocratie une nouvelle société libertaire.
(1) GMR – Groupes Mobiles de Réserve, police paramilitaire créé par Vichy en 1941.
(2) Maurice Papon « Secrétaire général de la préfecture de Gironde de 1942 à 1944 (condamné en 1998 pour complicité de crime contre l'humanité après 17 ans de procédures). En tant que Préfet de Police de 1958 à 1967, il a joué un rôle important dans la répression des manifestations du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962. Il a également été Ministre du Budget de l'Etat de 1978 à 1981, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. » L'Internaute -Maurice Papon : biographie courte, dates, citations Mis à jour le 06/02/19
(3) Les planteurs, grace au travail des esclaves dans les champs de canne à sucre étaient devenus immensément riches au point d'envoyer leurs meilleurs contremaitres et mécaniciens se perfectionner en métropole... Mais beaucoup préférèrent bien entendu rester en France et échapper à leur condition d'esclave.
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