mars - avril. Brèves sur la sécurité et les forces qui en sont chargées. Police et gendarmerie
Il nous faut rendre hommage à ceux qui ont laissé leur vie au service de la nation.
Un 83e décès à la suite du conflit Afghan. Grièvement blessé en Afghanistan, en janvier, le capitaine Schnetterle, 45 ans, est décédé le 27 mars. Il faisait partie des quatorze blessés provoqués par le lâche attentat commis le 20 janvier en Kapisa au cours duquel quatre militaires avaient été tués. Le capitaine Christophe Schnetterle appartenait au 93 ème RAM basé à Varces. Il laisse une épouse et deux enfants.
Suicide d'un gendarme dans le Maine-et-Loire
La Gendarmerie ne semble pas frappée par le mal-être de ses hommes. L'un de ses gradés , un adjudant, âgé de 42 ans, marié et père de deux enfants, s'est tiré une balle dans la tête avec son arme de service dans l'enceinte de la brigade de gendarmerie de Longué-Jumelles (49). Le drame s'est produit le 24 mars. Au groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire le commandant en second explique qu’au niveau professionnel tout allait bien dans le meilleur des mondes pour ce gradé. Une façon de renvoyer vers des problèmes familiaux. Des déclarations malheureusement réitérées pour chaque cas de suicide en gendarmerie, 24 en 2011 et désormais 7 en 2012. Il est temps que La Gendarmerie se réveille et se penche sur ce drame social, le « burn-out » de ses serviteurs.
Un policier de 32 ans tués lors d’une intervention. Ce policier de la BAC de Chambery intervenait sur un cambriolage lorsqu’il a été volontairement percuté par le 4x4 des cambrioleurs le 11 avril. Cedric Paptico était âgé de 32 ans, il était père d’une fillette de 6 ans et sa compagne était enceinte. Ce drame rappelle d'autres meurtres, celui du major Patrice Point écrasé contre un mur par le même type de véhicule en décembre 2009 et l'assassinat en novembre 2011, d'un policier de 37 ans, membre de la BAC d'Aix-en-Provence, mortellement blessé par un tir de kalachnikov.
France télécom perquisitionnée à propos de la vague de suicides (35 en 2008 et 2009). C'est suite à la plainte déposée par le syndicat« sud-PTT » suivi par d'autres qui se sont portés partie civile que cette opération s'est déroulée le 3 avril. L'association gendarmes et citoyens a du mal à imaginer qu'un tel acte d'enquête puisse viser la direction de la Gendarmerie ou le ministère de l'Intérieur si une plainte venait à être déposée en raison des nombreux suicides qui se produisent parmi les personnels des forces de sécurité.
Un conseiller de Claude Guéant devient le numéro deux de la gendarmerie nationale. Le général Richard LIZUREY, a été nommé, en Conseil des ministres, major général de la gendarmerie nationale, en remplacement du général Laurent MULLER. Il deviendra le numéro 2 de la direction générale de la Gendarmerie à compter du 1 er mai. Une carrière riche et variée l’avait conduit près du ministre de l‘Intérieur Claude Guéant dont il était le conseiller.
Quand les gendarmes se transforment en soldats du feu. Le 7 avril, près de Valence (Drôme) deux gendarmes, qui revenaient d’établir des procurations de votes, ont porté secours à un quinquagénaire handicapé dont le domicile était en flammes. Les gendarmes ont évacué l’habitant des lieux qui était inconscient dans son fauteuil roulant.
Quand des commissaires se transforment en récupérateurs. Les commissaires de Lille Roubaix et Tourcoing alimentaient une caisse noire en revendant de la ferraille et divers objets abandonnés ou saisis. Ce système visait à palier la baisse des moyens financiers dans les commissariats. Les sommes récoltées faisaient l'objet d'une comptabilité parallèle et permettaient de financer l'achat de petites fournitures. Loin de nous l'idée de juger ces fonctionnaires mais nous devons bien constater que la politique de restrictions budgétaires peut amener ce genre de dérive.
Major Cordoba silence et rentrez dans le rang ou gendarmes exprimez vous.......en silence !
Le 14 avril 2012, lors de l'assemblée générale de l'Association Gendarmes et Citoyens, à la demande de ses pairs gendarmes en activité qui souhaitaient bénéficier d'une meilleure représentation au milieu des membres civils et retraités, le major Bernard CORDOBA s'est présenté à la fonction de vice-président. Il a été élu à la majorité absolue du CA qui a suivi les desiderata des gendarmes d'active, adhérents de notre association.
Bien que s'agissant d'une association Loi 1901 composée de gendarmes en activité, de retraités de l'arme et de civils, la hiérarchie gendarmerie s'est opposée violemment à cette élection. Le Major Bernard Cordoba a été convoqué le 17 avril par ses supérieurs et s'est vu notifier une suspension immédiate le privant ainsi de plus de la moitié de sa solde. Tout aussi rapidement ce sous-officier s'est vu proposer une levée de la sanction s'il démissionnait de sa toute récente fonction, ce qu'il a fait.
A la suite de cet odieux chantage, qui semble bien relever des voies de fait, nous pouvons constater que les gendarmes ne sont pas des citoyens à part entière et qu'ils sont victimes d'une discrimination évidente puisqu'ils œuvrent pour la sécurité aux côtés de policiers syndiqués sous la coupe d'un même ministre de l'Intérieur. Bien que préconisé dans un rapport parlementaire et par la cour européenne des droits de l'Homme (deux recours sont encore à l'étude) le droit d'association des gendarmes, même en Loi 1901, n'est pas pour demain.
L'association rappelle que lors de sa création sous le nom "forum association gendarmes et citoyens" en avril 2008 son bureau et son conseil d’administration se composaient principalement de gendarmes en activité. Le chef d’escadron Jean-Hugues Matelly était vice-président. La Direction de la Gendarmerie, se basant sur une unique phrase (modifiée depuis), avait estimé que cette association était à caractère professionnel. A l'époque elle n'était pas allée jusqu'à des suspensions et s'était contentée de donner l'ordre de démissionner aux 8 personnels d'active qui avaient été élus au conseil d'administration et dans le bureau. Il nous faut bien constater qu'aujourd'hui un nouvel échelon a été franchi s'agissant de museler les gendarmes.
La discipline applicable aux militaires en matière de liberté d'expression professionnelle est propre aux armées.
Elle se traduit par une liberté d'expression individuelle dissuadée et par une expression collective canalisée. Qu'il s'agisse de s'exprimer à titre individuel sur des sujets professionnels ou d'extérioriser des préoccupations catégorielles par l'intermédiaire de structures collectives, les militaires français demeurent privés de certains modes traditionnels d'expression.
Alors que le débat d'idées et la défense des intérêts professionnels ont pris une place tout à fait prépondérante, le militaire professionnel demeure ainsi soumis à des dispositions héritées d'une République méfiante envers ses soldats et soucieuse de s'assurer de leur parfaite docilité.
Christian Contini, président Association Gendarmes et Citoyens.
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