Masculin/Féminin : la loi du genre
Séminaire placé sous la direction de Françoise Héritier, anthropologue, Collège de France. http://bugzilla.mozilla.org/show_bug.cgi?id=200510 —>
XX, XY, comment devient-on un homme ou une femme ? Qui gouverne la construction de notre identité sexuelle : nos gènes ? Nos hormones ? La société ? La famille ?... Simone de Beauvoir avait-elle raison lorsqu’elle écrivait : « on ne naît pas femme, on le devient » ? Les hommes d’aujourd’hui ne s’interrogent-ils pas sur leur identité profonde ? Sauf accident, tout individu obéit aux lois de la génétique et de la physiologie qui créent, dans notre espèce, des mâles et des femelles. Mais, au-delà, le regard de nos parents, de la société tout entière nous façonnent dans notre intimité. Et si la différence des sexes structure la pensée humaine, peut-on changer les rapports du masculin et du féminin ? Que disent désormais les sciences sociales, humaines et les sciences du vivant de cette construction ? Ce séminaire tentera de démêler les fils de notre masculinité et de notre féminité.
Séminaire, par Françoise Héritier, anthropologue, Collège de France.
Théorie anthropologique de l’évolution « La question est moins celle de savoir quel est le bénéfice de la reproduction sexuée et de l’existence de deux sexes que celle de comprendre pourquoi ces deux sexes dans le monde de l’humain sont caractérisés non seulement par leurs différences anatomiques, physiologiques et par l’asymétrie de leurs fonctions, mais aussi et surtout par une hiérarchie sociale, qui traduit universellement une valence différentielle des sexes au bénéfice du sexe masculin, en termes de représentations, mais aussi de liberté d’action ou de pouvoir.
Une réponse à cette question passe par un grand scénario des origines et postule que cette hiérarchie - loin d’être un effet d’une évolution historique qui aurait vu au Néolithique à la fois la connaissance par l’humanité du rôle du père dans la procréation, la révolution agricole et la mise en place du patriarcat - s’est construite dès l’origine du genre Homo sapiens à partir de la réflexion de ses membres, hommes et femmes, sur des aspects constants du monde dans lequel ils étaient plongés qui leur posaient problème et auxquels ils ont tenté d’apporter des réponses réfléchies.
La principale observation, de ce point de vue, est celle de l’étonnante capacité des femmes (et femelles animales) de produire à la fois des corps semblables à elles-mêmes, mais surtout des corps différents d’elles-mêmes. D’où pouvait venir cette capacité ? Ce sont les réponses à cette question fondamentale, telles que les enregistre le savoir ethnologique, qui mettent sur la voie de la construction de la hiérarchie, comme concomitante de l’histoire du genre Homo. »
Ressources
Livres Bibliographie proposée par F. Héritier
Pierre-Henri Gouyon, directeur du laboratoire UPS-CNRS d’écologie, systématique et évolution, professeur à l’université Paris-Sud, à l’Agro et à l’Ecole Polytechnique
Femelle / Mâle que nous dit l’évolution ?
« Dès avant le milieu du XXe siècle, Darlington affirmait : "Il n’y a pas loin de l’hérédité à l’infection". Les connaissances actuelles sur la biologie du sexe lui donnent étrangement raison. Le sexe suppose, chez beaucoup d’espèces, la fusion de deux cellules, les gamètes. Cette fusion produit l’œuf qui se développera en embryon, puis en individu. Ces deux gamètes peuvent être semblables morphologiquement. C’est le cas chez de nombreux champignons et algues. Chez les animaux et les plantes à fleurs (souvent appelés organismes supérieurs sans doute parce qu’ils nous accompagnent au sommet de la pyramide de la création), les gamètes sont de tailles très différentes.
L’un des deux gamètes est gros, plein de réserves énergétiques et, en général, immobile. On l’appelle ovule, il constitue le côté femelle de la reproduction sexuée. C’est lui qui fournira à l’œuf toutes ses ressources énergétiques. L’autre est petit, souvent mobile ; on l’appelle spermatozoïde. Il constitue le côté mâle de la reproduction sexuée. Il n’apporte quasiment rien d’autre à l’œuf que ses chromosomes. "Le spermatozoïde, c’est le bandit à l’état pur », a dit Cioran. De là à ne voir dans le mâle qu’un parasite..." »
Auditorium
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