Mieux connaitre les services d’urgences
Mieux utiliser les services d’urgences
Pour bien utiliser les services d’urgences, commençons par mieux les connaitre.
AIDE MEDICALE URGENTE : Les différents services
A. LE SAMU et LE CENTRE 15
C’est la loi de janvier 1986 qui est à l’origine de la création des SAMU (Service d’Aide Médicale Urgente). Le SAMU est un service hospitalier à part entière. Hormis deux cas particuliers dont la Corse, il existe un seul SAMU par département, habituellement implanté dans la ville préfecture. C’est le SAMU qui gêre le Centre 15, standard unique départemental pour l’AMU (Aide médicale Urgente).
Ce standard est tenu par Permanenciers Auxiliaires de Régulation Médicale (PARM) qui, de part leur formation, sont aptes à recueillir toutes les informations administratives et médicales du sollicitant. Ces PARM travaillent sous la responsabilité d’un ou plusieurs Médecins-Régulateurs.
Image d’illustration. Une régulation médicale Samu Source : Le Progrès.fr
D’une façon générale, il y a dans un centre 15 un médecin-réanimateur-régulateur du Samu (médecin hospitalier) qui doit gérer l’intervention des ambulances de réanimation pour les cas les plus graves, et un médecin-généraliste-régulateur qui gère les médecins de garde ou associations de médecins pour les cas les moins graves.
En fonction de l’appel, le requérant est orienté par le PARM sur l’un ou l’autre des médecins régulateur qui va ensuite décider des moyens d’intervention : Cela peut aller du simple conseil téléphonique à l’envoi de moyens plus lourds (voir ci après).
N° de téléphone du Samu : 15 (gratuit de n’importe quel appareil, y compris portable sans forfait)
B. LES SMUR
Un Service Mobile d’Urgence et Réanimation (SMUR) est un service, généralement hospitalier, dirigé par un médecin-chef, qui travaille sous l’autorité du SAMU.
Il existe plusieurs SMUR par département, dont un au siège du SAMU. Leur implantation, souvent dans un hopital, est fonction des contraintes géographiques et des risques particuliers dans la zone géographique concernée
C. LES MOYENS D’INTERVENTION
Les moyens d’interventions sont fonction des spécificités de chaque département. Généralement on trouve :
♦ Les ambulances de réanimation (AR) : Egalement appelées Unité Mobiles Hospitalières (UMH). A leur bord, un médecin spécialisé en anesthésie-réanimation, un infirmier-anesthésite, un ambulancier spécialement formé. Les AR sont envoyées auprès des malades ou blessés dont le pronostic vital peut être engagé. C’est un véritable "hopital sur roues". Son coût pour la collectivité est très élevé. (Image d’illustration : UMH du samu 93, source )
♦ Les ambulances privées : Généralement, les entreprises de transports sanitaires sont regroupées sous forme associative de type ATSU pour élaborer un planning de garde et mettre à disposition du SAMU plusieurs véhicules de garde les nuits et week-end. A leur bord deux ambulanciers habitués à l’urgence et du matériel de premiers secours. (image d’illustration : Une ambulance de soins et de secours d’urgence d’une entreprise de transports sanitaires privée, source)
♦ Les ambulances associatives : Croix-Rouge, Protection Civile, ... A leur bord, quatre à cinq secouristes spécialisés (bénévoles) et du matériel de premiers secours. Lors du remplacement du parc, ces équipes secouristes se dotent d’ambulances qui répondent aux normes VSAV. On peut globalement les comparer aux ambulances des pompiers. (Image d’illustration : Une ambulance de la Croix-Rouge 93, source JENB Productions)
♦ Les Ambulances des Sapeurs-Pompiers : Aujourd’hui toutes normalisées "Véhicule de Secours et d’Assistance aux Victimes" (VSAV). A leur bord, généralement quatre sapeurs-pompiers, secouristes spécialisés, ainsi que du matériel de premiers secours. (photo ci-dessous)
Un Véhicule de Secours et d’Assisatnce aux Victimes ( VSAV) des Pompiers de Paris (BSPP)
Image d’illustration © Archives JENB Production
La norme VSAV a justement été créée pour permettre que ces ambulances soient médicalisables.
♦ Les médecins Urgentistes : Ce sont des médecins généralistes spécialisés dans l’urgence (oxyologie).
SECOURS D’URGENCE : LES SAPEURS-POMPIERS
Les sapeurs-pompiers (à l’exception de Paris et petite couronne ainsi que Marseille) sont organisés par département au sein d’un "service départemental d’incendie et de secours", dirigé par un état-major placé sous l’autorité du Préfêt.
Depuis plusieurs décennies, leur mission initiale de lutte contre l’incendie s’est éclipsée devant le nombre important d’appel pour "secours à victime". Il sont confrontés, tout comme les services d’urgences hospitaliers, à un nombre important d’interventions injustifiées. C’est d’ailleurs cette évolution qui a incité le législateur à créer le Samu.
Dans l’esprit du public, cela crée parfois des confusions pour ne pas dire des incompréhensions.
Mais il convient de rappeler que la mission des sapeurs-pompiers est avant tout une mission de prompt-secours : Ils ne sont pas là pour remplacer les ambulances privées ni le médecin traitant.
En plus de leurs ambulances, les sapeurs-pompiers peuvent intervenir pour secours à victime avec des véhicules de premiers secours qui comportent des matériels d’agrès, de cordage, d’accès... C’est le cas des interventions lorsqu’il faut pénétrer par une fenêtre, un balcon,..
N° de téléphone des Pompiers : 18 (gratuit de n’importe quel appareil, y compris portable sans forfait)
INTERCONNEXIONS
Afin de mieux répartir les moyens, et de coordonner les services, les standards des pompiers et du Samu sont interconnectés. Selon les spécificités de chaque département, c’est généralement le médecin régulateur Samu qui régule les bilans passés par les équipes de premiers secours.
Quelques configurations particulières
En province, les médecins généralistes cumulent parfois leur activité libérale avec la fonction de médecin sapeur-pompier. Spécialement formés à cet effet, ils permettent de médicaliser en première intention un équipage de premiers secours en l’attente d’une ambulance de réanimation. C’est un cas de figure que l’on voit essentiellement en milieu rural ou montagnard, où le SMUR le plus proche est parfois distant de plusieurs dizaines de kilomètres.
Selon les spécificités locales, certains SMUR de province sont pompiers. Basé dans un hôpital local, le personnel médical dépend de l’établissement hospitalier, mais le véhicule et les auxiliaires médicaux sont sapeurs-pompiers. L’ambulance de réanimation peut-être éventuellement remplacée par un véhicule léger, plus rapide sur longue distance.
Il y a de nombreuses spécificités locales. Un seul article ne suffirait pas à les exposer.
Cas particulier de Paris et Petite Couronne
Paris et les trois départements limitrophes (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine) sont un cas particulier. En effet, ces quatre départements disposent chacun de leur Samu, mais les sapeurs-pompiers, militaires, sont regroupés au sein de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), qui couvre a elle seule tout ce territoire.
Par ailleurs, la BSPP dispose depuis très longtemps de son propre service médical d’urgence. Initialement ce dernier était essentiellement destiné à soigner les pompiers blessés lors de leurs interventions. Au fil du temps, ce corps médical a évolué.
La BSPP dispose de sa propre régulation médicale qui supervise toutes les interventions de secours à victime effectués par les équipages de la brigade. Lorsque les Samu ont été officialisés en 1986, la cohabitation entre BSPP et Samu ont parfois été un peu conflictuelles. D’autant que c’est à la même période que disparaissaient les cars "Police-Secours" dont il convient de rappeler qu’ils effectuaient encore des transports de blessés.
Vingt ans plus tard, les rivalités ont cessé et la cohabitation a été organisée pour optimiser les moyens.
En Seine-Saint-Denis par exemple, l’AR pompier de Montreuil (photo ci-dessus) couvre, outre sa commune de rattachement, notre ville de Noisy-le-Sec en premier départ. Il en est de même dans les trois autres départements. Hormis la couleur du véhicule et les tenues de travail, les compétences sont les mêmes et les moyens techniques aussi.
Jean-Emmanuel NICOLAU-BERGERET
© 18 février 2010 - JENB PRODUCTIONS
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A Lire également sur nos pages :
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A lire aussi sur Le Post.fr
- Enfant percuté par une ambulance : Classification des véhicules d’urgences
En savoir plus sur :
- Le Samu : site du Samu 93
- La BSPP : site des Pompiers de Paris.
- La permanence des soins à Noisy-le-Sec
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