Mouvement contestataire : La recherche pour quoi ?
Alors que le mouvement des enseignants-chercheurs, épaulés par une partie de leurs étudiants et du personnel administratif, persiste, c’est en tant qu’étudiant d’une université où les cours sont bloqués depuis plus de deux mois (vacances comprises) que je souhaite exprimer quelques unes de mes pensées.
Le siècle que nous venons de quitter fut incontestablement celui de la recherche scientifique et de sa matérialisation technique. Jamais auparavant l’humanité n’avait muté aussi vite et aussi radicalement dans sa façon de vivre et de se percevoir elle-même. Si cette accélération brutale dans notre évolution nous conduisit sur la lune, elle nous révéla également la profondeur insoupçonnée de l’atrocité qui peut sommeiller en nous.
Les sciences sociales quant à elles se cantonnent à dresser des constats. Les sciences médicales pour leur part, gomment efficacement et irrémédiablement les vertus des médecines ancestrales, tout en soutenant la fuite en avant qui consiste à soigner des maux nouveaux générés par un mode de vie reposant sur la logique du toujours plus.
A force d’avoir hargneusement combattu l’équilibre entre besoins et production (clef de voûte des communautés tribales), l’occident a conduit l’ensemble de la planète au seuil de son suicide. Ce cheminement aurait été impossible sans le culte de la Science et de la recherche que pratiquent les sociétés occidentales depuis leur rejet de toutes formes de spiritualité, invitant désormais les peuples à remplir ce gouffre par l’avoir et à s’épanouir par la consommation. Les Sciences participent donc pleinement à cette quête sans mesure du toujours plus de connaissances, plus d’inventions, plus de productions, etc.
Plutôt que de nous restreindre à une confrontation avec un gouvernement autoritaire et violent, profitons de l’occasion pour amener la réflexion sur le terrain philosophique en posant cette question, nécessaire à la survie de l’humanité et jusqu’alors absente de débat contestataire : La recherche pour quoi ?
De plus si une résistance devait s’avérer judicieuse, elle ne devrait pas viser Valérie Pécresse, simple pion aisément remplaçable qui n’est en rien à l’initiative de ces réformes, ni même Nicolas Sarkozy, qui malgré tous ses efforts pour s’afficher comme chef, n’est lui aussi qu’un pion. Se tromper si grossièrement de cible revient à s’épuiser pour bien peu et à laisser les mains libres aux vrais saboteurs, qui se camouflent derrière la MOC* et son cortège de lobbys.
*La MOC – méthode ouverte de coordination – est une agence de conseils initiée lors du sommet européen de Lisbonne en mars 2000. Elle a pour rôle de rédiger la feuille de route des États membres en vue d’une uniformisation politique globale.
» Présentation sur le site de la Commission européenne
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