Ne l’appelons plus néolibéralisme !
Depuis le début du blog, j’apporte ma petite pierre à la critique du néolibéralisme, mais, finalement, je me demande de plus en plus si le nom que beaucoup d’entre-nous utilisons pour dénommer ces idées est bien choisi. Par ce vocabulaire, ne combattons-nous pas avec un bras dans le dos ?
Jacques Généreux proposait une explication intéressante du terme dans « La dissociété », une forme de mutation pathogène du libéralisme sous la double influence d’un darwinisme à courte vue et de l’utilisation des mathématiques, avec une vision extrêmement dogmatique. Mais le terme « libéralisme » est également, et légitimement, porteur de valeurs positives, compliquant de facto la critique des excès commis en son nom. Et le suffixe « neo » indique seulement de la nouveauté. Faire du « nouveau libéralisme » le nom des idées que nous combattons n’est-il pas contre-productif ? Pire, cela ne risque-t-il pas de pousser à une vision trop antilibérale, qui, outre le fait d’être moins rassembleuse, pourrait légitimer des dérives autoritaires, voir anti-démocratique, que l’on trouve au Vénézuela ou en Russie.
Bien sûr, le choix du vocabulaire n’est pas le seul responsable de l’échec des alternatifs depuis 2008. Mais alors que la crise financière a permis une résurgence intellectuelle du keynésianisme, l’impasse actuelle du débat dans tant de pays impose un questionnement des armes sémantiques que nous utilisons.
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