Nous apprenons l’hypocrisie aux délinquants pour qu’ils survivent en société !
A l’heure où les politiques et les médias s’intéressent aux délinquants récidivistes tant dans le domaine crapuleux que sexuel, aux maris violents et aux racistes dans le but de soit prévenir leurs actes soit de les dissuader de récidiver, il serait temps d’analyser si tous ces modèles de prévention, que l’on nous assène tout au long de journal télévisé, sont utiles. Ne s’agirait-il pas plutôt d’une poudre aux yeux destinée à rassurer l’opinion publique ? L’individu intelligent et bien au courant des modes actuelles et des résultats escomptés, si ce n’est « religieusement » attendus, peut très bien passer au travers des mailles du dépistage s’il respecte quelques règles Il lui faut apprendre à mentir, à dissimuler et à donner les réponses que l’on attend de lui. C’est le meilleur moyen d’éviter la prison, l’amende et la réparation. Et puis, comme la méthode de prévention stéréotypée est à la mode, pourquoi ne pas l’appliquer au recrutement en entreprise et à la prévention du suicide en entreprise ?
Prenez deux petits loubards, (la fameuse racaille sarkozienne, les sauvageons de Chevènement) même âge, même origine sociale et ethnique, mêmes délits. Pour être explicite, disons qu’il s’agit de vol à l’arraché sur personnes âgées en situation de récidive.
Le premier avoue en garde à vue, réitère ses aveux, dit qu’il regrette : Qu’il s’agit d’une impulsion subite, stupide et irréfléchie et qu’il éprouve de la honte pour ce qu’il a commis. Il demande pardon aux victimes et serait même prêt à faire des travaux d’intérêt général dans une maison de retraite pour expier sa faute. Et puis, d’ailleurs, s’il a volé, certes avec violence, c’était pour remplir le frigo désespérément vide d’une mère abandonnée par un compagnon absent et qui doit nourrir seule quatre gamins. Il va en prendre pour six mois avec sursis, (les prisons sont pleines), avec en plus des travaux d’intérêt général et une mise à l’épreuve.
Second cas, profil et délits identiques. Mais le gaillard n’a pas compris la procédure. Il est trop stupide, trop orgueilleux ou trop franc. Il a d’abord nié l’évidence, insulté les flics pendant la garde à vue, minimisé sa participation. Quand le juge lui demande pourquoi il a agressé les vieilles, il répond : Uniquement pour la thune ! Histoire de se payer du shit, des Nike et des putes. Il va en prendre pour trois ans dont 18 mois fermes. Mais lequel des deux est le plus sincère ?
Appliquons le même type de raisonnement au mari violent qui traite sa femme de salope devant le juge et celui qui dit qu’il a honte, qu’il veut voir un psychologue, quitte à le payer de sa poche et qu’il acceptera toute décision judiciaire si cela peut sauver son couple. On peut très bien étendre le raisonnement aux pédophiles, aux racistes, au négationnistes ou aux escrocs (pour eux, la démarche est plus facile, car ils ont l’habitude de mentir et de dissimuler, c’est même leur fonds de commerce).
Les juges, les policiers, les travailleurs sociaux sont-ils naïfs à ce point ? Peut-on croire sur parole un pédophile qui déclare ingénument. Je veux changer, je ne veux plus récidiver. J’ai même invité ma voisine de 59 ans au restaurant. Au dessert, je lui ai pris la main et j’ai eu un début d’érection ! C’est dur (sic) mais j’y arriverai.
On nous sert de plus en plus une soupe moraliste et bien pensante, un laïcisme teinté de judéo-christianisme qui incite l’individu à mentir, à dissimuler pour passer au travers les mailles du filet. L’hypocrisie plus que le crime paie ! De là à conseiller un coaching préventif à l’incarcération pour délinquants, il n’y a qu’un pas. La sagesse voudrait que les malfaiteurs et criminels ait l’intelligence de se prendre des cours auprès de psychologue ayant pignon sur rue pour apprendre à déjouer les pièges du système. Et de leur conseiller de ne pas s’en remettre aux psychologues « commis d’office » qui sont débordés et trop sociaux pour être véritablement rusés. Cela peut s’appeler investir pour éviter la taule. Sûr qu’il s’agit d’un métier d’avenir, remplaçant le conseil trop tardif des avocats à leurs clients qui ont avoué : profil bas, excuses et repentances. Faute avouée est à moitié pardonnée dit le proverbe. Faute regrettée, avec intelligence, sans trop de théâtralisme et suffisamment de ruse peut faire éviter la lourde peine.
De tels propos peuvent être ressentis comme cyniques, mais semblent frappés au coin du bon sens. Avec un minimum de préparation, en sachant sortir les bonnes réponses, il est fort possible d’amadouer les juges, d’user de la corde sensible de la compassion. La repentance, bien feinte est payante. Résultats, les fortes personnalités qui assument leur délinquance, leur déviance, leur liberté d’expression sont lourdement pénalisés. Les bons esprits diront qu’il s’agit de criminels et qu’il est normal qu’ils expriment des regrets par respect pour leurs victimes. Mais le rôle de la justice est de comprendre et de sévir le cas échéant, et non d’obtenir une soumission fictive et simulée pour apitoyer.
Ci cela est une évidence pour les délinquants, on le retrouve avec les mêmes schémas et la même intensité au niveau des entretiens d’embauche. Il faut penser correct pour trouver un boulot Dans le monde du travail, le mal est identique. Les recruteurs se disent autant employer des moutons qui récitent le bréviaire de l’éthique de l’entreprise plutôt que de sélectionner des fortes têtes. Mauvais choix, cependant, car les dociles à l’embauche peuvent devenir des revendicatifs et des procéduriers au fil du temps. Celles qui préparent une belle plainte en harcèlement sexuel ne se présentent nullement à l’entretien en féministes farouches. Et ceux qui envisage de tirer au flan et de profiter d’arrêts de travail itératifs sont probablement les plus enthousiastes et volontaires lors des interviews.
Alors, on peut finalement en arriver à conseiller à ceux qui en ont marre de l’existence de cacher à leur entourage leurs problèmes conjugaux, leurs dettes de jeu, leur cancer du pancréas et de se suicider sur le lieu de travail avec l’espoir que leur geste soit reconnu comme accident du travail avec toutes les conséquences financières qui en découlent pour les proches. Ce n’est pas encore gagné, loin de là, mais ce raisonnement est judicieux même s’il peut paraitre cynique. Quand on est vraiment envie d’en finir, au moins que cela profite aux proches.
Que peut-il advenir dans un futur proche ? Une défiance accrue des patrons, qui pour éviter des procès et des indemnités auront recours à des officines privées pour découvrir ce que les futurs employés et ceux qui sont déjà dans l’entreprise ont en tête. Quel « mauvais coup » ils sont capables de fomenter au détriment de l’entreprise. Cela peut en fin de compte déboucher sur encore plus de flicage et de discriminations, c’est-à-dire l’effet inverse de celui escompté.
L’hypocrisie est la traduction de tous ces efforts pour faire entrer les gens dans le moule, d’obtenir non pas des moutons, mais des loups déguisés en brebis pour rassurer l’opinion et maintenir un discours qui tient plus de la religion que du bon sens.
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