Observations et Réflexion sur les Drogues
La société a choisi son camp : celui du profit, il est de bon ton de toujours se mettre du côté qui rapporte le plus pécuniairement parlant. C’est dans l’air du temps, alors l’Etat à son habitude fait la guerre, et perd des plumes. Pourquoi l’Etat ne renverse-t-il pas le courant en ré-ouvrant le « dossier drogues » ?

Il y en a beaucoup des drogues, légales, illégales. Et il serait peut-être temps de les reclasser pour organiser une réelle prévention et une prise en considération de tous les citoyens consommateurs, les informer d’une façon plus intime et pertinente. Les drogues concernent tout le monde, il serait temps d’arrêter de pointer les autres du doigt et de se regarder chacun en face du miroir : nous sommes tous coupables. Certains ne reviendront jamais du grand voyage, organisons la descente avant qu’elle ne se produise.
Qui sont-ils ? Il y en a partout, ils ne sont pourtant pas tous les mêmes.
Entre le vendeur d’allumettes de Calcutta qui fume du Sharras pour calmer sa faim, et le Yuppie de Wall-Street accro à la coke il y a quand même quelques différences.
Bien que tous ont faim, soif de quelque-chose. Nous sommes les enfants de cette société de consommation, et cette mère indigne nous asservit à son service exclusif.
Tout près de chez nous, il y a le speedé qui vole les Rohypnol de sa mère droguée légalement et remboursée par la sécu sociale et les mutuelles, la fille bien propre sur elle défoncée au Lexomil s’en va en guerre vers le bureau, l’étudiant en science-po s’éclate amphétamines, cocaïne, d’autres prennent tout ce qu’ils trouvent, tellement ils se cherchent... Les alcooliques du travail ça se shoote même au Guronsan ! Ne parlons pas de l’alcool qui est pourtant la drogue la plus dure de toutes et pourtant légale.
La nouvelle génération trouve ça trop cool de sniffer de la coke, et prendre des extasy ou du MDMA « moi je suis plus un ado je suis dans la drogue je suis un rebelle à ce que la société me propose de moche et terne. » à 17 ans ça fume la free-base, FB, coke pure fumée, trouvant branché de se trouer les poumons, ces petits bourges il faut leur dire clairement : c’est comme du crack. C’est la mort sociale. La perte de tous ses rêves et espoirs. C’est abimer son petit cœur, et comme Michel Berger mourir à 40 ans d’une crise cardiaque lors d’une partie de tennis.
Observons cette société malade, la fuite est singulière, particulière, propre à chacun.
La jeunesse se drogue parce qu’elle veut éviter l’attachement. On s’attache à la drogue pour ne s’attacher à personne, car on le sait bien, tout n’est qu’impermanence, tout est devenu jetable non recyclable. Tout n’est désormais qu’une histoire de palliatifs. Génération de consommateurs publivores, ils se consomment et se consument. On veut éviter de souffrir, mais irrémédiablement on se dirige vers plus de souffrance en prenant certaines impasses de la vie, certains cercles vicieux qui rendent encore plus dépendants et manipulables. La drogue est une impasse dangereuse même si au tout départ elle semble marquée du sceau de la liberté, ce n’est qu’une illusion.
Notamment l’artiste sniffe sa coke récréative en pensant décupler son sens artistique, mais maintenant le kamikaze va s’injecter cette même coke parce qu’on lui a dit que le flash fait exploser la tête, tous des suiveurs. Le pire est toujours possible, même probable. Maintenant ils commencent l’héro en « chassant le dragon », en fumant ces raclures d’héroïne marron caca d’oie de 4ème catégorie, ça te décalque la tête en quelques sessions tu deviens tout gris et tu meurs d’une hépatite.
Le jeune asocial de la goutte d’or fume sa dosette de crack dans des squats mal famés, avec son lot de prostituées qui branchent leurs copines pour pouvoir taxer sur leurs képas au passage... Le cheval s’emballe. Tous les chemins mènent à Rome.
Le crack a dépassé les frontières de la goutte d’or. Le musicien s’envoie un petit speed-ball pour se récompenser de sa demi-journée d’effort. Elle est belle la soupe-culture. La petite ligne d’héro ou de « brown » est banalisée à nouveau, on croit qu’on ne va pas tomber comme des nazes, et pourtant on tombe bien, à petit feu, comme les copains... Effet boule-de-neige.
Le problème est l’amalgame que l’on fait de toutes ces drogues.
Ah le hippie qui prend son buvard de LSD en écoutant Ravi Shankar et la résonnance mélancolique de son cœur est-il un délinquant ? Certains préfèrent le champignon hallucinogène, pourvu que sa consommation soit comme un luxe, un rituel, entre adultes on se comprend. Est-ce qu’entre adultes on se comprend déjà ? Non, à cause de tous ces préjugés et ce manque de tolérance, alors comment pourrions-nous prétendre comprendre les plus jeunes d’entre nous dans leur irrésistible recherche de limites que la société ne fournit plus ?
Au bout du compte, chacun se débat dans sa petite merde personnelle, chacun pour soi, oui on sait ! On ne sait que ça même. Sortir d’un merdier pareil n’est pas évident, cela exige du temps, de l’espace, de l’aide, de l’amitié, de la confiance, de l’amour, de la compréhension et beaucoup de disponibilité. Valeurs en voie d’extinction, malheureusement en notre pauvre civilisation du fric et de l’égocentrisme. Amertume.
Le pays a-t-il des intérêts à protéger les mafias de la coke plutôt que légaliser le cannabis et rendre linéaire la relation entre nous et le Maroc ? Le constat est alarmant, les jeunes de 17 ans sont de plus en plus nombreux à prendre de la coke régulièrement. Il faut dire qu’un gramme de coke c’est le même prix qu’un 12gr d’herbe, alors le jeune se dirige de plus en plus vers la coke, qui lui donne envie d’exister comme factice. Fumer des pétards avec les potes, ça n’est pas aussi grave que prendre de la coke. La société devrait aller à l’école de la vie.
Shiva Shakti Shanti ©
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