Occupation illégale d’une forêt : la situation critique des électrosensibles
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Une dizaine de personnes ElectroHyperSensibles (EHS) occupent illégalement la forêt de Saoû dans la Drôme depuis le 23 juin dernier. Elles demandent d’urgence la création de zones blanches c’est à dire de lieux sans pollution électromagnétique, afin de mettre un terme à leur souffrance.
« Notre vie est un cauchemar. C’est pour moi, devenue EHS, une torture inhumaine tant physique que morale d’être irradiée 24h/24 par ces antennes relais : quel est notre avenir ? Celui de notre jeune fils ? » témoigne Isabelle.
En effet, le corps des électrosensibles ne supporte plus les ondes émises par les technologies sans fil du type wifi, wimax, antennes relais, portables, téléphones sans fil DECT…
Lorsqu’ils sont exposés, ils souffrent de troubles divers : vertiges, troubles cardiaques, difficultés respiratoires, insomnies, troubles de la mémoire et de la concentration, douleurs ...
Pour les plus touchés par l’électrohypersensibilité, être en zone blanche constitue une question de survie.
Ces dernières années avec le développement exponentiel du « brouillard électromagnétique » dans notre environnement, des dizaines de personnes en France ont dû quitter leurs logements pour vivre dans des camping-cars, tentes, caravanes, caves ou grottes à l’abri des émissions d’hyperfréquences pulsées.
Dans la forêt de Saoû, où le rayonnement électromagnétique est faible, les membres du collectif « Une terre pour les ehs » trouvent enfin du répit.
Leur combat : la reconnaissance de l’électrohypersensibilité et la création de zones blanches
Le collectif « Une terre pour les EHS » demande d’une part la reconnaissance officielle de cette pathologie, ce qui est déjà le cas en Suède et en Grande-Bretagne, et d’autre part, la mise à disposition d’espaces faiblement exposés en France.
Suite à la table ronde « radiofréquences, santé, environnement », le Ministère de la Santé avait annoncé en juin 2009, l’élaboration d’un protocole d’accueil et de prise en charge des patients hypersensibles aux ondes électromagnétiques. Un an après, les électrosensibles se trouvent toujours aussi démunis.
Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie, présente lors d’une conférence de presse tenue en forêt de Saoû le 25 juin, a déclaré sur France 3 : « Je lance un appel à tous les départements dont les départements de la Drôme et de l’Isère, pour essayer de trouver des lieux où les gens [les électrosensibles] puissent se ressourcer ». Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a été sollicitée il y a quelques jours par le collectif qui lui demande d’intervenir sur le sujet.
Le bras de fer avec le Conseil Général de la Drôme
Les discussions entre le collectif et le Conseil général, n’ayant pas abouti à un accord pour une autorisation de rester en forêt de Saoû, le collectif fait maintenant face à une demande d’expulsion de la part du Conseil Général. Le collectif est ainsi assigné à comparaitre devant le tribunal de Grande Instance de Valence le 21 juillet.
Le Conseil Général de la Drôme est l’un des pionniers en matière de choix technologiques efficaces compatibles avec la santé : il a écarté la technologie wimax (internet par voie hertzienne) pour privilégier le réseau filaire sur tout le département. Les électrosensibles espéraient être plus facilement entendus dans la Drôme pour la création d’une première zone de survie et de ressourcement. Un maire entendra-t-il leur appel en attendant un geste du Ministère de la Santé pour les sortir de ce cauchemar ?
Liens :
Informations sur les recherches menées par l’ARTAC sur l’électrosensibilité
www.artac.info/index.php ?option=com_content&view=article&id=289&Itemid=215
Informations sur les champs électromagnétiques : www.criirem.org
Informations sur l’action du collectif « Une terre pour les EHS » en forêt de Saoû
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