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Accueil du site > Actualités > Société > Où sont les femmes ?

Où sont les femmes ?

On se souvient du tube de Patrick Juvet et de sa question-titre d’autant plus savoureuse dans la bouche d’un chanteur qui aimait les gars. « Où sont les femmes ? », clament aussi à date fixe nos hommes politiques, en une revendication de parité d’autant plus hypocrite qu’ils s’évertuent à virer le deuxième sexe des gouvernails. « Où sont les femmes ? », déplore surtout l’humoriste, navré de ne voir ces temps-ci au premier plan de la scène politique que des figures féminines d’une décourageante normalité.

Mme Touraine ne manque certes pas de vitamine à la Santé, mais il n’y a vraiment que son prénom, Marisol, pour faire espérer un brin de cocasserie.

Najat Vallaud-Belkacem, prunelle plus noire que noire, denture plus blanche que blanche, rhétorique encore évasive, progresse si vite dans le genre conforme qu’elle n’intéressera bientôt plus.

Relookée grand chic, Mme Filipetti parait désormais moins fille-du-peuple-arrivée-toute- seule que croqueuse de canapés dans les vernissages.

Le timbre suraigu de Mme Duflot, qui devant la télé faisait dresser l’oreille de mon chiwawa, n’est déjà plus qu’un souvenir : voilà que Cécile la boucle, (sauf pour tancer furtivement les curés). C’est qu’on ne parle pas la bouche pleine et Dieu sait qu’elle en avale, des couleuvres !

Retombée de même, la frénésie verbale de Mme Taubira. Notre passionaria des îles charcute la Justice en lousdé.

Passons sur les Pinel, Pellerin, Delaunay, Bricq ou Fourneyron, personnes sans doute estimables, mais désespoir du peintre.

Pour relever le plat PS, nous avons espéré beaucoup de la première dame. Mme Trierweiler, « la » Trieweiler, était entrée dans le rôle avec une vigueur prometteuse, un faux air de vamp américaine genre Ava Gardner, disait-on, le menton haut, le jarret juché ferme, le baiser ostensible et la dent dure. Or voici que notre lady Macbeth de sitcom rentre dans le rang : elle a maintenant ses œuvres, ses inaugurations, le verbe compté, l’apparition consensuelle. Que voulez-vous qu’en tire un humoriste ? Fini de rigoler.

Pas plus émoustillant à droite.

Mme Pécresse, un œil plus haut que l’autre mais la diction mesurée, se déconfit comme un turfiste dans le doute d’avoir joué le bon cheval au grand prix de l’Arc de triomphe.

Nadine Morano, madame Sans-Gêne à la cour du roi Nico, désormais fourre-s’y-tout de la tambouille meldoise, promène sur toutes les ondes sa faconde rentre-dedans.

NKM, haut échassier de noble plume, regard ardent, bec tendu, attend son heure au bord de la mare aux grenouilles.

Roseline Bachelot ne réserve plus qu’à des micros périphériques sa bouche gourmande et son œil pétillant de premier prix de camaraderie.

MAM, à court de « yeu… yeu », est enfin remisée chez les Basques.

De Fadella Amara, on ne regrette que les chignons mémère ; de Rama Yad, une carnation de reine de Saba baignée au lait d’ânesse.

A la vue de Mme Le Pen, on se reprend plus que jamais à dire « Où sont les femmes ? » : une encolure de leveur de fonte, une voix de trans, un verbe flingueur. Il ne vient pas à l’idée, parlant d’elle, de dire la « gonzesse », la « nana », la « pépée ». Et, quand le fer de lance du Front de gauche croit l’avoir mise KO, l’ultra Marine, abandonnant l’esquive pour l’uppercut, vous envoie Jean-Luc au tapis. « Voilà au moins une meuf, se dit le bon peuple, qui en a où je pense ! »

Bref, morne plaine pour du fun fifille. On avait bien deux madames d’exception, épicées, indomptables, pompant l’air des pièces où elles entraient, une à gauche, une à droite. Comme par hasard, ils nous les ont flinguées.

A droite Mme Dati, sous des cheveux d’ébène, dardait de grands yeux de biche, mais d’une biche qui aurait bouffé du lion. Bouche tombante à la Moreau, sensuelle et carminée, mais qui ne l’envoyait pas dire quand il fallait river son clou aux chnoques en hermine. Chez Rachida tout était pain béni autant pour l’imagerie féministe que pour la flamboyance people, depuis son ascension de nulle part à ses pieds de nez aux magistrats, de ses robes haute-couture à son bébé-toute-seule, de ses foucades à Bruxelles à sa galopade sur talons aiguilles le surlendemain des relevailles.

Et à gauche ? Pommettes hautes, les yeux en croissants de lune, une voix de gorge roucoulante, vous aurez reconnu Royal, brocardée pour incompétence par ceux-là mêmes qu’on voit aujourd’hui patauger, même pas beaux, dans l’amateurisme. Ségolène a incarné la première chance en France depuis les Médicis de voir une femme accéder aux commandes. Pour des bourdes, dites-vous, des « « bravitudes » et des « Fra-ter-ni-té ! » ? Peut-être aurait-on rit parfois, ça fait du bien. Et parfois applaudi, car le charme, l’audace et l’inspiration font mieux que le piétinement timoré.

Voilà donc, pour 2017, (avec peut-être deux doigts de botox) mon ticket gagnant-gagnant pour une France pittoresque : Ségolène présidente, Dati premier ministre. Ou vice-versa : on trouvera bien un Copé, si besoin, pour organiser la primaire…

ARION

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2 réactions à cet article    


  • alinea Alinea 5 décembre 2012 21:12

    Excellent ; j’aurais aimé Lagarde, Parisot, ou Aubry ; vous me direz : des femmes ? Où ça ?!


    • chmoll chmoll 6 décembre 2012 12:23

      faut pas confondre femme et produit de luxe

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