Pas de quartier pour ce trafic
Cannabis connexion…

Un petit joint de paradis ...
Mais quelle mouche, à moins que ce ne soit une seringue, a piqué notre ministre de l'éducation nationale. Vouloir songer à envisager l'éventualité d'étudier la possibilité de réfléchir à la dépénalisation du Cannabis, quelle folie ! Monsieur le Ministre, vous voulez saper l'ultime possibilité d'ascenseur social qui existe encore dans les couches défavorisées de cette nation en voie de paupérisation.
Dans nos écoles, quelle autre possibilité de promotion allons-nous pouvoir présenter à ces gamins issus des quartiers difficiles ? Vous voulez briser définitivement tous nos efforts. Vous voulez mettre fin à la dernière activité lucrative qui s'offre à nos élèves, vous nous retirez l'ultime raison d'étudier pour être en mesure de monter un réseau efficace, à structurer une filière performante. Dans nos programmes, les futurs candidats à la richesse trouvaient encore des raisons de travailler un peu …
Mais sortons du cadre un peu trop strict de l'éducation et préoccupons-nous un peu d'économie, cette unique source de réflexion et d'action chez nos dirigeants. Là encore, Monsieur Peillon veut semer le désordre et la consternation chez nos amis les vendeurs de grosses berlines allemandes ou de rutilants coupés sportifs. Briser les revenus du trafic, ce serait ôter le pain de la bouche de ces honorables commerçants si peu regardants quand un client paie comptant.
Voilà encore la preuve que les socialistes sont incapables d'envisager un problème dans sa complexité. L'idéologie a des limites qui se heurtent au pragmatisme, ce merveilleux savoir- faire du libéral accompli.
Les vendeurs automobiles ne seraient pas les seuls à souffrir de cette folle idée. Que se passerai-il pour la Française des jeux qui chaque jour reçoit des sommes considérables issues de l'artisanat du blanchiment dans les quartiers ? Pour tenter d'expliquer des revenus clandestins et occultes, beaucoup de petits malfrats jouent aux jeux de hasard enfin de justifier de quelques gains explicables. Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d'or, monsieur le Ministre.
Autre conséquence de votre hypothèse déraisonnable serait une fermeture rapide de bon nombre de restaurants rapides dans des rues improbables qui n'ont d'autres raisons d'être que de donner une façade respectable à des gains plus douteux. Si la gastronomie française n'aurait pas à souffrir de cette disparition, il y aurait une chute du prix de l'immobilier et des façades vides dans nos rues obscures.
Pire encore, les quartiers arriveraient aux limites de l'explosion. Vous savez très bien qu'ils ne tiennent que par rapport à cet apport d'argent frais, ce transfert discret et bienveillant d'une part des richesses entre les gens distingués et respectables et les laissés pour compte de zones de relégation. Le petit commerce du cannabis assure une mixité sociale de courte durée certes mais c'est désormais l'ultime possibilité que ces mondes étanches ont encore de se rencontrer.
Naturellement, il y aurait bien un avantage à votre proposition. J'avoue ne pas y avoir songé plus tôt. Votre perspicacité m'ouvre les yeux et j'admire votre lucidité et votre machiavélisme. En supprimant l'argent du Cannabis, vous asphyxiez les quartiers, vous réduisez l'ultime source d'entrée d'argent dans ces zones de non-droit. Avec un peu de patience, vous allez vider ces enclaves du banditisme. Bravo l'artiste !
Oui, le sujet ne mérite pas d'être traité à la légère. Il y a bien des hypocrisies et des mensonges, bien des non-dits et des injustices, bien des accommodements et des complicités derrière un trafic qui est indispensable au maintien d'un équilibre précaire. Quant aux préoccupations liées à la santé publique, je doute qu'elle n'ait jamais été mise en avant.
Ce dossier est celui de toutes les hypocrisies d'une société qui, dans l'état actuel de la conjoncture économique, a fondamentalement besoin de la continuation du trafic. Beaucoup, à des degrés divers de légalité, profitent de l'argent qui est issu de ce commerce souterrain.
Vouloir toucher à cette manne financière, c'est menacer gravement l'équilibre de la terreur et de la peur. Il n'est pas question de mettre sur la table ce débat. Nous sommes dans une nation qui n'ose jamais regarder en face, honnêtement et franchement ses travers et ses dérives. Monsieur le Ministre, il vaut mieux fumer un petit pétard que mettre le feu aux poudres !
Stupéfiantement vôtre.
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