Passeurs et employeurs clandestins même combat ?
La douloureuse affaire de l’île de LAMPEDUSA (Treize candidats à l’immigration clandestine sont morts durant un voyage de Libye vers l’Italie) ainsi que celle de MALTE nous renvoient en pleine figure le problème de ces clandestins qui ne cessent de chercher de nouvelles entrées sur le sol de l’Union européenne
Après les images des camps « improvisés » au Maroc
et dans les enclaves espagnoles de MELILLA et CEUTA en passant par les îles
CANARIES, un constat s’impose : nous sommes loin d’avoir atteint un pic en
la matière et le pire reste à venir.
Nous qui sommes du bon côté avons bien souvent du mal à
comprendre pourquoi tous ces gens veulent venir chez nous. C’est oublier un peu
vite que les Irlandais, Italiens, Espagnols, Portugais et Grecs faisaient de même
il n’y a pas encore si longtemps.
Qu’allaient-ils chercher ?
Une vie meilleure, fuir une dictature, des conditions économiques
et sanitaires correctes ?
Il ne faut pas oublier que pour beaucoup, l’arrivée et
l’intégration n’ont pas été faciles (lire ou relire les "Ritals" de
François CAVANNA)
Qu’en serait-il encore aujourd’hui si l’Union européenne n’avait
pas accéléré leur développement ?
Que fait-on concrètement pour les pays les plus pauvres ?
La vitrine Europe, exposée au travers des media audio-visuels
dans la totalité des pays pauvres du monde, donne envie à ceux qui ont peu ou
rien de venir dans cet eldorado changer leur vie ou celle des leurs.
Si depuis François MITTERRAND, le discours sur l’amélioration des
conditions économiques des pays pauvres est sans cesse ressassé, on est bien
obligé de constater que rien ne se passe et que des milliers de gens tentent
quotidiennement leur « chance » afin d’échapper à la misère ou la
guerre qui frappent leurs pays.
Il ne faudrait plus aujourd’hui parler d’aide au développement
mais carrément de plans de développement concertés. On ne peut plus accepter de
verser aveuglement des sommes d’argent à des gouvernements dont les deux
préoccupations sont l’alimentation de leur propre compte en banque et l’achat
d’armes pour le protéger.
Mais pour cela il faudrait que le dialogue s’ouvre vraiment au
lieu de constater que les Etats-Unis construisent une des plus grandes
barrières du monde à leur frontière et que certains gouvernants de pays de
l’Union européenne s’apprêtent à mettre en place des politiques d’immigration
sélectives qui récupéreront les sujets d’élite pour mieux rejeter ceux qui
seront les futurs clandestins.
A titre d’exemple, Je vous livre ci-dessous un exemple de
coopération entre l’Espagne et l’Angola
« Nouakchott, 28/07 - Un responsable du ministère
mauritanien de la Défense a réceptionné mercredi dernier des mains de
l`ambassadeur d`Espagne à Nouakchott, un important don destiné à faciliter la
lutte contre l`émigration clandestine vers l`Europe, selon la Pana.
Composé de vedettes de surveillance côtière, de véhicules tout-terrain
et d`ordinateurs, ce don s`inscrit dans le cadre de l`exécution d`une série de
mesures urgentes visant à faire face à la grave situation humanitaire résultant
de l`arrivée, dans des conditions extrêmement difficiles, de migrants
clandestins débarquant aux îles Canaries.
Le nouveau matériel permettra également à la gendarmerie
mauritanienne de renforcer le contrôle des frontières maritimes pour éviter le
départ d`embarcations ayant à bord des candidats à l`immigration clandestine en
Europe... »
Les démographes et certains économistes ont transformé le problème
de l’immigration en cause et objectifs nationaux tout en ne comptabilisant que
les populations susceptibles de remplacer des pans entiers de l’économie bien
souvent à l’abandon faute de conditions de travail ou de rémunération
minimales.
Passeurs et employeurs clandestins, même combat.
Dans la pratique, ce ne sont pas seulement les sans-papiers, mais
tous les immigrés qui constituent un gibier de choix pour les employeurs de
certains secteurs d’activité, qui savent bien que les salaires et les conditions
de travail proposées leur paraîtront toujours meilleures qu’au pays.
Ces secteurs ont été souvent identifiés : au premier rang le
BTP, puis l’hôtellerie restauration, la confection, l’agriculture, le
nettoyage, la domesticité et la garde d’enfants, la distribution de prospectus,
...
De récentes affaires en Italie, Espagne ou des travailleurs
étaient traités comme des esclaves après avoir été recrutés dans leur propre
pays ainsi que les trop nombreuses affaires françaises d’employés de maisons
séquestrées et mal nourries prouvent qu’il est indispensable de revoir en
profondeur le barème de sanctions à l’égard de ceux qui emploient en toute
connaissance de cause des clandestins.
Pourtant, des textes existent en France puisqu’en 2005 la
Chancellerie rappelait la lourdeur des peines encourues pour « l’emploi
d’un étranger sans titre de travail » : cinq ans d’emprisonnement, 15
000 euros d’amende et jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende
quand l’infraction est commise en bande organisée.
Cela ne semble pas vraiment être dissuasif.
En Afrique du Nord en Afrique Noire, en Chine et aux Philippines
c’est très souvent parce qu’on vous promet un emploi sur place que l’on décide
de partir. Si la majorité de ces gens ne verront jamais s’appliquer à eux la
législation des pays où ils arrivent, il seront majoritairement exploités comme
des esclaves modernes.
Si une des réponses à ce problème proposée par le gouvernement
français se nome
les GIR il ne faut toutefois pas oublier que la meilleure des réponses
s’appelle : les services de l’inspection du travail.
Montrée du doigt à maintes occasions par certaines organisations
patronales comme des handicaps au bon fonctionnement des entreprises,
l’inspection du travail reste (à condition qu’on veuille bien lui donner moyens
et hommes) un des maillons les plus solides dans la lutte contre l’emploi de
clandestins.
Le MEDEF et la CGPME bien silencieux sur le sujet, sont
concernées au premier chef et devraient à mon avis encourager toutes les
initiatives qui concourent à éradiquer ce fléau afin de montrer qu’il existe
d’un côté des chefs d’entreprises et de l’autre des exploiteurs de détresse
humaine.
Sources
Le FIGARO
WIKIPEDIA
Angola Press
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