Pauvreté, chômage et stigmatisation
Aujourd’hui s’achève la Conférence nationale sur la pauvreté. Oui, face à la pauvreté grandissante, il fallait au moins ça ! Marisol Touraine nous annonce qu’en 2012 le taux de pauvreté était de 14,1% (et en 2012 ? Parce que 2010, c’est loin quand même).
Pour rappel, un français sur deux se considère pauvre ou en passe de le devenir (après vous me direz que c’est relatif, je connais bien quelques personnes qui vivent très bien et qui se définiraient comme pauvre). 3,3% de la population vit avec moins de 640 euros et 13,5% avec 954 euros (soit le seuil de pauvreté).
Sans occulter les travailleurs pauvres qui représentent un véritable sujet à approfondir (smicard, temps partiel, cdd court,…), il semble évident que les chômeurs constitue une bonne part de ces pauvres en France. Mais attention, grâce à cette conférence, le gouvernement se penche sur les situations précaires de millions de français. C’est mais est ce que les mesures prises vont dans le bon sens ?
Concernant le logement, loin de se pencher sur le mal logement de nombreux français, ce sont des places supplémentaires d’hébergement d’urgence et d’hébergement en centre CADA (centre d’accueil pour les demandeurs d’asile) qui vont être mises en place. C’est bien, mais ce sont des solutions provisoires quand des milliers de personnes cherchent des solutions durables.
Les études le montrent, de nombreux français renoncent aux soins car ceux-ci sont trop onéreux et de nombreux français ne peuvent plus payer une complémentaire santé. Il est donc envisagé de relever le plafond pour pouvoir bénéficier de la CMUc qui est actuellement fixé à 7934 euros. En espérant que cela permette à de nombreux précaire de pouvoir bénéficier de cette couverture santé.
Devant la précarité de nombreux jeunes, une allocation de 450 euros sera mis en place assortie d’un contrat d’insertion. Cela concernerait 100000 jeunes non qualifiés (bien connu que la qualification préserve de tout). Mais pas avant la rentrée 2013.
Et la mesure phare, qui je pense ne manquera pas de déclencher les foudres des biens pensants, le RSA devrait être revalorisé de 10% d’ici 2017. Le but est de ramener cette allocation à hauteur de 50% du salaire minimum, taux mis en place pour le RMI mais qui a diminué avec le RSA (qui ne représente que 43% du SMIC).
Pour info, le RSA socle c’est 474,93 euros mais il faut lui ôter le forfait logement (somme retirée du RSA dès lors que le bénéficiaire touche une aide au logement, est hébergé ou n’a pas de frais de logement. En gros, la plupart des bénéficiaires quoi). On arrive donc en fait à une somme de 417,94 euros. Desquels il faut retirer les petites économies que le bénéficiaires pourraient avoir sur un livret (on prend 3% de l’épargne qu’on divise par 12 pour avoir le montant retiré chaque mois si je ne me trompe pas). Mais ne pas oublier également toutes aides régulières de la famille ou d’associations. C’est donc effectivement le bonheur sans nom que certains essaient de faire croire !
Cette hausse de 10% (d’ici 2017 donc), porterait le montant du RSA (si je ne me suis pas trompée, parce que moi et les maths, ça fait bien 3) à 522, 43 euros forfait logement inclus et à un peu moins de 460 euros sans celui ci.
Rien de très révolutionnaire donc, si ce n’est une allocation pour les jeunes mai qui reste restreinte (on fait quoi des jeunes qui ont des qualifications ? Le but inavoué c’est de faire baisser le niveau de qualif de la population ?).
Des mesures sur le logement bien insuffisantes, un élargissement de la CMUc qui pourrait être bienvenue (à voir si ce sera beau en réalité à défaut d’être transcendant sur le papier). Reste cette hausse minime (mine de rien) du RSA qui va accentuer la stigmatisation mise en place par une partie de la population, aidée et soutenue par la droite décomplexée, qui pense déjà que beaucoup de bénéficiaires se complaisent dans cet « assistanat ».
Pour quand le vrai débat sur les bas salaires (et les primes que se prennent les patrons sur ces bas salaires) qui sont au final le véritable problème ? Ah ! Oui, pardon ! On préfère parler du cout du travail trop élevé !
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