Pour quelques pots de Nutella...
inspiré de ce fait divers caractéristique (voir à ce lien)
Je suis agent de sécurité du centre commercial « les trois violettes ». C'est un bien chouette métier que celui-là. Je suis comme le shérif d'une petite ville bien vivante, parfois turbulente. On en a vu des choses si vous saviez. Des voleurs à la tire, des kleptomanes, des grandes dames piquant dans les rayons. Quand on les arrête elles protestent, elles ont de ces grands airs, « ouaip », des comédiennes. Je ne suis jamais dupes même quand elles se mettent à pleurnicher.
Mais je les aime bien, ça me fait de la distraction dans mon petit réduit où que je les emmène. Leur parfum reste longtemps après, entêtant, ça me donne l'impression que j'ai plein d'amoureuses.
Pourtant dans toute ma chienne de vie, rien ne m'avait préparé à ce que j'ai vécu pendant les foutues soldes du Nutella...
Un dollar quarante et un le pot familial qu'ils disaient ! Pas quarante ! Pas quarante-deux ! Une occasion en or qu'ils affichaient partout en ville ! J'avais une légère appréhension comme la foi ou Joe l'indien est venu sur mon territoire, pourtant dieu sait que je ne suis pas un foie jaune. Tout cette saleté d'histoire avait mal finie ! Des bleus, des coups, une bonne bagarre ! Rien de tel pour vous fouetter le sang mais après il faut payer, les remords et les nuits difficiles. On dort mal, on se sent coupable quand même bien que ça ne soit pas de votre faute.
Dieu tout puissant ! Quand donc les gens comprendront-ils ?
C'était hier, le soleil était implacable à travers la baie vitrée du centre commercial. La sueur coulait dans mon dos en perles froides. La foule s'amassait déjà derrière les grands rideaux métalliques. Ils étaient fébriles, ça se sentait, des « desperados » sans foi ni loi, sans aucun respect des règles alors que les règles c'est sacré. C'était comme des bêtes féroces, vous les auriez vu, ça me hante dans mes cauchemars. Pour un peu ils m'auraient mordu si j'avais approché la main. J'avais la main sur mon « taser » pour montrer que j'avais la force avec moi, je croyais que j'allais leur faire peur. J'étais encore bien naïf, un vrai gosse pour sûr !
Tous ils se sont précipité comme un troupeau de bisons au printemps pendant les grandes transhumances. Ils meuglaient presque j'avais l'impression. Ils sont allés direct à leur but, la grande pyramide de pots de Nutella dans le rayon « alimentation ». Ils remplissaient leurs sacs des deux mains, ils l'auraient fait des deux pieds s'ils avaient pu. Un cauchemar mon pauvre monsieur, et pourtant j'en ai vu des saletés dans ma chienne de vie. C'était une vraie marée humaine. Les faibles étaient piétinés. Les autres leur marchaient dessus sans pitié. Ils les auraient écrasé s'ils pouvaient.
Et ils se tapaient dessus, tous à bras raccourcis sur le voisin.
Il a fallu que je sorte la bombe au poivre pour les séparer. Ils toussaient, ils pleuraient mais moi je voulais simplement qu'ils se calment. Trop de violences pour moi. C'était insupportable ! Tout ça me retourne l'estomac quand j'y pense (voir vidéo ci-dessous). Je me suis versé une bonne rasade de remontant quand je suis revenu dans mon petit coin. Il m'a réchauffé les boyaux, j'en avais bien besoin. Société de foies jaunes malades !
Et tout ça pour cette cochonceté même pas bonne !
Sic Transit Gloria Mundi, Amen
Amaury – Grandgil
illustration empruntée ici
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