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Accueil du site > Actualités > Société > Pour un grand ministère de la Tranquillité publique !

Pour un grand ministère de la Tranquillité publique !

L’échéance présidentielle qui s’approche est l’occasion, pour tous les citoyens passionnés par la chose publique, de réfléchir et de proposer, dans le domaine de leur compétence. Ces derniers jours, trois événements ont facilité cette démarche.

Samedi, j’ai eu la chance de participer, seul magistrat, à une journée organisée par l’Institut de défense pénale de Marseille, sous l’égide de deux avocats remarquables, Alain Molla et Philippe Vouland. Le thème central se rapportait à la vérité et au mensonge. Cette problématique, développée avec talent et intelligence notamment par Me Eric Dupond-Moretti, m’a permis de comprendre que ma vision de l’antagonisme éthique et professionnel entre le barreau et la magistrature méritait largement d’être nuancée. Lors de mon intervention, je me suis senti partagé entre ma conviction d’avant et les incertitudes suscitées par mon écoute. Ce qui m’a semblé stimulant, c’était, d’une part, le ton civilisé et argumenté qui donnait au débat un caractère profond et sans concession, d’autre part, le courage avec lequel on avait accepté de discuter publiquement d’interrogations et de soupçons qui d’habitude ne relevaient que d’échanges privés.

Dans le Journal du dimanche, je lis avec stupéfaction le texte « Horreur sécuritaire, danger totalitaire », de Me Fédida. Avec stupéfaction car je me suis demandé, à parcourir l’article, dans quel pays nous vivions et sous quelle férule. Il faut tout de même avoir un certain aplomb pour qualifier, sur le plan « sécuritaire », les trente dernières années des « Trente honteuses ». Quel contraste avec la complexité d’hier où des avocats, sans doute aussi pétris de sens moral et civique que le rédacteur de l’article, tenaient un autre langage et demeuraient dans une description critique de la réalité, au lieu de tomber dans une caricature qui serait ridicule si d’aucuns ne prétendaient la cautionner !

Enfin, j’ai vu en différé l’émission d’Arlette Chabot où Nicolas Sarkozy (NS) s’est expliqué longuement sur les raisons de sa candidature présidentielle et sur son programme. Bien évidemment, en dépit des reproches qui me sont adressés par quelques-uns sur AgoraVox, je me suis toujours gardé de faire dévier ma perception de NS du judiciaire vers le politique. Mon approbation ou mes réserves judiciaires ne constituent pas un bulletin de vote. J’ai tout de même le droit, en tant que professionnel, d’émettre une opinion sur de futures orientations qui vont concerner à la fois les problèmes de la sécurité et ceux de la Justice. Egalement, d’ailleurs, ceux de l’univers pénitentiaire. Ainsi, il n’y aurait que les syndicats qui auraient le droit de s’en prendre judiciairement à NS ou de l’approuver, tandis que les voix solitaires et parfois dissidentes seraient tenues de se taire. J’ajoute que demain, lorsque Ségolène Royal s’expliquera dans la même émission, je ne manquerai pas, si je l’estime nécessaire, d’avaliser ou non les mesures qu’elle proposera dans le champ de compétence qui est le mien. Sur le fond, je suis d’ailleurs persuadé que ce que je vais suggérer est applicable sous toutes les latitudes présidentielles.

Ces précautions prises pour rassurer les inquiets ou les venimeux, force m’est d’admettre que je me suis trouvé en total accord avec NS, en dépit de quelques erreurs techniques, sur sa conception philosophique et sociale, sur ses projets et ses critiques en matière de sûreté et de justice et, enfin, sur son approche pénitentiaire. J’en suis d’autant moins marri que le dialogue entre le nouveau président de l’Union syndicale des magistrats et le ministre d’Etat a été de très bonne qualité, et que je n’ai pas perçu, de la part du premier, une opposition farouche aux propos de son contradicteur.

Ecoutant NS évoquer la nécessaire transformation législative de la Justice des mineurs à partir de cette évidence que le mineur d’aujourd’hui, entre seize et dix-huit ans, n’a plus rien de comparable avec celui d’il y a un demi-siècle, m’est revenue à l’esprit une idée que j’avais formulée sur mon blog mais dont alors j’avais souligné le caractère probablement utopique. La Justice des mineurs, ainsi actualisée, impliquera une autre condition pénitentiaire, de la même manière que le lien entre une police efficace et contrôlée et une magistrature efficiente et devenue plus responsable imposera une solidarité structurelle au niveau de l’Etat. Il est impossible de continuer à traiter séparément des univers aussi naturellement reliés les uns aux autres et qui devraient constituer un bloc. Qui peut songer une seconde que sans une approche globale, à la fois qualitative et quantitative, de la sécurité, de la justice et de l’enfermement, une politique digne de ce nom pourrait être menée ? La pire des solutions consisterait, comme aujourd’hui, à laisser chaque département ministériel s’occuper de son pré carré sans que quelque chose soit tenté pour en finir avec cette absurde parcellisation sur le plan technique, sociologique et politique.

Après l’élection présidentielle, quel que soit le vainqueur, je propose la création d’un grand ministère de la Tranquillité publique. Le ministre en charge aurait rang de ministre d’Etat et serait le coordonnateur de trois secrétariats d’Etat : Sécurité, Justice et Condition pénitentiaire. On voit bien la tâche concrète que devraient assumer ces trois secrétaires d’Etat, ou ministres délégués si cela convient mieux à leur amour-propre. Leur activité dépendrait d’une autorité considérable et respectée qui se trouverait dans l’obligation de porter un regard d’ensemble et d’accomplir une action commune pour cette chaîne pénale, du début jusqu’à sa fin. Un ministère « noble » qualifié de « Tranquillité publique » aurait l’avantage de mieux manifester la relation forte entre l’Etat et la société, entre les devoirs du premier et les droits de la seconde.

Tout est possible. Il faut rassembler ce qui est dispersé. Il faut créer une solidarité quand les tempéraments et les structures y répugnent.

Avec du vieux, il faudra faire du neuf.


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16 réactions à cet article    


  • parkway (---.---.18.161) 4 décembre 2006 14:18

    a l’auteur,

    bonjour maître,

    je dirai que vous voyez le sarkome par le petit bout de la lorgnette, celui qui vous intéresse, la justice et c’est bien normal.

    Mais on ne devient pas chef d’état avec ce seul projet sécuritaire ; Vous êtes plus pertinent que moi sur ce sujet.

    Moi, mon truc, c’est l’humanisme et la démocratie.

    Or celle-la est en danger, en danger grave.

    le danger, c’est la commission européenne, c’est la BCE qui décident de tout avec l’appui des gros financiers et le sieur Pascal Lamy de l’OMC, sans consultation des peuples.

    Vous voyez déjà, que le Traité Giscard a été ratifié par les parlements de la majorité de pays européens, ceux qui ont eu un référendum sur le sujet ont vôté non, sauf l’Espagne à qui ont a omis de montrer la 3ème partie du traité( ben oui, pour quoi faire ?)

    C’est beau la démocratie européenne !

    Alors, je ne comprends pas trop un article supplémentaire à la surmédiatisation de sarko, qui s’abstiens de toute déclaration sur le traité européen, pourtant essentiel pour notre démocratie.

    Quand la Commission européenne, dira aux politiques que la justice devra être comme ça plutôt que comme ça et que Me Bilger devra fermer sa bouche et exécuter les ordres de son ministre de la justice à la botte de la commission eupéenne ?

    Je n’exagère pas, Me, et si vous êtes démocrate, vous devriez dépenser votre énergie à défendre la démocratie plutôt que sarko, qui n’en a pas besoin, comme on n’a pas besoin de lui.

    Cordialement,

    (malheureusement pour sarko, je ne suis pas seul à penser cela, nous avons été 55% contre le TCE en 2002, pensez-vous sérieusement que les choses se sont améliorées depuis ?)


    • Nicolas (---.---.163.210) 4 décembre 2006 14:25

      Merci d’avoir érit un article clair et ambitieux. La sécurité, la justice, et la condition pénitentiaire, fort bien. Mais qui s’occupera des problémes sociaux en amont (prévention) et en aval (réinsertion) dans ce tableau ?

      Et si l’on pense qu’aujourd’hui la France est dotée d’un budget de 23€ par habitant (si j’en crois des statistiques glanées dans la presse) en comparaison du Portugal et de l’ Allemagne qui en sont à plus de 40€ en matière de budget de la justice, comment votre projet pourra-t-il prendre corps ?

      Le nom « Tranquillité publique » me semble mal choisi. Cela évoque l’hédonisme, le « loisir embaumé », la volupté d’être, bref l’ilot sourd des partisans du « y a qu’à ».

      Dés que l’on parle de la justice, il y a des ramifications sociales, économiques, politiques, auxquelles il faut penser et qui demanderont à être examinées en permanence. La tranquillité risque d’être alors très troublée.


      • Marsupilami Marsupilami 4 décembre 2006 15:06

        « Ministère de la Tranquillité publique »... J’hallucine.

        Ça me rappelle l’humour anti-balladurien de 1995 (slogan : « Dormez, je le veux ». La République sous prozac grâce à Sarkozy le dangereux agité ? On croit rêver...

        « Ministère de la Tranquillité publique »... c’est le dircom de Ségo qui a refilé ce machin démagogique au dircom de Sarko pour rassurer la nurserie française ?

        Philippe Bilger, tu dérives de plus en plus au fur et à mesure de la campagne présidentielle. Auparavant, j’approuvais la plupart du temps tes positions irrévérentieuses, tout en n’étant pas de ton bord politique. Là, je te lâche carrément. Tu n’es plus ni drôle, ni pertinent, ni impertinent. Tu roules servilement pour le petit Nicolas qui copie Pimprenelle. J’espère pour toi que tu auras un grand ministère dans le gouvernement du nabot si par malheur il est élu. Je ne ferai rien pour.


        • LE CHAT (---.---.75.49) 4 décembre 2006 15:12

          salut marsu , entre la rupture tranquille et le ministère de la tranquilité publique , qu’est-ce qu’on va être peinards !

          il faut arrêter d’abuser des sarkoleptiques !


        • parkway (---.---.18.161) 4 décembre 2006 15:36

          D’accord avec toi marsu, y a plus rien à en tirer !

          il est passé de l’autre côté de la barrière, définitivement.

          Lorsque les citoyens reprendront le pouvoir, il ne devrait pas être oublié.

          tu sais bien, je suis contre la peine de mort, mais pas les coups de pieds aux culs...


        • T.B. T.B. 4 décembre 2006 18:46

          Vous avez bien raison. Ce nez dans le guidon continuel de l’insécurité, de la chasse archi médiatisée et névrotique aux petits délinquants tout en léchant copieusement la raie des mafieux au pouvoir, ne donne vraiment pas envie aujourd’hui de se faire maître.


        • decurion (---.---.143.125) 4 décembre 2006 15:35

          Puisque votre ministère prétends à coiffer trois piliers de notre république, oserais je, comme symbole proposer les trois singes : Sourd, Aveugle, Muet.

          Mais là, n’est pas la raison qui me pousse à intervenir.

          Analyser, réagir, proposer, à partir de ses compétences, est un droit qui ne ne peut etre refusé à quiconque. J’ajouterais que votre cas, mortel au dessus des mortels, par vos fonctions, vous avez, en plus une obligation morale à témoigner de votre expérience.

          Et votre domaine, en l’occurence est celui de Thémis, la déesse aux yeux bandés.Rassurez moi, Si Thémis voile son regard, c’est bien pour ne pas succomber au piège des apparences ? Le rôle du gardien du temple, n’est il pas de garder celui ci à l’abri de toutes souillures, de veiller à sauvegarder l’esprit dans sa demeure ? N’y a t il pas dans votre propre demeure, suffisamment d’atteintes, pour éprouver le besoin d’aller balayer dans les administrations voisines ?

          N’êtes vous pas choqué, quand des consommateurs sont administrativement jugés et condamnés pour des faits qu’ils n’ont pas commis ? Entre le glaive et la balance, faut il punir l’innocent pour atteindre le coupable ?

          Aprés qu’un notable, soit jugé et déchu pour avoir confondu argent public et argent personnel, voilà qu’un autre, ou le même, emprunte les mêmes travers.L’argent public sert à dissoudre et à réélire.A l’évidence la lettre de la loi est sauve, mais l’esprit s’est perdu, quelque part entre l’écriture et la lecture.

          Il est trés sain de vouloir améliorer la société, c’est noble et généreux, et en plus,lorsque l’on est soi même, un des rouages importants de cette société, c’est trés simple à réaliser : il suffit de s’améliorer soi même pour provoquer une réaction.


          • magis (---.---.8.236) 4 décembre 2006 18:19

            J’apprecie votre commentaire Decurion, Themis m’est familié, mais dans un autre domaine peut être ;<))

            M. Bilger, je crois que dans votre texte vous oubliez un pan de la justice. Le titre de votre nouveau minitère et son fonctionnement laisse penser, que seul la justice pénale serait concernée.En bon Sarkosiste vous reprenez à votre compte l’expression tranquillité publique.

            Puisque vous parlez de l’emission « à vous de juger » une fois de plus je suis atterré par la compassion avec laquelle M. Sarkozy a été traité au cours de cette émission (il est vrai que Mme Chabot n’en est pas à son coup d’essai en la matière, que l’on se souvienne de ses exploits lors de la présence de M. Copé où non contente de virer du plateau des voix discordantes en fin d’émission elle s’est empressée de lui « faire la bise » dès l’entame du générique...cqfd).

            Il a fallu plus d’une heure d’émission avant que M. Sarkozy soit enfin confronté à une voix réellement discordante,en l’occurence le président du syndicat de la magistrature, perdu dans le public et que Mme Chabot s’est empressée de couper une fois « son poulain » en difficulté, l’entourrant d’un cordon sanitaire bienveillant (allant même jusqu’à laisser entendre que les résultats catastrophiques du ministre de l’intérieur en terme de délinquance sont le fait des réticences au sein de son parti et non de l’échec de sa politique...sous-entendu élisez-le et vous allez voir ce que vous allez voir !Rien que d’y penser j’en frémis déjà, mais d’inquiétude et non de joie).

            Espérons que les autres candidats de quelle que tendance qu’ils soient (droite ou gauche) seront traités avec autant de mansuétude et aurons tout le loisir et la liberté de s’exprimer sans être constamment coupés comme ce fut le cas par le passé.

            Et que dire de la vision du monde simpliste de ce monsieur. A sa décharge il est vrai qu’à force d’être ménagé, protégé, choyé, il n’est pas étonnant donc qu’avec un tel traitement de faveur M. Sarkozy vive dans un monde magique car binaire : il y a le bien et le mal, les méchants et les gentils, les travailleurs et les paresseux, ceux qui veulent et ceux qui ne veulent pas, les profiteurs et les abusés, les délinquants et les personnes fréquentables, les bons immigrants et les mauvais immigrants,etc, etc, etc,... mais surtout n’allez pas dire à M. Sarkozy qu’il simplifie les choses à outrance ou qu’il fait des amalgames où vous le verriez outré.

            Car comme tout le monde le sait il suffit de vouloir pour pouvoir. Selon cette logique implacable, dont la véracité n’est jamais remise en cause par Mme Chabot, les pauvres ont choisi d’être pauvres, les chômeurs de chômer, les immigrants de migrer, les sdf d’être à la rue,... car ces gens ne sont intéressées que par une chose brave gens c’est de profiter du système ! Au passage toutes ces populations en difficulté sont stygmatisées comme étant déviantes et sont à remettre dans le droit chemin et pour celà un seul remède:LA SANCTION, terme de prédilection de M. Sarkozy. La boucle est bouclée.

            Et bien M. Sarkozy j’ai une mauvaise nouvelle, vous ne vivez pas dans la réalité, ou en tout cas pas la réalité humaine.Celle-ci est en effet beaucoup plus complexe (c’est ce qui fait notre richesse) du fait des caractéristiques psychologiques, sociologiques, économiques, géographiques,... qui façonnent tout individu quel qu’il soit et qui font que les choses ne sont pas aussi simplistes que ce que vous voulez faire croire à la majorité. Au risque de dresser les uns contre les autres avec les conséquences dramatiques que celà pourrait avoir, au mieux par méconnaissance et c’est de la bêtise, au pire sciemment par intérêt personnel et ce serait alors criminel.


          • magis (---.---.8.236) 4 décembre 2006 18:24

            M. Bilger Je crois que dans votre texte vous oubliez un pan de la justice. Le titre de votre nouveau ministère et son fonctionnement laisse penser, que seul la justice pénale serait concernée.En bon Sarkosiste vous reprenez à votre compte l’expression tranquillité publique.

            sur l’emission « à vous de juger » Une fois de plus je suis atterré par la compassion avec laquelle M. Sarkozy a été traité au cours de cette émission (il est vrai que Mme Chabot n’en est pas à son coup d’essai en la matière, que l’on se souvienne de ses exploits lors de la présence de M. Copé où non contente de virer du plateau des voix discordantes en fin d’émission elle s’est empressée de lui « faire la bise » dès l’entame du générique...cqfd).

            Il a fallu plus d’une heure d’émission avant que M. Sarkozy soit enfin confronté à une voix réellement discordante,en l’occurence le président du syndicat de la magistrature, perdu dans le public et que Mme Chabot s’est empressée de couper une fois « son poulain » en difficulté, l’entourrant d’un cordon sanitaire bienveillant (allant même jusqu’à laisser entendre que les résultats catastrophiques du ministre de l’intérieur en terme de délinquance sont le fait des réticences au sein de son parti et non de l’échec de sa politique...sous-entendu élisez-le et vous allez voir ce que vous allez voir !Rien que d’y penser j’en frémis déjà, mais d’inquiétude et non de joie).

            Espérons que les autres candidats de quelle que tendance qu’ils soient (droite ou gauche) seront traités avec autant de mansuétude et aurons tout le loisir et la liberté de s’exprimer sans être constamment coupés comme ce fut le cas par le passé.

            Et que dire de la vision du monde simpliste de ce monsieur. A sa décharge il est vrai qu’à force d’être ménagé, protégé, choyé, il n’est pas étonnant donc qu’avec un tel traitement de faveur M. Sarkozy vive dans un monde magique car binaire : il y a le bien et le mal, les méchants et les gentils, les travailleurs et les paresseux, ceux qui veulent et ceux qui ne veulent pas, les profiteurs et les abusés, les délinquants et les personnes fréquentables, les bons immigrants et les mauvais immigrants,etc, etc, etc,... mais surtout n’allez pas dire à M. Sarkozy qu’il simplifie les choses à outrance ou qu’il fait des amalgames où vous le verriez outré.

            Car comme tout le monde le sait il suffit de vouloir pour pouvoir. Selon cette logique implacable, dont la véracité n’est jamais remise en cause par Mme Chabot, les pauvres ont choisi d’être pauvres, les chômeurs de chômer, les immigrants de migrer, les sdf d’être à la rue,... car ces gens ne sont intéressées que par une chose brave gens c’est de profiter du système ! Au passage toutes ces populations en difficulté sont stygmatisées comme étant déviantes et sont à remettre dans le droit chemin et pour celà un seul remède:LA SANCTION, terme de prédilection de M. Sarkozy. La boucle est bouclée.

            Et bien M. Sarkozy j’ai une mauvaise nouvelle, vous ne vivez pas dans la réalité, ou en tout cas pas la réalité humaine.Celle-ci est en effet beaucoup plus complexe (c’est ce qui fait notre richesse) du fait des caractéristiques psychologiques, sociologiques, économiques, géographiques,... qui façonnent tout individu quel qu’il soit et qui font que les choses ne sont pas aussi simplistes que ce que vous voulez faire croire à la majorité. Au risque de dresser les uns contre les autres avec les conséquences dramatiques que celà pourrait avoir, au mieux par méconnaissance et c’est de la bêtise, au pire sciemment par intérêt personnel et ce serait alors criminel.


          • Emile Red Emile Red 4 décembre 2006 16:08

            Toujours la même droite ligne...

            Je me demande toujours lorsque je prends de petites routes sinueuses, ce que les Sarko, Bilger et autres directifs pensent de nos ancètres qui ont dessiné ces chemins devenus routes pavées puis asphalte.

            Allons donc il serait pertinent que le discours sécuritaire omniprésent mêle un peu d’eau à sa piquette vinaigreuse, et constate enfin que la vie à bord de notre navire commun n’est point si tumultueuse qu’on en aspire à une virtuelle et virtueuse constante de tranquillité.

            A vouloir dépenser les énergies à réformer une justice, qui ne fonctionne pas si mal au demeurant, en la stigmatisant sur quelques ados boutonneux omettant en même temps qu’elle ne peut être à plusieurs vitesses chez les adultes, vous ne faites que déconsidérer un des piliers de la démocratie.

            Mais le pire est ce désir de diluer les structures de notre république, et de vouloir que « Sécurité, Justice et Condition pénitentiaire » soient dépendant du seul et même homme relève des pires systèmes dictatoriaux où juges et parties ne font qu’un, vous savez combien il serait dangereux de confier à la fois la police et la justice aux mêmes mains.

            L’image que vous donnez de la future justice de notre pays avec de tels arguments fait froid dans le dos et rappelle de bien tristes souvenirs d’époques noires et brunes.

            Il n’est vraiment pas souhaitable pour la démocratie et surtout pour la liberté que vous, vos élucubrations et votre mentor de l’est n’ayez accés un jour aux décisions de notre pays.


            • parkway (---.---.18.161) 4 décembre 2006 16:41

              « vous savez combien il serait dangereux de confier à la fois la police et la justice aux mêmes mains. »

              au même Nain ?


            • Mm (---.---.100.199) 4 décembre 2006 17:27

              On pourrait plutôt commencer par exemple, par donner de vrais moyens pour assurer la sécurité, une bonne informatique aux tribunaux (pas moyen de suivre son dossier correctement ce jour, même sur une escroquerie de 30 MF), et vider les geoles des malades mentaux ( 25% ?) Après on pourra peut-être mieux se synchroniser, ce qui serait le début du commencement d’un bon fonctionnement du pouvoir judiciaire ?


              • Xavier (---.---.148.35) 4 décembre 2006 19:14

                Philippe Bilger a dit : Tout est possible. Il faut rassembler ce qui est dispersé. Il faut créer une solidarité quand les tempéraments et les structures y répugnent

                Vous semblez reconnaître ici l’inefficacité de plusieurs ministères en termes de coordination, en soulignant les querelles qui en sont une cause. Ne peut-on vraiment mettre en place une structure qui marche, avec des gens de bonne volonté et ayant le courage de faire avancer les choses ? bien que votre but soit noble (améliorer les liens entre la justice et le milieu pénitentiaire...) j’ai l’impression que vous nous proposez —comme c’est devenu à la mode— de faire le travail 2 fois pour être sûr qu’il soit bien fait. Au fond, c’est un peu comme cette loi sur le tabac qu’on va (ou qu’on a) re-voter, ou les signes religieux ostentatoires qu’on a re-banni des écoles publiques à travers une loi. On dispose déjà des outils mais on a la paresse (ou la couardise, rayez la mention inutile) de les mettre en oeuvre correctement.

                Sur le jugement des mineurs délinquants, je vous rejoins. Personnellement, pour les jeunes délinquants, je propose en sus ou en remplacement des travaux d’intérêt général, de casser du caillou pendant des journées de 8 heures qui pourraient être prises sur les week-end et congés scolaires.


                • (---.---.200.56) 4 décembre 2006 20:30

                  La tranquillité n’est publique,que quand elle est générale... En dessous,ç’est non,mon Colonel !!!!!!


                  • Céline Ertalif (---.---.9.238) 6 décembre 2006 14:06

                    Je suis plutôt favorable à cette proposition et à la conclusion de Philippe Bilger « Tout est possible. Il faut rassembler ce qui est dispersé. Il faut créer une solidarité quand les tempéraments et les structures y répugnent. »

                    Et j’en rapprocherais volontiers la conclusion de l’article 16288 : « Pour changer la situation, il suffirait simplement de respecter nos lois » . Cet autre article qui n’a rien à voir a priori porte sur la distribution de la micro-informatique.

                    Je suis d’accord avec Philippe Bilger à condition de ne pas se cantonner à une vision trop pénaliste. Dans le domaine du civil, il y a aussi de sérieux troubles de « la tranquillité publique » qui ne sont jamais poursuivis, ce que cet article sur la micro-informatique montre parfaitement. Cela ne va pas forcément à l’encontre de votre vision, Monsieur Bilger, mais ça irait mieux en le disant.


                    • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 17 décembre 2006 19:17

                      Salut Philipe,

                      Je viens de regarder « Ripostes » , face à Ségolène Royal,j’ ai bien aimé ton intervention, surtout quand tu as expliqué les peines planchers.

                      Pour ceux qui désirent revoir l’émission.

                      http://www.france5.fr/ripostes/

                      Choisir dans la fenêtre : CA S’EST PASSE DANS RIPOSTES SPECIALE PRESIDENTIELLE

                      @+ P@py

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