Pourquoi y a-t-il un engouement pour les fast-foods pendant le confinement ?
Depuis le début du confinement, le 17 mars tous les restaurants et fast-foods de France ont dû fermer leurs portes. Cependant, certaines enseignes de fast-food ont pu rouvrir grâce (ou à cause…) au drive. En France nous comptabilisons 1 490 restaurants Mc Donald’s, aujourd’hui 30 réouvertures ont déjà eu lieu.
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La France, consommatrice de fast-food en plein confinement
Des vidéos circulent sur le web où l’on peut découvrir avec effarement des queues de plusieurs heures au drive de fast-food. Se sentant à l’abri dans leur véhicule, les consommateurs n’ont pas hésité à se rendre en plein confinement dans ces restaurants. Muni d’une attestation de déplacement, le motif de « déplacements pour effectuer des achats de première nécessité » étant accepté par les autorités. Les frites et big mac sont-ils des achats de première nécessité ? En tout cas, les Français semblent être au rendez-vous pour relancer l’économie de ces géants de la malbouffe.
Didier Pourquery relate que « chercher son repas et ce simple fait, c’est un peu de liberté » dans son interview sur le site huffpost, accompagné de Franck Pinay Rabaroust qui décrit ce phénomène comme « une envie de liberté, une envie de vivre ensemble […] Même confiné dans sa voiture, il vivait un moment collectif et partagé. » Si certains ont l’impression de retrouver leur « liberté » en se rendant au drive du coin, certains ont mal vécu ces déplacements et pour cause.
Cet engouement a été vivement critiqué et a provoqué de vives réactions sur les réseaux. Certaines personnes ont trouvé ce comportement déplacé et ne comprennent pas que le motif « achat de première nécessité » soit attribué pour un menu de fast-food.
Les géants de la malbouffe en France
La France a longtemps résisté à « l’américanisation » de sa gastronomie. Longtemps, négligés et moqués les fast-foods qui s’imposaient aux États-Unis n’étaient pas les bienvenus en France. Mais avec une vive force de persuasion et avec de moyens marketings colossaux, les entreprises de malbouffe se sont érigées en France. Cette restauration industrielle va naître au début du 19° siècle avec les banquets : de grands excès de nourriture, des plats différents, des troupes de serveurs sur le qui-vive. La qualité est désormais revue à la baisse pour la quantité.
L’idée d’un déjeuner rapide pris à l’extérieur va émerger graduellement. Julien Borel en 1958 apporte en France les premiers « hot-dog ». Longtemps décriée et boudée par les références culinaires, cette alimentation de rue typiquement américaine séduit les Français. Le 30 juin 1972, McDonald’s ouvre son premier restaurant en France. À présent, 1,8 million de repas sont servis chaque jour. La France est le deuxième consommateur le plus rentable derrière les Américains.
La restauration rapide en France représente un marché de 54 milliards d’euros par an, la moitié du chiffre d’affaires annuel de la restauration estimé à 88 milliards.
La malbouffe : une drogue
Les boissons sucrées, produits vedettes de la malbouffe sont l’objet d’études sur la santé.
Une étude auprès d’enfants âgées de 6 à 11 ans, en Angleterre a rapporté que 90 % d’entre eux associent les marques de sodas à leur logo. Les marques comme Fanta ou Coca-Cola sont dites « marques les plus cool » par ces mêmes enfants.
En 2007, Coca-Cola a dépensé 777 millions de dollars rien que dans la publicité, notamment sur les réseaux sociaux. Alors que ces boissons sont des facteurs de maladies liées à l’obésité, au diabète, une mauvaise santé des os et des dents, sa consommation s’accroît d’année en année.
Cette consommation à outrance de sucre et de gras stimule des centres de plaisir de votre cerveau au même titre que les drogues dures. Dans l’écrit « Restauration rapide : hostile et malsain » de S. Stender et J. Dyerberg publié sur Nature Neuro Sciences le constat est sans appel. Le taux d’acides gras transformés « a de puissants effets biologiques et contribue à l’augmentation de la prise de poids, de l’obésité abdominale, du diabète de type 2 et de maladies coronariennes. » La consommation de malbouffe peut devenir compulsive et insidieuse. Comme il est dit dans l’article de Presse Santé « L’acquisition de cet excès de poids coïncidait avec une détérioration des circuits cérébraux responsables de la sensation de plaisir associé à la nourriture, ce qui provoquait l’établissement d’un cercle vicieux. » En résumé, plus vous mangez de la malbouffe, plus vous en avez envie et plus vos quantités augmentent.
Les personnes habituées à cette alimentation qui souhaitent adopter une alimentation saine ressentent les premiers jours des symptômes de désaccoutumance, identique au sevrage du tabac ou du cannabis.
D’ailleurs, le film documentaire « Super Size Me » met en avant la dangerosité de cette alimentation. Arte a aussi sorti un documentaire intitulé "Un monde obèse" disponible sur leur chaîne YouTube.
Nous vous conseillons de trouver de meilleures alternatives afin d’éviter la fréquentation de ces établissements qui ne vous veulent pas du bien !
Sources :
http://www.rseq.ca/media/27878/boissons_sucrees.pdf
https://www.nature.com/articles/0803616
https://www.pressesante.com/la-malbouffe-cree-une-addiction-comme-une-drogue/
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