Quand Martine Aubry jette l’opprobre sur Hollande
Martine Aubry, candidate malheureuse à la primaire de 2012 puis mise au banc lors de la nomination de deux gouvernements successifs, a violemment critiqué la réforme territoriale engagée par le gouvernement Valls, qui fait passer le nombre de région au sein de l’hexagone de 22 à 13. Relativement silencieuse, pourtant, depuis le début du quinquennat, la maire de Lille refuse la fusion des régions Nord-Pas-De-Calais et Picardie car, selon elle, « deux régions pauvres ne font pas une région riche, et on n'est pas plus fort parce qu'on est plus grand ».
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Cette réforme serait donc devenue la pomme de la discorde au sein du PS alors que Manuel Valls juge la réaction de Martine Aubry « absolument disproportionnée » et bien peu apte à l’union sacrée qui devait être la ligne d’ordre au sein de la majorité. Poursuivant avec les petites phrases assassines, l’ancienne première secrétaire du PS a lancé « on n'est pas en train de faire du Monopoly ou de jouer à Sim's City, on touche aux origines de chacun », avant de qualifier la réforme territoriale d’« aberration économique et sociale ».
Bien loin de faire l’unanimité, cette réforme est également contestée par de nombreux présidents de région. Ainsi, François Bonneau, président socialiste de la région Centre est également formellement opposé à la réforme telle qu’elle est envisagée par l’équipe de Manuel Valls. De fait, bien loin de contester la nécessité en soit d’une réforme territoriale, c’est bien le découpage des nouvelles régions qui sème le trouble et suscite de nombreuses déconvenues auprès des élus locaux.
La réforme ayant été votée puis adoptée dans la nuit de jeudi à vendredi par les députés, la nouvelle carte des régions, loin de susciter le consensus verra donc bien le jour, au grand damne de la majorité des élus locaux dont la plupart n’ont pas été consulté par les sbires de Valls. Parallèlement, de nombreux géographes remettent en question le nouveau découpage des régions. A titre d’exemple, Romain Pasquier, directeur de recherches au CNRS, spécialiste des questions de la décentralisation et de la gouvernance territoriale, dénonce clairement « le calendrier précipité d'un exécutif qui veut donner à voir qu'il a de l'autorité politique ». Toutefois, des observateurs plus critiques encore y voient également un calcul politique et une réforme bâclée et votée hâtivement dans le but de détourner l’attention sur le piètre bilan de la première partie du mandat présidentiel (Echec de l’inversion de la courbe du chômage, enlisement des réformes…). Ayant échoué à rassembler les Français autour d’un projet commun, c’est désormais de son propre parti que proviennent les acerbes critiques qui sifflent aux oreilles du président qui peine, encore et toujours, à faire entendre sa voix de chef.
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