Quatre fillettes arrachées à leur mère !
C'est en larmes que Madame M a quitté la salle du tribunal pour enfants de Melun, ce matin.
Nous avons eu beaucoup de mal à la rassurer, à lui dire que rien n'était perdu, qu'il fallait garder le courage.
Notre émotion était vive et nous comprenions cette femme qui, après un an de combat pour vivre et s'occuper de ses quatre petites filles se voit privée de la prunelle de ses yeux.
Tout est allé vite, trois « éducateurs » travailleurs sociaux de la protection de l'enfance sont venus à Avon prendre les quatre petites pour les envoyer dans deux lieux distincts, un foyer pour les unes et une famille d'accueil pour les autres.
Nous avions devant nous des petites filles en larmes, elles aussi, perdues et même désespérées.
Qu'a fait de mal cette mère pour qui nous avions été plusieurs à témoigner par écrit ?
Rien, si ce n'est d'avoir fui un conjoint brutal et d'avoir sillonné les routes avant de trouver les colibris solidaires bellifontains et le DAL sur son chemin !
Ah si elle avait été aidée et soutenue par les services de la protection de l'enfance durant son séjour dans ce foyer-mère-enfants ?
Ah si ces professionnels avaient pu prendre en compte ses difficultés à assurer à la fois le suivi de ses enfants, la tenue de sa maison et le travail salarié qu'elle effectuait pour « chauffer la gamelle » !
Les petites et elle-même avaient besoin d'un soutien de bienveillance, le même mais professionnel que celui que nous, les bénévoles, leur avons témoigné durant un an.
Les services de la protection de l'enfance ont le devoir de répondre à des signalements et le juge des enfants de placer des enfants en danger.
Mais là, il s'agit d'une femme victime de violences conjugales voulant protéger les siens et faisant comme elle le pouvait : du matin au soir, elle était au service des quatre fillettes.
Oui les cinq filles, puisqu'il s'agit de cinq filles dont une mère, ont subi des traumatismes inhérents aux violences conjugales et à la grande détresse qui a suivi leur départ du domicile familial avant leur arrivée à Avon.
Nous sommes écœurés et en colère contre l'institution !
Nous, qui avons été dès le premier jour au chevet de cette famille, n'avons pas été convoqués à l'audience, nos témoignages étayés ont été balayés d'un revers de main.
Nous allons accompagner madame M et son avocate dans son pourvoi en appel !
Nous demandons à ce que le lien à la mère soit maintenu, y compris dans le cadre de visites et de séjours au foyer familial !
Nous allons aider madame M à trouver un logement puisqu'elle a 15 jours pour quitter son foyer-logement où elle vit maintenant seule !
Jean-François Chalot et Smina Kernoua
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