La crise est là, désormais ancrée dans notre quotidien. Elle est comme une sorte de phénomène naturel auquel on ne peut pas échapper.
Tant que les solutions consiteront à saigner le patient, nous n'y échapperons vraiment pas. Mais n'y a-t-il pas d'autre médecine ?
La crise est là, désormais ancrée dans notre quotidien. Elle est comme une sorte de phénomène naturel auquel on ne peut pas échapper.
Et chaque jour de mauvaises nouvelles.
La Grèce, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, le Portugal. On ne nous parle pas de la Pologne, de la Roumanie, etc.
On nous parle beaucoup de Merkel et ses non-solutions.
L’Italie décide de licencier ses fonctionnaires, de privatiser, en avance de phase.
En Espagne, tout va mal, malgré un prêt miracle qui a fait illusion deux jours.
La Grèce est sur le fil du rasoir.
La commission prône des plans de récession pour toute l’Europe. « Tuez le modèle social, cela seul peut nous sauver ! » Et à chaque coup de couteau dans ce fameux modèle, nous nous enfonçons.
Ils conseilleront bientôt aux peuples de se suicider. Un discours du genre :
« Nous avons tout essayé, mais vraiment, il n’y a pas d’alternative. Après avoir tout privatisé, après avoir supprimé toute aide sociale, toute aide sanitaire, après avoir fermé les écoles, les hôpitaux, renvoyé tous les fonctionnaires, privatisé y compris la police et la justice, et même jusqu’aux cimetières, nous ne pouvons toujours pas payer la dette. Il ne reste donc aux citoyens des pays endettés que la solution ultime, mais nécessaire, c’est-à-dire le départ volontaire. Comme dans une entreprise en difficulté, nous comptons sur le civisme des citoyens pour que ceux qui ne comptent pas dans le redressement de la dette quittent volontairement notre monde. Plus que l’émigration vers des terres d’espoir qui n’existent pas, l’autolyse citoyenne sera considérée par nos gouvernements comme un acte courageux qui mérite le respect de tous. Puisque vous ne pouvez pas payer nos dettes, suicidez-vous ! »
Vivre sera alors un acte de résistance. Vivre est un acte de résistance.
Mais avant d’en arriver là, avant que le fascisme rampant arrive à ses fins, il faut essayer de trouver des portes de sortie, portes qui pour la plupart condamnent les politiques, et les politiciens actuels, les faisant apparaître pour ce qu’ils sont, des criminels.
Causes de la crise
Le problème d'origine vient des années quatre-vingt, lorsque Bill Gates a vendu ses logiciels très chers en nombre sur des supports au coût très bas.
Était née la plus-value immatérielle, qui permettait de réaliser des profits énormes à partir d'une équipe relativement restreinte, donc des coûts faibles, répartis sur une masse de produits considérable.
Créer du profit sans salariés, le rêve de tout capitaliste se réalisait enfin ! Bill Gates s'enrichissait à la vitesse de la lumière, devenant la plus grande fortune mondiale. Génial !
Face à la plus-value matérielle, le gouffre était énorme. Mais les mécanismes boursiers, la concurrence capitaliste financière, ont eu pour effet d'étendre cette manne à d'autres domaines. L'ingénierie était au cœur de la création de plus-value. La part du produit réel s'amenuisait.
Et Nike faisait des chaussures bon marché dont la valeur tenait de sa simple signature. La plus-value immatérielle s'étendait à l'ensemble de la production. Y compris l'agriculture avec les semences Monsanto dont la valeur tenait des "exploits" génétiques du groupe.
Par contrepoint, tout ce qui était purement matériel devant s'aligner, la seule solution était alors la délocalisation rapide et massive vers les pays à bas coût.
Un déséquilibre était né, une fuite vers l'immatériel et/ou le travail gratuit, qui assèche les revenus du salariat et emplit les caisses des structures financiaro-capitalistes.
Et ce déséquilibre empêche à terme l'économie matérielle de subsister, crée un désordre financier considérable, rend inutile une masse énorme de la population, crée une masse de capitaux surplombant le mode énorme, dont les retombées peuvent être désastreuses.
La fuite financière n'est pas celle des riches vers les paradis fiscaux, mais du salariat vers le capital.
C'est cette fuite qu'il faut corriger, redresser, colmater. Urgemment.
Erreur des mesures actuelles
Les mesures préconisées par l’Europe, notamment Barroso, Merkel, Draghi, Van Rumpuy, est de diminuer massivement toute aide publique, de privatiser, et de diminuer les salaires.
Le modèle social qu’ils ont en tête est celui de la Chine, ou de l’Inde. Appauvrir suffisamment la population pour qu’elle accepte des travaux mal payés, à la limite de la survie, et faire remonter ainsi les taux de profit des entreprises. Par ailleurs, mal éduqués, les sous-citoyens ne se rebelleront pas, pensent-ils, mal soignés, ils mourront plus jeunes et les caisses de retraite redeviendront profitables, avec peu de temps hors travail, ils n’auront plus le temps de réfléchir de façon citoyenne sur leur avenir. En complément viennent les programmes d’abrutissement, via la télé, la pub, le foot, ou le tennis.
Sauf que ces mesures ne font qu’accroître le problème et le remboursement de la dette s’éloigne à mesure que leurs actes et leurs idées s’inscrivent dans le réel.
Mais la dette n’est probablement qu’un levier pour mettre en œuvre leur programme anti-social de destruction massive.
Mesures possibles à l’échelle européenne
À l’échelle de l’Europe, des mesures sont possibles, à condition de remettre en cause le dogme criminel, celui du libéralisme sans frein.
- Inscrire dans le traité que les droits de l’être humain, notamment celui de vivre décemment, sont au-dessus du droit de la circulation des biens. Renoncer à prôner la concurrence « libre et non faussée », qui est une autre expression du droit du plus fort sur le plus faible, contraire à toute civilisation Prôner par contre la coopération choisie, équitable et durable.
- Tout d’abord donner un rôle sociétal à la BCE, lui permettre de faire des prêts directement aux états sans privatiser l’aide via les banques qui se sucrent sur le dos des citoyens.
- Cesser d’imposer la mise en concurrence et la privatisation du secteur public
- Créer vis-à-vis de l’extérieur des conditions de réciprocité.
* D’une part interdire l’invasion des capitaux dans les secteurs important (comme lorsque Mittal a acheté la sidérurgie européenne pour la démanteler)
* D’autre part créer une « taxe d’équité sociale », qui s’ajoute au prix du produit importé et est reversé au pays d’origine afin qu’il aide sa population. financier
* Dénoncer les accords de l’OMC qui mettent la marchandise au dessus de l’être humain.
Mesures possibles au niveau français
Il faut rétablir l’équilibre au niveau de la profitabilité des entreprises. Favoriser les plus faibles et limiter les plus fortes.
Pour prendre un exemple concret, il faut faire exactement l'inverse de ce qui a été décidé pour les semences, la loi imposant une "contribution volontaire obligatoire" pour les agriculteurs vers les semenciers, leur offrant une sorte de plus-value immatérielle gratuite ; pour créer une taxe, ou un mécanisme redistribuant les profits des semenciers vers les agriculteurs qui n'arrivent plus à survivre.
C'est cette redistribution financière qui peut apporter des éléments de stabilité dans un monde au bord du chaos.
Au niveau de la forme concrète, celle-ci peut revêtir des aspects très divers.
· Taxes sur les profits au-delà d'un certain seuil
· Impôts sur les fortunes amassées
· Socialisation des entreprises (régionales, nationales ou internationales)
· Gratuité de la copie et rémunération des créateurs* vis-à-vis de leur temps de travail (comme peut le faire une entreprise qui sous-traite un logiciel à une autre : elle la paie pour le temps passé à la réalisation, par contre aujourd'hui elle empoche la plus-value sans limites via les ventes.)
· Etc.
Mesures possibles au niveau local
Au niveau local, le même principe peut être suivi.
Pour les transports, favoriser les zones les plus démunies pour qu’elles participent du développement global.
Par ailleurs, aider, via des banques sociétales, tout ce qui permet d’employer des gens en limitant à la fois l’emprunte écologique et des taux de profits modérés, voire négatifs ou nuls.
Bien entendu, pour le citoyen, favoriser si possible le niveau local, au niveau global, notamment lors de ces achats :
- Choisir des artisans plutôt que des multinationales
- Choisir des produits locaux plutôt qu’importés
- Choisir des déplacements collectifs plutôt qu’individuels
- Communiquer directement sans passer par un intermédiaire qui augmente son taux de profit
- Échanger plutôt que pratiquer l’acheter-jeter
- Partager plutôt qu’accumuler.
Au-delà du possible, un autre monde, une autre façon de penser, est souhaitable. C’est même la seule qui pourra nous épargner du chaos en cous.