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Accueil du site > Actualités > Société > Quelques fausses idées sur le bénévolat....

Quelques fausses idées sur le bénévolat....

Les débats qui ont lieu sur AGORAVOX sont intéressants. Militant associatif engagé, j'ai lu plusieurs contributions aux textes que j'ai écrits... J'ai voulu répondre à certains commentaires avant de continuer plus loin.

J'ai évité -volontairement- la question financière et les abus qui existent... Je suis certain que cet oubli donnera lieu à des réactions !

 

A propos de quelques idées reçues sur le bénévolat !

LES 14 MILLIONS DE BENEVOLES ?

D'après les chiffres officiels il y aurait 14 millions de bénévoles en France !

Il s'agit là, à mon avis d'une évaluation qui prend en compte les adhérents et non les bénévoles.

Une personne qui adhère à une association pour que ses enfants pratiquent le judo, le foot ou la danse n'est pas une bénévole mais un usager ....

Le bénévole est celui qui consacre une partie de son temps pour une action non lucrative....

Si les parents participent au transport ou à l'accompagnement d'une équipe, ils sont alors effectivement des bénévoles.

Divisons ce nombre par 4 ou par 5 et nous obtenons un chiffre plus près de la réalité

DANS NOTRE COMMUNE NOUS AVONS DES ASSOCIATIONS NOMBREUSES ET ACTIVES !

Lors de la cérémonie municipale des voeux , le premier magistrat de la commune vante l'action de son équipe , trace des perspectives et n'oublie pas de remercier les associations en rappelant que sur sa commune les associations sont nombreuses et actives....

Comme s'il existait des communes sans associations actives !

UN BENEVOLE AGIT AVANT TOUT POUR LES AUTRES !

C'est un leurre que de croire que le bénévole est avant tout un humaniste tourné vers les autres.

Le véritable moteur du bénévolat reste sans constation possible le plaisir que l'on éprouve

dans l'action menée...C'est à la fois le plaisir de faire quelque chose d'utile, de réussir et à la fois le plaisir d'apprendre, de grandir et surtout de ne pas s'ennuyer !

LE BENEVOLE SE SUBSTITUE AUX PROFESSIONNELS

C'est à la fois vrai et faux :

- Vrai quand des villes utilisent des bénévoles pour un service municipal, réalisant ainsi des économies de gestion

- Faux car des associations peuvent au contraire générer des emplois nouveaux et faire co-exister deux actions complémentaires, l'une menée par des animateurs rémunérés, l'autre par des militants.

LE BENEVOLAT DEVRAIT PRENDRE FIN !

Tant qu'il existe de la vie sociale, de la liberté d'agir, il est indispensable que le bénévolat puisse subsister, il permet aux hommes et aux femmes de se réaliser et de se construire.

LE BENEVOLE OUBLIE LA REALITE ET SE DETOURNE DU COMBAT SOCIAL

Si l'association est et reste un espace d'action et de débat, les bénévoles sensibilisés à une question finissent par revendiquer et sortir du cadre traditionnel.

Si je prends un exemple connu : l'engagement dans une association familiale ...

Le bénévole qui assure des permanences "surendettement" découvre un univers qu'il ignore quelque peu ...La désespérance face aux requins.

Il aura envie d'aller plus loin : de stopper une saisie, d'accompagner la famille et d'agir contre la maison de crédits....Il va découvrir une situation sociale qui va l'inciter à agir sur le terrain plus politique.

Jean-François Chalot


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18 réactions à cet article    


  • focalix focalix 31 décembre 2011 13:16

    Bénévole, bénévolat, sont des mots d’une noblesse certaine.
    Ils ont quand même une petite connotation « dame patronnesse ».
    Bénévole, qui veut (le) bien, selon son bon vouloir...

    Je préfère parler de solidarité, mot qui emporte une réciprocité.

    Solidarité ou bénévolat, c’est une ouverture vers un monde moins marchand, c’est aussi un combat contre le dogme libéral qui est la plus grosse escroquerie intellectuelle des temps modernes.

    A tous, tous mes voeux pour un millésime d’exception.
    __________________________________
    L’abus d’aoolcl est deaeugnrx puor la stané


    • anomail 31 décembre 2011 15:52

      Attention à l’amalgame entre bénévolat et charité.
      On peut être bénévole dans une association qui n’a rien a voir avec la charité.

      Pour ce qui est du bénévolat caritatif, voici une petite question qui dérange :

      A l’instar de l’aide internationale aux pays africains, tous ces braves gens (bénévoles et donateurs) n’entretiennent-ils pas la misère en comblant les carences de l’état, confortés par une forte impression de service rendu ?

      L’enfer est pavé de bonnes intentions :->

      Je sais, ce n’est pas convenable d’écrire ça, et je vais probablement me faire incendier par ceux qui ne doutent pas de leur action et souhaitent continuer.


    • redredsir 31 décembre 2011 13:33

       Le bénévolat,c’est compliqué à juger...

      En réponse à votre précédent article j’ai écrit « je suis réfractaire au bénévolat,qui selon moi participe du système.
      Occuper les moins pauvres à secourir les plus pauvres,n’est-ce pas confortable et idéal pour les affameurs ? » et je vois que vous m’avez lu.

      Je n’apprends rien à personne je sais,mais reconnaissez que les dames patronnesses d’antan,qui étaient les premières « bénévoles »,se donnaient bonne conscience au bon compte de leurs maris...

      Si le bénévolat que vous exercez ne souffre d’aucune suspicion,s’il permet aux uns et aux autres de se réaliser,en revanche ce n’est pas positif à tous points de vue...

      Ma femme est auxiliaire de vie,et je suppose qu’à peu près tout le monde sait à quel point c’est difficile (un sujet à créer),or il se trouve que nombre « d’encadrants » sont bénévoles...
      Ces retraités,ou femmes à l’aise financièrement... gèrent pour la plupart les affaires de manière déplorable.
      Ainsi,les tâches administratives qui devraient incomber à de vrais professionnels sont de facto réalisées par les auxiliaires de vie,en sus de leur pénible travail,gratuitement...
      Ces « bénévoles » en profitent pour se faire mousser,régulièrement en photo dans la presse régionale...Une auto-promotion sociale en quête de notabilité !

      Tout le monde s’est indigné de voir sarko venir se pavaner aux restos du coeur,s’étonner aussi,de l’accueil...qui lui fût fait...

      Alors,je me demande si nous n’aurions pas déjà eu le droit à une saine révolte populaire sans l’action (même la plus respectable) de tous ces bénévoles,qui se réalisent...

      Oui,j’ai un toit et je mange bien,sans plus...pas de quoi envisager la révolution sans crainte...

       


      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 8 janvier 2012 11:10

        Confier à des pros le travail actuel de bénévoles conduirait à augmenter le cout du service. Or actuellement, on y regarde à deux fois avant de faire appel à un service d’aide à domicile, la charge financière demeurant importante, en dépit des aides. Il faudrait certes accroitre l’implication des pouvoirs publics, mais ce n’est pas la tendance actuelle !


      • CHALOT CHALOT 31 décembre 2011 15:05

        Le cas que vous traitez rentre dans le domaine de la substitution à un travail salarié.
        L’association « Familles Laïques de Vaux le Pénil » a reçu quelques propositions qu’elle a déclinées car pour elle il n’est pas question de faire à la place de professionnels.
        C’est une de nos clés pour le choix d’une action, la deuxième étant de déboucher sur de l’action publique complémentaire...Ce n’est pas de la charité mais de la solidarité avec une dynamique militante.


        • redredsir 31 décembre 2011 15:33

          « substitution à un travail salarié » eh bien je regrette que la loi ne l’interdise pas...

          merci de m’avoir répondu.


        • @CHALOT BONNE SANTE

          MON EPOUSE ET MOI MEME AVONS FAIT 40 ANS DE BENEVOLAT LOURD ’c ’est a dire de 2 ou 3 jours par semaine santé...bibliothèques sports..

           AVEC UNE FORMATION.d’1 an..1 jour par semaine...souvent a nos frais...

          nous avons un gros doute sur l’expression syndicale qui « dit le bénévolat PEUT tuer l’emploi et sauver des élus incompétents »mais payés bien couverts en santé et retraites..."

          tant que la mère de famille qui donne une moitié de carrière au bénévolat ne sera pas récompensée en trimestres pour la retraite le bénévolat restera UN MARCHE DE DUPES


        • ELUS LOCAUX....IL FAUT VOIR

          DES EMPLOYES MUNICIPAUX BULLER PENDANT QUE LES BENEVOLES TRIMENT
          CA SE VOIT SURTOUT DANS LES COMMUNES UMP OU PS
          les sans étiquettes sont plus encadrés

          ALLEZ @CHALOT AVOUEZ LE UN BON EXEMPLE : LES AMICALES LAIQUES OU BIGOTES.

          QUAND AUX FADAISES QUI DISENT « ILS FONT CELA POUR ENTRER DANS LE MONDE DU TRAVAIL... ».SANS ELUS LOCAUX COMPLICES FRISANT LE NEPOTISME IL N Y A AUCUN ESPOIR D’ EMBAUCHE..........FADAISES


        • Louise Louise 31 décembre 2011 15:20

          Les bénévoles qui se « mettent en avant » sur les photos, sont les mêmes qui le faisaient en étant salariées... Je connais surtout des personnes qui se cachent !


          • pigripi pigripi 31 décembre 2011 19:34

            Je suis tout à fait opposée au bénévolat tel qu’il existe dans la réalité pour deux raisons essentielles :

            -les bénévoles sont utilisés par les pouvoir publics et les politiques pour pallier les carenc es du service public, faire semblant de satisfaire les usagers/clients/ administrés pour récupérer leurs votes ou ceux des gens qui les soutiennent
            Les gouvernements successifs se sont toujours vantés du nombre d’associations qu’ils financent en disant qu’elles sont indispensables. Oui, il y a beaucoup d’associations mais si on y regarde de près, c ’est pas joli.
            -Les bénévoles sont très souvent incompétents parce que non formés mais on leur donne des responsabilités énormes, on leur délègue des tâches qui relèvent de la compétence de professionnels.
            -les bénévoles refusent souvent de se former en disant : je donne déjà) de mon temps, je ne vais pas en plus consacrer du temps à me former
            -Les bénévoles et leurs responsables associatifs se satisfont de leur présence sur le terrain, n’ont aucune ambition d’efficacité, aucune sens des responsabilités, se complaisent dans la médiocrité mais sont fiers de consacrer du temps gratuit aux autres.

            La gratuité d’un service ne devrait pas exclure le professionnalisme, genre pro bono comme le font les avocats américains, ni le désir d’excellence dans ses tâches.

            Je parle en connaissance de cause parce que j’ai été bénévole moi-même et que j’ai eu aussi affaire à des bénévoles qui étaient nuls, irresponsables et vraiment inefficaces.

            • TOUT A FAIT D ACCORD AVEC VOUS @PIGRIPI

               IL Y A VRAIMENT CARENCE DES COLLECTIVITES LOCALES ABVEC POURTANT DES

               EFFECTIFS PLETHORIQUES................suppléée par un bénévolat LOURD


            • pigripi pigripi 31 décembre 2011 19:43

              Il faut parler aussi des bénévoles qui grenouillent pour trouver un emploi salarié. Ceux-là sont capables de toutes les bassesses, toutes les hypocrisies et manipulation pour arriver à leurs fins. J’en ai rencontré ....


              Dans les associatrions, j’ai trouvé que les rivalités et les coups bas étaient plus féroces que dans l’entreprise car il n’y a pas de règles précises

              On ne peut pas dire que la plupart des bénévoles oeuvrent par plaisir de rendre service. Nombre d’entre eux le font pour avoir du prestige, se faire reconnaître afin de se présenter sur les listes électorales (j’ai connu quelques cas), fréquenter des célébrités et des édiles locaux, se montrer à la TV ou parler dans le poste, obtenir des subventions pour se rémunérer, rémunérer les copains et bénéficier de toutes sortes d’avantages matériels.

              Les bénévoles sont peu soucieux du bien commun mais beaucoup plus soucieux de leurs intérêts : s’occuper, se distraire, se donner bonne conscience, oeuvrer pour son parti, servir les intérêts de son maire et de son parti, enrôler des gens, canaliser les insatisfactions et neutraliser les mécontents, etc.

              • Liline 1er janvier 2012 10:44

                Il est vrai que les associations permettent de pallier à certaines carences de l’Etat, surtout en ce moment où l’Etat sous prétexte de « dette » se désengage progressivement de ses missions sociales. L’Etat ne s’y trompe pas, distribuant ses subventions aux associations qui lui semblent utiles. D’ailleurs, comme les subventions se réduisent d’année en année, nombres d’entre eux e retrouvent dans de très grandes difficultés financières, d’où selon moi, la nécessité pour les association de s’autofinancer afin de se mettre à l’abri de ce genre de risque et de rester réellement non gouvernementales.
                On reproche aux associations caritatives de détourner les gens de la lutte sociale en se contentant de panser des plaies les plus graves du capitalisme. D’un point de vue global, c’est malheureusement plutôt vrai, même s’il existe aussi des associations (pas assez hélas), qui mènent aussi des actions politiques.


                • non667 1er janvier 2012 19:05

                  effet pervers du bénévolat !
                  cas extrême  : les restos du cœur
                  s’ils n’existaient pas , la misère serait si grande et si visible ,la colère si grande que le gouvernement serait obligé de trouver de trouver des solutions politiques aux problèmes au lieu de permettre l’extention des restos comme système de gouvernance !
                  = aux riches les fruits de la robotisation/ mécanisation/informatisation
                   aux pauvres les miettes / aumônes que les riches (grandes surfaces ) consentent a leur jeter !
                   smiley smiley smiley


                  • niblabla 2 janvier 2012 11:13

                    Je pense que le bénévolat est un sujet bien trop vaste pour en faire des généralités.

                    Il existe des associations de tout type :
                    sportive
                    social
                    écolo
                    politique
                    de collectionneur
                    de bricolage
                    etc

                    Les buts des bénévoles dépendent beaucoup du motif de l’association.

                    pour les associations sportives la motivation des bénévoles est sans doute le plaisir personnel et l’occupation des ses temps libres.

                    pour les associations politique les motifs sont sans doute très différent.

                    Enfin pour certaines associations type garage associatif, je pense en effet que les professionnels les voient comme des concurrents déloyale.


                    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 8 janvier 2012 11:21

                      L’égoïsme et l’attachement à son confort personnel se cachent souvent derrière la dénonciation des effets pervers du bénévolat. 

                      Les bénévoles que je connais dans ma commune (j’en suis et ne me trouve pas incompétent) n’agissent pas pour un profit personnel, en dehors de celui de se savoir utile et apprécié et quelque fois de se retrouver chaleureusement entre camarades ou amis. Malgré ce bénéfice, il leur en coute parfois de persévérer et dans mon cas, par exemple, cela fait bientôt 10 ans que j’attends qu’on me remplace à la présidence de mon petit club de judo et je ne vois rien venir. Quand j’arrêterai, si aucun bénévole ne vient me remplacer, les enfants de 4 à 16 ans qui le fréquentent devront arrêter leur activité (plus ludique et éducative que compétitive) ou aller voir beaucoup plus loin en payant plus cher et en brûlant du carburant !

                      • aminat aminat 8 janvier 2012 15:16

                        Il ne faudrait pas confondre les militants de certaines associations qui oeuvrent dans l’intérêt des autres, sans arrières pensées de toutes sortes ... et les bénévoles qui ne pensent qu’aux résultats personnels. Il faudrait effectivement revoir la législation dans ce domaine, mais quels candidats à la présidence ou aux législatives s’y risquerait ? Le sénateur Paul Blanc de droite, en 2004 je crois, avait essayé en proposant que les associations gestionnaires d’établissements pour personnes handicapées choisissent entre deux statuts (gestion ou représentation). Notre association avait souri à l’époque et nos militants (bénévoles) se doutaient bien que cela n’irait pas loin. Effectivement, les réactions des UNAPEI, APF et autres monopoles championnes de la compassion, de l’hypocrisie, de l’exploitation, et de la girouette ... ne se sont pas fait attendre, et le père Blanc a dû ranger bien sagement son projet. 

                        Salutations d’un militant et bénévole, René MAGNY qui se fait du souci pour la survie du militantisme associatif, revendicatif. 

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