Réforme des rythmes scolaires jour « J » moins le temps du déni
La totalité des villes de France passent à la semaine scolaire de 4,5 jours avec des loisirs périscolaires pour soulager les journées des enfants. Les responsabilités de mise en oeuvre sont-elles là où on le croit et sont-elles assumées ?
Janvier 2013 : le décret sur la refondation de l'Ecole de la République donnait le signal aux collectivités territoriales pour se poser sur la question de l'organisation des rythmes scolaires.
Certaines communes et intercommunalités s'étaient d'ailleurs déjà saisies cette opportunité dès novembre 2012 et s'étaient mises à la tâche. En septembre 2013, 4000 communes ont osé ! Minoritaires et sous le joug incessant des médias, elles ont questionnées leurs pratiques et bousculé leurs habitudes.
Grand bien leur fasse, elles ont pu développer des démarches éducatives cohérentes dans l'esprit initial de la réforme, elles ont pu faire converger la mise en œuvre des moyens autour des besoins des enfants et non des adultes ou des institutions, elles ont pu économiser les deniers publics en articulant en bonne intelligence les moyens locaux autant publics qu'associatifs, elles ont parfois mutualisé les emplois entre quartiers, communes ou intercommunalités, elles ont montrées que l'on peut créer une réelle dynamique locale associant acteurs communaux, associatifs et de l'éducation nationale pour découvrir une force démocratique locale magnifique autour d'un vrai projet de ville et au service de sa population jeune. Certaines ont même profité de cette nouvelle structuration des temps et de l'offre de loisirs pour pérenniser les emplois de leurs agents communaux.
Malgré des bilans nationaux (cf. Comité de suivi national de la réforme) et locaux très positifs (93%) des corporations professionnelles et opportunistes politiques ont, pourtant, instrumentalisé cette réforme pour leurs intérêts particuliers loin des enjeux réels autour de l'enfance et de l'éducatif.
En résonance à cette ambiance nationale, nombre de collectivités (80%) ont alors fait le choix de mettre en place cette réforme éducative en septembre 2014 prétextant d'un délais nécessaire pour éviter « l'urgence et bien faire ».
Mais, dans les faits, beaucoup ont attendu …, attendu … et attendu.
… Contre toute attente, la très grande majorité des communes n'ont pas profité de se long délais pour mieux servir leur jeunesse et leurs familles. Certaines attendant jusqu'à l'échéance électorale de mars 2014 pour agir, se laissant 2 mois pour s’inquiéter du cadre éducatif de sa jeunesse et du service aux familles.
Et les voilà à gérer des urgences qui, immanquablement vont coûter cher aux contribuables pour une mise en œuvre souvent bâclée et une jeunesse ignorée. Le scénario proposé par nos élus montre, hélas, que le déni des bienfaits d'une réforme trouve souvent ses réponses dans des intérêts trop personnels.
Cette lecture intéressée et souvent populiste est - nous y voilà - une grande cause des maux et des souffrances de notre démocratie. Comment y croire quand domine dans ce grand dessein sociétal l'instrumentalisation dans l'oublie des administrés et, surtout, ses générations futures.
Le propre d'un politique n'est-il pas d'avoir préoccupation et capacité de projets à longs termes pour la cité et de s'appuyer sur l'anticipation ? Et de la question, en second plan mais essentielle, de la responsabilité sociale et éducative des Maires et élus locaux.
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