Relançons la révolution féminine...
Un dossier qui se voulait informatif, dans le Magazine Marianne, numéro 605 du 22 novembre, a su présenter les consommateurs eco-responsables et particulièrement, les femmes, comme de parfaites imbéciles rétrogrades qui s’excluent par obligation du monde du travail. Bonjour les soixante-huitardes, relançons la révolution féminine qui a toujours su faire vendre, excluant totalement par ailleurs l’évolution positive de la participation des hommes dans la vie quotidienne : famille, ménage, implication dans la consommation eco-bien....
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Ayant été interviewée au sujet des couches lavables et ayant consacré un long moment au téléphone avec la personne en charge de ce dossier, afin de lui fournir données et chiffres, j’ai été fortement surprise du résultat, non seulement de mon interview mais également de celles de personnes concernées par les autres domaines de l’écologie : consommateurs, Leche league, etc....
J’enfile donc ma tenue de cro-magnonne et exercerai ici mon droit de réponse à quelques inepties qui mettent en garde les femmes du grand danger qui les menace : le retour à la bobonne esclave enfermée dans la plus haute tour de sa caverne (avec le numérique, la caverne, siouplaît, il ne faudrait quand même pas exagérer)
Dans cet article, je lis un jugement du choix des militants pour une consommation éco-responsable (on se demande de quel droit), comme une condamnation, d’une pseudo-modernité à tout prix se voulant libératrice de la femme, culpabilisatrice des hommes, plutôt que l’analyse en profondeur des conséquences de notre mode de consommation actuel :
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sur l’écologie : nous sommes dans l’ère du grenelle de l’Environnement et de son pacte écologique (http://www.pacte-ecologique.org/pdf/PFUE-paquet-climat-energie.pdf),
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sur l’économie où le taux de déchets produits augmente tout comme leur coût de traitement ou retraitement, impactant directement les finances des collectivités et donc les nôtres !
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sur la santé : il est vrai que consommer directement ou indirectement pesticides, insecticides, produits dérivés du pétrole, produits chimiques de synthèses, conservateurs, etc est devenu d’une banalité affligeante plus ou moins tolérée par un grand nombre, faute d’information précise sur leurs effets secondaires.
En gros titre : »au nom de la protection de la planète, on abandonne le lait en poudre pour allaiter, on revient aux couches lavables, on accouche même à domicile.. et on finit par quitter le monde du travail. Une régression que les femmes vont payer cher ».
J’ai trois enfants. Ma petite dernière est née à la maison avec l’accompagnement d’une sage-femme. Je parle bien d’accompagnement et non de « me faire accoucher ». Loin des médecins et des infirmières mais proche d’une maternité, et loin des sondes urinaires, loin des bruits de toutes sortes, loin des monitoring imposés, loin du rasage pubien, loin de la position d’accouchement imposée, loin de la privation de nourriture « au cas où on devrait faire une césarienne et nom d’un chien, le méga-petit-déjeuner que j’ai fait ce matin là, alors même que j’étais en plein travail !), et loin du « poussez » !!!! (oui, mais là, j’ai pas envie...) et du « arrêtez de pousser !!!!!! » (ben oui, mais là, j’ai envie....) j’ai pu accoucher sans chronomètre en main pour respecter le planning des médecins, dans les meilleures conditions possibles. Ce fut là un moment magique que même la douleur de l’enfantement n’a su gâcher.
Autre petite phrase intéressante : « on se croirait dans la Bible : tu enfanteras dans la douleur ! Pourquoi ? Pour être plus proche de l’état de nature ? Mais nous ne sommes pas des animaux ! », je répondrai que ce n’est pas parce que la douleur est cachée qu’elle n’existe pas dans le corps. Que la douleur ne peut se résumer à une seule définition. Ce serait estimer que la douleur d’une maladie est de portée égale à celle de l’enfantement. Le fait que nous soyons « évolués » occulte trop le fait que nous sommes des mammifères et donc des animaux soumis aux mêmes lois de la nature que les autres animaux. En dernier lieu, scientifiquement, la douleur est considérée comme un signal du corps. Alors, faut-il devenir sourde à ce que son propre corps exprime ou plutôt apprendre à l’écouter, le comprendre et le gérer ?
« En septembre dernier, un enfant est mort d’avoir été mis au monde à la maison par une doula ». Ouaip.... Et combien d’enfants sont morts en maternité ? Zut ! Là encore, la question n’a pas été posée et donc pas de réponse... Difficile dans ce cas de se faire une opinion puisque de ne disposant d’aucune donnée comparative.
Par contre, on peut aussi parler du taux record de césarienne que détient la France : 20% des accouchements dont, selon l’OMS, 10% seraient de confort contre 6% aux Pays-Bas qui est un pays où se pratiquent énormément d’accouchements à domicile.
20% de césariennes représentent un risque de mortalité de 3,5 fois plus important par rapport à un accouchement par voie naturelle.
Serait-il alors politiquement incorrect de signaler que les taux de mortalité infantile et maternelle en revanche, n’ont pas diminué alors que la césarienne est sensée prévenir un risque et diminuer ce taux de mortalité ?
Au final, étant donné les fermetures de maternités qui exigent parfois des trajets de 45 minutes sur des routes de campagne (très pratique et pas du tout dangereux surtout l’hiver, dans le gel et la neige...) pour qu’une femme puisse aller accoucher « en sécurité » dans une structure médicalisée, aseptisée, peu respectueuse des recommandations de l’OMS concernant les pratiques utilisées dans le cadre d’un accouchement normal, (http://www.who.int/reproductive-health/publications/French_MSM_96_24/MSM_96_24_chapter6.fr.html) respectueux de la femme et de son bébé), l’accouchement dans sa caverne avec l’accompagnement d’une sage-femme géographiquement proche, pourrait en séduire plus d’une... ( http://portail.naissance.asso.fr/docs/homebirth-fr.htm )
Bien évidemment, ma fille a porté des couches lavables avec pour résultat moins d’érythèmes fessiers, une économie de plusieurs centaines d’euros et une propreté totale à l’âge de deux ans et un mois. Bien évidemment, je nettoyais ses jolies petites fesses rondouillardes avec du Liniment Oléocalcaire : une formule hyper-complexe consistant en 50% d’eau de chaux et 50% d’huile d’Olive. Excellent nettoyant, absorbeur d’odeur, qui, au lieu de déshydrater la peau comme l’eau, rétablit, grâce à son PH basique, le PH normal de la peau. Bien évidemment, à ces défauts, il faut rajouter le fait qu’il s’agit d’un produit écologique bio-dégradable et économique.
Comble de l’horreur, durant tout ce temps, je l’ai maternée, portée en écharpe tout en créant mon entreprise. Loin de « quitter mon emploi », je suis devenue Chef d’une entreprise de conception, création et fabrication FRANCAISE (oui, je revendique : cocorico !) d’articles de puéricultures (dont couches lavables).
N’étant pas superwoman, la supposition selon laquelle mon parcours n’a rien d’extraordinaire, réduit donc à rien du tout, le postulat gratuit et imbécile de cet article concluant que la consommation éco-responsable est un retour au passé et que « l’écologiquement correct est en effet en train de renvoyer insidieusement les mères de famille dans leurs foyers, en les incitant à renouer avec des pratiques que leurs ancêtres furent en leur temps ravies d’abandonner ». Ne serait-ce pas, au contraire, une réelle avancée puisqu’un choix nouveau qui se propose aux femmes ?
« Commandements de la green attitude », « Tyrannie verte », peut-on lire encore. Les personnes concernées dans les milieux informés (moi aussi, j’ai de jolies expressions un peu idiotes mais tellement rigolotes) savent qu’il ne s’agit que de choix.
Le choix de s’inquiéter, effectivement, lorsqu’on découvre :
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des substances cancérigènes dans les joints en pvc des petits pots pour bébé,
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ou des l’Isopropylthioxanthione dans du lait marternisé - l’encre d’impression, c’est connu, c’est sain et naturel pour la santé -,
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ou du bisphénol A, un perturbateur endocrinien dans les composants des biberons - le système endocrinien n’est après tout composé que de glandes comme l’hypophyse et l’hypothalamus la Thyroïde, les ovaires, les testicules, etc... Une petite perturbation ne saurait pas prêter à d’autres conséquences qu’un risque de problèmes de croissance, de tachycardie, amaigrissement, troubles de l’humeur, troubles du comportement alimentaire, hypersudation, ostéoporose, stérilité.... Mais, parait-il, cela n’arrive toujours qu’aux autres...
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ou des « parabens (allergènes à pouvoir allergisant modéré métabolisés c’est à dire que l’on retrouve dans l’organisme) et autres substances chimiques potentiellement cancérigènes » dans les échantillons de mallettes de naissance offertes aux mamans
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ou du polyacrate de sodium, du benzol du furane, (potentiellement cancérigène), de la dioxine et même du TBT et d’autres composés organo-étains dans les couches jetables que nos bébés portent 24 h/24 pendant deux à trois ans, directement en contact avec la peau.
En France, tout comme pour le fameux nuage de Tchernobyl que les autorités sanitaires ont prétendu s’être arrêté à nos frontières (c’est connu, un nuage radioactif bien élevé n’entre pas sans frapper) : l’Agence Européenne de sécurité alimentaire (EFSA) « indiquait qu’il était PEU PROBABLE que la contamination du lait présente un RISQUE IMMEDIAT pour la santé publique ». Adieu le principe de précaution, il est préférable d’attendre de voir s’il existe des effets à long terme. Il y a trop de gros groupes industriels financièrement puissants à ne pas fâcher. Bizarrement, les autorités sanitaires Canadiennes, elles, ont exigé le retrait du marché des biberons concernés. Ils sont fous ces canadiens !
D’où une question fort pertinente : à défaut de « revenir » à l’allaitement (une réelle anomalie esclavagiste pour la femme, qui n’existe chez l’humain que depuis son apparition sur terre en raison de sa condition de mammifère, une amibe a moins de souci à ce niveau), doit-on revenir au « bon vieux biberon en verre » ? Heu.... Pourquoi pas ? Il n’y aura pas, malheureusement de réponse à cette question, dans cet article puisque les inconvénients écologiques, hygiéniques, sanitaires et économiques du biberon en verre n’y ont pas été présentés.
Passons à la présentation de témoignages de consommateurs qui ont fait le choix d’une consommation bio, écologique et responsable voire, économique. Oui, économique, car dans ce dossier qui aurait dû être informatif, pas de trace d’un quelconque comparatif du coût entre l’allaitement et le biberon, les couches jetables et les couches lavables, la réalité des prix des produits bio, en magasins bio, en hypermarchés et des produits non bio... Un manque de temps pour boucler un dossier ou un manque de profondeur d’analyse ? Pas de problème, j’ai donné les chiffres des études qui avaient été menées sur les couches lavables et les protections féminines, je peux les faxer si ça peut rendre service et surtout donner un peu de rationnalité à ce dossier.
Autre étrangeté venue d’ailleurs, les témoignages retenus sont ceux de mamans ayant arrêté de travailler pour pouvoir materner et pouvoir consommer bio. Des mamans qui utilisent les couches lavables mais les considèrent comme une « véritable astreinte », des mamans dont les convictions les ont poussées à faire un choix à 100% bio jusqu’à fabriquer leurs produits d’entretien et leurs produits pour le change de ses bébés. Effectivement, il s’agit d’un CHOIX qui demande du temps. Tellement que la maman avoue « je n’ai pu m’y mettre que parce que je me suis arrêtée de bosser ». Etant en contact journalier avec des mamans qui ont fait ce même choix tout en travaillant et qui ont parfois même trois ou quatre enfants, je m’étonne qu’aucun témoignage opposable informant que tout ceci est réalisable sans devoir se cantonner à la maison au détriment de sa carrière professionnelle ne soit mentionné. Mais je suis bien entendue disposée à offrir tous les témoignages nécessaires pour que puissent être mises côtes à côtes les deux réalités existantes : celles de mamans consommatrices responsables qui ne travaillent pas et celles de mamans consommatrices responsables qui travaillent. Mais si ! Ca existe vraiment !!!!
Je reconnais cependant que cet article n’est pas sans humour : il semblerait, pour résumer, qu ’ »inconsciemment, les femmes aient la nostalgie du matriarcat et d’un temps ancien et compensent cet impossible retour au primitif en revenant à la nature pour se libérer du joug masculin. ». A une époque où les psychologues affirment que les femmes se sont tellement libérées que les hommes, ne parviennent plus à savoir où est leur place, j’avoue avoir été à la limite du fou-rire en lisant cela. Je ne devrais pas (pas bien !) d’autant qu’il ne soit pas certain que les hommes apprécient d’être considérés comme de pauvres âmes en peine. J’en connais même certains qui pourraient mal le prendre étant donné leur implication dans les choix et leur application de la vie quotidienne longtemps réservés aux femmes. J’y reviendrai plus loin.
Plus savoureuse, l’idée que l’on « bat le linge avec des noix de lavage ». Dans nos contrées lointaines et primitives de la consommation responsable et éco-bien, il existe effectivement une méthode pour diviser par trois la quantité de lessive utilisée qui consiste à mettre dans le tambour de la machine à laver des balles et des battoirs en caoutchouc qui serviront à « battre » le linge durant le cycle de la machine, telles que le faisaient les lingères dans les temps anciens. Sauf qu’une fois les balles et battoirs mises dans la machine, on n’y met plus les mains, on n’arrête pas le progrès !.
Je me permets un petit peu de culture générale et une précision : les noix de lavage ne battent pas grand-chose. Elles sont le fruit d’un arbre appelé le Sapindus Mukorossi, qui est employé depuis des siècles en Inde et au Népal comme lessive naturelle en raison de sa teneur en saponine.
Certes, les noix de lavage n’ont pas une réelle efficacité pour nettoyer les taches (« référence à la parenthèse « à l’efficacité proche de zéro » que je ne sais devoir une expérience menée sur le terrain ou à la grand-mère de sa soeur qui a dit à sa belle-fille que sa voisine lui avait rapporté que....) mais elles conviennent parfaitement au lavage de vêtements qui ont simplement été portés (après tout, on n’est pas obligé non plus de justifier le lavage de ses vêtements en se faisant de grosses taches, nous ne sommes plus des enfants, nous savons à peu près nous tenir correctement à table).
Tout comme les balles et battoirs de lavage, les noix de lavage permettent de laver de manière écologiquement correcte puisqu’aucun additif chimique de type azurant optique - ces colorants bleutés qui donnent un aspect blanc au linge et cachent les taches pour laver plus blanc que blanc même si vous faites des noeuds à vos vêtements (merci Coluche ;-) - ou de ces produits qui s’attaquent directement à la saleté en fonçant dessus comme la misère sur le monde pour mieux la dévorer, le tout finissant lors de la vidange de la machine, dans le tout à l’égoût puis à la station d’épuration... et de temps en temps dans nos nappes fréatiques.
Au fait, à l’âge de pierre, on ne battait pas non plus le linge avec des noix de lavage.... :-D
Et si on parlait de la coupe menstruelle ? Par exemple, la Mooncup qui a été crée en 1930 et est vendue dans le monde entier. En silicone médical, hypoallergénique, exempt de ces mêmes produits chimiques que l’on retrouve dans les couches jetables, qui sont responsables d’irritations, d’intolérances, d’allergies, de mycoses répétitives chez de plus en plus de femmes, c’est une protection féminine économique, réutilisable durant plusieurs années tout comme les serviettes hygiéniques version lavable et donc réutilisables. Bref, un vrai cauchemar... pour les grands groupes industriels qui vendent deux ou trois boîtes de tampons ou paquets de serviettes hygiéniques par mois à chaque femme durant quelques 25 ans et plus. (Ne serait-ce pas les mêmes grands groupes qui fabriquent les couches jetables ?)
« La pression est telle que l’on détériore l’implication des femmes au travail » lit-on également. Il est vrai que le rapport de Michèle Tabarot selon lequel « il est souhaitable qu’un nourrisson reçoive des soins personnels à plein temps pendant au moins les six à douze premiers mois de sa vie. L’emploi maternel pouvant avoir des effets négatifs sur le développement cognitif de l’enfant, notamment lorsqu’il n’a pas atteint l’âge de 2 ou 3 ans » a de quoi faire culpabiliser les mamans qui travaillent. Mais que faisaient nos mères, grands-mères et arrières-grands-mères de leurs enfants lorsqu’elles devaient aller travailler dans les usines ? Etaient-elles considérées comme de mauvaises mères ? Les générations qui s’en sont suivies en ont-elles souffert ou est-ce le monde du travail qui a tant changé qu’il exige une rentabilité si élevée que le travailleur est devenu un outil interchangeable à souhait qui n’a d’autre devoir que d’être totalement dévoué, corps et âme à l’entreprise, tout grain de sable telle une grossesse ou un congé maternité venant ternir ce si beau plan de rentabilité ? A-t-on vraiment attendu une prise de conscience écologique pour que la parité entre les hommes et les femmes ne soient pas respectée, que les femmes soient moins payées que les hommes à compétences, diplômes et expériences égales, qu’elles occupent plus d’emplois subalternes, que le salaire que la femme rapporte à la maison soit englouti dans les frais de garde et le coût du transport au point de parfois être inférieur à ces coûts ? Autant pour la France politique et aux entreprises qui en ont les moyens (mais ce serait au détriment des bénéfices...) qui ne savent pas se doter de structures adaptées permettant aux femmes de travailler sans payer des fortunes à d’autres travailleurs qui garderont leurs enfants. D’autres pays y parviennent pourtant....
Et j’y reviens comme promis : pourquoi occulter l’évolution de la participation des hommes dans l’évolution de notre société ? Oui, de plus en plus d’hommes participent aux tâches ménagères et trouvent cela normal, oui, de plus en plus de pères prennent un congé parental pour profiter de leur(s) enfant(s) ! Tente-t-on de leur faire peur en leur promettant la perte de leur avenir professionnel pour autant ? Sont-ils considérés comme moins impliqués dans leur travail ? Se sentent-ils « obligés » d’arrêter de travailler pour garder leur(s) enfant(s) parce que ce serait pour eux le seul moyen de s’épanouir ou est-ce simplement un choix éclairé de leur part ? Et comment considérer ces pères qui s’impliquent dans le choix de l’allaitement en donnant au biberon, à leur bébé, le lait maternel que la maman aura préalablement tiré ? Leurs ambitions et leurs carriérisme en seront-ils pour autant affectés ? Pire : les hommes se mettent à changer les couches de leur enfant et n’hésitent pas à s’informer pour ensuite donner leur avis sur le choix et l’emploi des couches lavables ! Atroce évolution sûrement dûe à une manipulation génétique sur la génération des 20 - 40 ans !
Sérieusement, n’est-il pas réducteur (et pratique pour faire peur) que d’oublier de mentionner cette évolution des mentalités et des actes de la part des hommes ? N’est-ce pas les réduire eux aussi à n’être que des victimes de la pseudo-quête inconsciente de valorisation personnelle des femmes ?
Il y a les « combattantes vertes ». Mais au quotidien, mon expérience me prouve qu’il faut aussi compter avec les « combattants verts ».
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Etre plus présent(e) et plus longtemps pour ses enfants,
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choisir l’allaitement (primo, nous sommes la seule espèce à boire le lait d’une autre espèce, secondo, cela fait un certain temps que des études scientifiques ont prouvé qu’aucun lait de substitution n’avait les qualités nutritives et protectrices du lait maternel...),
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savoir que l’OMS et l’Unesco ont pris la décision de promouvoir l’allaitement,
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choisir de consommer des produits exempts de pesticides, insecticides, des produits d’entretien qui ne laissent que peu de résidus sur les fibres, ne s’infiltrent pas dans les nappes fréatiques,
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trouver des alternatives à des révolutions technologiques que l’on nous a jetées en pâture sans prendre vraiment le temps de considérer ou d’étudier les effets secondaires...
Rien de tout cela ne ressemble à un retour à l’âge de pierre qui s’expliquerait par une psychologie de l’inconscient féminin déçu par le monde du travail, par le manque d’implication de certains hommes dans le quotidien, par le manque de reconnaissance ou par la culpabilité que des psychologues ou pédo-psychiatres à deux sous tentent de nous faire ressentir.
Il s’agit d’un choix personnel, motivé par des éléments totalement individuels et non discutables et qu’en aucun cas, on ne peut se permettre de juger ou sur lequel on peut philosopher et tirer des conclusions. N’en déplaise à Elisabeth Badinter, allaiter n’assigne pas les femmes à résidence. Le tire-lait et le biberon ont été inventés pour que l’allaitement et le maternage puissent être partagés entre maman et papa et la nounou.
La crise de confiance entre l’entreprise et ses collaborateurs n’est pas féminine : elle est totale et mixte. Dire que les femmes se tournent vers l’écologie et le maternage pour se donner bonne conscience et faire de leur enfant l’oeuvre de leur vie, c’est traiter les femmes comme des inadaptées sociales qui ne seraient pas capables de mener de front une vie de famille et une vie professionnelle et c’est refuser d’admettre que de plus en plus d’hommes revendiquent et gagnent leur place de père actif, de conjoint actif dans la vie quotidienne, qu’elle soit dirigée vers une consommation éco-responsable ou non.
Oui, le monde d’aujourd’hui a du mal à jouer le jeu d’une consommation responsable, en France notamment, mauvais élève, en retard dans cette matière comme dans beaucoup d’autres. Ce ne sont pas les femmes qui ont fait le choix de l’écologie qui retournent à l’âge de pierre, c’est notre société qui peine à s’en sortir. Des femmes et des hommes, ont choisi de materner, allaiter, mettre des couches lavables à leurs enfants, en travaillant ou en ne travaillant pas, ont fait le choix d’avancer selon leurs convictions en s’adaptant aux besoins de l’avenir : préserver l’environnement afin d’y construire un futur qui soit viable pour nos enfants, se réapproprier leur corps, leur féminité, leur maternité, préserver leur santé et profiter sans abuser de ce que la nature nous offre généreusement.
Mes remerciements les plus chaleureux et les plus sincères :
Merci d’avoir cité la petite phrase de notre Président de la République, Nicolas Sarkozy, qui considère : »un jour, c’est la taxe sur les couches-culottes et même le retour aux couches-lavables, je n’ai jamais rien entendu de plus stupide ! », en y ajoutant une publicité gratuite pour une marque de couches qui en sera certainement très reconnaissante.
Je suis certaine que Monsieur sarkozy connait sur le bout des doigts le dossier des couches jetables qui nécessitent du pétrole pour leur fabrication, composant dont on sait il faut trouver un substitut rapidement, leur impact sur l’environnement étant donné leur non-biodégradabilité, leurs constituants polluants (à l’heure du grenelle de l’environnement, est-ce vraiment sérieux) et leur coût énergétique et écologique tant en terme de fabrication qu’en terme de consommation et de traitement des déchets.
Tout comme je suis persuadée, puisque la question est posée (de savoir si, « pour une fois, Monsieur Sarkozy n’aurait pas raison »), qu’il sait parfaitement à quoi ressemble une couche lavable en 2008, que des entreprises françaises conceptrices et fabricantes se démènent tous les jours pour fabriquer les articles de « 40 ans en arrière », générant du PIB, des emplois et des revenus à l’Etat et qu’en plus des femmes (et des hommes !!!!) totalement dépassés par le « progrès » (celui qui consiste à polluer à tout va avec le « tout-jetable », etc...) s’en servent !
Merci, grâce à la citation incomplète de cette petite phrase (un problème de copie ou quelques séquelles de la méthode d’apprentissage global de la lecture ?), d’avoir su démontrer que notre Président de la République sous-entend que le change de bébé est une affaire de femme ! (hé oui : « retour de 40 ans en arrière POUR LES FEMMES » était la phrase exacte, prélevée dans le Canard Enchaîné de fin septembre.) Son électorat féminin et/ou écologique saura apprécier, j’en suis certaine. Ne parlons pas des hommes qui mettent la main à la couche !
Merci d’avoir su éditer un dossier suffisamment polémique (on sent l’effort et le travail profond de recherche) pour attirer l’attention de tout à chacun et contribuer à ce que tous, nous nous posions des questions sur notre implication et les conséquences de nos choix, même si les motifs cités de ces choix sont raisonnablement à méditer quant à leur valeur et leur réalité.
Merci également de ne pas avoir cité les données chiffrées qui ont été portées à la connaissance de la personne en charge du dossier, quant aux économies réalisables par les consommateurs dans cette période économique difficile, je suis certaine qu’ils sauront apprécier.
Tout comme les communes qui s’astreignent à appliquer les directives du Code des marchés publics relatives au développement durable : merci de ne pas avoir su nous informer sur la politique des achats publics qui intègre de manière explicite depuis le 1er août 2006 le développement durable . Cette politique qui s’inscrit dans une démarche plus large visant à réduire les quantités consommées grâce à la sensibilisation des utilisateurs, démarches d’éco-responsabilité soutenues par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable : http://www.ecoresponsabilite.ecologie.gouv.fr
Le Maire de Villeneuve d’Ascq, dans le Nord, saura apprécier, lui qui a fait le choix (et n’est pas le seul, d’autres villes se sont lancées ou étudient le projet) d’une avance écologique à savoir celui des couches lavables (http://www.blog-jmstievenard.fr/programme/avance.htm), et a clairement manifesté sa satisfaction en terme d’économies réalisées, d’hygiène et de santé ( http://blog-jmstievenard.fr/index.php/reduire-nos-dechets-l-exemple-villeneuvois-des-couches-lavables )
Merci pour cet article qui offre une réelle opportunité de répondre de manière étayée à de vieilles croyances, à des idées toutes faites, à des préjugés et d’inciter chacun et chacune à chercher un peu plus loin, un peu plus profondément, les informations qui seront à la base même de ses choix d’aujourd’hui comme de demain, quels qu’ils soient.
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