Rencontres et discussions virtuelle : Les jeunes de cités croient-ils encore en la société ?
Avec la présence (auto-virtuelle) d’un arabe, ex-pauvre de quartiers pauvres.
Les jeunes de cités, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne sont pas
La « sous-France-d’en bas », la classe sauvage pour être simple, vit et connaît uniquement la réalité, l’odeur de la pure merde. Les murs de bétons ne peuvent avoir une durée de vie supérieure à 60 ans, il n’est pas nécessaire d’avoir fait « ponts et chaussés » pour arriver à cette conclusion mécaniquement simple. Pour faire une belle recette, un bon produit, ajoutez une communauté de personnes manquant tristement de culture, qui n’a jamais pu goûter au minimum des choses agréables que la société occidentale propose.
Combien d’entre-eux ont pu manger dans un restaurant, consécutivement à l’après-midi promenade-ciné avec les parents qui se tiennent la main ? Je peux y répondre : il n’y en a aucun. Cet exemple lyriquement pittoresque n’est qu’un minimum, il réside une somme de lieux dont l’existence n’est même pas connue (imaginable ?) par ces sauvages.
Un théâtre, un cours de solfège, un cinéma, un restaurant, une bibliothèque, un cours de dessin, toutes ces activités, tous ces lieux, sont les inconnues d’une équation à résultat dans le corps des complexes.
Il existe instinctivement trois réactions face à l’inconnu : la curiosité, l’ignorance et le rejet (classées par probabilités décroissante). Il y a chez ces gens une sous-évolution générée par l’ignorance et le rejet (une très faible partie saurant mettre en avant la curiosité). Je ne rentrerais pas dans les thèses conspirationnistes des gouvernements Mitterrand-Giscard qui ont volontairement mis cette situation en place….
Les éléments agréables de la vie sont, pour eux, totalement inconnus et les bons souvenirs se limitent tristement aux moments de défonce, aux discussions en bas des tours, aux run en motos sans casques, aux embrouilles, aux derniers vols….
Alors comment demander à de pauvres personnes pauvres, ignorant tout de la société, de bien vouloir comprendre que ce n’est pas si mal que ça, la société ?
Au travers de discours politiques devenus un exercice de communication tellement soigné que l’on se demande si le seul intéressé n’est pas Mr profdecom de l’ENA ?
Evidemment….NON
Il n’y a qu’une seule solution, celle qui, par chance, m’a permis de ne pas devenir comme eux dans le même milieu : connaître la vie telle que les gens normaux la connaissent. (Facile à dire…difficile à observer, presque impossible à vivre)
Mon école élémentaire, comme mon collège, étaient, par le hasard des déménagements, éloignés de mon quartier et mon choix chanceux de première langue vivante (allemand) m’a permis d’avoir des amis bourgeois, des gentils collégiens, petits gentils et bien éduqués qui m’ont montré…que chez eux la vie était largement plus intéressante.
J’ai goûté, entres autres, au plaisir de pouvoir manger les cerises du jardin de mon meilleur ami, à nourrir son cheval, à bêcher la terre, à prendre le gouter avec du lait chaud et des biscuits de qualité, à plonger dans sa piscine, tout en conservant une grande politesse envers les parents si charmants.
Sachant que la veille, nous étions avec mes amis du quartier à voler la planque de voleurs de parfums.
De cette double vision, j’ai pu extraire une direction de vie (me fallait-il encore pouvoir voir ceci)
La bourgeoisie c’est plus sympa (conclusion à faible valeur grammaticale mais tellement vraie) et la société ce n’est pas si mal que ça.
Il ne restait qu’à me donner les moyens d’y arriver. Je suis passé par les études, moyen simple, adapté à ma structure mentale. Maintenant, il est facile pour moi de donner des leçons, dans la mesure où j’étais déjà bien fait pour les études. Mais prenons le cas d’un élève moins brillant, normalement constitué. Peut-il se contenter d’un travail à 1000 euros par mois ? Je suis presque à 2500 euros par mois et j’ai du mal à vivre. Alors l’unique alternative est de rester dans son quartier, jouer au foot et prendre le peu de plaisir accessible que la vie vous laisse.
Il est réellement impossible de s’extraire d’une cité, l’environnement aux structures bétonnées pourries, les chiens tueurs, les motos, la drogue, les parents suicidaires et mortellement défaitistes, criblés de dettes, l’alcool, les voitures qui brûlent, les ascenseurs qui sont des pièges à bébés aux arômes de pisse pourrissante, les insultes, le manque de respect, le mutisme féminin, des religions sévères…Tout un tas de choses que j’ai connus et dont j’ai voulu m’extraire, pour pouvoir moi aussi manger les cerises de mon propre jardin.
Ajoutons à ça, la frustration dans le domaine de la séduction, car il faut stopper le fantasme, les mecs de cités ne baisent pas, et ne violent pas plus que la moyenne du pays, ils portent leur frustration sexuelle, cela se voit sans même en parler.
Un homme amoureux n’est jamais foncièrement méchant et le choix entre la combustion d’un véhicule ou la soirée restau avec sa petite chérie serait assez immédiat.
Ajoutons aussi, qu’une femme n’aime pas un homme pauvre, surtout si il vient d’une cité (il en est de même niveau fantasme de la fille qui rêve du voyou, cela n’existe pas, ou c’est anecdotique). Il y a un fait incontestable : un homme amoureux aime pouvoir faire plaisir à sa belle et…..le plaisir se paye (oublions immédiatement l’utopie du couple heureux sans argent !), un homme sans argent se sent nu et faible, cela ne lui permet pas d’être à la hauteur psychologique d’une relation sentimentale.
J’évitais d’inviter des filles dans ma cité universitaire, tellement elle était pourrie, je n’imagine même pas l’inviter dans mon ancien quartier.
La masse sous-prolétaire n’a rien à perdre, car la probabilité de gagner est trop faible (nous ne pouvons pas tous être des Zidane), et la révolte gronde, la violence est palpable car elle résulte d’une somme de frustrations dans tous les domaines, et que la frustration n’aura jamais une autre expression que la violence : Faites les tagger les murs, ou bien jouer au foot…tant que ces gens n’auront pas un lieu de vie décent, avec un accès à la culture et aux plaisirs communément appréciés, ils resteront une masse dangereuse et violente, éduqués depuis la plus tendre enfance à détruire avant de perdre.
Et si jamais une solution existait (je suis véritablement pessimiste), elle mettrait plus d’une génération à réussir, ce qui fait qu’il va falloir s’attendre à de beaux jours de guérilla urbaines, avec d’un côté
Laissons les se droguer, laissons les accumuler les frustrations, observons-les comme des singes au JT, nous aurons droit à la rébellion animale car un zoo sans grilles physique (les grilles sont, pour l’instant, sociales), peut largement laisser échapper ses animaux …
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