Retour à Villiers-le-Bel à une heure matutinale pour des arrestations
Villiers-le-Bel, les fauteurs de troubles réveillés à 6 heures du matin par les cliquetis des menottes et des appareils photos des journalistes.

1 000 policiers ont fait une descente à Villiers-le-Bel, dès 6 heures du matin en ce lundi 18 février, suite aux violences de novembre de l’année dernière. De nombreux journalistes ont été invités à couvrir ce passage à l’acte des services d’ordre qui instaurent et notifient qu’aucune impunité n’est consentie à l’égard des jeunes qui se sont révoltés pour ce qu’ils considèrent, encore à ce jour, une bavure aux circonstances non encore pleinement élucidées. Au moins 33 personnes, sur une prévision de 38 arrestations, ont été interpellées. Ce déploiement a regroupé plusieurs corps du Raid, de l’Office central de répression du banditisme (OCRB), des Groupes d’intervention de la police nationale (GIPN), des services de police judiciaire de Versailles et Paris.
Peu après 8 heures, des perquisitions étaient toujours en cours. Cette opération est, selon les premières réactions, le fruit d’enquêtes entrecoupées. Elle résulte aussi de la distribution des tracts qui appelaient les habitants à fournir des renseignements contre rémunérations. Malgré la singularité de cette dernière méthode qui a, d’un côté, allié plusieurs soutiens de tous syndicats de policiers et des élus locaux de la majorité, et, de l’autre, de timides réserves de l’opposition ou des experts en sécurité, elle constitue désormais une pratique recommandable, surtout qu’elle est légale, pour mettre la main sur les émeutiers qui étaient impossibles à appréhender pendant les faits. Elle concernait les auteurs de coups de feu qui ont visé les policiers lors des violences, originellement 3 à 4 cas, mais finalement tous fauteurs de troubles, ou soupçonnés tels, figurent parmi les 33 arrestations de cette aube de début de semaine.
Les événements de Villiers-le-Bel font état de deux interprétations contradictoires, selon les représentants de l’administration ou la population. Un retour nécessaire... Dimanche 25 novembre à 17 h 10, trois agents de police dans une voiture de service percutent une mini-moto conduite par deux adolescents, Moushin et Larami, de 15 et 16 ans, non casqués et inconnus des services de police. Selon la préfecture du Val-d’Oise, l’accident serait dû à un refus de priorité à un carrefour sans feu rouge de la part de la moto qui roulait « très vite ». La voiture de police, toujours selon la préfecture, roulait « entre 40 et 50 km/h sans gyrophare » et exécutait une « patrouille » et non pas une intervention. Le laconisme entre « très vite » et la précision « 40 à 50 km/h » expliquent la source de cette déclaration.
Selon les rares propos des habitants de cette ville, premiers à venir constater les faits, la moto aurait au contraire remonté une rue à sens unique dans la direction ouverte. C’est en tentant de la bloquer que les policiers auraient provoqué l’accident. Hagards sous l’effet de la collusion, ces derniers n’ont pas apporté les secours aux deux jeunes et ont préféré se retirer pour éviter d’être attaqués par les habitants. Un quart d’heure plus tard, les pompiers sont arrivés pour constater les deux décès, selon les autorités. Mais bien presque une heure plus tard, selon des témoignages contraires. Vers 18 h 30, les réactions de violences commencèrent et se sont attardées jusqu’à 0 h 30, pour reprendre le lendemain.
L’appel aux journalistes est, selon les us du pouvoir Sarkozy, la forte médiatisation des actions qui ont pour but d’effacer les « boulettes » soldées par des reculs comme sur la révision des 35 heures hebdomadaires du travail légal ou la révision du parrainage d’un élève de CM2 de la mémoire d’un enfant victime de la Shoah par celui de toute une classe, entre autres bien nombreuses déclarations et gestions jugées d’une approximation ressemblant à un amateurisme ou de décisions avancées sans vraiment de profondeur d’analyse ou de projection bien étudiée. D’après une première réaction de Ségolène Royal au sujet de ce retour à Villiers-le-Bel, c’est le spectacle qui va cacher les échecs sur d’autres plans économiques et sociaux.
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