Roms et immigrés même problème !
Il était touchant voire poignant ce reportage sur les Roms, où l’on voyait la maman de cet adorable petit expliquer combien elle avait honte de dire à son fils qu’elle vendait des journaux dans la rue pour lui permettre de manger et d’aller à l’école.
Elle était fière par contre des compliments faits par la maitresse au petit pour sa compréhension des maths, lui qui commence à peine à parler le Français.
Elle avait raison cette maitresse de dire le drame de ces enfants, venus chez nous pour être plus heureux que chez eux et où ils n’y sont qu’un peu moins malheureux. Ce drame c’est en particulier les changements d’école liés à la suppression ou au déplacement des camps pour des jeunes qui commencent à s’habituer à leur nouvelle vie.
Ces drames de l’enfance qui marquent certes nos petits, bien des nôtres le vivent aussi, notamment dans les crises de l’emploi où les entreprises disparaissant les parents sont au mieux reconvertis, bien loin de chez eux, parfois à l’étranger, en Roumanie par exemple, ou au pire se retrouvent au chômage avec pour les enfants des conséquences pires qu’un changement d’école et la perte des copains.
Le petit et sa maman encore une fois si touchants, doivent cependant nous faire réfléchir sur ce problème dramatique de l’immigration au sens large et nous faire nous demander avant d’en déplorer les conséquences sur nous-mêmes, si ces malheureux de toutes origines qui viennent chez nous chercher le plus souvent le minimum vital qu’ils n’ont pas chez eux, peuvent, au-delà de leur simple intégration à nos habitudes et à notre culture, y trouver un plein épanouissement.
Il faut sur ce point parler de l’immigration au sens large, les petits Kurdes, Sénégalais, Somaliens, Éthiopiens et bien d’autres, qui sont malheureux voire meurent de faim dans leur pays, ne méritent pas d’être traités par nous différemment du petit Rom fort en maths, au prétexte que ce dernier même si son pays n’appartient pas encore à l’espace Schengen, a le droit de circuler librement dans toute l’Europe.
Sur ce point on a entendu, souvent avec passion, divers intervenants clamer haut et fort le droit imprescriptible pour tout Homme de vivre dans le pays de son choix, ce qui les amène à conclure hâtivement que ce droit doit être respecté pour les 15 000 Roms et pour tous les Hommes de la Terre qui ont fait le choix de la France.
Notons au passage que comme il ne s’agit dans l’esprit de personne de fixer un quota de 15 000, on peut penser que tous les Roms malheureux dans leur pays sont en droit de venir vivre chez nous où ils seront moins malheureux. On observe d’ailleurs que la misère pousse la misère, pendant que les Roms viennent chez nous, certaines populations du Caucase ou d’Asie Centrale encore plus malheureux qu’eux viennent en quelque sorte prendre leur place.
Le problème de ce choix certes imprescriptible est que la grande majorité de ces immigrés, ne viennent pas chez nous par goût de notre culture et avec la ferme intention de s’intégrer, mais ils viennent y chercher à manger et à assurer à leurs enfants une vie digne et normale qu’ils ne trouvent pas dans leur pays.
Allez donc discuter avec ces marins pêcheurs sénégalais, qui à Arcachon travaillent d’arrachepied pour envoyer le minimum vital à leur famille, ils sont moins payés que leurs homologues français, vivent dans des conditions déplorables. Ils sont certes libres ceux-là de vivre où bon leur semble, mais leurs épouses qui n’ont pu les empêcher de partir, et leurs enfants qu’ils revoient au mieux tous les trois ans, leur reprochent presque de les avoir laissé tomber tant ils considèrent qu’il n’y a pas dans la vie que l’aspect matériel à prendre en compte.
Alors le premier droit imprescriptible en la matière est bien pour chaque Homme, de vivre dignement dans ses meubles, de vivre dignement dans des cercles d’intimité concentriques : famille, quartier, hameau, village, région, pays…et de n’aller ailleurs que si le mode de vie de cet ailleurs leur convient mieux et non par nécessité sur le plan matériel.
Il y a dans cette immigration infiniment plus dramatique pour les immigrés et leurs familles, que pour les pays d’accueiln une cause directe, où nous : ces pays d’accueil , avons une grande responsabilité ; il y a aussi des encouragements à émigrer, des facilitations à venir chez nous que nous donnons à ces malheureux en ouvrant nos frontières à tous vents dans le cadre d’une mondialisation que nous voulons instantanée, où d’une construction européenne où nous refusons de considérer que c’est l’Homme qui est au centre du problème.
Notre responsabilité est celle des grands frères riches et développés qui n’ont pas su et n’ont pas voulu, depuis les indépendances ou la chute du communisme aider ces pays à rattraper le retard qu’ils avaient.
Pire comme le disait au début des aannées 90 le Ministre de l’Agriculture d’Albanie à propos de l’aide à son pays de la Banque Mondiale ou de l’Union Européenne : « They pulled down the old house before having built the new one ! »[1]
C’est ce qui fait que nombre de nostalgiques continuent à regretter la disparition du communisme dans bien de pays de l’Est.
C’est ce qui fait que nombre d’immigrés, nord-africains notamment, viennent chercher chez nous ce que nous étions en train de mettre en place chez eux quand nous avons été chassés.
Non de grâce ! les détracteurs de la présence française qui n’en retiennent que les aspects négatifs, très mineurs au demeurant, n’allez pas dire que les hommes admirables et désintéressés qui œuvraient au développement de ces pays, notamment dans le secteur essentiel de l’agriculture, étaient d’affreux colonisateurs dont il fallait effacer toutes les actions pour d’ailleurs ne rien mettre à la place.
Jetez donc par curiosité un coup d’œil aux statistiques de l’agriculture algérienne en 1960 et en 2010.
Qu’avons-nous fait depuis les années soixante pour les pays ‘affreusement colonisés’, ou depuis les années quatre-vingt-dix pour les pays ex-communistes afin de les aider à se développer et à éviter que leurs populations ne viennent chercher chez nous, sans que nous puissions en maitriser le flot, les éléments de base d’une vie digne qu’ils ne trouvent pas chez eux ?
Nous avons dépensé des sommes considérables, que ce soit au travers de la Banque Mondiale ou de l’Union Européenne : nos impôts dans les deux cas.
Le résultat est catastrophique, on ne peut citer aucun projet qui ait connu un aboutissement normal dans le secteur agricole notamment.
Il se trouve que le secteur agricole, on dit aussi primaire et ce n’est pas pour rien, est essentiel dans toutes les économies, mais c’est surtout celui qui doit être développée en toute priorité dans les pays en développement de façon à leur permettre d’atteindre avant toute autre chose le niveau d’autosuffisance alimentaire.
Nous sommes incapables de comprendre que notre aide à tous ces pays ne saurait se faire en leur appliquant nos propres modèles de développement actuel, mais et seulement ceux que nous avons appliqué avec succès lorsque nos agricultures étaient dans la situation des leurs.
Il est significatif que dans les pays de l’Est et notamment en Bulgarie et en Roumanie d’où cherchent à fuir les Roms, nous ayons tout fait notamment au travers des programmes PHARE de l’Union Européenne pour que le secteur agricole soit réduit à néant, comme il l’est progressivement en France où notre alimentation arrive de plus en plus de pays éloignés au détriment de la qualité et surtout de la conservation d’un environnement que nous prétendons vouloir protéger.
« En Afrique les projets de Lutte contre la pauvreté appauvrissent les populations ! ».
C’est une femme admirable qui le dit. Une Sénégalaise qui depuis Saint-Louis œuvre inlassablement pour aider les femmes de la vallée du fleuve Sénégal à faire renaître l’agriculture de la région. Les hommes eux sont, contre l’avis des femmes et au péril de leur vie, partis en Europe pour essayer de gagner quelque argent…
« L’AIDE FATALE : Les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique ».
C’est Dambisa MOYO, une autre Africaine qui a écrit ce livre, elle sait de quoi elle parle pour avoir travaillé à la Banque Mondiale…
« Ne pas avoir peur de dire aux Africains qu’on veut les aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte…/… ».
C’est un homme qui le dit, un Français, le Secrétaire d’État à la coopération, le même qui ajoutera un peu plus tard qu’il faut créer un loto pour financer l’aide publique au développement ! ».
« Ce sont les entreprises –et non les ONG- qui doivent prendre toute leur place dans l’aide au développement ! ».
C’est un autre homme qui le dit le 29 juin 2010, Dov ZERAH nouveau directeur de l’AFD qui confirme ainsi que l’on veut bien aider mais qu’il faut que ça nous rapporte !
Tout a donc été dit et sur le constat d’échec de l’aide et sur le peu de chances qu’il y a dans sortir si l’on continue à refuser les leçons qui auraient dues être tirées de ce constat.
Jacques DIOUF le Directeur Général de la FAO n’arrête de le clamer haut et fort : « Nous ne sortirons de la famine qu’en aidant ces pays à assurer en priorité leur autosuffisance alimentaire ». Or au lieu de le faire en commençant par le développement de leur secteur primaire, ce qui permettrait aux populations de vivre dignement dans leurs meubles, nous recherchons des marchés permettant d’assurer notre précieuse et sacro–sainte croissance.
Nous recherchons au travers de l’immigration prétendument choisie une main d’œuvre bon marché pour des taches que nous ne voulons plus accomplir.
Au lieu d’aider ces pays à assurer leur développement en commençant par atteindre leur autosuffisance alimentaire, non seulement nous les incitons, en dissimulant au besoin le tout derrière le commerce dit équitable, à faire de l’agriculture industrielle ,en prétendant, imbécillité suprême, qu’ils dégageront les devises nécessaires à l’achat chez nous de leur nourriture ; mais nous leur faisons comprendre en prime que notre aide à leur développement doit avant toutes choses nous rapporter.
Au lieu d’aller écouter et soutenir Jacques DIOUF et la FAO au sommet de ROME sur la faim, nos chefs d’État irresponsables et inconséquents, ont préféré se livrer aux pitreries de COPENHAGUE, dont il ne pouvait rien sortir s’agissant de la recherche de fausses solutions à un faux problème.
Nous avons pendant deux décennies tenté de mettre en place des outils de développement, de financement notamment, qui ont fait la preuve de leur inefficacité et accentué pauvreté et famine dans les pays que nous entendions aider.
Ce furent les funestes « ajustements structurels » imposés par la Banque Mondiale qui, pour simplifier, consistaient à pousser les pays à une indépendance et autonomie financière.
Il fallait pour cela se procurer des devises, ce qui était fait par des cultures industrielles exportées alors que le niveau prioritaire d’autosuffisance alimentaire n’avait pas été atteint.
Le résultat fut qu’il était impossible d’importer les ressources alimentaires de base en raison de la faiblesse des devises obtenues dans le cadre d’une organisation mondiale du commerce qui assassine les plus faibles.
Cessez donc d’ergoter Messieurs les raisonneurs sur ce droit imprescriptible de libre circulation que l’Union européenne, qui entend gouverner à la place des États qui la composent, veut nous obliger à accorder aux malheureux qu’elle a été incapable d’aider à vivre dignement dans leur pays sans aller mendier sur les routes et chemins de l’Union .
Agissez Messieurs les raisonneurs pour que l’émigration forcée qui n’est pas un droit imprescriptible à vivre où l’on veut, mais une souffrance intolérable qui vient s’ajouter à la misère, ne fasse pas qu’en l’acceptant sans discuter nous ayons bonne conscience à ne rien faire pour ce petit enfant qui meurt de faim dans le monde tous les cinq secondes.
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