Sauver la planète de la rationalisation de l’esthétique
Œdème égocentrique des nouveaux cerveaux à la mode, ou comment faire d'un acte banal, un trait de génie ?

Comment retrouver la vue et voir l'art de son époque, ou plus simplement voir son époque telle qu'elle est ! Prendre le recul nécessaire, face à cette hémorragie de ré-créateurs spontanés, ces bouffonneries esthétiques sorties de nulle part et à tous ces égocentrismes culturels condescendants et totalitaires ! Rien n'est épargné, peinture, sculpture, musique, chanson, poésie, littérature, cinéma, théâtre, architecture, urbanisme, art culinaire, nature, etc... etc... Et j'en passe,tout ce qui touche à l'esprit, au goût, à la vision, à notre environnement quotidien, bref tout ce qui avait permis à des générations passées de donner un sens à l'existence, cela s'appelle la culture.
Comment nous faire avaler de la merde et la transformer en chef-d'œuvre ? Cette obsession du discours légitimateur et sacralisateur de toutes ces dégénérescences pseudo créatrices, dont nous sommes envahis, fait loi et pire, fait école. En effet, aujourd'hui, tout est art ! Ce mot galvaudé et vulgarisé, mis à toutes les sauces, est devenu terrible. L'art !! Objet de profit et catalyseur bien malgré lui, de toutes les spéculations ? Détournement par viol moral, sous caution et justification intellectuelle de tous ces marchands du temple assistés d'experts accommodants et de grands ordonnateurs de messes culturelles planétaires à but lucratif. Faire naître le doute et porter le trouble dans la pensée du public, des amateurs et des collectionneurs, afin de mieux neutraliser leur goût et pouvoir justifier la non culture et le non art. Comment nous faire acquérir malgré nous, toute cette sous culture ? Comment nous amener à reconnaître cette société de surconsommation comme légitime et normale ? Comment nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?
Que faire, face à ce confort déculturé, porté aux nues par un monde marchand sans morale, n'ayant ni foi ni loi, sauf de pouvoir vendre et spéculer ! Seul et unique objectif, favoriser tous ces usurpateurs de l'art, ces producteurs d'œuvres pitoyables confortés par un public qui ne fait plus la différence entre la création et la falsification, entre la réalité et l'illusion, entre le beau et le laid, entre le vrai et le faux, entre la sincérité et la tromperie. Tout ce beau monde se voilant la face, au profit du confort de la médiocrité facile, pour ne vouloir voir dans cet univers matérialisé à outrance et dépouillé de toute esthétique et de tout humanisme, que l'instant de jouissance absolu, où, fiers du quitus général de l'oligarchie culturelle distributrice du bon goût, ils obtiennent, par leur adhésion soumise à cet esthétisme décidé, la récompense suprême, c'est à dire, le statut très envié et très convoité, de personnes cultivées. Mais la culture, c'est comme la confiture ! Moins on en a, plus on l'étale. Et puis, le titre très envié de personne cultivée, montre bien la fragilité de nos générations, qui se croient libre et qui finalement, sont plus asservies à la flatterie qu'au siècles passés. C'est bien triste et vieux comme le monde, si vous savez flatter, brosser dans le sens du poil, vous pouvez faire douter et aliéner les esprits les plus forts, relire notre bon vieux La Fontaine.
La culture, aujourd'hui, c'est avant tout, d'être à la mode, peut importe quel dieu vous adorez pourvu qu'il soit tendance. Peut-être, qu'un bon coup de pied au cul, par-ci par-là, pourrait être salvateur et réveiller tous ces bobos engoncés dans leurs certitudes éphémères ? Qui sait ! Un jour, peut-être pas si loin, lorsque tous les pays se ressembleront, que toutes les villes auront le même mobilier urbain, que toutes les habitations auront les mêmes meubles, les mêmes placards, qu'on sera tous coiffés pareil, habillés pareil, que nous mangerons la même chose partout, nous partirons passer les vacances dans des endroits identiques, nous nous déplacerons dans des véhicules, eux aussi, identiques ! Nous n'aurons peut-être même plus besoin de nous déplacer, car nous ne saurons plus si nous avons changé de lieu de ville ou de pays. Seule, l'esthétique des formes nous signale l'originalité de l'univers qui nous entoure. Refuser l'uniformisation, la rationalisation de tout, reconnaître la beauté esthétique, savoir déceler l'art du non art, lutter contre ces urbanistes mégalomaniaques, mobilisés seulement par le profit immédiat ! Lutter contre la dictature du marché de l'art, contre tous ceux qui veulent nous imposer la marchandisation et la robotisation de tout, le déni de beauté face à leur éphémère réussite matérielle ! C'est plus que sauver la planète, c'est un acte collectif urgent. C'est faire œuvre utile, car la beauté et l'esthétique sont aussi nécessaire à l'être humain que l'oxygène qu'il respire. Protéger le beau et dénoncer le laid, est un acte citoyen, c'est sauver l'humanité de l'ennui et d'une asphyxie culturelle inéluctable.
maosaittout
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