Surpopulation : Plaidoyer pour une décroissance des prisons françaises !
Réflexion sur la population carcérale

La densité carcérale dans les 188 établissements pénitentiaires s’établit à 116,5 %.
Elle atteint quasiment les 140 % dans les maisons d’arrêt, qui accueillent les courtes peines ou les personnes en attente de jugement.
Dans certaines, comme Béthune ou Nîmes, elle dépasse les 200 %. Sur les quelque 70.000 détenus, 18.824 sont incarcérés dans une structure pénitentiaire suroccupée à plus de 150 %, et 39.149 dans un établissement suroccupé à plus de 120 %, en diminution sur un an, selon les données statistiques mensuelles mises en ligne par l’administration pénitentiaire.
Le nombre de matelas au sol est de 1.389 en décembre contre 1.506 le mois précédent. Le taux d’encellulement individuel remonte à 40,5 %.
Etc. (source : https://www.leprogres.fr/france-monde/2019/01/26/le-nombre-de-detenus-baisse-mais)
On peut donc se poser la question qui s’impose :
Faut-il augmenter le nombre de prisons ou réformer le système judiciaire et le vivre ensemble dans cette société…
Pour lutter contre cette surpopulation chronique, le gouvernement a annoncé la création de 7.000 places de prison d’ici à la fin du quinquennat…
Mais on pourrait aussi se poser la question de l’intérêt ou non des prisons. Est-ce vraiment nécessaire pour le devenir de notre société ?
Un exemple pour les Amérindiens :
« Avant que nos frères blancs viennent nous civiliser, nous n’avions aucune prison. Par conséquent, il n’y avait aucun délinquant. Nous n’avions pas de clés, ni de serrures, donc il n’y avait pas de voleurs. Quand quelqu’un était trop pauvre pour s’offrir un cheval, une couverture ou une tente, il pouvait recevoir cela comme cadeau. Nous n’étions pas assez civilisés pour accorder une telle importance à la propriété privée. Nous voulions posséder des choses pour les donner aux autres, s’entraider. Nous n’avions pas d’argent. Pour cette raison la valeur d’un Homme ne pouvait être déterminée selon sa richesse. Nous n’avions aucune loi (écrite), aucun avocat, aucun politicien, par conséquent nous n’étions pas capables de tricher ou d’escroquer autrui. Nous étions vraiment mal en point avant l’arrivée des hommes blancs, et j’ignore comment expliquer la façon dont nous nous y prenions pour nous en sortir sans ces choses fondamentales (c’est ce que nos frères blancs nous ont dit) qui sont absolument nécessaires pour une société civilisée. » - John Fire Lame Deer, Lakota.
Alors en y repensant de façon plus judicieuse, on pourrait nous aussi suggérer maintenant ceci :
Amnistier tous les prisonniers de ce pays !
(cf. : https://www.atlantico.fr/decryptage/3114937/les-pays-bas-n-ont-pas-assez-de-prisonniers-pour-remplir-leurs-prisons—mais-comment-font-ils—guillaume-jeanson et https://www.liberation.fr/planete/2015/02/17/suede-les-prisons-se-vident_1204515)
Oui, je sais, cela pourrait surprendre par sa formule naïve, totalement incroyable et irréalisable pour un Français, surtout pour les biens pensants et confortablement installés dans le creuset de cette société des gens qui croient n’avoir rien à se reprocher dans la société… (On constate d’ailleurs parfois que ce sont généralement les pires !)
Si donc l’on propose par une amnistie générale pour tous, en stipulant que tout amnistié s’engage formellement par écrit à ne pas recommencer et qu’en cas de récidive, il retrouverait automatiquement sa peine (qui deviendrait incompressible) additionnée d’une nouvelle condamnation elle aussi incompressible.
Cette formule n’aurait-elle pas l’avantage de responsabiliser le citoyen condamné pour un retour dans la communauté du vivre ensemble ?
Le citoyen ayant d’ailleurs le choix de rester en prison et d’assumer sa peine plutôt que de s’engager à ne pas se faire à nouveau condamner s’il pense ne pas être apte à s’assumer pleinement dans la société…
On appréciera donc l’idée exposée en se demandant si seuls les élus de ce pays doivent bénéficier de mansuétude dans notre société…
Bien à vous, votre citoyen iconoclaste de service !
Pierre Sarramagnan-Souchier, le 29 mars 2019.
Note :
* Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" le 17 novembre 2018, 2.000 personnes ont été condamnées dont 40% à des peines d'emprisonnement ferme. (Cf. : https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/gilets-jaunes-2-000-condamnations-dont-40-a-de-la-prison-ferme-7797283614)
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