Un homme au-dessus de tout soupçon
Un bref rappel des faits s’impose.
Paul Girot de Langlade a été suspendu par le ministère de l’Intérieur après avoir été mis en cause par trois employés d’une compagnie de sûreté aérienne devant lesquels il aurait tenu des propos racistes à Orly le 31 juillet dernier. L’alarme d’un portique de sécurité avait retenti et, comme l’exige la procédure, les employés de l’aéroport lui avaient demandé de vider ses poches. Crime de lèse-majesté envers un représentant de l’Etat.
Après avoir contesté dans un premier temps les faits qui lui sont reprochés, le préfet aurait finalement reconnu devant les enquêteurs avoir fait référence à l’Afrique. Mais, pour ce sémillant personnage, cette référence n’a absolument rien de raciste. Il aurait simplement voulu évoquer le désordre de certains aéroports africains (« On se croirait en Afrique ici » et « De toute façon, il n’y a que des Noirs ici »).
Paul Girot de Langlade n’est pas raciste. On est prié de le croire. Il faisait juste de l’ethnologie comparée à Orly.
Seulement voilà, le préfet n’en est pas à son coup d’essai. Rappelons qu’il avait déjà défrayé la chronique, en octobre 2002, pour des propos tenus sur les gitans, alors qu’il était préfet dans le département du Vaucluse. Ces propos, tenus devant une caméra et diffusés à la télévision, lui avaient valu d’être publiquement désavoué par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur. Paul Girot de Langlade avait été mis en examen pour « diffamation publique envers un groupe de personnes en raison de leur origine ou leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation ou une race ».
Il avait bénéficié d’un non lieu suite à un défaut de procédure.
En poste en Indre-et-Loire, le préfet Girot de Langlade avait encore fait parler de lui, toujours pour des considérations « ethnologiques » sur les gens du voyage, lesquelles avaient été publiées le 23 novembre 2006 dans le quotidien La Nouvelle République du Centre-Ouest.
Précisons toutefois que l’intéressé avait été relaxé de toutes les charges pesant à son encontre aux termes d’un arrêt rendu par la Cour d’appel de Paris, le 25 juin 2008.
Il n’en reste pas moins que Paul Girot de Langlade s’est retrouvé au centre de trois affaires de racisme en l’espace de sept ans. Cela fait tout de même beaucoup pour un seul homme.
Décidément, le corps préfectoral compte en son sein d’éminents représentants de l’Etat. On se souviendra de cet autre fait divers concernant cette fois Gautier Béranger, directeur de cabinet au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, qui s’était accroché verbalement avec un vigile de couleur, dans un supermarché francilien.
Crédit photo : PHOTOPQR/La Provence
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