Un « oui je le veux » à l’essai !
Fini le mariage « jusqu’à ce que la mort vous sépare », découvrez le mariage en CDD reconductible.
L’idée nous vient du Mexique. Des parlementaires du « Parti de la révolution démocratique » ont déposé une proposition de loi qui propose aux jeunes fiancés un contrat matrimonial « à l’essai ». Dans le pays, on compte un taux de 40% de divorce, dont plus de la moitié surviennent lors des deux premières années de mariage.
Cette loi, qui doit être votée avant Noël, permettra de choisir entre le mariage normale : « jusqu’à ce que la mort nous sépare » et un mariage de 2 ans avec possibilité de reconductibilité. Ce second mariage sera signé et un accord sera trouvé sur la garde des enfants et la séparation des biens en cas de non reconductibilité du mariage. Donc au bout d’une période de 24 mois, si tout se passe bien, il y a aura une tacite reconduction avec prolongation de 2 ans ou plus. Et si rien ne va, l’arrêt du mariage sera déclaré selon les modalités décidées préalablement sans aucun coût.
Selon les promoteurs de la loi, cette durée de 24 mois permet au jeune couple d’avoir un aperçu de la vie commune avec ses bonheurs et ses lourdeurs et de ne pas avoir à se lancer dans de longues procédures si il y a divorce. Carlos Torres, porte parole de la députée Lisbeth Rosas, co-initiatrice de la proposition de loi, appuie cette proposition en ajoutant qu’il est aussi question de protéger les enfants en cas de conflit lors d’une séparation : « Nous sommes à la recherche de solutions aux problèmes que nous observons quotidiennement au tribunal comme le chantage affectif où les enfants qui sont utilisés comme des pions ». Un discours que rejette Consuelo Mendoza, présidente de l’Union nationale des parents, selon elle cette loi favorise « la culture du jetable » et elle s’inquiète de l’impact sur les enfants « angoissés à l’idée de se demander tous les 2 ans si papa et maman vont renouveler leur contrat ».
L’église, très présente et très active au Mexique, a bien sûr déjà qualifié ce projet de loi de « totalement absurde ».
Mais cette idée n’est pas nouvelle. En 2007, en Allemagne, une proposition de Gabriele Pauli du CSU (Union Sociale Chrétienne) avait déjà fait polémique. Elle proposait de créer un mariage d’une durée de 7 ans reconductible, dont le but principal était d’éviter les frais très onéreux des divorces.
Mais en France, nous y sommes déjà allés de nos petites idées pour remanier le mariage. Car à Paris, 55% des mariages finissent en divorce et ont une durée moyenne de 4 ans. Mais même ces chiffres sont plutôt récents, à la fin du 19ème siècle, Aristide Briand préconisait déjà un « mariage d’essai » dont le but, là, était de faire du mariage seulement une étape pour trouver la femme idéale. En 1960 aussi, on note que les féministes revendiquaient « un mariage reconductible » qui était pour elles une façon de libérer les femmes.
En Europe, donc, cette idée est jusque là seulement restée une idée, alors qu’au Moyen-Orient c’est un droit. Les musulmans chiites peuvent demander un « mariage temporaire », muta’a (au Liban) ou sigheh (en Iran) où les mariés peuvent prévoir la fréquence des rendez-vous et la durée du mariage.
L’idée va-t-elle alors faire son petit bonhomme de chemin au Mexique ?
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