Un réel apprentissage de la retraite : une nécessité citoyenne et politique.
Il semble difficile et dangereux d’envisager les vingt, trente ans et plus qui nous sont offerts en situation de retraite, sans une réelle réflexion, une réel apprentissage, afin de demeurer « dans et avec » la société.
Chacun est en capacité de comprendre que vingt, trente ans et plus en situation de retraite n’a encore jamais été vécu. Ils sont peu nombreux, ceux qui l’avaient imaginé dans les faits.
Nous n’avons jamais vécu une société à cinq générations où le fils, le père, le grand-père peuvent travailler ensemble, pis, se trouver au chômage ensemble ; où les parents ne peuvent plus espérer une meilleure situation que la leur pour leurs enfants ; où le père de 99 ans visite le fils de 77 ans en maison de retraite ; où les handicapés - physiques et mentaux - vivent, comme les autres, en retraite et centenaires ; où le travail n’est sans doute plus la référence sociale ; où les enfants ont six, huit grands-parents... Je pourrais continuer, vous pouvez le faire en regardant autour de vous.
Aujourd’hui, l’entrée en retraite ne peut plus être l’entrée en vieillesse. A 75 ans, nous ne sommes plus des cacochymes.
Alors que les plus de 55 ans - en majorité à la retraite - vont être plus nombreux que les moins de 18 ans, nous sommes dans une société vieillissante, chacun le sait. C’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire de prendre un temps de réflexion, afin d’élaborer un réel projet de vie pour ces vingt, trente ans et plus. Apprendre l’anglais, les beaux-arts, la peinture ; voyager ; s’occuper des petits-enfants... doivent demeurer de l’ordre des plaisirs de la vie. Demeurer « dans et avec » la société politique, sociale, économique, humaine, comme acteur responsable, devient toujours plus nécessaire.
Cet apprentissage de la retraite doit être un temps de réflexion pour « revisiter » ses savoir-faire, ses expériences, car il n’est plus évident que les savoirs d’hier puissent être transmissibles aux jeunes pour demain.
D’autre part, tous ceux qui quittent le monde du travail, qui vivent le placard ou les galères du chômage les années précédant leur entrée en retraite, sont, malheureusement, plus disposés à s’éloigner de la société qu’à s’engager à y vivre. Ce sont ceux qui vieillissent le plus rapidement. L’absence d’envie, de projet, d’intérêt favorisent le vieillissement : c’est un fait constaté.
Les nouvelles formes de communications et d’informations créent une société que nous devons connaître, reconnaître, maîtriser dans nos capacités, celles que nous pouvons toujours acquérir. L’apprentissage, c’est tout au long de la vie.
Les jeunes retraités doivent se préparer à la vie de 2025 /2030, voire de 2050, quand ceux qui ont trente ans doivent envisager une, sans doute, autre forme de situation de retraite.
J’ai décidé de consacrer une part de mon temps de retraite à une recherche sur le rôle et la place possibles du retraité dans la société. J’ai choisi d’y développer trois thèmes qui me semblent essentiels : la santé, l’apprentissage, l’élaboration d’un réel projet de vie pour les vingt, trente ans et plus qui nous sont offerts en situation de retraite. J’ai consacré les quatre premières années à une réflexion avec l’université de Nantes. Actuellement, je concrétise par la mise en place d’un lieu d’échanges réciproques de questionnements sur cet apprentissage pour vivre dans cette société de demain ; ne pas la subir.
Est-ce un sujet qui vous intéresse, qui intéresse et permette l’échange en réciprocité, afin que nos réflexions améliorent nos conditions de vie ensemble... demain ?
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