Un seul chiffre pour des millions de vies
Ce chiffre, c’est 62. 62 ans.
Alors que les inégalités d’espérance de vie entre les cadres et les ouvriers se creusent toujours davantage (http://tinyurl.com/3y2wvaj), notre Président semble pourtant très fier de lui en l’annonçant.
D’un côté, c’est vrai qu’il peut. Il fallait réformer, et il a osé.
De l’autre, il faudrait commencer par lui rappeller que ce n’est pas lui qui décide des lois qui seront promulguées, mais les citoyens, par la voix de leurs représentants (même s’il n’a pas totalement tort, mais c’est un autre problème que je n’aborderai pas dans ce billet).
Mais surtout, il faudrait lui demander pour qui se prennent ces énarques et ces polytechniciens, affublés d’une calculatrice à la place du cerveau, pour décréter, seuls et sans concertation, qu’un chiffre unique va solutionner à lui seul toute la complexité de millions de parcours professionnels différents.
Est-ce HUMAIN de demander à un ouvrier du bâtiment usé par son métier le même nombre d’années de travail qu’à un ingénieur informatique assis toute la journée dans son fauteuil devant son ordinateur (c’est mon cas), alors même que la retraite du premier « coûtera moins cher » que celle du second ?
Est-ce impossible d’imaginer un système qui calculerait l’âge de départ à la retraite en fonction de la somme des durées d’activité, pondérées (au moins) par une valeur correspondant à la pénibilité de chaque métier, établie par des médecins du travail ?
Ils ne sont pourtant pas censés être matheux, nos technocrates ?
Ils ne sont pas assez nombreux pour y arriver ?
D’autres raisons que j’ignorerais ?
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