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Accueil du site > Actualités > Société > Une cartographie à l’attention des victimes de violences (...)

Une cartographie à l’attention des victimes de violences conjugales

C’est une première à la Réunion mais aussi au niveau national. Alors qu’une nouvelle campagne d’information contre les violences conjugales est visible depuis plusieurs jours sur nos chaînes nationales et locales, nos acteurs locaux de lutte contre les violences intrafamiliales travaillent depuis plusieurs mois sur une cartographie qui permettra aux victimes de violences conjugales de connaître la liste des structures pouvant les aider, sur leur commune ou leur lieu de résidence.

Vous avez dû voir cette campagne d’information nationale sous-forme de court-métrage signé Jacques Audiard. Elle dénonce les violences verbales et psychologiques et s’inscrit dans un registre combatif avec pour mot d’ordre : "Ne laissez pas la violence s’installer. Réagissez".

"Ce court-métrage montre la première étape avant les violences physiques. Cela commence par du dénigrement et une violence psychologique", explique Sophie Elizeon, déléguée régionale aux droits des Femmes et de l’Egalité de la Réunion. "L’idée, c’est de dire aux victimes mais aussi à leurs auteurs, attention ! la violence conjugale ne commence pas par des coups !".

Depuis que l’Etat a lancé en 2000, une enquête au niveau national sur les violences faites aux femmes, révélant que 10% des femmes interrogées se disaient victimes (15% à la Réunion), des actions de sensibilisation ont été mises en place pour inciter les femmes victimes à prendre la parole.
En 2007 et jusqu’en 2010, une deuxième étape a été franchie avec pour objectif cette fois-ci de combattre la violence faite aux femmes tout en continuant les mesures précédentes, en prévenant la violence et en sensibilisant le grand public, les jeunes et les auteurs.
"En 2006, nous avons eu une campagne très forte pour inciter les femmes victimes à prendre la parole en appelant le 115. Il y a eu énormément d’appels, ce qui est -vu de notre côté- plutôt bon signe car les femmes se reconnaissent comme victimes de violences et non coupables. Beaucoup s’en sont émus", souligne Sophie Elizeon. "Malheureusement, il est très difficile d’appréhender l’ampleur des dégâts car c’est toujours très délicat de mesurer la violence conjugale et d’obtenir des chiffres. De plus, les enquêtes coûtent très cher. Ce que l’on sait, par exemple, c’est qu’en 2002, 1500 femmes ont été interrogées à la Réunion dans les 12 mois précédents l’enquête et qu’il est ressorti que 15% d’entre elles subissaient des violences, avec une vraie spécificité à la Réunion, celui du statut du mis en cause. L’auteur des violences est à 22% un ex-conjoint (6% en métropole) et les tentatives de meurtres s’élèvent à 36% dans notre île contre 6% en métropole !", poursuit la déléguée régionale, satisfaite de pouvoir travailler en collaboration avec les structures et professionnels concernés.
"Jusqu’en 2004, il était très difficile de travailler entre les associations et les forces de l’ordre par exemple. Aujourd’hui, on se forme dans un même lieu, sur un même thème. C’est devenu plus facile, plus naturel et dirigé exclusivement vers le bien-être de la victime".
Depuis 2008, l’enfant est également revenu sur le devant de la scène, identifié comme témoin à mettre à l’abri avec leur maman. "Quand on a commencé à mettre les femmes à l’abri, c’était dans un souci de protection de l’enfance. On mettait d’abord "les mamans" à l’abri. Après 2000, on a mis les femmes à l’abri. Maintenant, on revient sur "la femme, l’enfant et la maman", qui sont bien souvent démunis et ont besoin d’un accompagnement ensemble".


LA SOLUTION DES FAMILLES D’ACCUEIL

Si la loi a évolué en matière de protection de la femme, avec l’évincement du conjoint, la victime n’est plus obligée de quitter son logement pour échapper à la violence de son conjoint, à la Réunion, elle apparaît difficile à mettre en application. "L’évincement du conjoint sur notre territoire, déjà très petit, est beaucoup plus délicate car bien souvent on a des couples qui vivent sur le terrain des parents. Bien souvent, il s’agit de la belle-famille pour la victime et la solidarité familiale étant ce qu’elle est, l’accompagnement psychologique se révèle très difficile. C’est pourquoi la solution des familles d’accueil est très intéressantes pour ces femmes. Elles s’y sentent mieux que dans un foyer et ont une insertion professionnelle beaucoup plus rapide".
Il faut savoir que la mise en place de familles d’accueil n’était jusqu’à présent pas couvert par la loi, puisqu’en expérimentation dans trois territoires dont un a abandonné. "A la Réunion, cette expérience a plus que fonctionné, on devrait aller vers une évolution législative puisque les familles d’accueil ont été intégrées dans le plan 2008/2010 de lutte contre la violence faite aux femmes". Ainsi une centaine de familles sur l’ensemble du territoire français, dont une vingtaine à la Réunion, devraient héberger des victimes, selon le nouveau plan de lutte contre les violences conjugales.
Parallèlement, à la Réunion, les services de l’Etat, les collectivités et les associations locales se sont unies pour mettre en place une cartographie que les victimes pourront entre autres consulter sur internet, et qui permettra aux victimes de violences conjugales de connaître la liste des structures pouvant les aider, sur leur commune ou leur lieu de résidence, tels les hôpitaux, Gendarmerie, Police, associations, maisons de Justice etc... La visibilité de cette carte au grand public devrait se faire au mois de novembre. A terme, d’autres départements devraient s’y en inspirer...
 

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13 réactions à cet article    


  • ND/INFLUENCES974 13 juillet 2009 15:27

    Monsieur « Rodier », je vous trouve bien agressif dans vos propos.
    Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas d’hommes battus, mais tel n’était pas mon sujet, j’aurais aussi pu parler de la maltraitance sur enfant... Si vous aviez lu attentivement mon article, vous auriez pu peut-être comprendre que l’information principale était l’annonce d’une cartographie à l’attention des victimes de violences conjugales. Or il se trouve qu’ à la Réunion, en très grande majorité, ce sont des femmes. Ne vous en déplaise. Pour votre information, les statistiques ne parlent que de 2% d’hommes battus, il paraît que c’est plus difficile à appréhender car ils ne souhaitent pas témoigner. Est-ce pour autant la faute de toutes les femmes, car à vous entendre, vous semblez les mettre toutes dans le même panier. Et c’est bien triste.


  • la fee viviane 13 juillet 2009 16:04

    avant d’aller plus loin dans les élucubrations concernant ces violences, regardez donc les statistiques et le nombre de mortes par rapport au nombre de mort et de blessés par des femmes !!


    • Mayaz Mayaz 14 juillet 2009 00:38

      C’est bien curieux !!! Les femmes conduisent pourtant mieux que les hommes ! Alors, pourquoi y a-t-il plus de femmes tuées que d’hommes ?


    • la fee viviane 13 juillet 2009 18:45

      j’ajoute les chiffres de 2006, 137 femmes mortes et 37 hommes morts le plus souvent par arme à feu et dans plus de 60 % des cas pour clore définitivement les violences de ces messieurs !!


      • avogt 13 juillet 2009 21:42

        Je rejoins rodier. Si vous êtes une femme et que vous cherchez un bon plan pour vous débarrasser de votre mari, un truc simple : cognez vous dans une porte et allez porter plainte à la gendarmerie pour violence conjugale. Et là, c’est royale, un vrai tapis rouge. Les gendarmes vont être aux petits soins. Mettre le mari violent au trou, monter contre lui un dossier d’accusation en béton. Bien sur, il va brailler son innocence. Bah, tous les criminels font cela. Ensuite, au tribunal, vous pourrez réclamer des dommages et intérêts (jusqu’à 500.000€ me semble-t-il) . Le mari risque également trois ans d’emprisonnement. Dans la foulée, vous lancez une procédure de divorce pour faute (si, si, cela existe toujours) et vous réclamerez des dommages à cette occasion aussi, en plus de la prestation compensatoire. Et au revoir le mari chiant et à vous le pactole ! Ah que ces bons ces campagnes sur les violences faites aux femmes ! Comme quoi, à trop vouloir en faire sur un vrai problème, cela devient n’importe quoi !


      • Mayaz Mayaz 14 juillet 2009 00:41

        C’est bien curieux !!! Les femmes conduisent pourtant mieux que les hommes ! Alors, pourquoi y a-t-il plus de femmes tuées que d’hommes ? Dans quel monde vivons-nous ! Un monde de violence !


      • Mayaz Mayaz 14 juillet 2009 00:56

        Soyons prudent !!! Ne confondons pas féminisme et fémininisme (vaginocrates) !!! Quelle différence ? Distinguons féminisme et fémininisme et respectons ces femmes qui ont le cœur à la bonne place : http://www.philo5.com/Feminisme-Masculisme/050504DistinguonsMasculismeEtMasculiNIsme.htm - La philosophie, c’est pour tout le monde !


      • la fee viviane 13 juillet 2009 23:14

        il ne faudrait pas tout melanger en introduisant les nourices violentes dans le tableau, ç a déborde !! mais je dois dire que depuis que j’ai pris la peine d’écouter les paroles des deux chansons d’un type qui fait de l’art avec du rap, en chantant deux titres entre autres, sale pute et st valentin et de voir le soulevement médiatique de tous bord contre l’interdiction de ces textes et de leur auteur, je pense que la cause des femmes est perdue d’avance, et bien non, messieurs, il y a des femmes qui résistent, qui portent plainte et oui, je pense que celle d ela photo de l’article a dû avoir beaucoup de mal pour ariver à ce résultat seule contre un mur si personne ne l’a poussé !!


        • Mayaz Mayaz 13 juillet 2009 23:36

          Je rejoins aussi Rodier qui n’est nullement agressif, mais qui ne dit que des vérités qui dérangent les fémininistes, vaginocrates, qui emmerdent les hommes, les haïssent… et entretiennent la guerre des sexes. C’est une autre réalité ! Je suis aussi d’accord avec « avogt ». Il est bien trop facile de faire des enquêtes biaisées. Il faut quand même savoir que si la France est totalement incapable de réaliser une enquête scientifique, d’autres pays ont au moins l’humanisme et la décence de s’y intéresser. Il est très indécent de ne s’occuper que de la violence conjugale envers les femmes, sans s’occuper de la violence faite aux hommes, par les femmes ! Il s’agit d’un grave délit de discrimination ! C’est de l’apartheid ! C’est inadmissible ! Quand on veut s’occuper de la violence conjugale il faut prendre en compte la violence dans sa globalité. Et non pas rien que la violence qui intéresse un lobby exploitant l’industrie de la violence ! La violence appartient à l’humanité que l’on sache ! Au Canada, des fémininistes / vaginocrates ont clamé haut et fort que 300.00 femmes canadiennes étaient victimes de violence conjugale. Tout ça, pour récolter des subsides. Actuellement les associations d’hommes réussissent à dénoncer ces mensonges. Une récente enquête canadienne dénonce que… Dans nos sociétés civilisées, il y a plus d’hommes qui subissent des violences conjugales, que les femmes ! Preuves à l’appui ! L’Institut de la statistique du Québec publiait en avril 2007 les résultats d’une enquête effectuée en 2004 par Statistique Canada qui démontrait qu’un homme sur 75 et une femme sur 108 était victime de violence conjugale, soit 25.400 hommes et 16.900 femmes. Nulle part il n’est question des 100 000 femmes violentées annuellement au Québec, chiffre farfelu, ridicule, que s’apprête à utiliser sur la place publique un regroupement d’organismes grassement subventionnés avec l’argent des contribuables dans le but évident d’obtenir plus d’argent de nos impôts. Voir l’article complet sur http://laviedeperes.over-blog.com/pages/Lapresrupture-39808.html - Les Français seraient-ils plus violents que les Canadiens ???...


          • la fee viviane 13 juillet 2009 23:38

            cher mayaz,
            lorsque votre article sera lisible, allez donc faire un tour sur agoravoxtv et regardez cette pub sur la défense des poissons que l’on ouvre viviants pour les vider !! les publicitaires, des sous-hommes sans doutes, n’ont rien trouver de mieux que l’image d’une streap-teaseuse qui se fait massacrer à coup de guitare dans la gueule avant d’être évicerer, c’est d’une romantisme à couper le souffle des plus avertis et un exemple de plus que les hommes ont peur des femmes, des homme dans votre genre sans doute et croyez-moi, je ne suis pas mal baisée.


            • Mayaz Mayaz 14 juillet 2009 01:16

              Jusqu’où la banalisation de la violence va-t-elle s’arrêter ? Après le Film massacre à la tronçonneuse, voici le Clip « Arrêtons le massacre des strip-teaseuses ! » http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=23196 - Et tout ça pour une question : est-il nécessaire de faire souffrir les êtres vivants pour les bouffer ?


            • Mayaz Mayaz 14 juillet 2009 00:59

              Soyons prudent !!! Ne confondons pas féminisme et fémininisme (vaginocrates) !!! Quelle différence ? Distinguons féminisme et fémininisme et respectons ces femmes qui ont le cœur à la bonne place : http://www.philo5.com/Feminisme-Masculisme/050504DistinguonsMasculismeEtMasculiNIsme.htm - La philosophie, c’est pour tout le monde !


            • Blé 19 juillet 2009 07:28

              Peut-être qu’il y a des femmes qui racontent des mensonges mais globalement, il y a plus de femmes que l’on enterre suite à des coups d’un homme que l’inverse.

              Pour ceux qui discutent sur ce fil, avez-vous déjà vu l’état de femmes battues ? Personnellement j’en ai vu de toutes sortes et ça n’est vraiment pas beau à voir. Je ne parle pas des enfants témoins de ces violences qui sont terrifiés par cette brutalité : le père qui devrait protéger cogne leur mère. Les jeunes filles battues par le père ou les grands frères se suicident beaucoup plus souvent que les autres. Elles ne sont pas comptabilisées dans les statistiques sous la rubrique « femmes battues ». Pour moi la violence se transmet comme le racisme : dès l’enfance.

              Nous sommes dans une société où la violence, la force et la puissance sont valorisées : un flic qui casse une côte ou crève un oeil à un individu fait son boulot, un individu qui casse une côte à un flic peut aller en taule. C’est le modèle non écrit qu’impose les puissances dominantes de notre société.

              Ce n’est certainement pas les spots de télé qui changeront quoique ce soit, les femmes et les jeunes filles se plaindront un peu plus et plus souvent (on soigne les effets) mais la société ne changera pas les causes.

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