Chômage des jeunes

Chômage des jeunes de moins de 25 ans, en %
Vous avez bien lu : le chômage des jeunes s’élève à plus de 50% en Grèce et en Espagne. En France, la situation est bien meilleure, puisqu’on n’atteint pas encore les 25% ( !!!). Cela viendra cette année, patience ! et nous ne tarderons pas à rejoindre les taux méditerranéens. Un exemple parmi d’autres, vous dirai-je, car c’est dans tous les domaines que notre société exprime sa haine contre les jeunes, pour la bonne raison qu’il s’agit bel et bien d’une société de vieux.
L’ensemble des mécanismes de
protection sociale n’ont pas été conçus dans une perspective de stimulation de la vie sociale, de son dynamisme, de sa joie de vivre et de créer MAIS uniquement dans le but de stabiliser l’ÉTAT, et de faire somnoler autour de lui une société pantouflarde et à la limite de l’extinction. La gestion des retraites en est un des exemples les plus frappants. Vous voulez en exprimer le double scandale en deux temps ? Premier temps : le minimum vieillesse sous les 800€. Deuxième temps : la retraite des fonctionnaires de l’État français en
moyenne à 2 400€ net par mois. Il ne s’agit visiblement pas de protéger le grand âge mais d’assurer une plantureuse rente aux
dignes serviteurs de l’État.
[1] Et je ne parle pas ici des retraites de ministres, parlementaires et autres
dignitaires de la République auprès desquelles les pensions royales de l’Ancien Régime pâliraient !
[2]
La question du logement a évolué ces vingt dernières années totalement en défaveur des jeunes. Les vieux sont propriétaires et touchent ici aussi une rente. Les prix complètements surfaits de l’immobilier empêchent les jeunes d’accéder à la propriété ; quant aux loyers, les qualifier de prohibitifs ne serait pas tomber dans l’exagération.
J’en reviens à la question du travail. Le chômage est le premier problème, certes, mais le travail est lui aussi un problème. En quoi a-t-on transformé le travail ? Et pourquoi parallèlement a-t-on développé un système d’enseignement globalement fait pour dégoûter du travail ? Vous le croirez ou pas, mais moi je suis certain qu’il faut aujourd’hui formellement déconseiller aux jeunes qui veulent vivre confortablement de faire des études. Aucun diplôme, commencez en apprentissage à 16 ou 18 ans, aucune responsabilité… vous gagnerez votre vie et serez admis à la retraite 40 ans plus tard. Faites des études jusque 25 ans, galérez dans des stages non rémunérés jusque 30, déménagez sur l’hexagone au fil des mutations,… et vers 70 ans on examinera votre cas !
L’enseignement a largement anticipé cette
haine du jeune en favorisant, sous des prétextes divers, la destruction de générations entières.
[3] Et ça marche ! Du coup les jeunes ne se révoltent pas et mènent bien souvent un mode de vie autodestructeur et plus conformiste que leurs parents. Mais pour une société de vieux quoi de plus rassurant que de fabriquer des générations de
petits vieux ?
Nous ne sommes plus comme dans les années soixante face à un épisode de conflit des générations.Nous avons fait un grand pas en avant et frisons, ce qui est plus terrifiant encore, l’indifférence des générations. A l’heure d’Internet, que voulez-vous que nous apprenions des vieux ? Que c’est notre Société toute entière qui a vieilli et qui meurt, non pas d’une mort naturelle ou d’un vieillissement dû à l’âge. Notre société qui se meurt de l’attaque frontale qui lui a été portée il y a un siècle par la Grande Guerre et qui a été amplifiée par la Croisade de la Consommation.
Quoi d’étonnant si, dans une société qui se meurt, les jeunes s’en prennent plein la gueule ?
MALTAGLIATI
[1] Loin d’être issue des conquêtes sociales, toute notre législation sociale est issue des régimes de Bismarck, Napoléon III et des impérialistes anglais. Voyez Maltagliati,
Genèse de l’État Providence in
D’août 14 à l’âge d’or de l’État.
[2] Que les petits fonctionnaires qui sont eux aussi à leur manière
victimes du système me pardonnent ! Mais la
fonction publique, à l’image des armées de carnaval, comporte plus de colonels que de soldats…