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Accueil du site > Actualités > Société > Vincendon et Henry, toujours vivants cinquante ans après...

Vincendon et Henry, toujours vivants cinquante ans après...

En décembre 1956, le monde de la montagne se déchirait à propos de deux jeunes alpinistes naufragés sur le Mont Blanc. Et pourtant, ce drame est toujours d’actualité car, à travers lui, c’est le face sombre de notre humanité qui est mise en accusation.

Nous sommes à Chamonix, en décembre 1956. L’année 1956, c’est l’anéantissement par l’Armée rouge du soulèvement de Budapest. C’est également le fiasco de l’aventure franco-britannique sur le canal de Suez. Ou encore, les événements d’Algérie. Des noms surgissent d’un passé plus ou moins récent : Guy Mollet et sa troisième semaine de congés payés, Mendès France, un certain François Mitterrand. A Colombey-les-deux-Eglises, le héros du 18 juin semble s’être retiré de façon définitive. Bien peu de personnes parient sur un retour aux affaires du Général.

Loin de ces préoccupations, la vie de Chamonix suit sereinement son cours, au rythme des saisons. Mais en dix jours, cette tranquillité apparente va exploser et laisser la place à un scandale retentissant, qui marquera à jamais le monde de la montagne. Deux jeunes alpinistes, l’un parisien, l’autre bruxellois, ont tenté ce qui apparaît aux yeux de la plupart des habitants de la vallée comme une folie : l’ascension du Mont Blanc par la Brenva en plein hiver.

Mais ce qui devait leur apporter gloire et renommée, à ces ambitieux de vingt-trois et vingt-quatre ans, se transforme en pire cauchemar : l’expédition tourne au drame. Les deux jeunes gens sont alors bloqués à plus de 4000 mètres d’altitude, juste en dessous du Mont Blanc. Atroce ironie : leur agonie, qui durera dix jours, sera également un spectacle, puisqu’on peut les voir aux jumelles depuis la vallée.

Bien sûr, il faut les secourir. Mais qui ? Naturellement, tous les regards se tournent vers la Compagnie des guides de Chamonix. Ces robustes gaillards sont des montagnards émérites : ils connaissent les secrets de la montagne et sont habitués à l’altitude. Mais les guides ne l’entendent pas de cette oreille. Différentes raisons sont évoquées, de bonnes, d’autres moins.

C’est que certains rechignent à l’idée de risquer leur vie dans une opération de secours en tentant de sauver quelqu’un qui a volontairement risqué la sienne. Réflexe de défense qui peut paraître égoïste de prime abord, mais qui, à la réflexion, mérite d’être entendu. Les guides ont de la mémoire, et se souviennent tous de leur ami, le guide René Payot, mort en montagne lors d’une expédition de secours. Il était marié et avait quatre enfants. Alors les guides de Chamonix sont bien placés pour savoir que la bravoure et la générosité, cela ne remplace pas un mari et un père.

Et puis d’autres raisons existent également. Moins élégantes, mais sont-elles pour autant moins pertinentes ? C’est que nous sommes en pleine période touristique. Traditionnellement, les secours en montagne reposaient sur le volontariat... et sur le bénévolat. Alors il est facile de comprendre qu’entre les cours de ski rémunérés et sans risque, et une expédition de secours risquée et bénévole, le choix est relativement vite fait pour le père de famille raisonnable.

Indépendamment de ces éléments, ce sont deux conceptions de la montagne qui s’opposent. Les amateurs passionnés rêvent d’héroïsme et de gloire. Ils vivent la montagne comme une succession de défis dans lesquels la seule chose qui compte, c’est de repousser un peu plus chaque jour les limites de l’impossible. À l’opposé, les professionnels de la vallée vivent la montagne quotidiennement, et s’y adaptent en permanence. C’est l’incompréhension mutuelle : les premiers méprisent les seconds, et réciproquement.

Face à la désorganisation des secours civils, les autorités désignent les militaires pour aller secourir les deux jeunes aventuriers. C’est qu’il y a à Chamonix une école militaire de guides instructeurs. Et puis surtout, ils possèdent des hélicoptères. Ce petit bijou technologique découvert pendant la toute récente Guerre de Corée (1950-1953) va révolutionner l’art de la guerre moderne et accessoirement les secours en montagne. Jusqu’alors, une expédition de secours, c’était la mise en branle d’une véritable caravane terrestre avec un temps d’approche interminable, des crevasses, des risques d’avalanches, des dangers dans tous les coins. Dans ce contexte, l’hélicoptère apparaît comme la clé à tous les problèmes, et cela arrange tout le monde : la solution viendra des airs, rentrez chez vous, et joyeuses fêtes !

Mais le bijou technologique est récent, et peu adapté aux conditions météorologiques de la haute montagne en plein hiver. Bien sûr, il y a des Alouettes deuxième génération, qui pourraient faire le travail, mais elles sont toutes au bled, en Algérie, en support des troupes qui se battent là-bas. Nouveau dilemme cornélien : n’est-il pas indécent de dégarnir le front algérien de deux ou trois appareils tellement indispensables sur place pour sauver des vies d’appelés du contingent blessés ? Pour quoi ? Pour qui ? Pour aller chercher deux alpinistes inconscients et irresponsables ? Il faut choisir ses urgences et choisir, c’est bien souvent renoncer.

Quant au constructeur privé de cette fameuse Alouette, il sera sollicité pour prêter un appareil de secours. Mais on ne prête qu’aux riches, et un accident de montagne ruinerait le carnet de commande - et donc la rentabilité financière - de ce petit bijou.

Les militaires vont donc faire avec ce qu’on leur a donné : deux hélicoptères ancienne génération, dont nul ne sait comment ils réagiront à plus de 4000 mètres d’altitude. Qui vivra verra.

Et c’est là que l’affaire prend une tournure de scénario de film catastrophe : car l’hélicoptère chargé de sauveteurs s’échoue à son tour à quelques mètres des naufragés. Ils étaient deux naufragés, ils sont désormais six. Et pour couronner le tout, une tempête s’annonce. Elle durera plusieurs jours.

Dans la vallée, l’ambiance est exécrable. La solution miracle sur laquelle tout le monde avait misé a échoué. Les esprits s’échauffent et s’énervent. Lionel Terray, héros de l’Annapurna six ans plus tôt et auréolé de bien d’autres succès glorieux, tente une opération terrestre avec des Genevois et des amis des naufragés. Insulte suprême pour la Compagnie des guides de Chamonix dont il fait pourtant partie. Les noms d’oiseaux pleuvent. Les médias sont là et ils comptent les points. Aux yeux du monde, la France, qui s’espère encore puissance mondiale de premier rang, n’arrive pas à sauver deux bougres perdus à quelques encablures de Chamonix. L’affaire devient priorité nationale, et les objectifs sont dorénavant clairs : il faut à tout prix sauver les sauveteurs.

Ce seront les Alouettes, enfin arrivées sur place, qui iront les chercher dans un battement de pales dès la tempête apaisée. L’un d’entre eux restera entre la vie et la mort pendant plusieurs jours. Il survivra mais perdra plusieurs doigts. Quant aux deux naufragés d’origine, qui avaient été placés dans la carcasse de l’hélicoptère sinistré, que faut-il en faire ? On ne sait même pas s’ils sont encore en vie. Des âmes prétendument bien éclairées vont jusqu’à supposer que même s’ils étaient encore en vie, leur état médical serait tel qu’il ne leur resterait ni bras ni jambe. La vie vaut-elle d’être vécue dans ces conditions-là ? C’est l’arrêt Perruche avant l’heure. Nouvelle question qui mérite réflexion.

Alors, la décision tombera : un dernier survol de l’épave de l’hélicoptère n’ayant détecté aucun signe de vie, les deux jeunes gens seront déclarés morts de froid. Sans autre preuve. Et les opérations de secours seront définitivement abandonnées.

Deux mois et demi après le drame, deux colonnes terrestres quittèrent Chamonix pour aller récupérer les corps des naufragés du Mont Blanc.

Dans le cockpit de l’hélicoptère, le corps du premier alpiniste fut retrouvé à la même place que là où il avait été installé par les sauveteurs. Le corps du second alpiniste, lui, n’était plus à sa place. Dans un ultime sursaut, il avait ouvert la porte basse de l’appareil et avait commencé à s’y engager.

La montagne a ses secrets dont elle ne livrera jamais la teneur. Une question notamment se pose, mais restera sans réponse. Alors qu’il était protégé du vent et de la neige dans cette carcasse, qu’est-ce qui aurait bien pu l’amener à vouloir en sortir, si ce n’est le bruit d’une Alouette venue vérifier s’il était encore vivant ?

Epilogue.

JeanVincendon et François Henry ne sont pas morts pour rien. En effet, c’est à la suite de ce drame que seront constituées les unités professionnelles exclusivement consacrées au secours en montagne. De nos jours, le PGHM, le Peloton de gendarmerie de haute montagne, sauve chaque année plusieurs centaines de vies. C’est un petit peu grâce à Vincendon et à Henry. D’une certaine façon, ils ont atteint leur objectif : être connus.


Icks PEY


Liens Internet sur l’affaire.

http://celag.free.fr/museum/tresor/vincen2.htm

http://hautes.alpes.secours.free.fr/vincendon_henry.htm

http://pistehors.com/backcountry/wiki/Avalanches/Vincendon-And-Henry (anglais)

Voir également, tant qu’il est en ligne, le JT 20 heures de France 2 du 18 décembre 2006.


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47 réactions à cet article    


  • T.B. T.B. 21 décembre 2006 11:15

    « Quelquepart », les médias ont encore réussi à se répandre sur Agora Vox avec cet article qui traite d’un sujet certes dramatique mais issue à 100 % de la « culture » télévisuelle (on en a parlé hier et avant-hier à la télé). Arbitraire. Pourquoi ont-ils traité ce sujet et pas un autre ? ...

    Sinon, source Wikipédia : Des sociétés de secours en montagne se sont créés au début du XXe siècle, comme par exemple le Comité dauphinois de secours en montagne en 1910.

    Les CRS participent au secours en montagne depuis 1948 ; elles étaient engagées à l’origine en renfort lors d’accidents importants, comme par exemple l’accident du Malabar Princess, pour devenir au fur-et-à-mesure des acteurs à part entière. Les CRS créèrent le Centre national d’entraînement à l’alpinisme et au Ski (CNEAS) le 4 janvier 1955, qu’a dirigé Piguillem, l’inventeur du brancard portant son nom.

    J’ai voté « pas intéressant » : je ne vais pas sur AV pour me retrouver devant l’info télèche que je connais déjà.


    • Icks PEY Icks PEY 21 décembre 2006 11:43

      Merci pour votre commentaire.

      Je ne crois pas que les éléments que vous indiquez soient en opposition avec les miens. Les secours en montagne existaient, bien sûr, avant 1956, mais ils n’étaient opérationnels qu’en période estivale. En tout cas, tel était le cas à Chamonix.

      Ensuite, toujours à Chamonix, il s’agissait d’un roulement assuré à titre gracieux par l’EMHM (Ecole Militaire de Haute Montagne), l’ENSA (Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme) et la compagnie des guides. Il ne s’agissait donc pas d’une structure à proprement parler de professionnels spécialisés dans le secours en montagne et rémunérés pour cela.

      Enfin, sur la récurence avec la couverture médiatique officielle, je souhaitais approfondir le contexte de l’époque ainsi que les différentes problématiques humaines posées par cette affaire, chose que ne peut pas se permettre de faire un JT de 20h00 dans un décrochage de quelques minutes.

      Bien cordialement,

      Icks PEY


    • T.B. T.B. 21 décembre 2006 11:56

      Ils ne sont pas en opposition, ils se complètent. D’ailleurs la suite du texte de « secours en montagne » sur Wiki c’est justement ceci :

      « L’accident de Jean Vincendon et François Henry en décembre 1956 entraîna la création du Peloton spécialisé de haute montagne en janvier 1957, qui deviendra le PGHM de Chamonix. Cette opération fut la première tentative de secours héliporté en haute montagne, au cours de laquelle l’hélicoptère s’écrasa. »

      Je ne l’ai pas copié-collé vu que vous en parlez et qu’il suffit de consulter les dates ...

      Dommage de retrouver sur AV les sujets téloches de la veille. C’est tout. Je voulais le dire, je l’ai dit. Pour approfondir il y a internet.


    • jean charles barbour (---.---.97.78) 29 décembre 2006 15:55

      il ne semble pas exact que les médias auraient sur pieds une telle dramarturgie si en amont il n’y a vait cette situation corneillienne du choix a faire entre 6 nauffragés, le 31 décembre et le O3 janvier entre ceux qui devaient vivre et ceux qui devaient mourir, les premiers étant des notabilités adultes locales et le seconds des jeunots étrangers à la région, tout ayant été déployés malancontreusement contre eux, Suez, Algérie, l’armée, le coût des avions,la vie familiale, les fêtes en cours, les femmes et les enfants... jusqu’au point d’aller tourner sur leurs têtes, pour conclure que puisque on ne voyez rien, ils étaient morts


    • [email protected] (---.---.97.78) 31 décembre 2006 12:21

      le sujet retenu par les medias « télé » a une raison d’être, au delà de l’anecdotique jornalistique, c’est que le 31 décembre 1956, notre humanité s’est retrouvée inconscienment révélée à elle-même déshumanisée le poète a bien dit lorsqu’il écrit : "Si les anciens oublient les plus jeunes ignorent Car chacun s’ignorant...tous s’aiment et s’adorent"


    • (---.---.97.78) 11 mars 2007 15:50

      cher monsieur je relis votre réflexion, en mars et tout ce que vous signalez sur les services existant en 1956 est exact, mais le problème ne semble point se situer ici ; c’est que durant cette semaine 26-31 décembre, ni les guides de haute montagne, ni les gendarmes alpinistes,ni l’école d’alpinisme, ni la direction de sud aviation, ne voulurent lèver le petit doigt, pour le moindre secours pour les raisons les plus sordides de gros sous et d’indifférence envers des parisiens qui étaient la troisième cordée de l’année, en hiver, à venir s’amuser sur le Brenva, ce que aucun chamoniard n’avait osé...et quand on envoya l’armée tiotalement inexpérimentée, et qi échoua, on atteint le comble de l’horreur lorsque un nouvel équipage vint récupérer les premiers sauveteurs accidentés, et alors qu’au moins une quinzaine de personnes se trouvaient sur zone le O3 Janvier, tout le monde reparti...en oubliant vincendon et henry, le commandant le gall, considérant qu’il valaient bien mourir avec tous les membres, que de vivre amputé.


    • kaonas (---.---.236.140) 21 décembre 2006 12:54

      Les vrais héros sont anonymes, assument seuls et jusqu’au bout leurs prises de risques.

      Seuls les irresponsables abrutis se sentent solidaires d’irresponsables abrutis.

      Car sauvegarder de dangereux inconscients, c’est précipiter sa propre perte.

      Votre article participe de cet effet de loupe mediatique aliénant, faisant d’une cause qui n’en vaut pas la peine, une priorité pour notre logiciel moral galvaudé par un conditionnement général dictatorial.


      • T.B. T.B. 21 décembre 2006 13:25

        Entièrement d’accord. Il s’agit de prises de risques volontaires et « adultes », faut pas l’oublier. En plus ça coûte un pognon fou un déplacement, en hélico surtout. Je ne m’émeuts pas lorsque un pilote formule 1 s’éclate la tronche à 250 km/heure ni quand un spéléo ne « ressort pas à la surface », ou un plongeur etc. Personne ne les oblige à flirter avec la mort ou à se faire monter l’adrénaline. Faut assurer, c’est tout. Ou ne pas le faire.

        D’accord avec l’ensemble de ton commentaire.


      • Icks PEY Icks PEY 21 décembre 2006 14:01

        Merci pour votre commentaire. J’y relève votre phrase suivante :

        « Votre article participe de cet effet de loupe mediatique aliénant, faisant d’une cause qui n’en vaut pas la peine, une priorité pour notre logiciel moral galvaudé par un conditionnement général dictatorial. »

        Je ne sais pas de quel « logiciel moral » vous parlez, mais je souhaite attirer votre attention sur le fait que mon article n’accuse personne en particulier. Au contraire, je signale que les raisons du refus des guides de participer au secours méritent d’être entendues et je les expose. Egalement, je pose la question de l’incongruité qu’il y avait à mobiliser hommes et hélicoptères à Chamonix alors qu’on en avait tant besoin ailleurs, sur le front algérien notamment.

        Je perçois donc parfaitement votre position et je souligne mon souhait de narrer les choses de façon dépassionnée et équilibrée.

        Car d’un autre côté, je pose également la question de savoir si on peut refuser d’aider quelqu’un sous prétexte qu’il a directement contribué à situation ? Un commentateur parle des aspects financiers et cette allusion est intéressante car elle était déjà très présente. A l’époque, on avait parlé d’un coût global, hélicoptère crashé inclus, d’environ 2,5 millions euros d’aujourd’hui.

        Sur ce fondement, par exemple, doit-on refuser les premiers secours à un suicidé ? Autre exemple : doit-on refuser de soigner un accidenté de la route qui était fortement alcoolisé ? Existe-t-il un seuil au-delà duquel sauver une vie couterait trop cher ?

        Autrement dit, je pose la question de savoir jusqu’où peut-/doit aller notre obligation d’assistance et de secours à personne en danger ?

        D’autres questions me hantent également : peut-on déclarer mort un individu sans preuve certaine ? Dans l’affaire qui nous occupe, il apparait qu’un des deux alpinistes était très probablement vivant lorsqu’on a décidé de dire qu’il était mort. Dans quelles conditions le doute peut-il exister dans un process de constatation d’un décès ?

        C’est cela ce que j’appelle en intro la « face sombre de notre humanité ».

        Bien cordialement,

        Icks PEY


      • El_Che (---.---.100.34) 22 décembre 2006 09:58

        « Car d’un autre côté, je pose également la question de savoir si on peut refuser d’aider quelqu’un sous prétexte qu’il a directement contribué à situation ? »

        Tout le problème est de savoir si l’humain peut supporter l’idée d’aller risquer sa vie en haute montagne (ou en mer, ou ailleurs) en sachant pertinemment que rien ni personne ne viendra à son secours en cas de problème grave.

        C’est toute la différence entre les pionniers et les plaisanciers qui se pose : tandis que les premiers repoussent les limites de l’homme, permettent le développement de nouveaux matériaux isolants, equipements de survie, etc. , les seconds ne font que « faire du sport ».

        Bien sûr qu’il faut aider les uns comme les autres, même au risque d’entraîner les sauveteurs dans la mort : dans une société qui s’y refuserait, les sapeurs-pompiers n’existeraient pas !

        Mais, je suis favorable au fait que le coût financier du sauvetage soit à la charge du casse-cou, au moins sous la forme d’un forfait pour « marquer le coup » (tel que ça se pratique pour les véliplanchistes poussés au large par les courants).

        in memoriam les membres d’équipage de l’hélicoptère « Dragon 76 » de la Sécurité Civile, tués il y quelques années dans le crash de leur machine sur une ligne à haute tension, en revenant d’une intervention sur un accident de la circulation dans la banlieue du Havre.


      • Icks PEY Icks PEY 22 décembre 2006 11:41

        Merci pour votre intervention,

        Je n’ai pas le temps de chercher sur le net, mais il me semble bien que depuis une loi de 2003, les communes ont la possibilité de facturer les frais de secours.

        De mémoire, il me semble que cela avait fait suite à trois aventuriers qui avaient été gratuitement secourus et qui avaient vendu des photos de leur périple à Paris Match ou je ne sais quel magazine de ce genre.

        Au final, ils s’étaient donc enrichis aux frais du contribuables !

        Bien cordialement,

        Icks PEY


      • jean charles barbour (---.---.97.78) 29 décembre 2006 16:05

        on a rarement vu dans nos sociétés civilisées, les secours attendre que les secourus ne puissent être secourus pour finalement conclure qu’ils étaient morts, honte soit pour longtemps aux civils, militaires et autres guides du temps, pour avoir le 3 janvier déclarés l’abamdon des secours, après avoir fait un passage sur leurs têtes, lesquels morts ou vifs eussent pu être redescendus à ce moment, mais ils semblerait que la quiétude et les finances aient jouer quelques rôles dans ces évènements.


      • Le furtif (---.---.159.175) 21 décembre 2006 13:46

        Hiver 99

        A l’époque j’avais été plus que choqué par l’attitude de divas outragées de trois randonneurs sauvés in extremis n’ayant tenu aucun compte des avis défavorables à leur course.

        Certains journalistes avaient osé parler d’imprdudence et de coût du sauvetage....On avait pu entendre des propositions de « cassage de gueule » par des gens prêts à se pavaner devant les médias mais par à répondre responsablement de leurs actes.

        http://www.humanite.presse.fr/journal/1999-02-27/1999-02-27-444019


        • moebius (---.---.158.190) 23 décembre 2006 21:46

          @ l’esthéte con ! exusez moi mais ça m’a échappé


        • fredleborgne (---.---.84.63) 21 décembre 2006 20:46

          Inclure dans le coût du sauvetage l’hélico, c’est dommage. Une alouette aurait-elle été accidentée ? On est bien allé chercher les sauveteurs. Cette même expédition aurait suffit pour les deux autres plus tôt. Y’en a un qu’on a laissé tomber 3 fois. Non, vraiment, pourquoi pas une quatrième aujourd’hui ? Je ne regarde pas la télé, alors cet article m’a permis de connaitre ce fait. Et aujourd’hui, on dépense encore pour retrouver un bateau coulé il y a 7 ans. Enfin combien les assurances payent pour la mort d’un homme de 24 ans dans un accident d’avion (plus d’un million d’euros si on paye un avocat). Alors on aurait pu payer des guides à ce moment là pour aller risquer leur vie. Mais c’est facile de critiquer aprés coup. Au fait, aujourd’hui, on donne combien pour que le SDF ne dorme pas dans la rue en plein hiver ?


          • delrocque guy (---.---.246.16) 22 décembre 2006 09:27

            Quel drame ! j’etai sa cham a cette epoque lionel Terray m’aurai devore de colere l’arme ne voulant pas que nous partions les sauver . j’en pleure encore guy


            • Icks PEY Icks PEY 22 décembre 2006 09:52

              Merci beaucoup pour votre intervention.

              Cet événement m’intéresse beaucoup et il est le thème de la prochaine pièce de thèâtre que nous jouons avec quelques amis comédiens amateurs.

              Je serai très intéressé par le fait de rencontrer des témoins « occulaires » de l’époque.

              Si vous acceptez que nous en discutions ensemble, je vous invite à me contacter par mail : [email protected].

              Bien cordialement,

              Icks PEY


            • Philipe Boulay (---.---.122.63) 22 décembre 2006 09:41

              Cet article ne manque certes pas d’intérêt. Mais il tombe hélas assez facilement dans un travers qui est celui de beaucoup de journalistes... Le manque d’analyse, et la délivrance d’un avis ex abrupto, à travers de petites phrases percutantes, car l’espace rédactionnel coûte cher... Cette phrase, en particulier, que je cite :« Quant au constructeur privé de cette fameuse Alouette, il sera sollicité pour prêter un appareil de secours. Mais on ne prête qu’aux riches, et un accident de montagne ruinerait le carnet de commande - et donc la rentabilité financière - de ce petit bijou » tient plus de l’effet de manche que de l’analyse objective. Une étude préalable attentive de la situation, quand on entre dans un sujet polémique, est bien le moins que l’on puisse attendre d’un papier sérieux. A fortiori, dans le cadre d’un « espace de débat civique ». Dans ce cas, point. Dommage...


              • Icks PEY Icks PEY 22 décembre 2006 10:17

                Merci pour votre commentaire.

                Je note vos réserves et c’est vrai qu’il ne m’était pas possible de présenter dans le détail tous les tenants et aboutissants de cette affaire complexe.

                Concernant plus particulièrement le sujet de l’Alouette :

                J’ai compris du dossier que Sud Aviation, pour ne pas le nommer, a été sollicité pour prêter un appareil mais que compte tenu du caractère exceptionnel de cette opération de secours (urgence, hiver, appareil nouvellement conçu, etc.), la demande n’a pas aboutit favorablement.

                Et je ne crois pas me tromper en disant que le constructeur n’a pas souhaité soumettre son petit bijou à des conditions d’utilisation très particulières sans avoir la garantie que l’appareil réagirait bien, ce qui, dans une logique industrielle peut très bien se concevoir.

                Donc, je ne crois pas commettre de raccourci en disant que dans un souci de protection du carnet de commande, le constructeur s’est refusé à prendre un risque d’accident pour son appareil.

                A l’inverse, je me demande dans quelle mesure on aurait pas pu prendre le parti inverse : un sauvetage réussi grâce à l’Alouette aurait constitué un coup de pub phénoménal sur les capacités hors-normes pour l’époque de l’appareil.

                C’est ma compréhension des faits, mais je vous invite à profiter des commentaires pour exposer vos analyses. La seule chose qui m’intéresse est d’avoir une vision objective et vraie de ce qui s’est réellement passé là-bas. Tout éclairage complémentaire est donc le bienvenu.

                Bien cordialement,

                Icks PEY


              • Luc JEROME (---.---.12.214) 22 décembre 2006 10:26

                Il y a un élément que vous ne prenez pas en compte, c’est la notion de risque engagé. Est-il intelligent d’engager la totalité du personnel d’une compagnie du PGHM, pour porter secours à une personne, que l’on ne pourra pas sauver de toute façon ? On peut essayer une fois, deux fois, mais se rentre à l’évidence, dans les conditions connues, ne pas pouvoir sauver c’est aussi ne pas se mettre en danger. La notion de sur-accident doit être prise en compte.


                • Icks PEY Icks PEY 22 décembre 2006 11:36

                  C’est vrai. Mais cela n’empêche pas ce type de décision d’être dramatique.

                  Surtout qu’en l’espèce, les alpinistes étaient visibles depuis Chamonix. C’est quand même atroce, surtout pour les parents, de voir leurs gamains mourir à petit feu sous leurs yeux. Quel constat d’impuissance !


                • Philipe Boulay (---.---.122.63) 22 décembre 2006 10:50

                  Je maintiens mes propos. Quand on ne dispose pas de l’espace nécessaire à traiter sainement un sujet, on ne le traite pas ou on obtient l’espace nécessaire. Concernant la mise en oeuvre des hélicoptères, l’analyse de l’auteur est très superficielle et orientée. Quant à moi je ne dispose pas ici de l’espace nécessaire à en relever tous les éléments, donc je m’abstiendrai.


                  • Icks PEY Icks PEY 22 décembre 2006 11:10

                    @ philippe boulay

                    Le droit de vous « abstenir » vous appartient et je respecte votre choix, bien que je le regrette.

                    Bien cordialement,

                    Icks PEY


                  • lafcadio (---.---.152.42) 22 décembre 2006 11:23

                    >L’année 1956, c’est l’anéantissement par l’Armée rouge du soulèvement de Budapest. C’est également le fiasco de l’aventure franco-britannique sur le canal de Suez. Ou encore, les événements d’Algérie.

                    Un bon equilibre de l’information aurait ete : « c’est egalement l’annee d’une tentative d’aneantissement par l’Armee Française du soulevement algerien ». « evenements d’Algerie », on se croirait encore dans les annees 50...


                    • T.B. T.B. 29 décembre 2006 17:37

                      Bravo ! C’est justement ce genre de commentaire à la con que les medias attendent ... Pendant ce temps d’autres vrais problèmes sociétaux sont éludés. Les JT ne sont faits que de ce genre de sujets basés sur l’émotion première bien appuyée et surtout pas la réflexion.

                      Qu’on en parle, d’accord. Mais qu’on ne fasse pas la moitié du journal avec de tels sujets volontairement pesants et qui s’étalent. Ca t’as appris quoi au juste ? Qu’on pouvait mourrir de froid en montagne si on n’est pas bien préparé ? Super l’info ...

                      Entièrement d’accord plus bas avec « le furtif ».


                    • moebius (---.---.158.190) 23 décembre 2006 21:40

                      Ces événements ont marqué mon enfance, chaque fois que je pars en montagne je pense à leur lente agonie et ce sourire figé est pour moi le comble de l’horreur. Mais Le pire c’est qu’ils pouvaient eux comtempler les lumiéres de Chamonix, si proches et pourtant si lointaines dans la nuit si froide. Image de la solitude la plus absolue


                      • jean charles barbour (---.---.97.78) 29 décembre 2006 19:23

                        Cher monsieur, vous semblez ignorer que le responsable de gendarmerie blaise agresti declare que les guides se désohonorèrent en manquant au devoir sacro-saint du principe de secours. je vous rappelle que même les plus grands criminels blessés lors de leur arrestion sont conduit a l’hôpital. Nos jeunes de la montagne, pour imprudents qu’ils aient été devaient bénéficier des secours prévus a cet effet, en particulier de la gendarmerie habilitée à intervenir en tout lieu d’une commune, lorsqu’il y a danger, les alouettes purent facilement se poser à Vallot , saint Gervais le O3 janvier à quelques mètres de la elles auraient pu semble t-il faire de même, mais nous sommes sur chamonix au grand plateau


                      • Internaute (---.---.114.92) 26 décembre 2006 10:10

                        Dés l’intro, le ton est donné. « ...à travers lui, c’est le face sombre de notre humanité qui est mise en accusation.... » Quel malin plaisir certains journalistes éprouvent-ils à mettre en avant les côtés les plus sordides des gens, quitte à refaire l’histoire pour justifier leur thèse ? En conclusion je pensais que vous alliez enfin découvrir l’horrible vérité..., que le maire de Chamonix est monté tout seul en haut la nuit pour faire les poches des deux malheureux.

                        Ces événements de 56 sont extraordinaires à plus d’un titre et auraient pu être l’occasion d’un traitement plus intéressant des diverses facettes du problème. En un si petit lieu se sont retrouvés tant de sentiments forts et de circonstances extraordinaires. Je me souviens d’une entrevue d’Honoré Bonnet, ancien guide de Chamonix, ancien entraineur de l’Equipe de France de ski à l’époque où elle raflait toutes les médailles, faite peu de temps avant sa mort et où il évoquait le sauvetage auquel il avait participé. Le pauvre homme en pleurait encore 50 ans aprés les faits en évoquant les malheureux qui avaient déjà les membres gelés et en se souvenant des paroles échangées avec ces morts vivants. Vous ne voyez que le côté sordide des choses car ces événements vous dépassent complètement. Il y a eu des héros, il y a eu des gens plus conservateurs. Beaucoup ont pris leur responsabilité.

                        Vous stigmatisez le directeur de SudAviation qui n’a pas voulu prêter une machine à peine testée et pas encore certifiée. Que dites-vous à ceux qui ont trainé Henri Ziegler devant les tribunaux parcequ’un Airbus testé et certifié s’est écrasé ? A postériori on ne peut que donner raison à ce directeur inconnu.

                        Vu de loin, la seule chose un peu répugante à signaler serait l’installation de jumelles et longues vues sur les terrasses des restaurants pour regarder les deux malheureux. Et encore ce n’est pas pire que les journalistes qui nous abreuvent tous les jours de la misère du monde, guerres, attentats et raz-de-marée, rien que pour gagner leur croûte.


                        • Icks PEY Icks PEY 29 décembre 2006 20:08

                          @ Le Furtif & @ Internaute

                          De retour de vacances de Noël, je découvre vos messages qui remontent à quelques jours. Je vous en remercie.

                          Je constate que 5 décennies plus tard, le sujet suscite encore beaucoup d’émotion et la polémique de l’époque n’a pas complètement disparu.

                          Vous me reprochez « d’instruire à charge » ou de stigmatiser untel et untel. Or, comme je l’ai déjà dit précédemment en réponse, mon article n’accuse personne et j’essaie de présenter les motivations de chacun. Je ne reviendrai pas dessus.

                          Je crois qu’il y a deux filtres de lecture de ce tragique événement : le filtre « légal » selon lequel personne n’a commis de « faute », ce qui est effectivement vrai, mais également, le filtre « moral » qui pose la question de savoir s’il est acceptable que deux gamins - aussi fautifs, inconscients et irresponsables soient-ils - puissent être abandonnés à quelques heures de marche de Chamonix.

                          D’ailleurs, après le drame, la Fédération Française de la Montagne tirera les conclusions de cette affaire en affirmant solennement que l’obligation de secours doit toujours constituer une priorité qui ne saurait s’encombrer de considérations autres.

                          Enfin, pour revenir aux faits qui nous intéressent ici, il est permis de poser la question de savoir pourquoi on a empêché Lionel Terray de constituer une caravane terrestre jusqu’au 30 décembre 1956 alors qu’il était prêt à partir avec d’autres volontaires depuis plusieurs jours déjà : je conçois que les guides ne soient pas obligés d’y aller, cela relèvent de leur liberté, mais je ne comprends pas pourquoi on a interdit aux volontaires d’y aller car cela relève également de leur liberté.

                          Bien cordialement à vous,

                          Icks Pey


                          • jean charles barbour (---.---.97.78) 29 décembre 2006 22:42

                            on pourrait se poser cette autre question, pourquoi, comment l’Etat à interdit à un suisse disposant d’un avion de venir se poser en france, alors qu’il disait être disponible dès le 27 décembre.


                          • Icks PEY Icks PEY 29 décembre 2006 23:26

                            @ JC Barbour

                            Tout à fait et merci pour ce complément.

                            Vanité ? Orgueil national mal placé ?

                            Bien cordialement

                            Icks PEY


                          • [email protected] (---.---.97.78) 29 décembre 2006 23:53

                            le drame des garçons, sui auraoent aujourd’hui 75 ans, et qui ne seraient peut être plus de ce monde, est d’avoir eu 2oans et + a cette époque et donc d’avoir tenté d’ouvrir l’espace confiné de la société d’apres guerre, comme le fera l’Ehlise en 1965 et la société civile en 1968, autrement dit ils sont venus trop top et comme ils devaient être punis d’avoir osé braver les lois du conservatisme, ils fuent condamnés à mort, cas unique dans la civilisation occidentale. Mais le nerf du problme et que personne ne saura jamais ce qui s’est passé l’apres midi du 26 décembre au col de la brenva entre vincendo et henry d’une part et d’autre part entre bonetti et gheser, pourquoi les deux cordees se sont elles séparées ?. j’ai lu ci dessus que les garçons auraient été des abrutis l’expédition avait été bien préparées, les circonstances atmosphériques ne êrmirent pas la réalisation de cette première si mal vue par beaucoup


                          • [email protected] (---.---.97.78) 30 décembre 2006 00:13

                            je serais désireux de savoir quel style littéraire vous envisagez sur ce dramatique sujet, qui taraude encore les consciences des acteurs du temps comme de ceux qui le decouvrent, il y a trois ans j’ai consacré a cette opopée sinistre un genre poètique sur l’injustice singulière qui frappa ceux qui montèrent vivant et descendirent morts


                            • Behat (---.---.68.202) 1er janvier 2007 22:07

                              Je vous signale l’existence de « Naufrage au Mont Blanc » (Editions Glénat 1998) un livre de 400 pages entièrement consacré à « L’affaire Vincondon et Henry » (et couronné par plusieurs prix littéraires en France et à l’étranger). L’auteur l’a écrit au terme de 2 ans d’enquête au cours de laquelle il a rencontré tous les protagonistes de cette affaire encore vivants en 1996 (une cinquantaine). En citant ce livre, vous auriez fait preuve d’honnêteté, vous auriez en outre permis à vos lecteurs de corriger certaines de vos erreurs et maladresses, et d’avoir une vue plus large, plus documentée, plus appronfondie et sans doute plus objective de cette affaire complexe.


                              • Icks PEY Icks PEY 2 janvier 2007 04:02

                                @ Behat

                                Bonsoir,

                                Je passerai vite sur votre troisième phrase dont l’agressivité gratuite me semble inopportune concernant un article qui se veut d’abord être un hommage à deux décédés.

                                Il me semble être une lapalissade de dire qu’un ouvrage de plus de 400 pages soit plus approfondi qu’un simple article d’une dizaine de paragraphes.

                                Passons.

                                Je précise également que je ne me suis pas senti obligé de faire toute la bibliographie de cet événement qui, rappelons-le, est public et fait donc partie du domaine public. L’Histoire n’appartient à personne. Pas même à des gens de talent comme Yves BALLU dont vous oubliez de citer le nom, d’ailleurs, que je respecte profondément pour l’immense travail de mémoire qu’il a réalisé.

                                Pendant que nous y sommes, il serait injuste de ne pas citer les autres supports que j’ai trouvés sur cette affaire : je pense notamment à l’excellent documentaire TV de Denis DUCROZ que j’avais vu il y a plusieurs mois sur France 5. Son travail, à lui aussi, a été récompensé par un prix.

                                Et, dans un genre moins fouillé, mentionnons les numéros Paris Match de janvier et mars 1957 ainsi que les actualités françaises que vous trouverez sur le site ina.fr sous les dates du 9 janvier 1957 et 27 mars 1957, je crois ...

                                Et puis également, Lionel Terray a fait brièvement allusion à l’affaire mais surtout décrit très bien le monde des guides de chamonix dans son cultissime ouvrage « les conquérants de l’inutile ».

                                Enfin, il me semble qu’un ouvrage est sorti récemment, écrit par un membre du PGHM me semble-t-il, qui retrace en détail ce qui s’est passé en décembre 1956, mais je ne l’ai pas encore lu.

                                Et je m’excuse pour les autres auteurs qui auraient abordé le sujet : s’ils veulent bien se signaler ici, cela facilitera mes recherches !

                                Bien cordialement,

                                Icks PEY


                              • Behat (---.---.156.29) 2 janvier 2007 16:00

                                Bonjour, Je persiste à penser que sur une dizaine de paragraphes, une ligne pour signaler le livre référence sur cette affaire dont vous vous êtes à l’évidence inspiré n’aurait pas été innutile. Et je confirme que votre article, au demeurant plutôt bien fait, comporte quelques erreurs et approximations dont je suis prêt à vous donner quelques exemples si ça vous intéresse. Mais je crains une fois de plus que vous ne taxiez d’agressivité les propos critiques. Alors... Encore un mot : l’épilogue de cette triste histoire va se dérouler demain 3 janvier. C’est en effet ce jour, que le maire de Chamonix va dévoiler une plaque à la mémoire de Vincendon et Henry. Exprimant enfin, après 50 ans, la compassion de tous à l’égard de ces deux malheureuses victimes.


                              • Icks PEY Icks PEY 2 janvier 2007 20:15

                                @ Behat

                                Tous les compléments d’informations sont les bienvenus et je crois qu’au fil des commentaires, j’ai accueilli avec bienveillance toute remarque ou commentaire.

                                Si je parle d’agressivité, c’est en réponse à vos propos mettant en doute mon honnêteté et mon objectivité. Je peux être maladroit et incomplet, voire même dans l’erreur, mais je ne crois être ni malhonnête ni partisan de quiconque. S’il subsiste un doute là-dessus, je peux vous dire qu’en tant que père de famille raisonnable (raisonnable n’a aucun caractère péjoratif dans ma bouche), il n’est pas sûr que j’aurai été volontaire pour partir le 26 décembre 1956 si j’avais été un guide à Chamonix à cette époque.

                                En tout cas, je me félicite de l’événement de demain à Chamonix, j’espère que les gazettes s’en feront l’écho.

                                Bien cordialement,

                                Icks PEY


                              • Pelic (---.---.136.210) 6 janvier 2007 10:24

                                Vous trouverez un billet sur l’ouvrage de Blaise Agresti - In extremis, l’épopée du secours dans le massif du Mont-Blanc à cette adresse :

                                http://pelic.free.fr/blog/index.php/2007/01/05/87-in-extremis-blaise-agresti

                                Ce remarquable travail (dé)montre bien que la tragédie Vincendon & Henry a été à l’origine de la professionnalisation du secours en montagne tel que nous le connaissons aujourd’hui.

                                Pelic www.pelic.net - Livres de Montagne


                              • [email protected] (---.---.97.78) 7 janvier 2007 22:56

                                nous sommes reconnaissants à la municipalité de chamonix de se souvenir de cette tragédie dans la commune, après de 5O ans. Par ailleurs, à mon avis, les victimes furent des héros pionners puisqu’il s’agissait pour elles de faire en hiver la crête de la BRENVA, ce qui fut réaliser, puisque les sauveteurs du 31 Décembre les trouvèrent en dessous de la cime du Mont Blanc...mais qui pourraient accepter leur exploit puisqu’ils avaient été jugés incapables d’un exploit impossible avant le départ, exploit non encore tenté à ce moment et qui plus est, deux hommes de la ville, non montagnards ne pouvaient en imposer aux chamoniards


                                • [email protected] (---.---.97.78) 8 janvier 2007 00:13

                                  phase 1)

                                  Une bande de copains de la ville, étrangers à la vie locale traditionnelle, quoique expérimentés, débarque à Chamonix pour les vacances de Noel. Ils arrivent dans un nouveau style « vacanciers » qui vient juste de voir le jour, après dix années de reconstruction matérielle et morale nationale. Ce phénomène « jeunes en vacances » n’est pas encore répandu ou à peine au fond des provinces. Jean Vincendon et François Henry, semblent avoir envie d’être connus et se proposent d’innover en la matière. Ils se présentent dans un équipement surement couteux, peu ou pas encore usité, censé être des plus performant. De plus ils annoncent leur désir de passer Noel au refuge Vallot. Par ailleurs ils semblent défier les comportements traditionnels des autochtones. Casse-coup, têtes brûlées, point du tout un d’eaux est deja aspirant-guide...mais ils semble bien qu’un tel projet soient perçu par plusieurs comme une triple offense à la famille, à la religion, à la patrie, les trois pilliers moraux du temps, noel hors de la famille, entre copains en pleine nature...alors que que les jeunes soldats meurent en Algérie. Les consciences ne sont pas prêtes encore au phénomène « vie des jeunes » « copains » les braves gens ne sont guère ouverts a ce genre de vie... qui explosera dans la decennie suivante. Nos garçons apparaissent en avance sur le temps.


                                • [email protected] (---.---.97.78) 8 janvier 2007 00:29

                                  Phase 2)

                                  Jean et Fraçois sont signalés le 22 Décembre à l’Aiguille du Midi...et ils sont rejoints agonisants le 31 Décembre par une équipe de sauveteurs en dessous du Mont Blanc. Il est peu vraissemblable que les deux naufragés aient pu faire part de leur aventure à Honoré Bonnet un des sauveteur. Or donc tout ce qui a été écrit sur eux entre le 22 et le 31 Décembre ne peut être que le fruit de l’imaginaire des journalistes ou alors sur les dires de Walter Bonatti et Silvone Ghéser qui se sont présentés comme leurs compagnons de cordées eux aussi s’aventurant à l’ascension du Mont par la crête de la Brenva. Il n’y a aucun autre témoins. Jean Vincendon aspirant-guide et François Henry connaissaient bien la montagne.Tout ce qui est raconté depuis le 24 décembre ne peut venir que de Bonatti et Ghéser. Personne en dehors d’eux ne peut savoir ce qui s’est passé. Mais que s’est il donc passé, pour que le 26 Décembre, d’aprés le récit officiel, alors que les quatre alpinistes se suivaient, Jean et François à quelques mètres du sommet du Mont Blanc aient pu piquer droit vers la vallée, par un passage dangeureux, alors que le refuge Vallot n’était qu’à 5OO ou 6OO mètres, pratiquement sur du plat. Comment comprendre que les garçons n’aient pas bougé pendant plusieurs jours du même lieu, au début ils n’étaient pas agonisants, puisque depuis la vallée, les « spectateurs » les suivaient heure apres heure dans un voyeurisme hodieux, et ils étaient vus plutôt en bonne forme. Est-ce possible qu’il n’aient pu rien tenter ?...alors que le 31 Décembre les sauveteurs sans aucun équipement de l’endroit où ils se trouvaient aient pu remonter au Vallot. Comment ont-ils pu attendre un secours et attendre du même coup la mort ?.


                                • [email protected] (---.---.97.78) 8 janvier 2007 00:47

                                  Phase 3)

                                  Alors que l’alerte avait été donnée dès le 26 Décembre, un hélicoptère de l’armée ne le rejoint que le 31 Décembre en s’écrasant au sol. Qui fit quoi durant tous ces jours ?, qui essaya de les secourir ? personne en vérité. L’Etat, le département le commune, se renvoyèrent la responsabilité et en fait personne ne savait que faire parce que ce genre de sauvetage ne s’était jamais encore posé. De plus selon la morale du temps qui prenait un risque devait en assumer les conséquences, la morale civique étant toute bâtie sur nos soldats en Algérie. Le sens de l’autre était une notion peu usitée, et le mot « solidaire » n’avait pas encore cours. Ca ne faisait que deux ans que l’abbé Pierre venait d’essayer de remuer la classe dirigeante pour le service des sans logis et la génération « yéyé » n’allait apparaitre que dans 5 ans. Bien entendu tous et chacun, durant ces jours, passèrent leur temps à calculer le coût d’un tel sauvetage et aucun service de secours de montagne n’existait, autre que celui de la bonne volonté des guides. Mais eux, tout nouvellement venait de decouvrir une nouvelle activité, celle de la course en montagne de plus en plus demandépar des non locaux et de plus payante. Gratuitement aller secourir des jeunes étrangers au pays et téméraires ne poussait personne à l’action. Lionel Terray se proposa, mais on ne lui donna personne, Sudaviation refusa pour protéger son matériel, un génévois disposant d’un appareil de montagne, se retrouva interdit de se posa en France, les âmes pieuses de la ville calculaient combien de temps pouvait on survivre dans ces conditions extrêmes, on se demandaient comment ils pourraient vivre une fois amputés des bras et des jambes, les journalites, les suivaient à la trace jucgés sur les toits des immeubles par téléobjectifs et jumelles, c’était le spectacle tragique de fin d’année...mais personnes ne prennait de décision. On peut imaginer que certains n’étaient pas mécontants, non de leur souffrances morales et physiques mais de leur échec sportif. Ainsi le 31 Décembre reste le miroir grossissant en lequel l’homme peut voir le noire face de son humanité.


                                • [email protected] (---.---.97.78) 8 janvier 2007 01:16

                                  Phase 2)

                                  Jean et Fraçois sont signalés le 22 Décembre à l’Aiguille du Midi...et ils sont rejoints agonisants le 31 Décembre par une équipe de sauveteurs en dessous du Mont Blanc. Il est peu vraissemblable que les deux naufragés aient pu faire part de leur aventure à Honoré Bonnet un des sauveteur. Or donc tout ce qui a été écrit sur eux entre le 22 et le 31 Décembre ne peut être que le fruit de l’imaginaire des journalistes ou alors sur les dires de Walter Bonatti et Silvone Ghéser qui se sont présentés comme leurs compagnons de cordées eux aussi s’aventurant à l’ascension du Mont par la crête de la Brenva. Il n’y a aucun autre témoins. Jean Vincendon aspirant-guide et François Henry connaissaient bien la montagne.Tout ce qui est raconté depuis le 24 décembre ne peut venir que de Bonatti et Ghéser. Personne en dehors d’eux ne peut savoir ce qui s’est passé. Mais que s’est il donc passé, pour que le 26 Décembre, d’aprés le récit officiel, alors que les quatre alpinistes se suivaient, Jean et François à quelques mètres du sommet du Mont Blanc aient pu piquer droit vers la vallée, par un passage dangeureux, alors que le refuge Vallot n’était qu’à 5OO ou 6OO mètres, pratiquement sur du plat. Comment comprendre que les garçons n’aient pas bougé pendant plusieurs jours du même lieu, au début ils n’étaient pas agonisants, puisque depuis la vallée, les « spectateurs » les suivaient heure apres heure dans un voyeurisme hodieux, et ils étaient vus plutôt en bonne forme. Est-ce possible qu’il n’aient pu rien tenter ?...alors que le 31 Décembre les sauveteurs sans aucun équipement de l’endroit où ils se trouvaient aient pu remonter au Vallot. Comment ont-ils pu attendre un secours et attendre du même coup la mort ?.


                                • behat 3 novembre 2017 22:33

                                  @[email protected]
                                  Cette discussion date d’une dizaine d’années... Mais elle est toujours d’actualité. Je vous conseille d’aller voir le blog de Yves Ballu : http://yvesballublog.canalblog.com/
                                  Ou de lire « Naufrage au Mont Blanc » consacré à cette histoire. Vous verrez en particulier que l’équipement de Vincendon et Henry n’était pas couteux : ils l’ont en partie fabriqué eux-mêmes et se sont fait prêter du matériel.


                                • (---.---.97.78) 3 février 2007 20:57

                                  nous avons vu de nombreuses réactions pour ou contre le sujet ici traité, relatives aux moeurs de l’époque, aux gendarmes, aux guides, à l’armée, aux circonstances atmosphériques, à l’incordination, au fiasco...mais nous ne nous sommes pas placé au niveau des principaux intéressés dans la situation qui été la leur en ces jours. personne jusqu’ici n’a reconnu leur « exploit » d’avoir fait la Brenva, ce qui était leur objectif, puisque à l’endroit où ils furent rejoints, cette crête de la brenva avait été parcourue. s’il été descendu bien portants, apres cette ascension c’eut été la révolution dans le monde de la montagne, ce qui aurait impossible à accepter par le milieu. s’ils avaient été ramanés en vie le 31 décembre, après une telle aventure, personne ne les aurait accepté comme guide et ne les aurait pris dans une cordée. s’il avaient été ramenés handicapés, pour être amputés des membres, qu’elle aurait été leur vie ?. les malheureux ne pouvaient que quitter ce monde en lequel ils n’auraient pas eu de place.


                                  • (---.---.97.78) 17 février 2007 14:27

                                    Merci a Monsieur Yves ballu de nous permettre, au fil des jours d’entrer dans ce conte de Noêl nouvelle version, dans toute l’horreur qui est la sienne, sans idéologie, en relatant les fait des hommes


                                    • behat 23 avril 2008 19:30

                                       

                                      Je relève dans les avis et commentaires de nombreuses erreurs. Exemples :

                                      - "Tout ce qui est raconté depuis le 24 décembre ne peut venir que de Bonatti et Ghéser. Personne en dehors d’eux ne peut savoir ce qui s’est passé."  FAUX. Honoré Bonnet a parlé avec Francois Henry et Jean Vincendon. Cette conversation est relatée dans "Naufrage au Mont Blanc" . Est également citée dans ce livre référence une lettre bouleversante du père de François Henry qui a été voir l’adjudant Blanc à l’hôpital après le sauvetage. Lors de cette visite, Blanc qui est resté allongé à côté de François Henry après être tombé dans une crevasse et avoir été ramené dans la carcasse de l’hélico lui a parlé, et il a raconté cette conversation dramatique. Voici donc deux sources d’information incontestables sur ce que Vincendon et Henry ont pu dire avant de mourir.

                                      - Mais que s’est il donc passé, pour que le 26 Décembre, d’aprés le récit officiel, alors que les quatre alpinistes se suivaient, Jean et François à quelques mètres du sommet du Mont Blanc aient pu piquer droit vers la vallée, par un passage dangereux ? Ce qui s’est passé a été raconté par Bonatti et par Silvano Gheser. Leur témoignage est retranscrit dans "Naufrage au Mont Blanc". Il y a eu une séparation houleuse, Bonatti refusant vivement la proposition de Vincendon qui souhaitait faire une pause pour s’alimenter (probablement également pour souffler, car il était déjà très éprouvé). La suite n’étant plus que de la marche, Bonatti s’est mis en route avec son compagnon lui aussi très éprouvé (il subira plusieurs amputations des phalanges des mains) qu’il voulait mettre à l’abri au plus vite.

                                       

                                      - mais qui pourraient accepter leur exploit puisqu’ils avaient été jugés incapables d’un exploit impossible avant le départ, exploit non encore tenté à ce moment ? FAUX. L’ascension hivernale de la Brenva avait été réalisée l’hiver précédent par la cordée Couzy Vialatte, et la semaine précédente par la cordée Dufourmantelle Caseneuve. L’ascension de Bonatti Gheser et Vincendon Henry n’était en fait que la troisième. Ce qui n’enlève rien à la réalité de l’exploit.

                                       

                                      Tout cela est raconté en détails dans "Naufrage au Mont Blanc", qui est certainement le livre référence sur le sujet. Le seul dont l’auteur a pris la peine de rencontrer tous les protagonistes de l’affaire (une cinquantaine), ce qui n’est évidemment pas le cas ni de Lionel Terray qui l’évoque très brièvement, ni de Denis Ducroz dont le film n’a pas cette prétention, ni de Blaise Agresti qui n’a recueilli que le témoignage d’Honoré Bonnet (très émouvant), ni évidemment des nombreux journalistes (Paris Match et autres) qui ont survolé le sujet.

                                       

                                      Conclusion : lisez ou relisez « Naufrage au Mont Blanc » !

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