Violence et plaisir
La pire violence est celle des mots, on dit toujours ça avant de s’être fait casser la gueule
Les gladiateurs ont disparu depuis des lustres, éliminés du paysage ludique par le christianisme naissant. Progressivement, leurs équivalents chevaliers de la joute à la lance ou à l’épée, puis duellistes au sabre ou au pistolet sont aussi sortis de l’histoire soit par abdication, soit par législation. Il n’est resté que la violence canalisée et orchestrée ou illégale et criminelle. Cette violence encadrée s’exprime encore de nos jours par le biais de la boxe, des arts martiaux et de la corrida. Mais elle est appelée à disparaître à moyen terme, comme ce fut le cas pour les combats de coqs et de chiens. Le monde actuel qui se dit civilisé ne supporte plus ces plaisirs sanguinaires, bien que tolérant la guerre, la grande misère et les inégalités sociales extrêmes sans pour autant sourcilier outre mesure. La violence illégale est comme son nom l’indique entre les mains des mafias et groupes criminels qui organisent des combats clandestins ou des snuff movies avec viols et meurtres sadiques quand il ne s’agit pas de rodéos sur des parkings ou de la remontée d’autoroute en sens inverse vers 3 heures du matin. Ce thème alimente les fantasmes de cinéastes spécialisés dans le street fight et les arts martiaux ou dans les poursuites en voitures avec cascades spectaculaires. Cependant, il est peu probable que de telles exactions soient réellement répandues. Il y a fort à parier que la majorité de ces rumeurs tiennent de la légende urbaine. Dans la vie réelle, la violence illicite se retrouve dans le phénomène de bandes et de gangs à la fois crapuleux et ludiques à leur manière quand ils se défoulent gratuitement sur une victime choisie au faciès, au regard ou à l’appartenance territoriale. Les composantes de cette violence sont variées allant du viol collectif, les fameuses tournantes, au lynchage en meute ou au vandalisme et à l’hooliganisme. Mais en dehors d’un gain résiduel fait de « dépouille » et de racket, c’est la dimension festive qui est la plus motivante pour ceux qui s’y adonnent. La brutalité peut aussi s’appliquer à l’intérieur d’un groupe homogène, comme punition, mais surtout comme méthode d’initiation, de rite de passage permettant de devenir membre d’un gang. Cette initiation violente est très bien rendue dans le film néo-zélandais, L’âme des guerriers qui décrit le milieu maori des banlieues des antipodes. Il s’agit d’une forme de bizutage exacerbé, allant bien plus loin que les petites humiliations sadiques subies par les étudiants des grandes écoles avant que ces traditions ne soient interdites au nom du respect de la personne et du principe de précaution. La violence est aussi un moyen d’établir une hiérarchie et une aristocratie parallèle, la prison en est l’exemple le plus criant avec ses règles, ses punitions, ses caïds et sa loi du silence.
La violence est un domaine où le plaisir devient extrême, mais aussi insupportable, injuste et dégradant vu de l’extérieur surtout quand elle s’exerce sur les plus faibles. Cela dit, un parachutiste ou un boxeur sont aussi vulnérables qu’un enfant ou une vieille quand une quinzaine de nervis les attaquent à coup de barre à mine. Il est très difficile si ce n’est impossible de s’adonner à la violence gratuite sans entrer dans la perversion, la cruauté et la démesure. Gilles de Rais malgré son intelligence et son faste n’est qu’un criminel sexuel qui ne mérite le respect que pour son outrecuidance, son sens du faste et son langage d’hérétique. Il ne peut servir de modèle, pas plus que les grands assassins qui émaillent l’histoire universelle car il s’agit d’une démarche par trop personnelle. L’homme normal, mais où est la normalité, ne peut se satisfaire du crime, mais apprécier les saillies et bons mots du criminel, bref l’expression dévoyée de son intelligence. Landru devint célèbre non pas tellement à cause de ses meurtres de femmes et l’élimination de leurs cadavres dans la célèbre cuisinière à bois après découpage, mais par ses répliques ironiques et pertinentes lors de son procès. Quoi de plus passionnant que les Mémoires de Lacenaire, « le dandy du crime » qui inspira Marcel Carné pour son chef-d’œuvre, malgré les phrases censurées qui en rendent la lecture difficile, écrites dans sa cellule de condamné à mort ? Quoi de plus philosophique que l’apostrophe d’Emile Henry, l’anarchiste poseur de bombes à ses juges : « il n’y a pas d’innocents ! ». Cette citation ramène à la fois à la faute originelle des chrétiens, à la responsabilité collective allant du goulag « il n’y a pas d’innocents, seulement de mauvais enquêteurs », à Pol Pot, aux animaux malades de la peste et au loup et l’agneau.
La littérature peut cependant analyser le crime et lui donner ses lettres de noblesse. Par Dostoïevski, avec Crime et châtiment, l’assassinat entre définitivement dans la catégorie des beaux-arts. Et la vision toute personnelle de l’œuvre de Nietzsche par Jack London, dans Le bureau des Assassinats, remet le crime dans sa dimension philosophique. D’ailleurs, le succès de la Série Noire ne s’explique que par la fascination déclenchée par la violence et Hannibal Lecter, le criminel mythique créé par Thomas Harris n’aurait jamais suscité un tel engouement, s’il n’avait perpétrer que des forfaits classiquement banals et n’avait fait montre d’une intelligence exceptionnelle. L’intérêt des romans d’Agatha Christie ne réside pas dans la manière dont Hercule Poirot résout les énigmes, n’importe quel détective de fiction en est capable. Ce qui passionne le lecteur, c’est l’inventivité des criminels et les moyens mis en œuvre pour arriver à leurs fins. Hélas dans la vie réelle, la plus part des délits sont de l’ordre du crapuleux et de l’appât du gain, ce qui rend difficile leur approche artistique. Quant au crime en série, son côté répétitif, réitéré selon un modus operandi souvent ritualisé, il ne peut être considéré comme artistique ou créatif, à moins de ne s’intéresser qu’à la première lithographie. L’Etranger de Camus ne peut par contre pas être placé au niveau des artistes, d’abord parce qu’il n’éprouve aucun plaisir dans son crime et ensuite car il est mentalement perturbé. L’absurde et l’angoisse sont les moteurs de la littérature de Camus, il n’y a en ces domaines aucun sentiment festif.
Chaque individu ou presque est un criminel de l’imaginaire, même si l’immense majorité ne fera jamais de mal à une mouche ! Cela dit, l’exemple de la mouche est plutôt mal choisi, car en dehors des disciples du jaïnisme, la plupart des individus n’ont aucun état d’âme quand il faut en écraser une. Si dans les séries B et les téléfilms, le manichéisme s’impose, avec des méchants vraiment méchants, voire patibulaires, aux personnalités frustres et binaires s’acharnant sur des victimes couvertes d’angélisme à faire pleurer Margot, il n’en est pas de même dans la littérature méritant ce nom. Les SS des Bienveillantes, du Choix de Sophie ou de Portier de nuit sont des personnages complexes bien plus intéressants que des brutes primaires sans foi ni loi. Et Raskolnikov, même s’il commet un crime atroce à la hache n’en reste pas moins un héros attachant, un jeune homme fragile et passionnant bien plus digne d’intérêt que les protagonistes du Gang des Barbares. Le héros de Dostoïevski est rongé par la culpabilité et le remords et ne peut être sauvé qu’en subissant le châtiment, mais sa démarche est intérieure et individuelle, il ne se sert pas de ses remords pour amadouer les juges. Au contraire, le châtiment lui est nécessaire pour atteindre la rédemption. Raskolnikov a cependant sa propre morale ; la culpabilité ne se serait pas installée s’il n’avait occis que sa première victime qu’il regarde comme un être répugnant, un pou méprisable qui ne mérite pas de vivre. C’est la deuxième victime qui pose problème, car rien ne justifie sa mort. Le héros de Dostoïevski a donc le sentiment de faire parti d’une élite ayant le droit moral de supprimer un être nuisible et répugnant. Le christianisme exacerbé de l’auteur russe est certes fait d’amour et de passion, mais d’un amour qui ne peut être universel et englober toutes ses créatures.
En théorie, la créativité pourrait aller jusqu’au meurtre, s’il n’y avait tant de contraintes pour s’en dissuader. Le héros du Parfum de Süskind, Jean-Baptiste Grenouille est l’archétype du créateur de l’extrême, prêt à sacrifier sa vie et à passer outre la loi et la morale pour atteindre l’odeur absolue. Et si ni Dieu ni Diable n’interviennent dans cette histoire, il y a indéniablement du Faust dans le personnage de Jean-Baptiste Grenouille. La dévoration finale du héros par des gueux peut être interprétée comme un acte d’amour universel ou comme le sommet du narcissisme. Cette dernière scène, ou Cène, possède indubitablement une dimension mystique quasiment christique, il s’agit d’une eucharistie monstrueuse où le héros devient lui-même l’hostie. De plus, l’essence créée par Jean-Baptiste Grenouille possède une très forte composante érotique faisant ressortir du tréfonds du cerveau archaïque une pulsion libidinale intense dépassant la morale, la pudeur et l’autocensure. Mais peut-il exister dans le réel des individus aussi passionnés et doués à la fois, pour ne pas dire géniaux au point d’en devenir criminels ? Bien évidement on pense au Caravage et à sa vie d’exactions et de débauche comme une ponctuation à son art. Mais il faut parallèlement se demander si le « cannibale de Rotenburg », Armin Meiwes, est un génie méconnu ou plus simplement un criminel pervers original ayant eu juste une simple fulgurance créatrice. S’étant arrêté à une seule « création » avant d’être incarcéré, nous ne le saurons donc jamais ! En tous cas, Armin Meiwes aurait plu, sinon fasciné Georges Bataille en sa période morbide où il aimait exhiber des photos de sacrifices humains dans les bistros parisiens. Cependant, dans La carte et le territoire, Michel Houellebecq ne va pas jusqu’au bout de ce type de raisonnement, même s’il y fait réfléchir. Quand il met en scène sa propre mort, l’auteur se choisit un assassin qui n’est qu’un pâle imitateur de Jackson Pollock ! Après avoir éviscéré sa victime, il n’est capable que d’une copie servile et gauche du peintre américain en projetant les boyaux sur le sol.
Comprendre sans excuser le sadisme extrême, la pédophilie, la nécrophilie et la zoophilie en privilégiant l’analyse de la personnalité de ceux qui s’y adonnent, la tâche est difficile si ce n’est insurmontable, et pourtant ! Il est très facile de condamner, de dénoncer et d’être dégoûté quand on ne ressent pas personnellement le moindre attrait pour ces passions et cette attirance que beaucoup qualifient de morbide, écœurante ou insupportable. Mais sans absoudre et se mettre à la place, il est évident que les pulsions sont inextinguibles et que même en ayant une conscience morale et un frein servant d’autocensure, il n’est pas facile de résister à une obsession quand elle dépasse le fantasme et l’imaginaire. La normalité est un produit complexe, une émanation psychique faisant entrer en compte les limites morales acceptées par le groupe, le non-passage à l’acte et la recherche de produits de substitutions légaux pour calmer les pulsions. Le pervers cherche l’absolu, l’œuvre d’art dans le vice, en bref l’inaccessible. Gilles de Rais est l’archétype du jouisseur mystique qui sait que l’histoire, son histoire va mal finir. La fin tragique de son périple criminel en est l’aboutissement comme la crucifixion est celui de la saga du Christ. Gilles de Rais se compare d’ailleurs à Jésus disant lui aussi laissez venir à moi les petits enfants. Pour lui, la sodomie d’un enfant devient une communion charnelle. En les immolant quand ils sont encore purs et innocents, il les mène à Dieu. Inutile de dire que si ce genre d’agissement se conçoit intellectuellement comme une œuvre, il ne peut par contre être accepté socialement au nom de la cohésion de la société. La condamnation et le châtiment sont indispensables pour éviter l’éclatement de celle-ci, même sans connotation morale ou religieuse. On peut admirer le criminel pour la fulgurance de son acte, sa témérité et son inventivité tout en trouvant légitime le fait de le sanctionner.
La tentation de la digression existe chez la majorité d’entre nous, mais le plus souvent se satisfait du fantasme et de la fiction. Heureusement pour les potentielles victimes, le passage à l’acte n’est pas indispensable pour le plus grand nombre de ceux qui ont de « mauvaises pensées » et il est de fait relativement rare, comparé à la masse d’idée perverses et assassines qui viennent à l’esprit des plus inoffensifs. Cet état d’esprit explique largement l’intérêt porté aux criminels en série par le grand public et les lecteurs de faits divers, surtout s’il s’ajoute au crime une forte composante sexuelle. Qu’il s’agisse de cas réels comme Landru, le Docteur Petiot, Dutroux ou Fourniret, ou de personnages de fiction comme Hannibal Lecter, le criminel odieux, le monstre fascine, attire et fait frissonner. Hannibal Lecter est l’incarnation du mal au niveau individuel et son intelligence captive. Cela ne pouvait que troubler les volailles castrées de la critique littéraire et cinématographique bien pensante et l’auteur s’est attelé à une explication simpliste des racines du mal devant le succès de ses premiers ouvrages. Si Hannibal Lecter est devenu un monstre, c’est bien évidemment qu’il a subi dans sa jeunesse en Lituanie des outrages ne pouvant venir que du mal absolu collectif, bien-entendu, le nazisme. La ficelle est si grosse que ceux qui ont apprécié le Silence des Agneaux ne peuvent que trouver ridicule cette genèse. Lecter est un esthète du crime qui n’a besoin ni d’excuse ni de justification, il est une sorte de Mozart de l’atroce et de l’indicible. On n’imagine mal une reprise de Crime et Châtiment dans laquelle Raskolnikov aurait été battu par des parents sadiques et violé dans sa jeunesse par un pope crasseux et libidineux, tout cela pour expliquer l’élaboration de sa démarche criminelle.
A l’opposé, malgré Justine de Sade et le fait divers Natascha Kampusch, malgré la dimension compassionnelle de la société actuelle, la victime fait rarement rêver la société. Le « héros » est le plus souvent le meurtrier, celui qui commet et non celui qui subit. L’horreur par procuration évite le passage à l’acte mais n’annihile pas le désir de transgression. L’homme normal est tout simplement celui qui ne viole pas, ne massacre pas, ne sodomise ni enfant, ni animal, ni cadavre, mais peut y penser de temps à autre, comme une option intéressante et tentante qu’il vaut mieux laisser à l’état d’hypothétique projet. Enfin, c’est plus la peur du gendarme que la morale qui limite la criminalité. Ainsi, c’est la quasi-impunité pour la plupart des délinquants mineurs qui explique la récidive. Cela devient un jeu de passer par le commissariat quand on sait que l’on sera libéré dans les heures qui suivent si l’on n’a pas commis de meurtre, surtout que maintenant les châtiments corporels sont interdits.
Nous sommes tous ou presque des criminels potentiels, les hommes du fait de leur force physique sont plus exposés à commettre un acte violent, mais la femme n’est pas à l’abri du crime par procuration ou par manipulation à l’instar de Salomé ou de Dalila ou de l’utilisation du poison à des fins de vengeance ou successorales. Si l’on croit encore à la morale, est-il condamnable de penser au crime, quelque soit sa forme, tant qu’il n’y a pas réalisation ? Pécher par intention est un concept chrétien de même que les pensées impures, mais cela n’a jamais fait de mal à qui que ce soit. Il n’y a rien de glorieux à imaginer un viol, une humiliation, un meurtre mais tant qu’on ne le commet pas, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, même si l’on en parle avec délectation au bistro. Le fantasme est plutôt une soupape de sécurité tant qu’il ne devient pas lancinant et obsessionnel. C’est ce qu’ont très bien compris les adeptes du sadomasochisme qui théâtralisent leurs fantasmes dans les limites du légal et du consentement d’autrui. Le fantasme en soi ne présente aucun danger pour celui qui sait faire la part des choses au niveau de son imagination et qui reste lucide quant à la réalité. Se voir personnellement en violeur, en assassin d’enfant, en génocidaire n’empêche pas a priori de rester un bon père de famille et un individu inoffensif. Se complaire dans la littérature et le cinéma violent ou le gore n’a jamais créé d’assassin, sauf si de fortes prédispositions existaient auparavant. Le fantasme et la fiction sont des soupapes de l’esprit, permettant de dégager des pulsions enfouies dans l’inconscient, le passage à l’acte devient alors inutile. Mais pour s’adonner à ce genre de divagation salutaire, il faut une certaine maturité. Se pose depuis peu le problème des jeux-vidéos violents dans les mains d’enfants et d’adolescents. C’est aux parents d’y veiller et d’expliquer que le sang, pas la fausse hémoglobine des effets spéciaux, traduit une violence qui fait mal pour de vrai, qu’on ne dégomme pas un camarade de classe comme on le fait avec un monstre sur sa console de jeux. Mais en réalité, il est loin d’être évident, qu’un enfant dit normal puisse passer à l’acte après avoir joué quelques heures. Si l’addiction s’installe, le danger réside plutôt dans l’échec scolaire et la désocialisation. Ce n’est pas quelques rares faits divers montés en épingle par les médias qui doivent trop alarmer les parents. Un gosse, ça se surveille, il faut simplement ne pas trop être laxiste dans son éducation.
La violence enfin exacerbe les sens, même de ceux qui ne sont pas combattants. Beyrouth ne fut jamais aussi festive que pendant les années de guerre civile. Ce paradoxe se retrouve dans de nombreux pays en conflit, dès que les accalmies le permettent les gens sortent de leur trou et boivent, jouent, font la fête et copulent entre deux bombardements. Ceux qui vivent dans l’instant, sachant que chaque verre peut être le dernier, en arrivent à penser qu’il faut jouir, car demain ne peut être que pire du fait des conflits. Cette philosophie de la dernière minute entraîne paradoxalement un regain du goût à la vie bien plus intense que dans les pays en paix. La phrase attribuée à Jean Cocteau qui fit scandale, « jamais nous ne fûmes aussi libres que pendant l’Occupation », ne traduit donc pas une allégeance au nazisme ou une adhésion sans faille à une idéologie totalitaire, mais plutôt un sentiment d’exaltation du corps et de l’esprit chez quelqu’un qui ne se considérait pas comme politiquement engagé. Cocteau et tant d’autres mondains, pris dans la tourmente de la guerre et de l’Occupation, ne pouvaient que ressentir l’époque comme une occasion unique pour exciter la création et le sens artistique.
48 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON