Violences conjugales, parlons-en !
La « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes » a eu lieu le 25 novembre dernier. Cette journée a été l’occasion de faire la lumière sur un sujet qui reste tabou pour de nombreuses femmes victimes de violences conjugales.

Des statistiques effarantes
En 2012, 148 femmes ont été tuées sous les coups de leur mari, de leur concubin ou de leur partenaire pacsé en France. À cela s’ajoutent 18 femmes décédées de la même manière, mais dans le cadre d’une relation non officielle. Par ailleurs, les services dédiés reçoivent chaque jour 27 plaintes de la part de personnes violées. Au cours des deux dernières années, ils ont enregistré 400.000 déclarations émanant de femmes ayant été victimes de violences sexuelles et/ou physiques ; elles ont entre 18 et 59 ans.
Violences conjugales : sous quelles formes se présentent-elles ?
Les brutalités peuvent se montrer sous plusieurs formes pouvant coexister dans certains couples. Physiquement, la violence se traduit en coups et blessures volontaires, brûlures, morsures, bousculades, strangulations ou séquestrations. Verbalement, un conjoint peut menacer, insulter, intimider ou dévaloriser son partenaire. Certains actes ont un impact sur le plan psychologique. La femme est souvent humiliée, son conjoint utilisant le chantage affectif ou lui interdisant de fréquenter sa famille ou ses amis.
Les viols et les agressions sexuelles figurent aussi parmi les violences conjugales. Sur le plan matériel, il peut s’agir d’une destruction de biens communs. En termes d’économie, la suppression d’une carte bancaire ou de tout autre moyen de paiement, l’interdiction de travailler ou le contrôle des dépenses sont considérés comme des actes de violence. Il en est de même pour la confiscation de documents, tels que le passeport, la carte d’identité nationale, le carnet de santé, les diplômes et le livret de famille. Les mutilations sexuelles et les mariages forcés peuvent aussi être inclus dans cette longue liste de violences subies par les femmes.
Un acte puni par la loi
Un conjoint violent cherche à dominer complètement sa partenaire et conduire sournoisement à sa destruction. Au final, la femme devient stressée, n’a plus confiance en elle-même et finit par s’isoler. Il lui est très difficile de se dégager de l’emprise de l’autre. Une agression conjugale ne peut être justifiée, quelles que soient les explications apportées par celui qui en est responsable. Un tel acte est puni par la loi. Une femme a des droits, qu’elle vive en concubinage ou soit mariée. Ceci est aussi valable si elle est divorcée, séparée ou liée par un PACS.
Les mesures prises par le gouvernement
Pour renforcer la lutte contre ces violences conjugales et celles qui sont faites aux femmes en général, la ministre des Droits des femmes a présenté récemment un plan étalé sur 3 ans (de 2014 à 2016). Grâce à ce programme, dont le budget est doublé par rapport à son prédécesseur, les pouvoirs publics visent à répondre à toute violence déclarée, le but étant de sortir le plus rapidement possible les victimes de ce cycle infernal dixit Najat Vallaud-Belkacem.
Le gouvernement a ainsi instauré plusieurs mesures, dont un numéro de référence (39 19) qui est mis gratuitement à la disposition des victimes tous les jours de la semaine pour faciliter l’accueil des plaignantes. Cette ligne sera fonctionnelle à partir du 1er janvier 2014. Les recours aux mains courantes seront aussi limités autant que possible afin d’encourager les personnes concernées à déposer directement des plaintes. Par ailleurs, les professionnels chargés d’enregistrer la parole de ces victimes bénéficieront d’une formation particulière.
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