Un mot également sur les mouvements de population en provenance d'Afrique du Nord qui font aujourd'hui problème aux yeux de beaucoup.
C'était l'époque où les professeurs d'université maghrébins qui devaient venir en France sur invitation professionnelle avaient les plus grandes peines à obtenir des visas, alors que le moindre imam salafiste qui faisait la même demande, se voyait aussitôt accorder l'autorisation de gagner notre pays et de s'y installer, accueilli à bras ouverts. Comme souvent nos politiques avaient la vue basse et on a pu juger, quelques années plus tard, des résultat de cette politique.
La situation actuelle de l'immigration n'est pas bien meilleure et nos conduites, en la matière, sont assez incohérentes.
Un petit problème mais significatif est celui de la population étrangère dans nos prisons qui, on le sait, sont surpeuplées. Il y avait dans nos prisons en 2004, 22,2% d'étrangers (ce pourcentage étant, dans certains zones comme la région parisienne de 30% voire 50% !). Ce pourcentage est naturellement très supérieur à celui des étrangers dans la population française (lisez à cet égard les rapports officiels sur cette question, ils sont à mourir de rire par la crainte panique d'y stigmatiser qui que ce soit en quoi que ce soit). Des esprits simples, envisageraient, en pareil cas, d'expulser vers leurs pays ces étrangers qui se conduisent si mal (ce que font d'autres Etats !) puisqu'on ne sait pas où les mettre. Que nenni ! La France terre d'asile, grande et généreuse, va construire des prisons pour eux, dès qu'elle aura trouvé l'argent pour ce faire !
Question plus commune : celle de la langue. Il ne manque pas de pays où toute demande de naturalisation est soumise à un contrôle, souvent sévère, de la pratique et de la maîtrise de la langue du pays dont on désire acquérir la nationalité. Pour prendre un seul exemple en Europe avec un pays qui passe généralement pour un modèle, c'est le cas du Danemark.
Chez nous, depuis une bonne dizaine d'années, on a décidé de vérifier le niveau de compétence des candidats à la nationalité française ; on a même créé, à cette fin, sur le modèle du DELF (diplôme élémentaire de langue française) un DILF (I = initial) qui était destiné à vérifier la compétence linguistique des impétrants.
Naturellement on a aussitôt fixé des objectifs très élevés et souvent absurdes (plus d'exigences pour ce niveau dit "A.1.1" que pour le niveau au-dessus "A.1"), avec cinq ou six cents heures de cours (je ne sais plus trop) ; on a rédigé un cahier des charges extravagant pour les institutions habilitées à donner ces enseignements, en précisant, avec la plus grande rigueur, le nombre de toilettes et de salles informatiques dont devraient disposer les dits établissements qui, pour finir, n'existent pas réellement, faute de moyens. On s'est beaucoup moins interrogé alors, en revanche, sur la compétence et la qualification des gens qui auraient dû être chargés de dispenser les enseignements et, moins encore encore, sur les motivations des candidats éventuels et les conditions dans lesquelles seraient dispensés ces enseignements qui, pour la plupart, n'ont d'ailleurs jamais existé. J'entendais pourtant, tout récemment encore, le président candidat revenir sur cette question de la maîtrise du français de la part des candidats à la naturalisation.
Tout cela est donc une vaste blague ; quand on compare notre législation à celles de beaucoup de pays, on s'aperçoit qu'elle est, en fait, des plus laxistes mais surtou incohérente ; les dispositions, follement restrictives, qui ont été arrêtées ne sont en réalité jamais mises en place. C'est l'Ubu de l'administration, souvent aveugle, qui demeure tout puissant en la matière. En cette circonstance, nous sommes, comme toujours, le pays où l'on fabrique le plus de lois, mais où on les applique le moins.
Quant aux réalités statistiques de l'immigration, elles sont des plus floues et, pour une fois, la chose serait plutôt à l'honneur de notre pays, puisque la France s'interdit dans les statistiques toute référence à l'origine ethnique des recensés.
Le paradoxe est qu'un certain nombre de ces recensés potentiels (le CRAN par exemple), au lieu de se réjouir d'une telle disposition, la critique et exige, en principe du moins, des statistiques ethniques, d'ailleurs absurdement fondéees sur le "ressenti" des "déclarants" ! Quid de Claude Nougaro qui chantait "Je voudrais être un noir !", sans parler de Michael Jackson ?