500 milliards de dollars. C’est ce que valent les sièges innocupés de votre voiture
Nokia a fait le calcul : ces deux places que vous ne parvenez jamais à occuper dans votre voiture valents 500 milliards d’euros, et pas mal d’émissions de Co2 en moins. La géolocalisation, le web en temps réel et les capacités des téléphones vendus aujourd’hui ouvrent la voie au covoiturage dynamique.
Une étude du centre de recherche de Nokia intitulée "Empty seats travelling" donne à voir un aperçu de ce que peut valoir, financièrement et écologiquement, le développement du covoiturage dynamique (pour rappel, cette version du covoiturage permet aux conducteurs et passagers connectés à un service en temps réel de connaître les disponibilités de chacun et d’optimiser leurs déplacements, en ville comme pour des trajets plus longs). Au niveau mondial, il y a plus de 500 millions de voitures, dont 236 millions pour les seuls Etats-Unis. Ces voitures parcourent près de 5 000 milliards de kilomètres par an. En s’appuyant sur une hypothèse déjà haute (un remplissage de la voiture de 2 places, alors que les statistiques montrent que le taux d’occupation d’une voiture est plutôt de l’ordre de 1,3 personne par voiture ; et 5 cents par kilomètre et par siège), Nokia estime que la valeur des "sièges inoccupés" serait d’environ 500 milliards d’euros. Et c’est bien le développement de la téléphonie mobile connectée à Internet qui peut réveler ce gisement.
Les télécommunications doivent donc permettre la mise en relation des demandeurs (passagers) et des offreurs (conducteurs) qui ont chacun un intérêt à la chose : financier (le conducteur est rémunéré par les passagers, les passagers paient moins cher un déplacement précis), écologique (moins de voitures en circulation, moins de bouchon et de "stop-and-go" si pollueur), et social (nouer des connaissances, partager ses ressources intelligemment). A tel point que l’étude Nokia imagine même une scène où un couple se demanderait "qui prend la voiture, et qui prend le portable ?" avant de partir au travail le matin.
Nokia recense aussi la manière dont les NTIC débloquent les craintes des usagers potentiels. "Voyager avec des inconnus ?" pas si les applications permettent d’évaluer les utilisateurs, comme c’est le cas sur eBay ou d’autres sites où les transactions sont évaluées. "Monter dans une voiture dont on ne sait rien ?", pas avec un système d’authentification des usagers. "Trop compliqué d’organiser des parcours et des emplois du temps ?", si c’était le cas avec le covoiturage classique, le dynamique synchronise en temps réel les utilisateurs (grâce à un système "push"). "Les gens ne sont pas prêts à changer pour l’environnement ?", là encore, si c’est votre entreprise, votre mairie ou votre association qui s’en occupe pour économiser et "écologiser" sur le transport, ça aidera. "C’est une technologie compliquée", eh bien pas tant que ça, surtout depuis que la géolocalisation et le web en temps réel se sont démocratisés.
On est donc à des années-lumière de l’auto-stoppeur, sa pancarte en carton et son air un peu louche, il faut l’avouer. Le covoiturage dynamique partage le destin de ces innovations qui ont mûri sur des décennies, souvent faute des bonnes technologies. La plupart des téléphones vendus actuellement sont équipés du réseau 3G, et sont donc capables de se connecter en temps réel à Internet, et la géolocalisation est rentrée dans les moeurs des utilisateurs des Google maps, de l’iPhone ou du Tom-Tom. Et comme le disait Victor Hugo, "rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue".
+ un cas pratique pour savoir combien économiser et "écologiser" sur un trajet de 30km, à 3 plutôt que tout seul.
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