A quelle vitesse roulent nos trains ?
Tout le monde
sait à quelle vitesse roulent les voitures, que l’on conduise ou non. 50, 90,
130 km/h. Mais pour les trains, il en va tout autrement. L’intérêt qu’on leur
porte est quasiment nul. Ils font tellement partie du paysage, qu’on en ignore
presque tout.
Les voitures Corail datent des années 70, mais bien rénovées à l’intérieur, elles sont particulièrement confortables et performantes (bien davantage que le matériel bling-bling qu’on trouve maintenant sur les réseaux régionaux).
Une locomotive BB9200, avec son style typique et ses pantographes en losanges, accusant 40 ans d’âge, tirait la rame.
Vu comme ça, l’ensemble n’est pas spécialement brillant .
En voiture compartiment, j’ai placé un GPS TomTom contre la baie vitrée, à la vue des autres passagers.
Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir, après avoir quitté Versailles, que notre train roulait à 160 km/h. On eut dit qu’ils découvraient qu’on pouvait rouler plus vite qu’ils ne vont dans leur voiture…
En effet, la perception que l’on a généralement de nos trains est assez dégradée. L’aviation, par exemple, conserve une certaine aura, une impression de haute technologie, de danger un peu aussi. Pour le train rien de tout ça : il est ramené au rang de la robinetterie d’un lavabo, dont on se sert quand on a besoin, rien de plus.
Il est vrai, surtout pour les utilisateurs des transports d’île de France, que nos trains ne présentent pas toujours un aspect flatteur.
Depuis les années 1970, et la large diffusion de l’automobile, le train, en dehors du TGV, est devenu un moyen de transport perçu comme féodal, vieillot, lent et peu performant. Les grèves du personnel SNCF n’arrangeant rien.
Si bien qu’aujourd’hui, sorti de l’automobile, point de salut. Certains allant jusqu’à être persuadé qu’on va plus vite en voiture qu’en train.
Le TGV est un cas un peu à part, bien médiatisé, et donc assez connu. Il est le seul, de tous les types de trains, à profiter d’une image plutôt bonne.
Paradoxalement, et contrairement aux trains conventionnels qu’on rabaisse, on aurait tendance à exagérer les vitesses et performances du TGV.
Pour en revenir aux trains conventionnels, ils roulent généralement assez vite. Plus vite qu’on ne le croit en tout cas.
Depuis 1960 maintenant, les trains Grande-Ligne, sur les gros axes, circulent couramment à 160 ou 200 km/h. Le Capitole, Paris-Toulouse, a généralisé les hautes vitesses commerciales à la fin des années 60.
Il ne faut pas se fier à l’aspect : la BB9200 de mon train Paris-Chartes, avec son aspect vieillot, roule plus vite que les TER de dernière génération X73500, bleus, polis et carrossés, ou que les grosses BB27300 bleues et blanches toutes neuves qui tirent les transiliens.
Grossièrement, la vitesse des trains, selon leur type, suit cette règle :
- Les trains dits « de banlieue », transiliens, RER, roulent généralement à 140 km/h maximum. La vitesse est malheureusement fréquemment inférieure, en raison du trafic et de l’état des voies.
- Les TER roulent, sauf rares exceptions, à 160 km/h maximum, sur les gros axes qui partent en étoile de Paris. Plus l’axe est petit (peu fréquenté), plus il est tortueux, moins les vitesses sont élevées : on trouve des 140, 120 ou 100 km/h.
- Les trains grande ligne (les appellations commerciales changent tout le temps à la SNCF, maintenant ça s’appelle VFE ou Teoz) roulent à 200 km/h sur les axes le permettant (longues lignes droites, sur terrain plat sans passages à niveau, comme Etampes – Vierzon).
- Enfin, les TGV, roulent à 270, 300 ou 320 km/h sur les lignes à grande vitesse aménagées pour eux, à 220 sur les lignes conventionnelles aménagées, et aux mêmes vitesses que les trains grande ligne sur le reste du réseau.
On le constate : le plus miteux des RER roule plus vite que la vitesse maximale autorisée sur Autoroute.
Les TER roulent nettement au dessus des vitesses atteignables par la voiture. Les Grandes Lignes et TGV ont des vitesses qui seraient excessivement dangereuses en voiture.
Souvent, malheureusement, c’est l’état des voies qui fait barrage aux vitesses. Contrairement à la voiture, où la vitesse est limitée pour des raisons de sécurité, c’est plutôt des problèmes d’aménagement et de contraintes sur la voie qui bornent ainsi les vitesses sur rail.
Parmi les obstacles aux vitesses élevées, sur les lignes, il faut noter :
- Le partage de la voie avec du trafic lent (transilien, fret)
- La présence de passages à niveaux (160 km/h max)
- La disposition de la signalisation et des secteurs, pour empêcher les trains de trop se rapprocher.
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