La presse a annoncé que le CERN présenterait les derniers résuitats des expériences destinées à prouver l'existence du boson de Higgs au cours d'une conférence le 13 décembre. Au lendemain de cette conférence, voici ce qu'il faut en retenir.
Le mardi 13 décembre 2011, deux physiciens du CERN ont présenté les résultats de deux années de collecte et d'analyse de données provenant du LHC (Large Hadron Collider), qui est le plus gros appareil d’observation de l’infiniment petit jamais construit dans le monde. « Nous ne pouvons pas exclure la présence du boson de Higgs du modèle standard en raison d'un modeste excédent d'événements qui s'est manifesté de façon assez cohérente, ont-ils dit. Cet excédent est compatible avec sa présence dans le voisinage de 124 GeV ou au-dessous, mais la signification statistique n'est pas suffisante pour permettre de conclure. » Il est donc trop tôt pour parler de l’existence du boson de Higgs, mais les physiciens espèrent pouvoir l’annoncer en 2012.
Le boson de Higgs est un élément clé de la théorie qui décrit l’ensemble des particules élémentaires. Imaginée dans les années 1960 par Peter Higgs et ses collègues, cette particule permettrait d'expliquer la masse des autres particules. La confirmation de son existence manque toujours pour valider cette théorie, le « modèle standard », de façon complète.
Il y a plusieurs façons de présenter une théorie scientifique. Dans le cas présent, on a le choix entre trois publics différents. Le premier est composé de personnes dont les connaissances en physique ne dépassent pas le niveau des atomes. Le second est composé de personnes qui connaissent la composition des atomes et savent que leur désintégration provoque l’émission de particules qui n’existent pas à l’état naturel. Le troisième est composé de personnes qui connaissent un minimum de mécanique quantique, avec les propriétés caractéristiques des particules. J’ai choisi de m’adresser au second.
La radioactivité naturelle fut découverte par Becquerel en 1896 à partir de l’étude de sels d’uranium. Deux ans plus tard Pierre et Marie Curie identifiaient le radium, un nouvel élément radioactif. En 1902, Rutherford montra que les atomes radioactifs émettaient trois types de rayonnements, qu’il appela alpha, bêta et gamma. On découvrit par la suite que les bêta sont des électrons et les alpha des noyaux d’hélium. En 1911, un physicien écossais inventa un appareil de physique qui porte son nom. La « chambre de Wilson » permettait de voir le passage d’une particule alpha ou bêta dans une boîte vitrée en utilisant un phénomène de condensation, le même que celui qui fait apparaître une traînée blanche dans le ciel derrière un avion à haute altitude. Elle a permis de faire des découvertes majeures jusqu’au début des années 50, avant d’être remplacée par la chambre à bulles, qui utilise un phénomène assez semblable. Mais il faut insister sur un point : on ne peut pas « voir » une particule ; on voit seulement la trace de son passage.
En 1934, en utilisant une chambre de Wilson, Frédéric et Irène Joliot-Curie découvrent qu’il est possible de créer des éléments radioactifs n’existant pas à l’état naturel. Les physiciens comprennent aussitôt l’importance de cette découverte. Enrico Fermi, chercheur à l’Institut de physique de Rome, se met à créer de nouveaux radioéléments, en particulier des isotopes de l’uranium. En 1938 les événements vont se précipiter. La théorie quantique permet de comprendre qu’en produisant ces isotopes en grande quantité, on peut fabriquer une bombe. C’est alors une course de vitesse entre l’Allemagne nazie et les Etats-Unis, où se sont réfugiés Frédéric et Irène Joliot-Curie, Enrico Fermi, Albert Einstein ainsi que la plupart des physiciens européens.
J’ai résumé cette histoire pour montrer que, d’une part les applications de la science s’appuient toujours sur des théories, et que d’autre part une théorie scientifique ne peut progresser que grâce à l’expérience. Or les applications de la physique des particules : centrales nucléaires, radiothérapie, laser, etc. ne s’appuient que sur les modestes théories des années 50. Les développements compliqués de la physique des particules à partir de 1960, année de mise en service du premier gros accélérateur de protons du CERN, ne servent à rien sur le plan pratique. La théorie progresse grâce à l’expérience, certes, mais toutes les expériences menées depuis cette date ne dépassent pas le domaine du laboratoire. On peut alors se demander : pourquoi dépenser tant d’argent ?
Venons-en à des questions pratiques. Le LHC, mis en service en 2008, est le plus récent des grands accélérateurs de particules. L’un des principaux objectifs est de découvrir le boson de Higgs. On accélère des faisceaux de protons qui tournent en sens contraire avant de les faire entrer en collision en dégageant une énergie de 7 000 GeV, une énergie jamais produite dans l’univers depuis les premières minutes du Big Bang. Chaque collision produit plusieurs particules de types différents, répertoriées suivant la masse, la charge électrique et d’autres caractéristiques telles que le spin. Certaines particules sont difficiles à détecter parce qu’elles ont une durée de vie extrêmement courte. C'est le cas du boson de Higgs. Il est loin le temps où les physiciens photographiaient des gerbes de particules dans une chambre à bulles. On utilise maintenant des appareils de détection très compliqués dont le modèle a été inventé par Georges Charpak. Ils envoient des signaux électriques à des ordinateurs, et ceux-ci reconstituent le scénario de chaque collision.
Le problème est le « bruit de fond ». On trouve encore dans le commerce des récepteurs de radio à ondes courtes sur lesquels on peut chercher une station lointaine. En l’absence de signal, on entend un bruit de fond. Parfois, on croit entendre une musique très faible noyée dans le bruit de fond. Mais est-ce vraiment une musique ? Dans chaque expérience du LHC, les ordinateurs du CERN reçoivent des signaux de la même façon, ce qui fait dire à certains physiciens qu’ils essayent d’entendre « la petite musique du boson de Higgs ». Les signaux qui peuvent mettre en jeu un boson de Higgs sont très rares : une dizaine pour toute l’année 2011. Mais ils peuvent aussi être l’effet du hasard. Ainsi, en physique moderne, tout résultat est associé à une probabilité. Le grand physicien Louis de Broglie, inventeur de la dualité des ondes et des particules, l’avait déjà annoncé en 1924. Les physiciens du CERN considèrent qu’une particule est détectée quand la probabilité de n’entendre que du bruit de fond est inférieure à un sur un million. Ce n’est pas encore le cas, et c’est pourquoi les expériences vont se poursuivre jusqu’à la fin de l'année 2012.
Reste la question : à quoi sert le boson de Higgs ? Il ne sert qu’à confirmer un modèle qui peut conduire à des applications pratiques dans un temps plus ou moins proche. Telle est la glorieuse incertitude de la recherche fondamentale.
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J’ai aimé cet article, le boson de Higgs : la particule de Dieu. Essayez donc d’imaginer descendre au niveau du tout petit, vous y verrez si vous dépliez vos antennes pourtant bien des réalités.
Ce n’est pas si facile de critiquer un article surtout quand on est soi-même rédacteur. Ecrire un article, pour un amateur comme moi et peut-être l’auteur, n’est pas aisé mais ce n’est pas une raison pour être complaisant.
A mon sens, un article scientifique doit contenir de l’information, apporter des explications, donner une perspective. Ce n’est pas le cas et je le fais savoir. J’en ai le droit.
Est-ce que la découverte du boson de Higgs permettra à de millions d’enfants (et adultes) qui souffrent de malnutrition de s’alimenter et manger à leur faim ?? NO !!! Alors ce ne sera pas une découverte fondamentale.
Si, à partir du moment ou la meilleure compréhension de comment ça marche dans l’univers où nous sommes plongés, nous permettra de savoir comment moins détruire la nature tout en l’utilisant notamment pour l’obtention d’énergie et sa répartition à niveau planétaire. Les aliments sont de l’énergie. La preuve, on extrait un carburant, couramment utilisé dans plusieurs pays, de la culture du ricin.
quand tu vas passer un scanner ou un IRM, c’est à cette recherche que tu le dois, maisquand il faut nourrir des enfants qui soufrent de mal nutrition ils vaut mieux s’adresser pour l’instant aux financiers qui bloquent la répartition des ressources ou spéculent dessus. ddacoudre.over-blog.com
. cordialement
Comme vous avez pris la peine de me lire et me répondre, je vais vous préciser le fond de ma pensée : ce n’est pas que je n’apprécie pas la technologie et ses découvertes...pas du tout, tant que cela améliore la vie des hommes. Si j’ai été interessé par l’article c’est que... Mais il me semble que aujourd’hui les priorités ne sont pas respectées : on dépense des sommes énormes pour la récherche alors que, seulement en France...8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvrété !!! Pour moi, la récherche devrait d’abord être utile au bien-être des hommes et non une fin en soi.
C’est le contraire, Ralph. Le CERN paraît gigantesque mais c’est une goutte d’eau comparé aux budgets de recherches que l’on trouve dans le secteur privé. Une entreprise dont le créneau est le moteur à explosion cherchera par tout les moyens à pousser les performances de celui-ci au maximum. Il ne fera que peu d’efforts de recherche vers un créneau différent, le moteur électrique, par exemple. On a besoin d’une science qui recherche sans la contrainte que marque l’exploitation d’une industrie particulière. Les budgets débloqués par les États dans ce sens, sont ridicules et celui de la France aussi.
Faut croire que ça devrait servir à quelque chose pour que l’on dépense des milliards afin de trouver une arlésienne..... En admettant que l’on confirme sa découverte, croyez-vous un seul instant que les lois de la physique n’auraient plus aucun secret pour l’humain ? Pensez-vous également que ce fameux boson est le dernier élément du monde quantique ? Non, je n’en crois strictement rien, en science, les réponses trouvées amènent toujours plus de questions.....
Faudra que l’auteur explique son titre. Un titre se doit de répondre à la question principale de son article pendant celui-ci. Hors que voit-on ? La réponse arrive dans la dernière phrase de l’article : "Il ne sert qu’à confirmer un modèle qui peut conduire à des applications
pratiques dans un temps plus ou moins proche. Telle est la glorieuse
incertitude de la recherche fondamentale.«
La question subsidiaire serait pour le premier niveau : »pourquoi confirmer le modèle ? Pourquoi est-elle glorieuse cette incertitude ?« »
Raymond Souplex dirait dans les « Cinq dernière minute » : « Mais c’est bien sûr »... Non, c’est un véritable thriller, cet article.
je vais m’adresser au troisième j’ai lu cela et c’est fabuleux, car ils le trouverons puisqu’il a été pensé. il est extraordinaire de constater que nous avons un cerveau fondateur sur la base de nos observations que supplée aujourd’hui les machines et les mathématiques de Fourier, si mes souvenirs son bon qui ont ouvert la porte à la thermodynamique. s’il trouve ce qui sera le cas nous allons nous trouver devant une impossibilité. il est impensable qu’en étant le produit de toutes ces interactions ou en étant le produit ou la création du modèle standard nous puissions découvrir dans l’absolue les lois qui nous dirigent. ce débat philosophique se pose, est-ce la réalité ou le résultat de notre propre construction cérébrale, j’ai toujours opté pour la seconde hypothèse, ce qui n’enlève rien à la première qui me passionne, car elle permet de comprendre les potentialités créatrices et fondatrices de notre pensé et donc que nous ne sommes pas tenus de vivre ce misérabilisme intellectuel autour de la loi du marché fait pour les atrophiés du cerveau même si c’est aussi par lui que nous avons pu réaliser le LHC.
il démontre que nous pouvons sortir de notre cerveau bloqué et donc qu’il peut y avoir des milliards de possibilités. les bouddhistes y ont accédé, il y a fort long temps et se sont focalisés sur la suppression de la souffrance, du bien être au détriment du matérialisme grâce aux énergies qui nous habitent.
nous nous les avons traduites dans un modèle standard, il suffit donc de poursuivre la route pour qu’il conduise à la suppression de la souffrance et au bien être, mais pour cela il ne faudra pas accepter la découverte du boson comme une finalité.
j’imagine que tu sais aussi que les scientifiques vérifient que la vitesse du paquet de neutrino qui va plus vite que la lumière n’est pas une erreur, cela ouvre aux hommes l’accès de l’univers. ddacoudre.over-blog.com
. cordialement.
Toute connaissance trouve des applications. Quand, fin du 19ème, nous avons appris à maîtriser les ondes électromagnétiques, nombreux sont les scientifiques à l’époque (dont lord Kelvin) qui considéraient qu’elles n’avaient strictement aucune utilité pratique. Essayez de vous en passer aujourd’hui : plus de téléphone, ni internet, sans parler de le télé. Connaitre le fonctionnement de la matière est essentiel, et non pas simplement pour répondre aux interrogation auxquelles les religions sont les seules à apporter des réponses, qui d’ailleurs volent en éclat à chaque nouvelle découverte. La radioactivité, découverte il y a un bon siècle n’a trouvé ses applications que 5 décennies plus tard, sous forme d’une arme terrible, hélas, mais aussi en médecine, en énergétique, en archéologie.... On croyait n’avoir jamais besoin de précision einsteinienne, Newton suffisait largement : erreur ! Sans prendre en compte la relativité, on ne serait jamais arrivé à mettre un satellite en orbite : donc pas de téléphone portable, ni GPS.
Trouver la particule fondamentale, la mère de toute matière, est un enjeu qui fait frissonner. L’application pratique sera ni plus ni moins qu’une machine à remonter le temps, dont on voit les premiers balbutiements avec la découverte récente d’une particule voyageant plus vite que la lumière. En pratique, on aura la possibilité, lors de nos déplacements, d’arriver avant que l’on soit parti. Ca va en arranger, du monde...
Je préfère donc mille fois donner des moyens à la science que de donner des moyens pour sauver des banques, ce que tout le monde fait laborieusement aujourd’hui.
Bonjour Deneb, Je souscris pleinement à votre intervention, en apportant juste un petit bémol. Oui il faut continuer à chercher et à chercher encore, il faut repousser les limites de l’inconnu, c’est notre spécificité et c’est notre destinée, il faut qu’elle s’accomplisse. Les hommes curieux sont mes seules idoles. Maintenant comme vous le soulignez : Chaque nouvelle découverte est pour le meilleur et pour le pire. La (toute relative) maîtrise de l’atome nous donne une source d’énergie appréciable en même temps que la possibilité de nous détruire. Vous insistez moins sur le point suivant : Chaque nouvelle découverte pose à peu près autant que de problèmes qu’elle en résout. L’étendue de nos connaissances nous permet de mieux mesurer le champ de notre ignorance. La recherche de la vérité par la science est peut-être une manière rationnelle d’aller à la découverte du créateur. L’homme essaie de se hisser au niveau du créateur, la connaissance totale (des lois de la nature, des composants du ’Megavers’ et de ses origines) permettrait à l’humanité, globalement, d’être un dieu à part entière. Il faut donc trouver la juste voie entre l’enthousiasme et la modestie. La découverte du boson de Higgs ne fera que repousser les limites de notre ignorance élargissant encore le champ des questions ouvertes.
On peut en effet se demander à qui servent ces énormes machines.
Est-ce que la question du boson de Higgs n’est pas ringardisée par les expériences qui ont mis en défaut la théorie de la relativité ? plus exactement, l’existence de particules capables d’aller plus vite que la lumière ?
Ceci dit, vous écrivez : « une énergie de 7 000 GeV, une énergie jamais produite dans l’univers depuis les premières minutes du Big Bang »
Il faut relativiser : Si Un électron-volt est égal à environ 1,6×10-19 joule, alors, sauf erreur 7000 GeV c’est de l’ordre du millionième de joule, c’est minuscule à notre échelle, mais je vous crois : énorme pour une particule !
Confusion souvent comise : la théorie n’interdit pas d’aller plus vite que la lumière, elle interdit de dépasser cette vitesse, nuance ! Certaines particules - théoriques - pouraient se mouvoir plus vite que la lumière, mais ne pourraient pas redéscendre en dessous de cette « vitesse-barrière » (terme plus juste que « vitesse-limite »). On appel cette catégorie de particules - théoriquement supraluminique - des tachyons. Cette expérience ne remet donc pas en cause la relativité, au contraire, puisqu’on aurait peut-être là la première observation d’un tachyon !
« Il faut relativiser : Si Un électron-volt est égal à environ 1,6×10-19 joule, alors, sauf erreur 7000 GeV c’est de l’ordre du millionième de joule, c’est minuscule à notre échelle, mais je vous crois : énorme pour une particule ! »
Il faut plutôt parler de « densité d’énergie », c’est à dire de l’énergie produite dans un espace.
1 joule libéré dans 1 m3 ce n’est pas du tout la même chose qu’un joule libéré dans 1 km3 (je prends volontairement des grandeurs macroscopiques).
Alors là, effectivement on atteint des sommets avec le
Mériterait un article complémentaire pour expliquer en quoi consiste ce fameux modèle qui préconise l’existence du boson de Higgs.
En physique, un modèle est ce qui permet de prévoir un résultat à la suite d’une action. Par exemple les équations de la mécanique constituent un modèle qui permet de prévoir la trajectoire d’un corps et les équations de l’optique constituent un modèle qui permet de prévoir la position d’une image.
Au XIXe siècle le modèle de l’électromagnétisme est venu s’ajouter aux modèles de la mécanique et de l’optique.
Plusieurs expériences ont mis ces modèles en défaut. D’où l’apparition d’un nouveau modèle nommé « mécanique quantique ». Ce nom provient de la « théorie des quanta » de Max Planck. Ce qu’il faut en retenir, c’est d’une part que la quantité d’énergie, à l’échelle de l’infiniment petit, varie de façon discontinue, et d’autre part qu’il est impossible de connaître en même temps la vitesse et la position d’une particule.
La mécanique quantique a des applications que le public ne soupçonne pas. Les téléphones portables fonctionnent à de très hautes fréquences. Ils contiennent pour cela des composants dont la mise au point aurait été impossible sans l’aide de la mécanique quantique.
La mécanique quantique, à son tour, a été mise en défaut par l’expérience. Quand la vitesse d’une particule est voisine de celle de la lumière, certaines équations ne s’appliquent plus. D’où l’apparition d’un nouveau modèle nommé « mécanique quantique relativiste ». Ce modèle, baptisé par les physiciens « modèle standard », est en constante évolution parce qu’il continue de poser d’énormes problèmes mathématiques.
Merci à Alef et merci Céphale pour tenter de répondre enfin. Tout à fait exact, d’ailleurs. C’est la recherche qui passionne. L’arrivée n’est qu’un aboutissement. Scientifique de formation, cela ne m’empêche pas d’y ajouter l’humour, à cette science.
Le titre est trompeur, vous n’expliquez pas à quoi sert le boson de Higgs. « à confirmer un modèle qui peut conduire à des applications pratiques dans un temps plus ou moins proche » c’est un peu léger ! Dommage car vos autres explications sont claires et instructives.
Dans le « bestiaire des particules » établi par les physiciens depuis un siècle, on ne trouve qu’un petit nombre de particules observables à l’état naturel : électrons, protons, neutrons, neutrinos, photons. Les autres (une centaine) sont fabriquées en laboratoire et ne durent qu’un instant très bref. On peut en observer quelques unes, par exemple le positon, le méson-pi, mais certaines restent inobservables à ce jour. C’est le cas du boson de Higgs. Elles n’ont qu’un intérêt théorique.
"On peut en observer quelques unes, par exemple le positon, le méson-pi,
mais certaines restent inobservables à ce jour. C’est le cas du boson de
Higgs. Elles n’ont qu’un intérêt théorique. "
Et qu’est ce qui vous dit qu’une fois domestiquées elle n’auront pas un intérêt énorme ? Qu’est ce qui vous dit que ce n’est pas le boson de higgs qui va nous amener par un chemin détourné à la fusion nucléaire controlée ? Rien ! Et même si l’intérêt devait être que théorique, valider ou invalider un modéle théorique est important. C’est comme cela que la science progresse.
Quoique la symétrie puisse être décrite de façon évidente à l’aide de ces particules [les quarks et les bosons] leur existence réelle dans la nature n’en devient pas plus obligatoire. En principe on peut envisager la situation quand seules les particules composées sont réellement existantes.
Le système solaire ? Quelques dizaines d’années pour des robots. Un siècle au moins pour qu’un homme atterrisse sur un satellite de Jupiter.
Au-delà de notre système ? Jamais probablement car l’homme détruit son environnement trop rapidement pour espérer survivre au delà d’un millénaire. Les distances sont trop grandes et il faudrait plusieurs centaines de générations pour atteindre le système le plus proche (7 années lumières) qui n’a peut-être même pas de planète type Terre. Cependant, si cela arrivait un jour, ce serait un voyage sans retour et sans aucun profit pour l’humanité.
« Le système solaire ? Quelques dizaines d’années pour des robots. »
Ah non, on y envoie déja des robots !
"Un
siècle au moins pour qu’un homme atterrisse sur un satellite de Jupiter."
La question à se poser est pourquoi ’coloniser’ le système solaire. S’il s’agit de faire de la science on est mieux servi par des robots (du moins en terme de rapport coût / résultats). Envoyer des hommes sur la lune a été plus utile en termes de retombées technologiques que de retombées scientifiques et ce furent des retombées indirectes.
En clair, l’homme colonisera le système solaire quand il y aura un intérêt c’est à dire soit que nous aurons trouvé des moyens de propulsion moins couteux et des fusées plus confortables et rapides, soit que nous n’aurons pas le choix.
"Au-delà de notre système ? Jamais probablement car l’homme détruit
son environnement trop rapidement pour espérer survivre au delà d’un
millénaire. Les distances sont trop grandes et il faudrait plusieurs
centaines de générations pour atteindre le système le plus proche (7
années lumières) qui n’a peut-être même pas de planète type Terre.
Cependant, si cela arrivait un jour, ce serait un voyage sans retour et
sans aucun profit pour l’humanité.«
Je citerai Ridley Scott (inspiré par Christophe Colomb) : »La vie a plus d’imagination que n’en porte nos rêves« . En clair, vous ne savez pas, pas plus que quiquonque. Des découvertes scientifiques et/ou technologiques peuvent être disruptives pour l’humanité et conduire à des progrès très rapides. Prenez par exemple la découverte des antibiotiques, celle des engrais ou encore celle de l’informatique (qui n’en est qu’une science à ses tout débuts dont nous n’avons pas du tout épuisé les retombées ’faciles’). Ce que l’on trouvera peut être demain dans un de ces accélérateurs de particules peut avoir des conséquences révolutionnaires pour l’humanité.
Si par exemple le projet ITER permet d’avancer vers la fusion nucléaire, beaucoup de problèmes énergétiques seront résolus et cela changera énormément de choses.
Et les distances, je pense que les premiers pécheurs qui ont affrontés des temêtes dans des bicoques ne se sont pas dit que l’on traverserait un jour l’océan. Ils imaginaient d’ailleurs qu’il n’y avait rien tout la bas au bout. Aujourd’hui on le traverse en 6 heures et en volant. Cela les aurait sans doute émerveillés.
Et si un voyage de colonisation sans retour a lieu, cela servira l’humanité. Elle continuera ailleurs sur une autre planéte.
»La réalité et la Nature ne sont pas romantiques."
Certes, mais ce n’est pas une raison, la nature nous fournit de l’énergie et finalement plein de choses exploitable. Lorsque nous faisons des miracles avec la technologie, nous ne faisons qu’exploiter ce que la nature nous donne. Et nous sommes encore loin d’avoir tout compris.
J’évoquais des robots qui exploiteront les satellites des planètes géantes au-delà de Mars.
Le projet ITER est le type même d’un gâchis financier et technologie, peut-être même d’une mascarade scientifique. Le plasma est instable et surtout incontrôlable. Il est probable que la machine en cours de construction ne résistera pas aux forces créées par l’instabilité et les soudains déséquilibres constatés lors d’expériences similaires.
En ce qui concerne les voyages intersidéraux, il n’est pas interdit de rêver et de croire que l’humanité échappera à sa bêtise.
Au-delà de notre système ? Jamais probablement car l’homme détruit son
environnement trop rapidement pour espérer survivre au delà d’un
millénaire. D’accord avec vous Daniel, mais vous êtes quand même un sacré optimiste de donner à l’humanité encore un millénaire. La destruction de notre environnement n’est que la conséquence de notre multiplication anarchique et pour en revenir au titre de cette intervention en rétablissant l’orthographe appropriée, je propose l’équation : « Explosion démographique=cancer du ’colon’ »
Si par exemple le projet ITER permet d’avancer vers la fusion nucléaire,
beaucoup de problèmes énergétiques seront résolus et cela changera
énormément de choses. Une plus grande maîtrise de l’énergie ne résout pas les problèmes environnementaux, elle les agrave (on l’a bien vu avec l’ère du pétrole qui s’achève).
Dans le contexte de faillite planétaire dans lequel on est :
A RIEN, je dirais même que ce genre de recherche est nuisible par le fait qu’elle vampirise des crédits considérables qui seraient tellement plus utiles ailleurs.
Si on ajoute que si jamais le LHC par la plus grande des malchances nous pondait un mini trou noir le tableau serait complet et tout nos problèmes résolus.......à jamais !
C’est déprimant de lire cela de nos jours car l’investissement dans la science et notamment dans la recherche fondamentale paie au centuple à long terme.
Lorsque les physiciens ont étudiés l’électromagnétisme croyait moi, c’était aussi abstrait que le boson de higgs. Personne n’imaginait que cela aurait un intérêt pratique et que nous nous en servirions tous les jours. Heureusement qu’à l’époque les gens n’ont pas raisonné comme vous.
Sans la recherche fondamentale, nous en serions aujourd’hui encore à l’époque médiévale sans électricité, ni ordinateurs, ni radios médicales, ni télécommunications, ni moteurs. Car toutes ces innovations que vous utilisez tous les jours viennent de recherche qui paraissaient au début sans intérêt. Lorsque Turing a fait ses travaux qui ont débouchés sur ce qui allait devenir la base des ordinateurs modernes, il ne cherchait pas à créer un ordinateur mais à résoudre un problème plus abstrait : http://en.wikipedia.org/wiki/Entscheidungsproblem
Si aujourd’hui on peut se payer le luxe de faire du social et d’offrir un niveau de vie décent à la majeure partie de la population (si vous le trouvez indécent allez voir en affrique), si aujourd’hui on est débarassé des famines, c’est parce que des gens ont cherché et ont finalement trouvé des choses qui en apparence ne servaient à rien. Alors financer le LHC, financer ITER ce n’est pas du luxe, et c’est même des dépenses à augmenter par rapport à d’autres.
Sauf que Irène et Frédéric Joliot Curie ne sont jamais partis aux USA pendant la guerre... Grossière erreur ! C’est Halban et Kowarski qui sont partis sur Londre rejoindre le « comité Maud ».
Le boson de Higgs est tiré d’une équation non linéaire.. or jusqu’à présent la mécanique quantique n’a jamais fonctionné qu’avec des équations linéaires...
De cette même équation t’Hooft et Polyakov ont tiré un monopôle magnétique..mais avec une telle masse (de l’ordre de 10^17 masses de protons..) que l’on n’est pas prêt de la mettre en évidence.
Mais si l’on en reste aux bases de la mécanique quantique : le boson de Higgs n’existe pas !
On verra bien qui a raison vraisemblablement en 2012..
Merci de corriger une erreur dans cet article. Non, Irène et Frédéric Joliot-Curie ne sont pas partis aux USA. Frédéric est entré dans la résistance sous le nom de Jean-Pierre Caumont. Irène, atteinte de tuberculose, s’est réfugiée en Suisse avec ses enfants. Halban et Kowarski sont partis en Angleterre avec le stock d’eau lourde (matériau stratégique) récupéré en Norvège.
Comme disait un de mes anciens professeurs : « j’ai mis cette erreur dans mon cours pour voir ceux qui ont suivi ». (Non, je blague.)
Le titre de l’article me semble mal choisi. Il ne faut pas demander à quoi sert ceci ou cela en recherche fondamentale, mais que prouve la nouvelle théorie. Q’est-ce qu’elle apporte à la connaissance de...
L’algèbre booléenne n’a servi a rien pendant longtemps, jusqu’à ce qu’elle serve de base à toutes les programmations d’ordinateurs.
Rêverie du trolleur solitaire : On a découvert le Bossons de Sarkozy, particule fugitive, plus guère en circulation aujourd’hui. Mais il a eu son utilité.