Achetez un Zune, une partie du prix va à Universal
C’est un cap important dans l’histoire de l’industrie du disque et dans sa stratégie face à Internet. Microsoft a annoncé qu’il reverserait à Universal Music une participation pour chaque vente de son baladeur MP3, le Zune, attendu le 17 novembre aux Etats-Unis.
L’accord
est historique, puisque pour la première fois, l’industrie du disque
reconnaît implicitement qu’elle ne peut pas vivre de sa seule musique
dans l’univers numérique. Microsoft, qui s’apprête avec le Zune à
entrer en compétition avec l’iPod d’Apple, a annoncé
qu’il reverserait une part du montant de la vente de ses baladeurs à la
maison de disques Universal Music. Il précise qu’il est ouvert à un
accord du même type avec toutes les majors.
C’est, semble-t-il, Universal qui a fait pression sur Microsoft pour
obtenir un accord de cette nature, en menaçant le géant de Redmond de
ne pas lui concéder de droits sur son catalogue sans cette
contrepartie. Il s’agit d’un changement important dans l’industrie, qui
montre le regard que porte Universal Music sur les centaines de
millions de dollars réalisés par Apple grâce à la vente de ses iPod.
ITunes ne suffit pas, et le numéro un mondial de la musique aimerait
bien sa part du gâteau hardware.
Les détails de l’accord restent flous, mais le New York Times indique
qu’Universal devrait recevoir plus d’un dollar par unité vendue à 250
dollars aux Etats-Unis.
L’accord ne peut qu’éveiller les souvenirs de la licence globale, où
toute la stratégie refusée par l’industrie du disque était d’aller
prélever l’argent de la musique là où il avait tendance à se déplacer : sur
les nouvelles technologies. Il est très difficile, dans un univers
numérique dématérialisé et mis en réseau, de vendre de la musique pour
elle-même. Dans cet univers, la gratuité est la normalité, et le
paiement une anomalie. Or, les sommes qui étaient autrefois versées
directement à la musique sont désormais réservées pour les services et
produits qui tirent leur valeur de la musique et de la vidéo. Il s’agit
bien sûr des baladeurs MP3, mais aussi, pour partie, des accès haut débit
à Internet, des téléviseurs, des supports vierges d’enregistrement, des
ordinateurs, etc.
Par ces accords contractuels, Universal reproduit l’idée de la licence
globale de façon totalement privée, et à son avantage. La maison de
disques a annoncé que 50 % des sommes reçues iraient aux artistes (avec
quelles clés de répartition ?), alors qu’avec la licence globale - si
elle s’inspirait de la taxe pour copie privée - seulement 25 % des
sommes auraient été réservées aux maisons de disques. Et bien sûr, les
petits labels auront beaucoup de mal (c’est un euphémisme) à négocier
des accords similaires avec Microsoft.
Sous prétexte de protéger les artistes, ce sont en réalité les grandes
maisons de disques qui se sont protégées, en refusant la licence
globale. Les "petits", eux, exlus des accords privés et laissés au
second plan des plates-formes de vente en ligne, continueront à ne rien
vendre et à ne rien toucher...
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