Agriculture de décision : « Le térabit ne ment pas ! »
Pour relever le défi vital de nourrir une planète de plus en plus peuplée, les agriculteurs enfourchent allègrement les outils numériques et – notamment grâce au big data - se transforment en as de l’ « agriculture de décision ». Voici comment...
Nous vivons une époque passionnante dans le domaine de l'agriculture. Non seulement la technologie progresse rapidement, mais la compréhension de la technologie et des données devient plus facile à décoder, à déchiffrer et à s’approprier. Le monde aura 9 milliards de bouches à nourrir dans 30 ans. Pour accomplir cette tâche, la production alimentaire devrait augmenter de 70 % alors que la surface des terres arables n'augmenterait que de 15 %. Il est donc impératif d'améliorer l'environnement commercial dans les zones rurales, tout en encourageant l'esprit d'entreprise et la création d'emplois.
La révolution digitale : un défi à relever.
Au fil du temps, les révolutions ont changé notre façon de vivre et de produire. Et au fur et à mesure que nous progressons dans la compréhension de la technologie liée à l'agronomie et à la prise de décision, la prochaine révolution s’impose et ne cesse de croître. L'agriculture numérique a permis à la technologie de fournir des pistes de reflexion et de l'information sur les fermes, de n'importe où dans le monde. La collecte, le transfert, le stockage et l'analyse de l'information n'ont jamais été aussi faciles, mais malgré tout cela, elle représente un réel défi en pratique...
Alors que nous continuons - à travers la révolution de l'agriculture de précision et l'adoption du GPS – à utiliser les données et la technologie pour permettre des applications précises et la prise de décision, la prochaine étape est de comprendre l'information numérique et de la transformer en « agriculture de décision ». En d’autres termes, nous devons utiliser cette pléthore de "big data" et d'informations pour prendre des décisions plus rapides, plus complexes et plus efficaces, à la fois de manières proactive et réactive afin d’augmenter l'efficacité et la rentabilité d’un métier.
On ne remplace pas l’agronome. On l’améliore.
Les aperçus des outils numériques ne sont pas destinés à remplacer l'agronome sur le terrain ou à développer des technologies qui font tout le travail à la place de l’exploitant. Il s’agit plutôt de rendre l’expert plus efficace pour trouver, déchiffrer et développer des décisions avec plus d'informations qu’il n’en a jamais eu auparavant.
L'agriculture de décision est remplie d'informations numériques et d'outils technologiques. Voici un aperçu de certaines innovations qui ont déjà un réel impact sur ce secteur :
- L'Intelligence Artificielle (IA) est de plus en plus populaire en prônant une simplicité des les domaines d'automatisation, de surveillance, de contrôle et d'analyse prédictive qui viennent au premier plan de la prise de décision et de la mise en œuvre, dans l’enceinte d’une exploitation, et ailleurs. La robotique et l'automatisation de la préparation des opérations de la machine, des tâches sur le terrain et des rendements élevés permettent aux producteurs de s'assurer que des applications précises officient pendant qu'ils peuvent être loin de ces opérations ou passer du temps sur d'autres projets comme c’est le cas du français Naio. L'analyse prédictive à partir de modèles donne, par exemple, un aperçu des pertes potentielles dues à des événements environnementaux ou parasitaires futurs (voir le drone Caron Bee)
- L’apprentissage machine. Cette façon plus définie d'utiliser l'Intelligence Artificielle, permet aux algorithmes d'apprentissage et aux machines, d'apprendre à partir des tâches à accomplir sans développer explicitement ni codes ni programmes pour le faire. L'apprentissage machine et la formation utilisent le big data pour esquisser des tendances, des modèles et des anomalies afin de simplifier/développer la prise de décision à travers les grandes quantités de données et de connaissances qui sont produites dans l'agriculture, à l’échelle des fermes.
- Gestion des données et traçabilité. La blockchain est devenue populaire avec la montée des cryptomonnaies l’an dernier, et des technologies similaires à la Blockchain. Avec la traçabilité des données, la stabilité des récoltes et la gestion il sera possible de mieux nourrir et sensibiliser au « bien consommer », une population qui s'intéresse de plus en plus au lieu et à la façon dont ses aliments sont produits.
De plus, les paiements instantanés aux producteurs par le biais de flux de données technologiques vérifiées et fiables permettent à la ferme d'accélérer les transactions, de prendre des décisions d'achat pour la prochaine saison plus tôt, tout en permettant de conserver des dossiers, année après année, qui peuvent être utilisés pour aider à la prise de décision dans l'avenir.
- Gestion digitale de la ferme. On aurait tort de sous-estimer l’impact du management et en particulier la gestion digitale des exploitations, des parcelles, des stocks, des ventes, de la production ou du rendement… Il y a énormément de solutions proposées et à proposer pour faciliter le travail des producteurs. Notre ambition quotidienne est de simplifier la vie des entrepreneurs agricoles en leur permettant de se dégager plus de temps, une denrée aussi précieuse que l’eau dans ce secteur. C’est la raison pour laquelle, à l'instar d'Ekylibre, le logiciel de gestion agricole, ils sont sans cesse mis à jour. L’exploitant agricole essaie désormais d’anticiper la place du digital dans les parcelles agricoles. Si les besoins sont précis, l’objectif ressemble aux autres secteurs : une automatisation plus forte des tâches, tâches qui doivent se réaliser dans le respect de la législation en vigueur dans un secteur agricole où s’imposent des suivis très précis pour l’élevage animal, pour les parcelles, pour les produits appliqués etc.
- L’Internet des objets (IoT) continue de croître avec le grand nombre de technologies de capteurs en cours de développement qui "relient" la ferme au monde numérique via des quantités massives d'informations continues. Les capteurs IoT peuvent collecter d’innombrables données et donc, par sa connectivité au terrain, fournir un aperçu des paramètres tels que l'humidité du sol, la santé, les niveaux des réservoirs d'engrais, les niveaux de carburant, la surveillance du système d'irrigation et bien d'autres encore. Ces multiples technologies liées à l'IoT sont le grand réservoir de data qui peut continuer à être alimenté via des technologies comme l'apprentissage machine dans le cadre de l'IA afin d’améliorer la prise de décision de l’exploitant, plus rapidement que jamais.
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