Allo... Allo... bobo !
Du premier modèle de téléphone cellulaire lourd de 793 grammes au dernier portable dit de troisième génération, c’est 35 années de course à la miniaturisation et à l’innovation technologique qui se sont écoulées, avec une accélération phénoménale ces trois dernières années.

Pas une seule innovation ne lui échappe, tout converge vers ce joujou formidable, hier présenté comme un potentiel emmerdeur/faucheur de convivialité (3) et aujourd’hui devenu un objet/outil omniprésent dans la vie quotidienne de centaines de millions de terriens.
Son succès doit beaucoup au fait de s’être mué en un formidable capteur des principales innovations technologiques de ces dernières années, qu’il s’agisse de la visio-conférence, des SMS, fax, de l’internet à haut débit, du lecteur MP3, photo, vidéo, sans parler des plus récentes fonctions, consoles de jeu, lecteur multimédia, baladeur audio compatible avec iTunes et même lampe de poche...
En gros, avec un portable, véritable couteau suisse numérique, on peut aujourd’hui quasiment tout faire ou presque (2).
Au train où vont les choses, il n’est pas impossible que l’on propose bientôt à ces dames la fonction vibromasseur en option.
Et tout cela, pour presque rien.... surtout si l’on considère son prix à ses débuts.
S’il fallait débourser hier plus de 3000 euros pour faire partie des happy few, aujourd’hui, même un pauvre hère peut s’offrir un portable à 1 euro, quitte à manger des nouilles le reste du mois. Une autre manière de mesurer le chemin parcouru depuis 1973.
Si le téléphone mobile a su déjouer jusqu’ici tous les pièges tendus sur sa route (1), quelques épines se sont récemment logées sous son pied léger.
Ainsi, depuis un mois, la polémique fait rage sur les questions de santé, avec de forts soupçons sur la nocivité des ondes électromagnétiques, un dard plus qu’une simple épine, à en juger la réaction violente des industriels.
Comme hier pour l’amiante, le plomb ou le tabac, il est à craindre que face aux enjeux financiers gigantesques, on ne préfère détourner notre attention ou nier farouchement, en nous noyant sous un déluge d’études rassurantes.
Pas étonnant donc que le téléphone cellulaire fasse l’objet de tant d’études, à charge comme à décharge.
Vu les sommes colossales en jeu, il est clair que les industriels sont appelés à en devenir les principaux bailleurs de fonds.
Ainsi, une des dernières en date présente le portable comme une antidote au tabagisme, au constat que les jeunes seraient plus tentés par la modernité du téléphone portable que par le tabac, en voie de ringardisation...Why not !
Il est vrai aussi que si le portable tue parfois, il sauve aussi des vies et dans la balance, les avantages pèseront toujours plus lourds que les inconvénients et l’on préfèrera ne retenir que le deuxième argument.
Bien sûr, il y aura des associations, des individus pour mettre en doute la fiabilité des protocoles utilisés dans les contre-études et fustiger le poids des lobbys ou la machine à décerveler qu’est la publicité.
En attendant, c’est comme si chacun se résignait à s’avouer vaincu, sinon convaincu, et les sujets réputés électro-sensibles n’ont pour l’heure d’autre choix que d’aller se rhabiller en Tasmanie, avec un casque en plomb sur l’occiput.
Au fond, il est à craindre que le téléphone mobile n’ait bientôt plus guère d’opposition digne de ce nom....
Jusqu ’au jour où, une innovation chassant l’autre, la digue pourra alors librement céder.
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