Câbles Internet sous-marins sectionnés au large de l’Egypte
Un événement rare a eu lieu mercredi 20 janvier, aucun média français n’en a fait écho.
Les câbles sous-marins à haut débit (des épines dorsales d’Internet, les backbone) ne sont pas si nombreux, ils ont une histoire et des noms : Flag (de Tokyo à Londres) et SeeMeWee-4 (de Marseille à Suez) ont cessé de fonctionner mercredi 30 janvier, abîmés par l’ancre d’un bateau au large de l’Egypte. Les réparations devraient prendre de une à deux semaines, entraînant des interruptions de service pour des centaines de millions d’utilisateurs privés et professionnels sur au moins deux continents : en Afrique de l’Est, une grande partie de l’Asie du Sud, et dans tout le Moyen-Orient.
Cet événement touche évidemment la France, car les économies sont de plus en plus interdépendantes. Concrètement, votre banque ou votre entreprise aura des retards pour procéder aux traitements journaliers ou mensuels (traités en Inde), vous risquez d’avoir des problèmes pour joindre un centre d’appel (au Liban par exemple), etc.
Je ne suis pas spécialiste du sujet (d’ailleurs les précisions ou rectifications sont les bienvenues). Ces informations, elles sont dans plus de 500 sites d’information en langue anglaise référencés par Google News à l’heure où j’écris ces lignes. La version française en recense 1... qui provient de l’agence de presse chinoise, Xinhua.
Cet événement est-il d’une importance capitale et mérite-t-il de faire la une de tous les journaux ? Certainement pas, Internet est relativement résistant aux pannes de réseau et d’autres routes informatiques ont pris le relais (avec des performances dégradées de 75% ou plus) : principalement le vieux câble méditerranéen SeeMeWee-3, les liaisons satellite pour certaines grandes entreprises, ou encore des routes détournées : par l’Atlantique et l’océan Indien, ou en passant par l’autre côté de la planète, le Pacifique.
Mais comment expliquer qu’aucun media français n’a daigné publier une ligne sur cet événement ? Est-ce que cette panne de réseau a touché toutes les rédactions et qu’aucune information ne circule plus en direction de la France ? Ou alors s’agit-il d’une censure orchestrée par les hautes instances pour manipuler le bon peuple de France ? Non bien sûr (pas cette fois).
Plus vraisemblablement, la grande majorité des journalistes français (spécialisés ou généralistes) ne s’intéresse pas à ce qu’il se passe dans le monde, et ils ne sont simplement pas au courant : ce sont eux qui sont déconnectés.
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