Cancer : une étape importante pourrait être franchie !
Des chercheurs auraient découvert une voie prometteuse pour lutter contre le mélanome. Comme l’annonce Le Figaro, 04/03/08, le possible traitement repose sur l’utilisation d’un anticorps dirigé contre le déterminant ABCB5 présent sur des cellules souches causant les mélanomes. Mais il faut rester prudent, comme le précise la cancérologue Marie-Françoise Avril. L’occasion de faire le point sur le traitement de cette maladie. Ce billet évoquera une étape importante dont le principe, inattendu, sera révélé à la fin de ces lignes. Bonne lecture.
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C’est un lieu commun que d’évoquer le
cancer comme le problème majeur de santé publique, à la fois par l’étendue de
ce mal, touchant des centaines de milliers d’individus en France, emportant des
jeunes, des adultes et, en majorité, des personnes âgées. Mais le cancer ne
touche pas uniquement l’intégrité du corps, mettant un coup au moral du malade
et de son entourage lorsque le médecin annonce la mauvaise nouvelle. Il faut
dire que cette pathologie est extrêmement lourde à porter, surtout quand on se
sent condamné, comme le plus souvent et que l’on attend la mort, sans compter
les souffrances, le drame quand on arrive en phase terminale et la difficulté à
gérer la fin de vie, soins palliatifs, etc. Le cancer est loin d’être résolu et,
pour être honnête, les progrès de la médecine n’ont pas été au rendez-vous.
Alors que les industries pharmaceutiques font de substantiels profits en
mettant sur le marché des molécules à l’efficacité controversée.
La situation du cancer est tout aussi
préoccupante qu’il y a trente ou quarante ans. Des progrès ont été réalisés,
dans l’accompagnement, la prise en charge de la maladie, la prévention, la
détection précoce du mal, clé d’un meilleur pronostic pour quelques types de
cancer. Quant à la thérapie, elle peine à progresser et la plupart des cancers,
ceux que l’on dit à sombre pronostic, n’ont pas trouvé de molécules miracles. Rappelons
que cette maladie est due à une prolifération « anomique » des
cellules dans un organe, avec d’éventuelles colonisations des tissus par la
tumeur ; on les appelle les métastases. Et comme le corps humain est
composé de dizaines d’organes, il existe des dizaines de cancers aux évolutions
et aux traitements fort inégaux. Il vaut mieux un cancer des testicules plutôt
que dans le pancréas ou l’estomac !
Pourtant, dans les années 1960, qui se
souvient du plan Nixon contre le cancer ? Lancé en 1971 à grand coup de
publicité médiatique et de millions de dollars, le président américain, sans
doute présomptueux et peu informé de la cancérologie, déclara la guerre à cette
maladie en donnant aux scientifiques dix ans pour éradiquer le mal. Eh bien
oui, c’était comme pour aller sur la Lune, des moyens, des scientifiques et, hop,
le tour fut joué. Sauf que le cancer ne se laisse pas dominer ainsi. Trente-cinq ans
plus tard, après des centaines de milliards dépensés, d’origine publique et
privée, des dizaines de milliers de chercheurs mobilisés, rien n’a vraiment
changé. Le grand public est au courant, mais on ne dit pas pourquoi cette
maladie ne se guérit pas comme une banale angine. En fait, le principal
problème, c’est que la cellule tumorale est endogène est produite par
l’organisme ; elle n’est pas si différente de la cellule
« normale ». La stratégie employée principalement fut de miser sur
des traitements choc destinés à supprimer la tumeur et ses cellules. Les
techniques sont bien rodées, mais sont arrivées à leurs limites. La chirurgie
est efficace dans certains cas, à condition de prendre le mal le plus tôt
possible. Ensuite, les rayons, utiles dans certains cas, mais pas dépourvus
d’effets secondaires. Enfin, la chimiothérapie, utilisée le plus souvent en
dernier ressort et dont l’efficacité reste très modeste, sans compter les
effets secondaires.
La difficulté à soigner par voie chimique
le cancer se comprend par une mise en abyme dès lors qu’on explicite la
facilité à guérir d’autres maux. Les vers par exemple, les oxyures, un coup de
vermifuge et l’affaire est classée. Les champignons ? Il suffit d’un
antifongique qui, le plus souvent, éradique l’invasion du corps humain par ces
cellules pas spécialement invitées à y séjourner. Quant aux bactéries, excepté
les problèmes de résistance, un coup d’antibiotique et c’est réglé en trois
jours. Pourquoi ça marche ? Tout simplement parce que l’envahisseur est
exogène et possède des particularités le rendant sensible à des toxiques qui
épargnent les cellules du corps humain. Si c’est possible, c’est parce que la
bactérie se distingue des cellules animales (d’où un usage chez l’homme mais
aussi par les éleveurs). Parmi les antibiotiques, certains agissent sur le
ribosome bactérien, d’autres ciblent la formation des membranes bactériennes. Les
fongicides, aussi, agissent sur la membrane cellulaire, la fragilisant. Par
exemple, l’amphotéricine B se lie à une molécule membranaire spécifique au
champignon, ce qui crée des pores par lesquels s’échappent des ions
indispensables à la cellule qui, alors, meurt.
En cancérologie, la situation est tout
autre. Rien de suffisamment spécifique ne distingue la cellule tumorale d’une
cellule normale ; excepté le fait qu’elle se divise rapidement et
anarchiquement. Et donc, les molécules antitumorales (par exemple doxorubicine,
ellipticine, adriamycine) ont pour cible le plus souvent l’ADN auquel elles
créent des dommages en interférant avec ses composants, s’intercalant avec les
bases, ou bien s’y fixant par covalence, rendant l’ADN inopérant, ce qui est le
cas du cis-platine. Des anti-mitotiques, bloquant la mitose (division
cellulaire), colchicine et dérivés, ont aussi été utilisés. Ces molécules
agissent sur l’armature de la cellule, appelée cytosquelette, en interférant
avec l’un des composants essentiels, la tubuline. Mais comme toutes les
cellules de l’organisme ont un cytosquelette avec une même tubuline, la
colchicine ne peut pas être employée, sauf en ajustant avec précision le
dosage. Ce qui nous permet de comprendre le principe de la chimiothérapie.
Comme pour l’antibiothérapie, il faut tuer sélectivement des cellules. Or, les
anticancéreux étant aussi létaux pour les autres cellules de l’organisme, il
faut ajuster le dosage. Ainsi, le principe, c’est d’augmenter suffisamment la
dose pour tuer la tumeur sans flinguer le bonhomme. Voilà quels sont les
obstacles à l’emploi des substances anticancéreuses dont la découverte se fait
de plus en plus difficile, au vu des millions d’exemplaires déjà testés. Si
bien que d’autres pistes ont été envisagées.
Actuellement,
au vu de la menace que représente le cancer, la prévention semble être la
valeur la plus sûre. Mais comme on ne connaît pas l’impact exact de
l’environnement, on ne peut pas agir excepté invoquer le principe de précaution
et lancer des opérations de tests sur les milliers de molécules concernées. Les
rumeurs traînent aussi. Comme le soi-disant effet cancérigène de l’aspartam.
Beaucoup sont prêts à traquer les molécules coupables, mais, l’été, n’hésitent
pas à se goinfrer de viandes grillées au barbecue, contenant des tas de
cancérigène et, notamment, du benzopyrène. Alors qu’en matière de thérapie, des
solutions originales, mais coûteuses et à haute technologie, sont tentées avec
des anticorps spécifiques, par exemple, si une cellule tumorale présente des
déterminants antigéniques singuliers (cf. Le Figaro du 04/03/08). La voie des
thérapies géniques est aussi tentée, mais elle soulève déjà trop de problèmes. Mais
quelle que soit l’option choisie, nous sommes dans le contexte d’une médecine
tactique et mécaniste. Pourquoi tactique ? Parce que le principe est
d’agir sur une cible et, le cas échéant, antibiothérapie, cancérologie, la
détruire. L’aspirine, l’antalgique et anti-inflammatoire le plus célèbre,
obéit à ce principe, agissant sur une enzyme cible bien identifiée.
Autant dire que les mécanismes complets
du cancer et sa guérison restent un mystère que la science pense éclaircir à
force d’acharnement à traquer des mécanismes et travailler les statistiques.
Pourtant, les sommes investies et l’ampleur des recherches effectuées devraient
suggérer de faire un pas, non pas expérimental, mais un pas dans la manière de
penser et concevoir l’approche de cette pathologie. Car, pour l’instant, le plus
probable est que l’on en reste là et que, dans vingt ans, aucune découverte
majeure n’ait été faite. Il faudrait penser à comprendre le cancer, comme du
reste le vivant, à partir d’une approche qu’on ne dira pas holiste, ce mot
étant galvaudé, mais systémique et globale. Le développement d’une tumeur ne
repose pas uniquement sur une cellule qui mute (au niveau d’un oncogène ou
ailleurs) et qui prolifère, échappant à tout contrôle. Il existe des mécanismes
permettant de contrer ce processus, notamment des défenses immunitaires. La vie
est organisée et pour ainsi dire, hyper-contrôlée, basée notamment sur des
interactions, des communications, des mémoires, des systèmes de traitement de
l’information. Le cancer provient d’un dysfonctionnement dans le « système
d’auto-gestion du vivant », les circuits de communications
intercellulaires. Selon une hypothèse audacieuse, la possibilité de démasquer
les cellules et de lancer l’attaque immunitaire pourrait expliquer un éventuel
effet thérapeutique du très controversé rayonnement Prioré.
Pour finir, il n’est pas vain de rappeler
quelques découvertes majeures ayant permis de faire progresser les savoirs et,
le cas échéant, les techniques. Ces événements reposent tous sur un changement
de la manière de voir, sur une nouvelle approche d’une question par la pensée.
Ce fut le cas de l’héliocentrisme (Copernic) de la gravitation de Newton, ou de
l’évolution conçue par une série de transformations sur le temps long, par
Darwin ou encore de la quantification de l’énergie radiative découverte par
Planck. Prenons aussi le cas de la cosmologie relativiste. Sans le tour de
force d’Einstein, les physiciens en seraient encore à bricoler les équations de
la mécanique rationnelle et il n’y aurait pas de GPS faute des corrections
nécessaires calculées avec la relativité. Et, donc, dans le cas du cancer, au vu
des impasses de la biologie mécaniste et de la médecine tactique, il serait bon
de lancer quelques théoriciens pour trouver des approches audacieuses. Et nul
besoin d’un budget faramineux. Pour commencer, il suffirait d’un centième du
budget total alloué aux recherches en cancérologie. Personne ne peut garantir
qu’il y a un espoir, mais une chose est sûre, si des solutions alternatives
existent, elles resteront inexploitées si personne ne se décide à lancer de
nouvelles explorations théoriques dans l’approche du vivant et du cancer.
Conclusion intermédiaire. En matière
de cancérologie, le plus grand pas à effectuer en ce moment, c’est de prendre
conscience des impasses et d’une nécessité, celle de décider d’explorer le
champ des possibles dans les idées, les concepts, les théories. Voilà donc
l’étape à franchir !
Pour finir, une digression, à lire avec
recul ! Quant à la genèse du cancer, nul ne sait exactement les causes.
Une chose est certaine, le cancer est une perturbation des équilibres naturels
et, sans doute, l’homme, élément perturbateur social, constitue un des facteurs
de déséquilibre. Deux impacts, l’environnement et la vie sociale, asociale, jungle
humaine ; et puis les sécrétions endogène de facteurs délétères, tensions,
conflits internes mal gérés ni digérés, corrompant l’âme et l’esprit. Bref, le
cancer n’est pas forcément le résultat de cellules devenues anarchiques. L’inverse
est plausible, les cellules cancéreuses comme résultat de déséquilibres
généralisés dans les énergies et les communications intercellulaires. Telle est
l’essence de l’homme, transgresser les lois naturelles qui, parfois, se
rebellent en engendrant des pathologies dont le cancer est sans doute un signe
fort. Ce ne sont que des pistes de réflexion. Invoquer des facteurs personnels
dans la genèse du cancer est culpabilisant. Si c’était vrai, faudrait-il le
taire, pour le confort des âmes ? Je n’en sais rien. Mais un peu d’audace,
la peur n’a jamais fait avancer, le seul mot de la fin, c’est que celui qui
sait parle ! Libre, liberté, la valeur la plus sûre dans la voie. Le
secret de l’existence et de la vie, c’est l’information et son traitement.
Universel paradigme qui va transpercer de sa sismique fulgurance les savoirs du XXIe siècle.
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